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4,07

sur 1171 notes
Un bon roman noir, ironique, irrévérencieux.
L'histoire d'un shérif, Nick, qui milite pour sa réélection. Ce shérif est un mou du genou, genre lâcheté et compagnie, il ne veut embêter personne, ni malmener personne. du coup, certains habitants s'agacent un peu de ce shérif mollasson.
Pour couronner le tout, sa femme est une vraie mégère et comble du comble, son beau frère, un peu idiot, vit avec eux.
J'ai adoré le personnage de Nick qui sous ses airs de rien, cache énormément de choses et pas des moindres. Que ne ferait-on pas pour être réélu ? C'est exactement ce que se dit Nick.
Du coup la petite ville de Pottsville s'anime plus que d'habitude remuant ses habitants, ravivant les rumeurs, dévoilant les secrets plus ou moins bien cachés, mettant en avant les aspirations des uns et des autres.
Un roman plein d'humour, de situations cocasses, de dialogues jubilatoires, les pensées de Nick valent le détour ainsi que la justification de ses actes. On oublie très vite la morale dans ce roman.
Une belle découverte de cet auteur et de sa plume qui, de temps en temps, est loin du politiquement correct. N'oublions pas que l'action se déroule en 1917 au Texas.
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Je vais être direct : « Pottsville, 1280 habitants » a sa place dans le panthéon du roman noir. La version française précédente « 1275 âmes » m'avait déjà fortement marquée. L'avantage d'avoir une tête creuse, c'est que j'ai pu lire et « surkiffer » le roman une nouvelle fois au prétexte de sa réédition. Pottsville est un comté de l'Amérique rurale peuplé de 1280 habitants. Nous sommes en 1917, les rues et les esprits sont encore boueux et mal éclairés. La ville de Potts comprend une gare, un bordel, quelques commerces et un tribunal auquel le bureau du shérif est annexé. Nick Corey occupe la charge de shérif du comté. Il fait en sorte de rester à l'écart des problèmes de sa communauté et de ne sanctionner personne, ce qui arrange à peu près tout le monde car chacun a quelque chose à se reprocher. Nick est une personne affable, un peu lâche, crédule - on peut même dire qu'il est complètement niais - dont les principales occupations sont de courir la gueuse, manger et dormir. Alors oui, il ne dérange personne mais il est aussi vrai qu'il est de moins en moins respecté, ce qui va poser problème car les élections approchent. Nick va devoir défendre chèrement sa place et sa réputation. le simplet va se montrer calculateur, machiavélique et sans scrupule.

Le roman déborde de cynisme. Son personnage principal est sombre et amoral. Il est doué de tous les vices : débonnaire, menteur, calculateur, fornicateur, il usera de tous les expédients et montera les pires machinations pour parvenir à ses fins. Gare à ceux qui l'ont sous estimé. Mais c'est un jeu dangereux qui risque au final de lui brûler les doigts.
Jim Thompson parvient à travers ce brûlot à dénoncer ces justices d'exception qui n'ont dans le collimateur que les blancs pauvres et les Afro-américains. Car oui, Nick Corey est un salaud mais il possède également un supplément d'âme qui le différencie de sa communauté. Il sait parfaitement jouer de la crédulité et des mauvaises moeurs de ses pairs. La narration est impeccable, le récit est plein d'un humour corrosif, l'auteur distille quelques grossièretés mais aussi, et c'est là l'essentiel, quelques messages bien sentis. « Pottsville, 1280 habitants » est un roman que je qualifierai– au risque d'être pompeux - de « célinien ». Alors vous aussi, plongez vous dans la bible du cynisme. Et remercions les éditions Rivages noir d'avoir donné une seconde vie à un texte fondamental de ce genre.
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Visiblement, le shérif est un brave type. Paresseux, veule, un peu simplet peut-être, mais vraiment très gentil, et qui semble encore amoureux de Myra, sa femme, bien qu'elle ne le traite pas toujours très bien. Pourtant, que deviendrait-elle sans lui ? Que deviendraient-ils, plutôt, elle et son frère, ce bellâtre crétin qui vit chez eux ? Sa femme est une mégère, mais il se console dans les bras de Rose, sa maîtresse maltraitée par son mari. Or s'il est extrêmement populaire auprès des dames de cette petite ville du Texas, ses concitoyens ne peuvent que constater qu'il ne fait pas grand-chose pour faire respecter la loi. Comme les élections approchent, Nick Corey craint qu'un autre ne lui souffle son boulot… et il ne sait rien faire d'autre, notre shérif ! Est-il si benêt que son apparente gentillesse le laisse supposer ? Il arrive un moment où le cave se rebiffe et les deux macs locaux vont en faire les frais en premier…
***
Pottsville, 1280 habitants se déroule en 1917 dans une petite ville du Sud des États-Unis. L'histoire du frère de Myra qui vit sous le même toit que le couple m'a rappelé Coup de torchon. Après vérification, j'ai pu constater que le génial film de Bertrand Tavernier est bien une transposition de ce roman. le shérif de Jim Thompson change brutalement de personnalité et, aux défauts existants, s'ajoutent la cruauté et la violence. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver des excuses à Nick Corey : orphelin de mère, élevé par un père violent qui le battait, marié contre son gré, moqué par ses concitoyens, méprisé par collègues… et malgré tout ça, toujours disposé à rendre service. Il ne fallait pas s'y fier. Avec un humour très noir et pas mal de cynisme, l'écrivain dénonce les disfonctionnement de la société américaine : racisme, puritanisme, compromissions, corruption, mépris de classe, etc. La veulerie et l'hypocrisie du shérif se font jour dans un leitmotiv : « Je ne dirais pas que j'ai tort, mais je ne dirais pas que j'ai raison non plus » qui, selon les besoins de la cause, peut se transformer en « Je ne dirai pas que vous avez tort », etc. Les dialogues sont souvent savoureux et l'exceptionnelle grossièreté de Rose se révèle parfois revigorante. Je ne m'étendrai pas sur l'image des femmes véhiculée dans ce roman, sinon pour dire que les temps changent et que c'est tant mieux ! Toute honte bue : un bon moment de lecture et plusieurs éclats de rire…
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Il est fou ce livre, complètement barge ! Nick Corey, notre héros, enfin, en qualité de héros, on peut mieux faire... est shérif de Pottsville, petite ville constituée de paumés en tout genre, amassant tous les vices de la terre. le travail ne devrait pas manquer et la prison, pleine. Mais le travail, ça fatigue. Les élections pour élire le nouveau shérif approchent et la plupart des habitants ont l'air d'apprécier que l'homme de loi ferme les yeux sur leurs manigances. de plus, notre héros attire toutes les femmes du comté et les situations dans lesquelles il s'enlise lui prennent tout son temps. Dénué de tout courage, menteur et fainéant de surcroît, notre "héros" n'a pas l'air d'avoir une once de fierté ni d'orgueil face aux quolibets dont il fait l'objet. Quolibets... le mot est faible. Insultes, humiliations de tous sont son lot quotidien.
Mais, attention à l'eau qui dort ! Car qui l'on croyait benêt est en fait un très beau parleur, fin psychologue, manipulateur et j'en passe.

Le contexte social de cette histoire s'apparente à celui du film de Denis Hopper, Easy Rider, avec Peter Fonda et Jack Nicholson, repassé récemment à la télé. Vous retrouverez l'Amérique profonde des petites villes dans les années 60, où le racisme côtoie l'étroitesse d'esprit, mais avec l'humour et la finesse des dialogues en plus.

Ce livre vous entraîne dans un tourbillon de situations cocasses. Il vous fait rire, vous choque, vous surprend. Autant les dialogues et les termes crus sont tellement explosifs et bien intégrés que j'ai fini par en rire de bon coeur. Autant les détournements de situations sont amenés avec subtilité, par un esprit déviant vers la folie, mais une folie délirante, que j'ai trouvé ce livre unique en son genre.

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Du petit lait...

Je n'avais pas lu 1275 âmes, la "fameuse" première traduction de pop 1280, et me suis donc jeté sans a priori dans Pottsville 1280 habitants de Jim Thompson.

Suivre les tracasseries et le sursaut rédempteur du shérif Nick Corey est un régal : c'est drôle, noir, caustique, acide, déjanté, barré, insolite et... remarquablement écrit et traduit.

Un petit bijou de la littérature américaine qui rejoint le cercle fermé de mes cinq étoiles, ce qui vaut - une fois n'est pas coutume - cette courte critique faute de mots adaptés pour témoigner de ce plaisir de lecture.
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Nick Corey est le shérif d'un bled paumé, Pottsville. Un shérif poltron en apparence, mais qui est en réalité (on le découvre petit à petit) un vicelard de la pire espèce. Deux choses comptent à ses yeux : sa réélection, et il ne recule vraiment devant aucun moyen pour y parvenir ; les femmes, qui lui tournent beaucoup autour (à part sa propre femme, une vraie garce, vous m'excuserez), et auxquelles il ne sait vraiment pas dire non.

« 1275 âmes », c'est bienvenue chez les bouseux, les vrais de vrais (rien que leur façon de s'exprimer !). Une pure démonstration de manipulation, de cynisme absolu et de mauvaise foi de la part de ce shérif jouant double, voire triple jeu. C'est assez jubilatoire, et totalement immoral. Une fin en revanche qui m'a laissé un peu perplexe, dommage…
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Dans la petite ville de Pottsville, 1280 habitants, le shérif Nick Corey, dont la devise pourrait être "courage fuyons" dès qu'il doit prendre une décision ou une responsabilité, se mobilise néanmoins pour préparer sa réélection...Quelques évènements vont venir perturber sa petite promenade de santé : Tom Hauck le mari violent de Rose (qui est également la maîtresse du shérif) est assassiné, deux petits maquereaux disparaissent près de la maison close proche de la rivière, des rumeurs commencent à courir sur le compte du concurrent le plus sérieux du shérif et Myra sa femme acariâtre et le frère de celle-ci continuent à le dénigrer sérieusement...Alors que se passe t-il dans ce petit trou perdu ? quel lien entre tous ces évènements et d'ailleurs y a t-il réellement un lien?

Humour noir, humour cinglant, au choix pour ce roman où les apparences brouillent complétement la réalité : une petite ville bien tranquille qui cache tromperies et manigances, un shérif pas si bête que cela, un autre imbu de lui-même qui martyrise son assistant.....Visiblement, Jim Thompson s'est beaucoup amusé avec cette galerie de personnages qui semblent bien sous toutes les coutures, qui pourtant ne vont pas tarder à craquer, c'est drôle mordant cynique et amoral mais tellement bien mené....Je n'ai qu'un bémol, la fin très ouverte, qui m'a un peu laissée sur ma faim.
Jim Thompson, un auteur que je vais continuer à découvrir...
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C'est un peu comme si Bukowski avait eu envie d'écrire des romans policiers. Comme dans ses bouquins, on y trouve des gens qui n'en ont rien à foutre de tout ce qui semble important aux autres, et c'est dans cet écart que nous, pauvres et simples lecteurs en voie d'apprentissage de la nescience, nous souvenons de l'intense vacuité qui nous précède, et de la joie sans égale qu'elle procure.
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Pottsville, petite bourgade étriquée pleine de racistes pédophiles idiots n'ayant aucun respect pour le pâle shérif Nick Corey trompé par sa femme Myra qui lui a mis le grappin dessus alors qu'il allait épouser Amy... alors Nick va se réveiller et fomenter des plans diaboliques pour se débarrasser des gêneurs.

J'ai trouvé l'humour un peu lourd mais c'est une belle description de l'Amérique du début du siècle passé.
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Ce livre, western noir et burlesque est aussi un petit traité de manipulation à l'usage de l'honnête lecteur que se plaît à suivre le shérif de Pottsville dans ses tristes oeuvres. Et celui-ci, fainéant, faux imbécile et menteur invétéré n'a de cesse d'oeuvrer à l'approche des élections pour conserver son poste en dépit de ses innombrables tares. Alors comment Nick Correy va t'il s'y prendre pour continuer à faire de ses journées une succession de siestes, fornications et repas pantagruéliques ? Et pourquoi ai je le sentiment d'être moi aussi manipulé à souhaiter le succès de cet être vil et hautement condamnable ? Un roman unique en son genre dont on a du mal à se détacher.
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Thème : 1275 âmes / Pottsville, 1280 habitants de Jim ThompsonCréer un quiz sur ce livre

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