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Citations sur 1275 âmes / Pottsville, 1280 habitants (202)

- Crédié! il fait à mi-voix. J'avais bougrement besoin de boire un coup !
- On ne tient pas en selle avec un seul étrier, je lui dis. Prends un autre verre, Ken.
- Ben, ma foi, j'dis pas non, mille tonnerres, j'dis pas non !
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-Comment ça, tu avais la preuve ? Quelle preuve, Ken?
-Je l'ai surpris en train de lire un livre, si tu veux savoir ! Parfaitement, je l'ai pris sur le fait ! Oh ! il a prétendu qu'il regardait seulement les images, mais je savais bien qu'il mentait.
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- Après tout, il pourrait prétendre que la truie était consentante et alors, on serait frais !

- Ohhh! fait Buck. Ohhh! tout de même, Ken!

- Comment "ohhh !". Tu vas pas me raconter que les bêtes, elles sont pas capables de comprendre ce que tu leur dis. Enfin quoi, sacré vain dieu, j'ai chez moi un petit terrier bigleux, j'ai qu'à y dire : "Tu veux qu'on aille chasser les rats, Loulou ? " et faut voir comme il me saute dessus en aboyant, en couinant et en me léchant la figure. Voulant dire, naturel- lement, que bien sûr, il a envie de chasser les rats. Ou alors je lui fais : "Dis donc, Loulou, tu veux goûter de la trique ? " Et tout de suite, le voilà qui se planque dans un coin, la queue entre les pattes. Autrement dit, il me répond qu'il a pas envie de goûter de la trique.
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Il sautillait d'un pied sur l'autre en montrant le poing, en gesticulant et en gueulant comme un putois. Moi, je tâchais bien à le nettoyer un brin en l'aspergeant avec un seau d'eau mais comme il n'arrêtait pas ses sauts de carpe, c'était difficile. Quand je lui jetais l'eau dessus, il n'était plus là pour la recevoir. Mais pour ce qui est de jurer ! J'avais jamais entendu pareilles grossièretés, et d'un diacre de la paroisse, encore !
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Je suis entré dans cette maison, dans celle-ci et dans des douzaines d'autres pareilles, peut-être plus de cent fois. Mais jamais auparavant, je n'avais réalisé ce qu'elles sont. Pas des foyers, pas des endroits où les gens peuvent vivre, non. Exactement rien. Des planches de sapin assemblées autour du vide. Pas de tableaux, pas de livres - rien à regarder, rien pour s'occuper le cerveau. Que du vide, un vide qui, petit à petit, s'infiltre en moi.
Et, tout d'un coup, ce vide n'est pas seulement ici, il est partout, dans toutes les maisons. Et en même temps, il se remplit de bruit, de visions et de fureur, de toutes les choses affreuses et sinistres que ce vide a provoqué. Les pauvres petites filles sans défense qui pleurent en voyant leur père se glisser dans leur lit. Les hommes qui battent leurs femmes et les femmes qui hurlent des supplications. Les gosses qui pissent au lit, d'angoisse et de peur, et leurs mères qui les punissent en les aspergeant de poivre rouge. Les visages hâves, hagards, ravagés par le ténia et le scorbut. La sous-alimentation, les dettes toujours plus fortes que le crédit. la hantise, comment on va manger, où on va dormir, comment on va couvrir nos pauvres culs tout nus. Le genre d'obsession qui fait que, quand on n'a rien d'autre dans la tête, mieux vaut être mort. Parce que c'est le vide des idées, quand on est déjà mort en dedans, et qu'on ne fait plus que répandre la saloperie, la terreur, les larmes, les cris, la torture, la faim et la honte de sa propre mort. De son propre vide.
Je frissonne, en songeant à la grande bonté du Seigneur qui a créé tant d'abominations en ce monde, afin qu'une chose comme un meurtre paraisse bien bénigne en comparaison. Non, vraiment, c'est miséricordieux, c'est merveilleux de Sa part.
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En toute justice, c'est les grands de ce monde que je devrais mettre au pas, ceux qui dirigent réellement ce pays. Mais on ne me permet pas de m'attaquer à eux, alors il faut que je compense en tapant deux fois plus fort sur la racaille des petits Blancs et sur les Noirs, et sur les gens comme toi qui laissent leur cervelle descendre jusqu'au niveau de leurs fesses parce qu'ils n'ont pas trouver de meilleur endroit pour la faire fonctionner.
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- Rose, tu devrais arrêter de jurer comme un charretier. Ca risque de t'échapper à un moment gênant.
- Ouais, t'as raison, bon sang ! C'est la faute à Tom, ce salopard de fils de pute, mais tu peux être foutrement sûr que je vais faire de mon mieux pour m'améliorer, bordel de Dieu !
- Parfait ! Je vois bien que ça te posera pas trop de problèmes.
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- Ah, vous travaillez pour l’agence Talkington ! Eh bien, bon sang, je peux vous dire que j’en ai entendu parler, de votre agence ! Voyons un peu… C’est bien vous qui avez mis fin a la grande greve des cheminots ? – C’est exact. (Il me montre sa dent de nouveau.) La greve des cheminots, c’a ete une de nos missions. – Ah, sur ce coup-la, il vous en a fallu, du cran ! Quand je pense a ces cheminots qui vous bombardaient de morceaux de charbon et qui vous arrosaient a pleins seaux d’eau, alors que vous, les Talkington, vous n’aviez rien d’autre pour vous defendre que des fusils de chasse et des Winchester semi-automatiques ! Oui, vraiment, je vous tire mon chapeau !
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Il pince les lèvres de nouveau, et ses paupières se plissent en meme temps. Avec ce nez en forme d'hameçon, son visage me fait penser à trois mottes de terre sur un banc de sable, avec un soc de charrue qui le traverse par le milieu.
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Et puis après, on reste allongés côte à côte, en se tenant la main. On respire au même rythme, nos cœurs battent en cadence. Inexplicablement, l’air embaume, et pourtant je sais qu’Amy ne se parfume jamais. Tout aussi bizarrement, j’entends des violons qui jouent, tout doucement, une chanson tendre qui n’a jamais été écrite. C’est comme si hier n’avait jamais existé, comme si le passé avait disparu, et je me demande pourquoi ça ne peut pas durer plus longtemps ainsi.
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