Citations sur Le mystère du pont Gustave-Flaubert (21)
Quels sont les véritables raisons pour lesquelles on pose un nom sur une chose. Il y a toujours une part d'ambiguïté et de mystère.
Et ce n'est pas le défaut de poésie, c'est la faiblesse de nos organes qui nous fait sentir la fatigue au bout de quelque temps ; ce qu'on éprouve alors, ce n'est pas l'ennui de la monotonie, c'est la lassitude que causerait le plaisir trop continu d'une musique aérienne. Le plaisir de cette musique aérienne, Gustave Flaubert avait eu la chance de l'éprouver en Corse, à l'audition d'un duo de glass harmonica et contrebasse.
Gustave Flaubert était-il un ennemi de la musique ? Certains auteurs l'affirment (René Martineau, Promenades biographiques, Librairie de France 1920, Hélène Frejlich, Flaubert d'après sa correspondance Société Française d'Editions Littéraire et technique, 1933). Ils se fondent pour cela sur une anecdote : Gustave Flaubert aurait fui le Château de Chenonceaux à cause de la musique insupportable d'un certain contrebassiste sans doute originaire de La Havane : un dénommé Nicagio Jimenez.
Le jour dit, Gustave de Beauthézin mit ses trois marteaux à sa ceinture, le lieutenant Jeton s'arma de trois mousquets, et les deux jeunes filles furent enlevées tandis qu'elles faisaient leur toilette.
Mais ce que les hommes bâtissent ne dure guère... Trois siècles après, ce château n'est déjà plus que l'ombre de lui-même. Gardien dérisoire, d'un pont qui avait déjà été bien attaqué par les pluies, les tempêtes, les hommes et la poudre...
Dans son rêve Charles était même parvenu à lire distinctement ce qu'il avait griffonné : "Migraine, sons cristallins exaspérants, la chanteuse roucoule : Viens ah ! Viens mon coeur ! Drôle de tourterelle, l'instrument vibre..."
A force de rendre les objets familiers, l’habitude amène souvent à ne plus les remarquer. Nous trouvons quelconque ce qui est trop fréquent. A trop les voir, nous perdons la capacité de les contempler et d’admirer. Combien parmi nos contemporains, par exemple, regardent les lave-vaisselles qui ornent nos cuisines, sans réfléchir à tout ce qui ce que ces merveilleuses machines impliquent d’efforts, de patience, de passion, d’intelligence et tout ce qu’elles promettent de ressources et d’amélioration à l’humanité !...
Le vaisseau amiral avait fait escale dans l’île de Matinino (l’île des femmes aujourd’hui La Martinique) Christophe Colomb avait enbarqué, outre une provision de sucre, épices, rhubarbe en abondance, une passagère au charme piquant, une belle étrangère au charme troublant. Qui était-ce ? C’était une jeune fille toujours très élégante. Sa manière exquise de se vêtir était toujours suivie de tout le monde…
Jules Kostelos est enfermé chez lui. Assis sur son fauteuil Voltaire, il se livre à sa gymnastique préférée : la lecture. Il survole avec agilité les phrases qui s'écoulent sous ses yeux ; en savoure le rythme. Il se laisse bercer par le flot de substantifs, verbes, adverbes et adjectifs. Bondissant de virgules en points-virgules, il pirouette sur les points finaux pleins de finesse ; admire la svelte anatomie de cette prose rendue légère par les muscles fermes de sa ponctuation.
Les œuvres les plus belles sont celle où il y a le moins de matière ; plus l’expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus et disparaît, plus c’est beau.