On rentre dans l'histoire américaine par la base... celle des petits, des bas de plafond ; c'est affreux sale et méchants aux US.
Langage cru, parler populaire : l'auteur écrit à la première personne au ras de ses personnages. Et c'est drôle !
La vie d'un petit bourg au début du XXe siècle, est rythmée par les histoires de cocufiage, sur fond d'alcool et de meurtres. La critique est acide ! L'humour est très noir !
Mais l'intrigue est assez pauvre et finit par se replier sur elle-même sur une chute décevante. Dommage !
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1275 âmes, fait partie des grandes pages du roman noir américain.
Il n'est pas anodin que Marcel Duhamel, en 1966, ait traduit, puis publié le livre de Jim Thompson sous l' emblématique numéro 1000 de sa célèbre Série Noire (couverture noire encadrée de blanc, des volumes de cette époque) C'est dans cette édition que je l'ai lu, avant de voir l'excellente adaptation cinématographique de Bertrand Tavernier.
Le récit est très corsé et fort drôle, dans l' ambiance "plouc" de l' Amérique profonde.
Les personnages y sont aussi pittoresques que dépourvus de morale, shérif en tête!
Si Jim Thompson fut un des maîtres, avec Horace Mac Coy, James Cain, Charles Williams, Don Tracy et autres, du roman noir américain, il est bon de rendre hommage à Marcel Duhamel, créateur de la Série Noire chez Gallimard, qui traduisit et fit connaître ces auteurs au lecteur français. Il est certain que ces lectures amenèrent des vocations chez beaucoup d' auteurs français.
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Loufoque, décalé, déjanté comme j'adore ! Shérif et maire, Nick Corey, sous ses airs d'abruti, manipule ses âmes pour avoir le beau rôle. de même quand il veut régler ses différents, il fait porter le chapeau sur les autres. Il faut dire qu'il n'a pas la vie facile entre sa femme qui s'est fait épouser en feignant un viol, une maîtresse qui veut se débarrasser de son mari et la femme qu'il convoite. de la bonne détente qui fait rire sur fond dramatique de l'espèce humaine. Ecrit en 1920 et actuel. En transposant, on pourrait peut-être en reconnaître certains ? Bienvenue à Ploucville ! La biographie de l'auteur vaut aussi son détour. C'est avec des livres comme celui-ci que l'on comprend pourquoi on aime lire !
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Je ne dirais pas que j'ai été absolument passionnée par ce roman, en revanche, il m'a profondément marquée. Ici, on plonge tête la première dans la noirceur. le protagoniste de cette histoire est un shérif un peu trop sympa avec les autres. Ou plutôt, il serait plus juste de dire qu'il n'aime pas les conflits et qu'il veut mener une vie pépère, tranquille, dans sa petite ville de campagne. Alors pour avoir la paix, il laisse les sales types faire leur sales petites affaires, en touchant, au passage, quelques pots de vin.
Sa situation familiale est peu ordinaire et son mariage, assez louche. Il vit avec une femme assez exécrable et le frère de cette dernière, un type un peu idiot et vicieux sur les bords. Quant à lui, il a des maîtresses à droite à gauche, ce qui devient difficile à gérer quand il commence à promettre monts et merveilles à chacune.
Bref, un jour comme un autre, ce shérif-là va complètement vriller dans sa tête et enchaîner les situations périlleuses.
J'ai passé un bon moment de lecture, en me demandant tout de même régulièrement où cet engrenage infernal allait le conduire. Par ailleurs, j'ai bien aimé le rythme et l'ambiance et je trouve que la couverture des éditions Rivages rend superbement hommage au roman.
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Je viens de faire la connaissance de Nick Corey, shérif de Pottsville au Texas. Quel shérif ! Sous son air benêt, gentil et compatissant, se cache une personnalité toute autre et bien trempée. Nick, c'est simple, il ne croit en aucune âme humaine, il trompe sa femme et ses maîtresses, ne roule que pour lui et est prêt à tout pour garder son job. Bref, un gars bien respectable, quoi !
Bon, ce n'est pas tant qu'il aime son métier mais c'est surtout qu'il ne sait faire que ça. Et pour être shérif, Nick, il se la coule douce. Alors quand les élections approchent, il va falloir faire du tri car la concurrence est rude. C'est qu'il ne faut pas trop le titiller le Monsieur, il a la gâchette facile… même très facile.
Quelle écriture ! C'est sarcastique, caustique, amoral et cynique à souhait, mais tellement bon. J'ai ri et me suis délectée du ton de Jim Thompson.
Qu'il a dû être difficile pour l'auteur de quitter son personnage Nick Corey, comme il a aussi dû profondément l'aimer pour lui donner une telle personnalité. Je suis admirative de la façon dont il a au début de son roman de nous dresser un Nick pour nous en livrer un tout autre quelques chapitres plus loin. J'ai rien vu et j'ai adoré ça. Un grand tour de force d'écriture !
Si vous allez faire un tour à Pottsville, un conseil : marcher droit !
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