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4,14

sur 875 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne suis pas tout à fait à l'aise avec l'appellation « roman graphique », j'y sens un peu de mépris pour la bonne vieille BD et sa recherche d'efficacité, son côté bonne enfant désireuse de plaire au lecteur, de lui donner du bon temps. Le roman graphique, ça se prend au sérieux, ça se pince le nez au moindre soupçon de légèreté, ça se la pète un peu quoi.
Et je trouve qu'il y a de ça dans Blankets, un côté «on n'est pas là pour se divertir» un peu trop appuyé, quelque chose d'un peu pesant, j'ai eu l'impression de manquer d'oxygène parfois, malgré d'intéressantes tentatives d'évasion par le dessin, le personnage/narrateur a vraiment un boulet au pied, et à mes yeux ça empêche la BD de décoller.

Graphiquement, je reconnais volontiers que c'est un travail intéressant. Il y a de l'inventivité dans le trait et la mise en page, un certain charme mélancolique dans ces paysages du Wisconsin ou du Michigan avec les arbres se dressant dans les étendues de neige, quelque chose de vraiment sympa dans les grandes cases, parfois en pleine page, avec ses rêves d'enfant.

Mais le scénario n'est pas à la hauteur, c'est longuet, trop souvent convenu,
j'ai eu l'impression que Craig Thompson cochait les cases de la fiche «enfance malheureuse»: le cagibi, le pipi au lit, ah! ne pas oublier, un peu de harcèlement... et que tout ça mis bout à bout ne donnait rien de bien convaincant.

Amateurs d'humour et de légèreté, de pétillant, passez votre chemin, Blankets n'est pas pour vous. Mais la plupart des critiques sont enthousiastes, c'est peut-être moi qui ai perdu mon âme d'ado, et qui n'apprécie plus trop ce ton grave et sans recul d'auto-apitoiement pour débiter ce qui m'est apparu comme des banalités...
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Un moyen comme un autre de liquider son enfance, c'est de quitter le monde de l'imagination pour se coltiner la réalité. Craig abandonne le dessin et le rêve, tombe amoureux et essaie de concilier ce sentiment avec la pureté de son adhésion chrétienne. Craig est un type plutôt équilibré : lorsqu'il est amoureux, il se donne absolument, mais ça ne l'empêche pas de continuer à se passionner pour le côté tragique et humain de la Bible, beaucoup plus intensément que ses interlocuteurs ecclésiastiques.


Au cours des 600 pages immersives de ce roman graphique, Craig comprendra que son amour avec Raina est une utopie qui ne peut pas être équitablement partagée : on ne peut pas donner sans cesse sans jamais rien recevoir en retour. Il remettra également en question son adhésion au dogme du christianisme lorsqu'il découvrira toutes les modifications subies par le texte au cours de l'histoire. Ainsi des passages ont-ils été ajoutés à l'Ecclésiaste plus de 600 ans après l'époque de Salomon, pour en atténuer le pessimisme original pourtant goûteux. En amour comme en religion, on se fout de l'absolu, on pense au quotidien avant tout, rejetant les idéaux dans les promesses d'un avenir qui possèderait tous les avantages, sauf celui de pouvoir vraiment exister un jour.


Craig Thompson écrit sans amertume et si son histoire n'a rien d'extraordinaire, elle est toutefois bercée par une douce émotion.
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Craig vit dans une famille très chrétienne, et même assez puritaine. Il nous raconte ici ses premiers émois amoureux, dans une vie dirigée par les préceptes religieux. le graphisme est en noir et blanc, soigné, élégant, parfois superbement ornementé pour appuyer les moments d'intense émotion. En confrontation avec la romance, se joue la question de la foi religieuse. Craig Thompson ne se focalise pas sur les outrances d'un puritanisme aveugle et extêmiste, cette vision n'apparaitra vraiment qu'avec un paroissien dont le frêre est homosexuel, juste histoire de montrer qu'elle existe, mais ce n'est pas tout à fait le milieu où évoluent Craig et Raina. C'est au contraire une vision presque idyllique de la religion qu'il nous propose, il n'y a pas à proprement parler de rébellion, celle-ci se fait assez doucement. La romance est superbe, pleine de poésie, de douceur, la vie familiale est aussi traitée avec finesse.
Mais j'ai trouvé que le questionnement religieux finissait par être parfois assez indigeste, cette remarque est forcément subjective. Je pense que l'intention de l'auteur est plutôt de présenter l'amour comme plus fort que la piété inhérente à sa culture, mais je ne peux m'empêcher de n'y voir qu'un parasitage de l'histoire elle-même à cause de son souci de justification insistant trop sur la question de la foi, je ne dis pas qu'il s'agit du oeuvre pro ou anti religieuse, mais je ne suis pas certain que son impact soit le même chez nous que vu du Wisconsin ou du Michigan. le questionnement philosophique et théologique n'était pas nécessaire. Je refais un peu les mêmes reproches que pour Habibi, les questions de foi, ça me passe au dessus, et cette lecture m'a par moments ennuyé.
Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas un coup de coeur, les qualités narratives, émotionnelles et graphiques de cette oeuvre sont indéniables, c'est une bande dessinée mais c'est le sujet lui-même qui ne m'a pas passionné.
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Craig Thomson raconte son enfance et son histoire au milieu d'une zone rurale peuplée de "camarades" lourdauds et au sein d'une famille catholique plutôt stricte. Rapports avec son frère, ses parents, intégration dans des groupes d'adolescents alors qu'il est très différents, premier amour, ... Ce n'est pas l'originalité du scénario qui fait la valeur de cette BD... Mais l'auteur sait bien partager les émotions qu'il ressent à travers de beaux dessins et c'est, pour moi, ce qui fait la valeur de ce livre.
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Roman graphique de presque 600 pages, "Blankets" nous plonge dans l'enfance et l'adolescence de Craig Thompson. Issu d'une famille américaine baptiste, c'est l'impact d'une éducation religieuse sur le développement de la personnalité d'un jeune qui tisse la toile de ce pavé dessiné en noir et blanc. L'enseignement biblique habite totalement le jeune Craig, ainsi lorsqu'il découvre des Tampax dans la salle de bain de son amoureuse, il pense immédiatement à la femme qui souffrait d'un flux de sang et qui avait été guérie en touchant Jésus dans la foule. C'est parfois drôle mais souvent triste il faut l'avouer.
La BD s'attache surtout à développer l'évolution des sentiments de Craig pour son amie et tout le questionnement qui l'accompagne. J'ai bcp aimé son récit même si je suis restée sur ma faim en ce qui concerne tout le cheminement qui l'éloigne de la foi. Abandonner des convictions reçues depuis sa prime jeunesse et le tsunami identitaire qui en résulte, aurait mérité davantage de traitement qu'un épilogue succinct.
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J'ai offert (et lu) ce roman graphique, présenté comme un chef-d'oeuvre du genre sur le thème du Premier Amour.

J'aime effectivement la manière dont Craig Thompson nous relate cet amour, ces pages-là sont vraiment belles. On rentre vraiment dans cette très belle histoire d'amour qui nous émeut.

Les passages sur son enfance et sa relation avec son frère sont belles également.

Et le dessin, la mise en page sont indiscutablement admirables, certaines planches sont tout simplement superbes.

Mais (car, vous vous en doutiez peut-être, il y a un mais), sans vouloir trop paraphraser une autre critique, le parasitage de cette histoire par les questions de religion m'a insupportée. Cela vient sûrement de moi, les histoires où il y a trop de religion me font fuir, mais, quand même, sur les 600 pages, je trouve qu'on revient souvent sur ce sujet.
Et, donc, pour un chef d'oeuvre sur le Premier Amour... Blankets est parfois un peu ...hors-sujet ?
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Craig est un adolescent qui vit avec sa famille dans le Wisconsin. S'il est victime de brimades à l'école, il suscite les espoirs de son pasteur qui voudrait le voir entrer au séminaire. C'est durant une rencontre de jeunes chrétiens qu'il fait la connaissance de Raina, une jeune fille à l'apparence grunge mais qui, elle aussi, porte sa croix puisqu'elle doit supporter le divorce de ses parents tout en s'occupant d'un frère et d'une soeur qui souffrent de retards mentaux. C'est un amour aussi intense que fugace qui va unir les deux âmes, le temps de quelques mois. Ce récit autobiographique narre donc cette première rencontre de l'auteur avec le sentiment amoureux.

C'est avec une sensibilité précise et minutieuse que Craig Thompson retrace les événements, majeurs et surtout mineurs, de cet amour adolescent. Les deux jeunes gens, assaillis dans leurs vies respectives par des événements douloureux, se libèrent dans cette relation nouvelle, et se découvrent à la fois mutuellement mais aussi eux-mêmes. Thompson sait à la perfection détailler les petits riens qui construisent, peu à peu, une histoire commune, et qui font que l'on s'attache à l'autre sans pour autant vivre des choses qui sembleraient grandioses. Toutefois, loin d'être centré uniquement sur ce feu qui brûle d'un coup les jeunes coeurs, Blankets est un récit dont la toile de fond est occupée par la description sans complaisance d'une Amérique du Midwest où règne la neige et surtout la foi protestante, omniprésente et omnipotente. Cette foi, qui s'affiche depuis le frigidaire jusqu'aux panneaux publicitaires, s'accompagne naturellement d'un grand nombre d'interdit, et notamment sexuels, ce qui permet la culpabilisation des jeunes esprits. Parallèlement, Thompson dénonce l'hypocrisie ambiance de cette Amérique pieuse, prêchant l'amour mais craignant l'Autre, l'ostracisant s'il est différent.

Ce récit est accompagné, ou plutôt illustré, d'un dessin tout en rondeur, en précision aussi, en noir et blanc - et surtout en blanc, à cause de l'éternelle neige - qui manque, à mon sens, d'une réelle autonomie. Roman graphique, Blankets l'est, mais l'accent est davantage mis sur le littéraire plutôt que sur le visuel, et c'est là, de façon définitive, un manque pour une bande-dessinée. Toutefois, lorsque le dessin devient autonome, et notamment dans l'évocation très réussies et particulièrement intéressantes des paysages du Wisconsin, il se fait poétique et réaliste à la fois.

Si le thème central du roman - le premier amour - pourra refroidir certains, il est à noter que Craig Thompson réussit à ne pas tomber dans le piège de la mièvrerie. Loin de lasser, mais ayant peut être du mal à emporter complètement le lecteur, Blankets demeure un roman graphique très intéressant, intime et sensible et dont les presque 600 pages ne doivent pas impressionner le lecteur hésitant.
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BD au format imposant, qui aborde la passage à l'âge adulte sur fond de religion.
Peut plaire aux ados.
J'ai particulièrement aimé les superbes croquis d'arbres et les arabesques en noir et blanc.
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Tout au long de ce roman graphique en noir et blanc très bien dessiné, j'ai ressenti un malaise, sans doute du à cette oppressante société chrétienne contradictoire et étouffante. le personnage présente une sensibilité particulière, difficile à cerner... Certains passages font rêver, d'autres, cauchemarder.
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Pour une fois, je crois me souvenir que c'est chez Oceanicus in folio que j'ai repéré cet album. Elle parlait dans son billet d'une autobiographie poignante et c'est bien ce que j'ai trouvé moi aussi dans cette lecture. Car l'auteur livre son adolescence, accompagnée de quelques flashbacks de son enfance. Car il nous raconte ici sa découverte du premier amour, lui qui a été élevé dans une famille très chrétienne, où l'éducation a été stricte et le corps presque tabou.

La couverture du titre, c'est celle qui aide le jeune Craig à lutter contre le froid dans sa chambre d'enfant, dans le lit qu'il partage avec son frère. C'est aussi celle que la belle Raina va lui offrir pour abriter leurs premiers émois. Il y trouve un refuge pour les sentiments qui le hantent et l'indécision sur son avenir, entre religion et dessin. En grandissant, il prend conscience de qui il est et des choix qui sont les siens, pas forcément simples, mais en tout cas libérateurs.
Craig Thompson livre un univers mélancolique où sa personnalité se construit dans les questionnements sur sa foi et ses envies amoureuses. La neige, omniprésente dans ce dessin en noir et blanc, donne une impression de douceur permanente. Les sentiments sont merveilleusement rendus. Et le dessin, bien sûr, riche et simple en même temps, qui éblouit.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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