Lucie Hennebelle, l'héroïne de l'appréciable Chambre des morts, est de retour. A Lille cette fois-ci. Elle a beau y aspirer, ne serait-ce que pour l'équilibre de ses jumelles, la tranquillité semble lui échapper irrémédiablement, comme une fatalité. Les histoires les plus sordides, les emmerdes, il faut croire que c'est toujours pour elle. Comme ce fameux soir où le sort frappe à nouveau à sa porte. Non loin de là, on a retrouvé une femme vraiment bizarre, dans un sale état. Son étrangeté, elle la doit à une maladie contractée quelques années plus tôt, suite à un choc psychologique traumatisant : ses souvenirs ne durent que quatre minutes. Au-delà, l'effroi abyssal de l'oubli permanent se reforme sans cesse. Ce soir là, elle est persuadée d'être au mois de février alors que le mois d'avril est déjà là. Elle pense sa mère vivante, elle s'est en fait suicidée des années plus tôt. Ses paumes sont lacérées, entaillées d'un message annonciateur de funestes présages : Pr est de retour.
Le Professeur, ce serial killer qui avait tant fait parler de lui quelques années en arrière.
Je vais commencer par la chose qui fâche: la note au lecteur. Croyez-le ou non mais
Franck Thilliez a en effet tenu a revenir sur l'histoire pour, d'une certaine manière, nous montrer à quel point il a été très très fort. Libre à nous de vérifier, mais il nous y invite, que dans le roman, "le soleil n'éclaire jamais le ciel, livré aux ténèbres tout au long de ces pages. Et parmi les milliers de mots qui en constituent la trame, jamais vous ne verrez apparaître plaisir, joie ou espoir." Merci monsieur
Thilliez, mais tout cela je l'avais ressenti, perçu et apprécié sans que vous me livriez une fiche de lecture. Votre livre, très réussi, se suffit à lui-même.
Oui, car malgré cet aspect, le bouquin est vraiment très bon, prenant de bout en bout, jamais décevant. Les mécanismes de la mémoire et de la folie sont trempés dans un océan de noirceur. La tension est à son comble tout comme l'est celle qui habite sans relâche Lucie Hennebelle vis à vis de son enquête ou de ses cicatrices personnelles. Une nouvelle perle, destinée à un très large public (sans le côté péjoratif de la locution), dans la bibliographie de l'auteur. Pourvu que ça dure...