J'ai repris le rythme de noter mes rêves, comme pour contrebalancer le rétrécissement de mes jours par l'effort de restituer aux nuits leur densité.
L'avion s'élève, dernier regard sur le bleu méditerranéen, son lisse, sa brillance. Son aura d'éternité, sa force de vérité, pour un regard sensuel et amoureux.
La vie intérieure des gens au XXIe siècle est une conversation téléphonique sans répit. Elle serpente et s'étire à l'horizontale.
Veille du 15 août, jour de la fête de la Vierge Marie, nimbée de toutes les grâces, protectrice des marins, éternelle destinataire de litanies et des ultimes sanglots d'humains en détresse.
La mer a tout son temps. Elle est maîtresse du jeu.
La montée en puissance de l'empire des chiffres balaie de ses qualités d'exactitude et de sa force opérationnelle l'empire des sens.
Nager apprend à s'adapter.
Il y a un savoir de la houle.
Il y a peu de livres dont les relectures régulières finissent par constituer un rite.
La mer n'a pas d'âge, le nageur non plus.
Etre propulsé dans l'intemporel constitue un élément de la joie de nager.