AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 1171 notes
On rentre dans l'histoire américaine par la base... celle des petits, des bas de plafond ; c'est affreux sale et méchants aux US.
Langage cru, parler populaire : l'auteur écrit à la première personne au ras de ses personnages. Et c'est drôle !
La vie d'un petit bourg au début du XXe siècle, est rythmée par les histoires de cocufiage, sur fond d'alcool et de meurtres. La critique est acide ! L'humour est très noir !
Mais l'intrigue est assez pauvre et finit par se replier sur elle-même sur une chute décevante. Dommage !
Commenter  J’apprécie          220
1275 âmes, fait partie des grandes pages du roman noir américain.
Il n'est pas anodin que Marcel Duhamel, en 1966, ait traduit, puis publié le livre de Jim Thompson sous l' emblématique numéro 1000 de sa célèbre Série Noire (couverture noire encadrée de blanc, des volumes de cette époque) C'est dans cette édition que je l'ai lu, avant de voir l'excellente adaptation cinématographique de Bertrand Tavernier.

Le récit est très corsé et fort drôle, dans l' ambiance "plouc" de l' Amérique profonde.
Les personnages y sont aussi pittoresques que dépourvus de morale, shérif en tête!

Si Jim Thompson fut un des maîtres, avec Horace Mac Coy, James Cain, Charles Williams, Don Tracy et autres, du roman noir américain, il est bon de rendre hommage à Marcel Duhamel, créateur de la Série Noire chez Gallimard, qui traduisit et fit connaître ces auteurs au lecteur français. Il est certain que ces lectures amenèrent des vocations chez beaucoup d' auteurs français.

Commenter  J’apprécie          221
Loufoque, décalé, déjanté comme j'adore ! Shérif et maire, Nick Corey, sous ses airs d'abruti, manipule ses âmes pour avoir le beau rôle. de même quand il veut régler ses différents, il fait porter le chapeau sur les autres. Il faut dire qu'il n'a pas la vie facile entre sa femme qui s'est fait épouser en feignant un viol, une maîtresse qui veut se débarrasser de son mari et la femme qu'il convoite. de la bonne détente qui fait rire sur fond dramatique de l'espèce humaine. Ecrit en 1920 et actuel. En transposant, on pourrait peut-être en reconnaître certains ? Bienvenue à Ploucville ! La biographie de l'auteur vaut aussi son détour. C'est avec des livres comme celui-ci que l'on comprend pourquoi on aime lire !
Commenter  J’apprécie          222
Je ne dirais pas que j'ai été absolument passionnée par ce roman, en revanche, il m'a profondément marquée. Ici, on plonge tête la première dans la noirceur. le protagoniste de cette histoire est un shérif un peu trop sympa avec les autres. Ou plutôt, il serait plus juste de dire qu'il n'aime pas les conflits et qu'il veut mener une vie pépère, tranquille, dans sa petite ville de campagne. Alors pour avoir la paix, il laisse les sales types faire leur sales petites affaires, en touchant, au passage, quelques pots de vin.

Sa situation familiale est peu ordinaire et son mariage, assez louche. Il vit avec une femme assez exécrable et le frère de cette dernière, un type un peu idiot et vicieux sur les bords. Quant à lui, il a des maîtresses à droite à gauche, ce qui devient difficile à gérer quand il commence à promettre monts et merveilles à chacune.

Bref, un jour comme un autre, ce shérif-là va complètement vriller dans sa tête et enchaîner les situations périlleuses.

J'ai passé un bon moment de lecture, en me demandant tout de même régulièrement où cet engrenage infernal allait le conduire. Par ailleurs, j'ai bien aimé le rythme et l'ambiance et je trouve que la couverture des éditions Rivages rend superbement hommage au roman.
Commenter  J’apprécie          200
Je viens de faire la connaissance de Nick Corey, shérif de Pottsville au Texas. Quel shérif ! Sous son air benêt, gentil et compatissant, se cache une personnalité toute autre et bien trempée. Nick, c'est simple, il ne croit en aucune âme humaine, il trompe sa femme et ses maîtresses, ne roule que pour lui et est prêt à tout pour garder son job. Bref, un gars bien respectable, quoi !
Bon, ce n'est pas tant qu'il aime son métier mais c'est surtout qu'il ne sait faire que ça. Et pour être shérif, Nick, il se la coule douce. Alors quand les élections approchent, il va falloir faire du tri car la concurrence est rude. C'est qu'il ne faut pas trop le titiller le Monsieur, il a la gâchette facile… même très facile.

Quelle écriture ! C'est sarcastique, caustique, amoral et cynique à souhait, mais tellement bon. J'ai ri et me suis délectée du ton de Jim Thompson.
Qu'il a dû être difficile pour l'auteur de quitter son personnage Nick Corey, comme il a aussi dû profondément l'aimer pour lui donner une telle personnalité. Je suis admirative de la façon dont il a au début de son roman de nous dresser un Nick pour nous en livrer un tout autre quelques chapitres plus loin. J'ai rien vu et j'ai adoré ça. Un grand tour de force d'écriture !
Si vous allez faire un tour à Pottsville, un conseil : marcher droit !
Commenter  J’apprécie          202
J'avais adoré le film "Coup de Torchon" où Philippe Noiret incarne un policier lâche qui est la risée de tous, y compris de sa femme, dans une bourgade où il est sensé faire régner l'ordre. J'ignorais que le scénario de ce film était fidèlement tiré d'un roman noir écrit dans les années 60 par un auteur américain. L'action transposée par le cinéaste Bertrand Tavernier dans une Afrique encore sous le joug de la colonisation est située à l'origine dans une petite ville d'un état du sud des Etats-Unis dont le narrateur Nick Corey est le shérif. Tout "fonctionne" à merveille dans ce polar : des situations complètement farfelues et improbables et qui devient parfaitement plausibles dans le récit du shérif, des coups de théâtre, une montée progressive de l'absurde et du chaos qui m'a fait penser au "Seigneur des porcheries" de Tristan Egolf. Ajouté à cela une grand maîtrise de style avec ici, une superbe traduction avec un savant mélange d'argot et de "beau langage" que l'on doit à Marcel Duhamel, le créateur de la Série Noire à la NRF-Gallimard. Une totale réussite.
Commenter  J’apprécie          202
Alors voilà, Buck, voilà ma décision. J' ai réfléchi, réfléchi; réfléchi encore et, finalement, j'y suis arrivé: j'ai décidé que je sais pas plus ce que je dois faire que n'importe quel autre minable échantillon de l'espèce humaine. ( p 199 )
Dernière phrase de ce polar atypique où l'on voit Nick Corey minable petit shérif d'un trou paumé au milieu de nulle part qui résume bien à mes yeux l'ambiance délétère de ce roman publié dans les années 1960 et adapté au cinéma par Bertrand Tavernier sous le titre de Coup de torchon.
Emberlificoté avec sa femme Myra véritable tigresse Lennie le beau-frère et les femmes de coeur Rose et Amy Nick n'y arrive plus , comment arriver à se faire réélire comme shérif ? On lui demande de faire bien son boulot mais gare à ne pas toucher aux puissants de ce trou perdu il lui reste donc les pauvres noirs et les blancs " bas de gamme "...
Certes on peut lire 1275 âmes en se gondolant de rire mais derrière ce langage grossier ordurier j'ai ressenti une impression de mal-être immense ! Un univers sombre noir Jim Thompson brosse ici un tableau très sordide de cette Amérique du début du XXème avec l'aparheid omniprésent , la misère , l'éternel pouvoir de l'argent l'impunité de celui qui détient ce fichu pouvoir .
donc pour moi une lecture à deux vitesses et le sentiment d'avoir découvert un écrivain puissant qu'il serait dommage de cataloguer exclusivement comme un auteur de polar.
Commenter  J’apprécie          200
Pottsville, 1280 habitants de Jim Thompson est un véritable roman noir, un roman qui m'a marqué et que j'ai relu plusieurs fois. D'abord sous sa version tronquée sous le titre : "1.275 âmes" puis enfin dans cette version intégrale qui qui fait encore plus froid dans le dos malgré l'humour sous-jassant, humour noir et grinçant voire désopilant dont l'auteur fait preuve peut-être même malgré lui.
Mais alors que nous raconte "Pottsville, 1.280 habitants"
Au début du XXe siècle au Texas, dans la bourgade de Pottsville qui compte 1.280 habitants, le shérif Nick Corey, faisant preuve de peu d'autorité en général, refuse l'idée de perdre son poste lors de la prochaine élection et décide de régler ses comptes.
Un shérif niais, du moins en apparence. On rit sous cape en lisant ce roman tellement Nick Corey a un sang-froid à faire pâlir les serial-killer , mais on devrait frémir devant l'hécatombe. Notre flic se révèle être un assassin aussi effroyable que celui de "L'assassin qui est en moi" du même auteur.
Un livre culte, un classique incontournable pour qui se targue d'aimer le polar !
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          190

N'y allons pas par quatre chemins : c'est totalement génial.

Nick Corey est un shérif un peu particulier. Il ne résout pas les problèmes, n'applique pas les règles et n'arrête pas les criminels. Il sait que personne dans son comté de Potts ne veut réellement respecter la loi. Il se contente donc de paresser, de manger et de coucher avec les femmes.
Pourtant, Nick a de sérieux problèmes à résoudre et à l'approche des élections il va devoir rapidement tout régler. Parce que la seule chose que Nick sait, c'est qu'il veux rester shérif et il s'avère que le shérif Nick Corey n'est pas aussi stupide qu'il y paraît.

Il cache sa véritable intelligence et son mépris pour la plupart des gens derrière un masque de bon vieux plouc.
Ses manières paresseuses, insouciantes et son apparence de bouffon bon à rien ne sont qu'une façade qui lui permet de se tirer de toutes les situations.

Lire les aventures de ce maître manipulateur, un peu psychopathe, est jouissif.

Traduit par Jean-Paul Gratias
Commenter  J’apprécie          190
Bien que loin d'avoir lu toute son oeuvre, je suis un habitué de Jim Thompson. Et j'aurai pu lire ce roman il y a déjà longtemps. Mais voilà ! C'est seulement ces jours-ci que je m'y suis mis. :-) Ben ! Jusque-là, j'avais raté quelque chose. Ce roman est tout simplement génial. J'ai envisagé de présenter des extraits. J'en ai mis un en ligne... et là, je me suis aperçu qu'il faudrait que je mette en extrait l'intégralité du roman pour lui rendre justice. Eh bien, non ! Vous pouvez vous le procurer à un prix raisonnable d'occasion, alors...

Parlons maintenant du roman. Marcel Duhamel, traducteur du roman et directeur de la collection Série Noire, donne le ton en nous informant que ce roman ce déroule dans un univers très proche de celui de Fantasia chez les ploucs, de Charles Williams. Il n'a pas tort. Mais j'irais plus loin : nous avons à faire à une version de L'assassin qui est en moi dans le monde de Sagamore Noonan.

Un langage familier — pour un Américain des années 30 — des situations peu vraisemblables... même dans ces mêmes années. Un narrateur complètement barré. Etc.

En bref : À lire, relire, etc. Ne ratez pas cemoment deplaisir littéraire.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
Commenter  J’apprécie          190




Lecteurs (2819) Voir plus



Quiz Voir plus

Pottsville, 1280 habitants

Commençons doucement... qui est le shérif du Comté de Potts ?

Ken Lacey
Nick Corey
Sam Gaddis
Oncle John

8 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : 1275 âmes / Pottsville, 1280 habitants de Jim ThompsonCréer un quiz sur ce livre

{* *}