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Chantal Thomas nage. Et elle invite ses lecteurs à la suivre dans les ondes méditerranéennes, à Nice, où elle éprouve toutes le sensations du plaisir de la nage, de la détente du corps dans une eau plutôt fraîche, au mois de juin, qui bouge au gré de vagues quelquefois tumultueuses.

Elle pratique la nage et non la natation, précision importante pour comprendre son cheminement aquatique. Celui-ci elle le parcourt en compagnie de ses auteurs, Roland Barthes, William Finnegan, Hugo, Kafka, Paul Morand, Charles Sprawson et d'autres. Quelques extraits de leurs oeuvres vienent ponctuer sa réflexion personnelle, au fil de ses rencontres ou observations sur la plage ou dans les rochers, le tout soigneusement sélectionné.

Elle distille ses perceptions sur l'état changeant de la mer, sa couleur, son mouvement, ses reflets avec un style qui coule, aussi paisiblement que les eaux de la Seine, car son livre comporte un petit intermède parisien et même vénitien où l'on voit des nageurs le long de la Seine sur des dizaines de kilomètres ou à travers la lagune de Venise.

Son livre a le format idéal, 140 pages à peine comprenant quelques illustrations dont la dernière, au Japon, présente un détail d'un panneau de Kitagawa Utamaro, avec deux femmes l'une pointant son doigt vers les poissons, l'autre ses seins, avec une jambe dans l'eau. Cette ultime image figure parfaitement le plaisir aquatique évoqué par Chantal Thomas au fil de ce joli livre.
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"Mardi 22 juin

Plage du Corsaire, de nouveau. Je surmonte mon appréhension et me jette par l'échelle de métal. Plaisir d'avoir dépassé la peur et de monter et de descendre au gré des vagues. Elles font de moi ce qu'elles veulent. Des algues détachées des roches frôlent mon corps. Pour la sortie, je ne me fais pas de souci, j'émergerai au bon moment, dans une brève accalmie, comme il y en a après une crise."

Un immense sentiment de solitude m'a assailli lors de la lecture de ce récit. Et pour cause : conçu comme un journal, tout comme un road book serait un journal de marche, ce livre manque cruellement de rencontres et de partage … Je suis une grande nageuse et une grande marcheuse, et jamais je n'avais noté à quel point ces deux activités étaient différentes, et combien la nage, en dépit de la beauté des mers, des océans ou des lacs, est « vide » à en pleurer. Jamais je n'avais remarqué à quel point j'étais terrestre, attachée à cette bonne vieille terre, aux (grandes et petites) bestioles qui la peuplent et aux herbes qui y poussent, en dépit de mon amour et de ma fascination pour l'eau.

Le livre, donc : un journal des jours de nage de l'auteure, augmentée de notes de lecture autour de la mer, comme les travailleurs de la mer, de Victor Hugo, ou « le tumulte des flots » de Mishima, mais aussi « les journaux » de Kafka et d'autres.

De mes expériences aquatico-littéraires précédentes, j'ai préféré la poésie de « Ultramarins » de Navarro, la sensualité d' »un corps tropical » de Marczewski ou encore le récit de Murakami dans l' « autoportrait de l'auteur en coureur de fond » pour la description de l'état de béatitude consécutif à un effort intense.

« La mer n'a pas d'âge. Elle ne procède pas, à l'image des montagnes, par strates successives datables. L'effacement est son principe. Chaque vague annule la précédente. » J'ai bien peur qu'il en va des lectures comme des vagues …
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Vous n'aimez pas nager ? Passez votre chemin ! Vous n'aimez la nage qu'en piscine, allez plutôt voir du côté de Constance Debré ou de Colombe Schneck.
Vous attendez de la vie qu'elle vous invite à nager le long d'une côte magnifique qu'il vous est possible d'admirer entre deux brasses ? Vous êtes à la bonne adresse !
Vous n'imaginez pas à quel point je me suis retrouvée dans cette évocation… Je suis de ceux qui ne savent pas résister à « l'appel de l'eau.» de quoi s'agit-il ? Eh bien, c'est très simple ! Vous êtes parti pour une rando ou une visite. Donc vous n'avez pas de maillot de bain. Il fait chaud, un peu trop. Et soudain, vous vous trouvez face à une étendue d'eau (mer ou lac), vous ne savez pas y résister, vous vous mettez à moitié à poil et vous plongez. C'est ce que je nomme « l'appel de l'eau.»
Deux exemples me viennent à l'esprit : une fin d'après-midi à Genève avec ma soeur, mes nièces et des amies. On a marché toute la journée. Je n'en peux plus. Nous passons devant la Baby-plage en plein centre-ville. le groupe continue sa progression. Je m'arrête. Je sens qu'il faut que j'y aille. Si je n'y vais pas, je le regretterai toute ma vie. Je me déshabille et me jette à l'eau, je retarde le groupe, j'ai honte, les voitures passent pas loin, les promeneurs traînent. Il n'y a plus grand monde sur cette petite plage. Je nage. C'est un délice. Je sais que ce bain restera peut-être le meilleur souvenir de mes vacances. Ce moment volé au temps, un pur plaisir, le corps qui flotte, se rafraîchit, s'étend, revit. Je vois de loin le petit groupe qui s'impatiente. Je sors, me rhabille.
Je porte en moi le bonheur de ce moment heureux.
Un autre exemple (ne vous impatientez pas, la chronique va venir…!) (enfin, peut-être)
On est à la montagne, avec ma soeur, mes nièces, mes enfants, des amies. On marche. Un lac. Pas De maillot. Des pêcheurs. On se regarde. Tous en slip et hop, dans l'eau…sous l'oeil éberlué des pêcheurs plus surpris que fâchés. J'ai entendu dire par ma soeur que c'était peut-être son plus beau souvenir des vacances…
J'ai fait un peu le même coup à St Malo, en longeant la plage du Sillon. Pas De maillot. Pas De baignade prévue. Très chaud. Hop, en slip… (je précise quand même à mes élèves qui se seraient égarés dans la lecture de cette chronique que le 16 juin, sur l'île de Tatihou, je ferai en sorte de résister…) (la vache, pourvu qu'il pleuve!!!)
Bon, alors, le « Journal de nage » ? Moi, c'est simple, j'aimerais voir le monde à travers les yeux de Chantal Thomas. Et si je pouvais en plus avoir son écriture, ce serait parfait ! Tout est douceur, beauté, sensualité… Elle décrit les bains de façon merveilleuse : sensations, couleurs, parfums, lumières, harmonie des sons, des sens… Plaisir, splendeur, émerveillement. C'est complètement magique, il suffit de se laisser porter. le journal commence au moment du confinement. le corps est empêché, enfermé, coincé, contraint. Les rêves, eux, sont nombreux, comme pour compenser. L'arrivée de l'été ouvre l'espace : Nice, la mer, les bains. le corps retrouve sa liberté, les membres leurs mouvements, la vie son sens. Chantal Thomas observe le monde : là, un nageur-chanteur, ici des demeures anciennes, un cormoran, une inscription sur un vêtement… Les souvenirs de lecture surgissent au gré des vagues… Kafka, Casanova… La littérature n'est jamais loin, elle accompagne, combine les sensations, les expériences … L'autrice peut même nager à la manière d'un personnage rencontré dans une oeuvre, elle nomme cela « une citation nagée ». Et c'est magnifique.
Quand je serai à la retraite (encore quelques années quand même!) (quel drôle de nom pour moi qui vois ce moment plutôt comme une ouverture au monde, à l'espace, au temps, aux gens…), je ne sais pas quels pays je visiterai. En revanche, je sais précisément où j'irai nager, les plages de juin ou de septembre en Corse, en Grèce, près de chez moi, dans la Manche (le département) où l'eau est si bonne dès le mois de mai jusqu'au mois d'octobre…
Et là, j'aurai le maillot !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Journal de nage m'invite à reprendre contact avec la douce rêverie que Chantal Thomas nous invite souvent à suivre avec elle. « De sable et de neige » m'avait déjà convaincue de faire le voyage, je le poursuis avec plaisir à travers ce nouvel écrit. Les premières pages me replongent dans la parenthèse sèche du confinement, période triste du corps immobile;
Un an après, l'arrivée de l'été est doublement promesse de vie. du 06 juin au 28 Août 2021 l'auteure nous ouvre les pages d'un journal quotidien, conçu et composé au fil des brasses. Les mots de Chantal Thomas, au plus près de son ressenti, me conduisent doucement au fil de l'eau, jusqu'à en ressentir, la fraîcheur et la caresse.
«  Je suis entrée dans l'eau, je suis entrée dans un autre mode d'être ».
Ses lignes, tout à l'écoute de son corps transformé, nous ouvrent à l'ensemble des perceptions qui prennent alors relief dans sa pensée et sa mémoire. Elle nous avoue vouloir concilier son souvenir du passé et l'écho qui le porte au présent, le temps silencieux de la nage l'y invite et nous la suivons. le présent, ce sont ceux qui passent, le long des rochers, dans l'eau, apparitions fugitives pourtant symboles d'humanité: le vagabond et sa niche dans les broussailles, les deux jeunes gens en funambule, les baigneurs et leurs exclamations vives au toucher de l'eau, c'est un peu, en mode aquatique, l'hommage de Brassens aux passantes: « yeux de braise » et « foulard blanc »… le présent ce sont aussi les traces indélébiles de ses lectures, celles de ceux qui les ont écrites, Kafka à qui elle rend un vibrant hommage « les travailleurs de la mer » de Hugo, Joan Didion et ses souvenirs de mer dans « l'année de la pensée magique ». le passé s'incarne souvent sous les traits de sa mère, de son père, pas de nostalgie dans ces souvenirs, juste un trait d'union fort avec aujourd'hui. Et le monde n'est jamais loin de ses brasses, retour à Paris pour quelques jours, fantômes du bassin de la Villette, l'avancée des Talibans sur Kaboul, la plongée dans la terreur à Haïti, les échos du monde font paraître plus douce encore l'échappée belle au fil de l'eau.
Une rêverie à partager avec délice.
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Après un premier chapitre -le corps confiné- nous partageons avec Chantal Thomas les joies de la nage un été 2021 à Nice avec quelques allers retours à Paris . L'ensemble constitue un journal de sensations et de souvenirs familiaux et littéraires que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
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J'avais acheté le livre cet été, le réservant à une lecture sur la plage, une adéquation possible paysage/lecture.
C'est finalement en ce mois de novembre, au chaud sous un plaid et en pleine ville, que je savoure cette perle.
Je ne connaissais pas Chantal Thomas, associant naïvement ce nom à une marque de sous-vêtements. J'ai découvert une écriture fluide, belle, soignée, envoûtante. Sexy et ciselée comme de la lingerie fine.
Je me suis replongée dans cet été 2021, marqué par la pandémie de Covid. Je ne crois pas que ça m'ait été plaisant mais je me suis requinquée avec le récit de ces baignades niçoises qui m'ont donné envie de m'immerger à mon tour dans la grande bleue. Et qui m'ont fait flotter et dériver au gré des vagues et des souvenirs de l'autrice.
Beau et fluide.
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Ce journal est composé de quatre parties disparates dont l'unité est cependant assurée par le recours aux circonvolutions, à sauts et à gambades, dirait le Montaigne. La première partie est une évocation du premier confinement, avec comme fil littéraire le journal de Kafka et son goût pour le chlore des piscines. Car de nage, il ne peut être question alors que les corps sont contraints à l'inactivité. Quelques moments de cette période hors du temps sont évoqués notamment par le biais du retour du sauvage dans les villes, les incursions animalières, le langage Covid qui a structuré nos comportements parfois erratiques comme celui de cette pharmacienne qui conseille le port de trois couches de sac d'aspirateurs en guise de masque, puisque « des masques, il n'y en aura plus », dit elle à l'autrice à une date où ils n'étaient pas encore préconisés …

Deux autres paries sont centrées sur Nice et encadrent une courte incursion à Paris, Paris plage, où les contrastes urbains se rattachent à à la sauvagerie du début : les dealers et les sans abris se côtoyant sous les affiches des cinémas MKZ. Notamment celle du mépris de Godard où le corps de Bardot étale la rondeur parfaite de ses fesses sous le regard de Piccoli. Crise existentielle dans un vaste appartement de Rome, autre hors du temps …

Le journal de nage est surtout celui du retour aux sensations lors de cet été déconfiné, en ce lieu, Nice, qui rattache l'autrice à la figure de sa mère, Jacky. Autour de ce point d'ancrage, l'autrice vagabonde autour de la plage et des scènes quotidiennes qui n'ont l'air de rien. Elle y lie quelques figures littéraires, Hugo Pratt, Barthes, Casanova qui situait la dernière journée heureuse de sa vie sur une terrasse que la nageuse aperçoit entre deux vagues. La Méditerranée l'entraine à Corfou, où entre deux souvenirs autobiographiques, Casanova manque une entreprise de séduction à cause d'une histoire de gants et de moiteurs …

Sensations d'eau qui glissent d'une histoire à l'autre : un nageur qui fait sa Castafiore, un aria horizontal applaudi par les quelques plagistes matinaux. Souvent, ce sont des enfants ou des vieilles dames qui retiennent son regard, des moments fragiles : une nageuse d'un âge certain qui l'année d'avant encore laissait sa canne sur la plage pour entrer dans l'eau, et qui ne le peut plus et reste sur le rivage, un garçon qui fait prendre une douche à son épuisette toute neuve, lorsqu'il réalise qu'il n'y pas une seule crevette à attraper sur une plage lisse de rochers …

Les aller et retours peuvent se faire burlesques avec par exemple le goût de la nage qui pris les aristocrates anglais au XIX ème siècle. Une grenouille dans une vasque sur le tapis en guise de professeur et dont il imitaient les mouvements perchés à l'horizontale sur des tabourets de salon …

Ce que je retiens de ce journal est la capacité de l'autrice à glaner l'air du temps, à faire d'une succession de riens le récit d'une journée d'exception, ce formidable recours aux sensations pour capter l'anecdotique et en faire une joie. Ces moments de vacance dont nous ne faisons rien, elle en suggère l'enchantement fugace, comme un bain de petites bulles égrainées et mélancoliques.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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Chantal Thomas débute cet ouvrage alors que le monde est au coeur de la pandémie de Covid-19, confiné, mais aussi au moment où la nature semble parfois reprendre ses droits, où les rivières redeviennent claires, transparentes et où la faune s'aventure dans nos villes. Puis vient le moment de la liberté en partie retrouvée et des déplacements que l'on peut effectuer « presque sans entraves » et donc le temps des retrouvailles avec l'eau en général et la mer en particulier. L'auteure nous entraîne dans ces différents endroits qu'elle affectionne et dans lesquels l'élément liquide joue un rôle déterminant.
Il est difficile de résumer un « journal » car sa forme même en fait le contenant d'une multitude de petits récits aussi différents qu'indépendants les uns des autres. Pourtant, tout au long de ces pages, une constante subsiste. Celle de la fluidité de l'écriture et de la beauté de la plume qui nous permettrait presque de ressentir la fraîcheur, la douceur et la quasi sensualité de l'eau qui nous effleure.

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Dans "Journal de nage", Chantal Thomas se jette à l'eau en toute simplicité. En raison de la forme fragmentaire du journal, il est difficile d'en faire un résumé. Je dirai seulement qu'il couvre l'été 2021 après la crise sanitaire. Il est précédé d'intéressants chapitres sur le confinement et les problèmes liés au corps qu'il a soulevés.
Le titre pourrait suggérer un texte léger ou superficiel, mais il n'en est rien. Une phrase de Kafka en exergue — « comme sont éloignés par exemple les muscles de mes bras » — annonce la couleur en plaçant d'abord le texte sous la protection d'un immense auteur et ensuite en nous rappelant l'importance des bras, certes pour la nage, mais aussi pour l'écriture… et pour de nombreuses autres activités pourrait-on arguer. Quoi qu'il en soit, cette phrase lue pendant le confinement a profondément touché Chantal Thomas, elle l'a atteinte, elle l'a traversée, elle a commencé de la faire réfléchir sur l'aventure de son corps durant cette période. Chantal Thomas s'est rendu compte comme beaucoup d'autres confinés qu'une partie de son rapport au monde était en train de changer, que l'angoisse de l'isolement et des restrictions faisait dépérir et même disparaitre l'énergie ou la joie qui surgit du corps dans un rapport harmonieux au monde. Personnellement, je ne me suis pas reconnu dans ce constat, mais je partage tout de même l'idée que l'épidémie nous a fait percevoir l'autre, son corps, son souffle, comme une menace, une impression qui m'était totalement étrangère avant cela.
Cette sombre introduction au journal ne rend que plus lumineuse la suite dans laquelle elle raconte jour après jour durant l'été 2021 comment la nage, la lecture et l'écriture, dans un même mouvement, lui ont permis d'exulter, de se réapproprier son corps et de retrouver santé mentale et physique. Les séances de nage sont décrites de manière très sensuelle avec le corps comme objet d'étude. Il y a tout d'abord l'entrée dans l'eau, c'est-à-dire l'entrée « dans un autre mode d'être » avec l'appel de la mer malgré sa froideur ou sa rudesse. Puis vient le temps des premières brasses « avec le bien-être d'un réchauffement au rythme [des] mouvements, la sensation d'une étrange familiarité. » Chantal Thomas s'éloigne de la plage, échappe à sa vie quotidienne, met à distance son existence. Ses réflexions jaillissent en courtes phrases : « La mer n'a pas d'âge. Elle ne procède pas, à l'image des montagnes, par strates successives datables. L'effacement est son principe. Chaque vague annule la précédente. Être propulsé dans l'intemporel constitue un élément de la joie de nager. La mer n'a pas d'âge, le nageur non plus. » C'est aussi l'occasion de délicates descriptions du paysage, de la côte, celle du Château de l'Anglais, celle de végétaux… Il y a aussi les rencontres de baignade, avec des personnages que je garderai longtemps en mémoire comme le nageur-chanteur d'air d'opéra ou Adam, le petit garçon avec qui Chantal Thomas dialogue sur la plage. Tout le talent de la romancière s'exprime là avec ces personnages qui traversent son existence de manière fugace.
Parallèlement à la nage qui libère son corps confiné, chaque jour Chantal Thomas s'immerge également dans la littérature, dans la lecture d'autres écrivains, dans l'écriture de ses notes. Cette plongée dans les écrits nous emmène à la rencontre de textes de Florence Delay dont j'ai aimé le dernier "Il n'y a pas de cheval sur la route de Damas", ceux de Paul Morand, de Patrick Deville, de Kafka. On voyage aussi avec Roland Barthes, Victor Hugo, Lord Byron. La littérature devient alors nourriture spirituelle, une dimension que je partage totalement. Moins intimes, ces digressions, bien que ne manquant pas d'intérêts, m'ont moins touché que les parties sur la nage.
Je recommande néanmoins cet intime "Journal de nage" pour la joie post-confinement du retour à soi-même et au monde qui en émane. Chantal Thomas a été bien inspirée de garder une trace sur le papier de ses activités aquatiques qui paradoxalement n'en laissent pas dans l'eau.
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J'y allais en confiance car j'aime la natation, surtout en eau libre (pas en piscine si tu préfères). Quelle déception ! le livre est court certes, mais j'ai réussi à m'ennuyer.
Il y a bien une recherche de style, du travail sur la forme littéraire mais rien qui m'a vivifiée.
Beaucoup de platitudes, de citations (de pillages ?) d'auteurs ayant écrit sur la natation. C'est écrit par une personne âgée, cultivée et à l'empreinte carbone pas terrible. Genre l'ombre bourgeoise de Sylvain Tesson... dans quelques années.
Si vous aimez la nage et son histoire, la bible c'est "Héros et nageurs" de Charles Sprawson.
Pour conclure : je préfère siroter les deux magnifiques pages sur la natation écrites par Olivier Rolin dans "Extérieur monde" (ouvrage qui m'a beaucoup plu) que de lire les mouvements de brasse de Chantal qui déconfine.
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