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Critiques filtrées sur 5 étoiles  


Jan Symonsz van der Beeck dit Torrentius est un peintre méconnu des Provinces-Unies. Et pour cause, il semble ne rester après la destruction par les flammes de son oeuvre que la seule Nature morte avec bride et mors ( Rijksmuseum d'Amsterdam). L'intolérance et la bêtise ont toujours existé et dans les Pays Bas de cette époque qui connaissaient pourtant une certaine tolérance, au moins envers les protestants et les Juifs, attirant de nombreux émigrants, il n'était cependant pas question de remettre en cause l'existence de Dieu telle que définie par la doctrine officielle protégée par les prédicants ni de plaisanter avec le diable.
C'est pourtant ce qu'a fait Torrentius prétendant pour valoriser ses tableaux auprès des acheteurs, que le diable guide ses pinceaux. Il faut dire qu'il aurait eu une technique particulière donnant un rendu “plus vrai que nature”. de plus il peint, outre de magnifiques natures mortes, de petits tableaux licencieux où il n'hésite pas à se mettre lui-même en scène, il fréquente assidument les tavernes, les prostituées et les épouses des autres, accumule les dettes et à une époque où il est de bon ton de se vêtir de noir, il arbore des vétements flamboyants, il serait même membre des Roses-Croix.
Le bailli local Velsaert le déteste et enquête sur lui. Torrentius se croit protégé par ses relations au plus haut niveau, mais lorsqu'il est arrêté, celles-ci se défilent. Ne lui reste que le soutien de son marchand de couleurs, Jeronimus Cornelisz. Refusant de reconnaître ses fautes, il sera torturé, il en restera handicapé et condamné à la prison à vie, qui ne saurait être bien longue, vu les conditions de détention.
Charles 1er amateur de ses natures mortes mais surtout de oeuvres clandestines, lui a commandé auparavant un tableau par l'entremise de son émissaire Brigby. Celui-ci est chargé de la faire évader. le peintre passera effectivement une douzaine d'années en Angleterre sans rien produire avant de revenir dans son pays et d'y mourir.

De son propre aveu lorsque Colin Thibert n'avait pas d'informations précises, il a brodé. Et cela donne un roman court mais savoureux. Avec quelques apartés relevant de l'anachronisme qui font sourire. Ne pas hésiter à le dévorer.
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Emballée par cette lecture : la rentrée littéraire démarre bien !
Ce roman pourrait aussi s'intituler « Grandeur et décadence d'un peintre oublié ». le peintre a existé, il est né en 1589 à Amsterdam. Un de ses tableaux, une nature morte, est conservé au Rijksmuseum à Amsterdam.
L'auteur en fin de livre indique qu'il a découvert ce peintre avec le livre de Simon Leys « Les naufragés du Batavia ».
Ce récit est prenant, la belle plume de l'auteur y contribue grandement. L'immersion est totale dans ce seizième siècle puritain qui ne supporte pas qu'un artiste provoque les honnêtes gens.
Torrentius a du talent, pas uniquement en peinture, c'est un grand orateur qui sait capter son public. Ses discours fâchent le bailli qui décide de le poursuivre en justice.
L'acharnement du bailli est implacable, cet homme est l'opposé du peintre : l'un est extraverti et sanguin tandis que l'autre est maladif et bilieux. Seule la haine leur sera commune. Ils vont se détester immédiatement.
Leur combat est passionnant : la morale contre l'artiste.
J'ai suivi avec grand intérêt ce destin hors norme raconté avec brio.
Ce roman est très réussi : bravo.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Quand je suis tombée, à la bibliothèque, sur ce petit roman dont la couverture évoque le Siècle d'or hollandais, mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis jetée dessus pour qu'il ne me passe pas sous le nez ! Nous sommes à Harleem, au 17e siècle. le brillant peintre Torrentius, vantard, noceur et irrévérencieux, suscite l'admiration autant que la haine. Un bailli sournois décide ainsi de le traduire en justice pour blasphème et hérésie. Il ira jusqu'à le faire torturer, l'emprisonner et faire brûler l'intégralité de ses tableaux – à l'exception d'un seul, conservé au Rijksmuseum (Amsterdam). Il s'agit bien entendu d'une histoire vraie. Avec style et érudition, l'écrivain nous plonge dans un univers ébouriffant. Il ponctue par ailleurs son récit de remarques anachroniques toutes plus facétieuses les plus que les autres. Ce bouquin est une pépite.
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