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C'est la brume. Elle arrive de la mer et longe la langue de terre, pour arriver jusqu'à Valeyri, petit village de pêcheurs islandais, ce vendredi après-midi de la Saint-Jean....L'auteur profite de cet instant pour raconter en seize chapitres, seize destins saisis dans une suite d'instantanés , parmi les habitants du village.
Ce soir , il y aura le concert de la chorale de Valeyri, à la salle des fêtes, dirigée par Kata la Chorale. Dans l'après-midi, alors qu'en toile de fond, la jeune musicienne slovaque traverse à vélo le village pour rejoindre la salle des fêtes, l'auteur,à la suite de la brume, nous engouffre dans l'intimité des différents protagonistes, nous livrant leurs passées,leurs présents, leurs pensées, leurs secrets,leurs états d'âme .......bref tout ce qui n'est pas visible en apparence.

Svensina , la soeur de Kalli, rêve de Biggy,son ex, suicidé après avoir joué un dernier morceau dédié à elle ; Josa, pas si vieille, enfermée dans sa solitude, rêve toujours de Kalli, son amour d'antan qui lui a donné un fils ; Bangsi ,fils de Svensina et Biggy,noie sa solitude entre mer et ciel ,sur son chalutier en compagnie des oiseaux; Svenni, contremaître à la conserverie , voix de ténor à la chorale qui vit seul avec son vieux chat borgne Grimur, est malade et se soûle avec un cocktail qui porte le nom d'âne en islandais....souffrant des vestiges de son passé; le fameux Kalli qui a brisé tant de coeurs , n'aspire qu'à la paix avec Sidda; le pasteur passent ses nuits à des activités honteuses sur internet, et pâlit jusqu'au tréfonds de son âme en y pensant; et puis il y a aussi ,Oli, Sigga, Anna, Joi, Gummi, Andrés, Frida, Lalli le Macareux et sa soeur Lara, qui ne se parlent plus depuis 20 ans...........bref à part la plume cocasse de l'auteur, rien n'est vraiment gai dans cette communauté. Une communauté où tout le monde se fiche presque de tout le monde mais savent tout sur tout le monde ( " le village sait tout. Il vous replace toujours dans votre contexte. Il en sait toujours plus que vous-même –sait toujours ce que vous allez faire").

Des rêves du passé , un peu de poésie , un zeste de philosophie, de la liqueur de pissenlits, du brennivin, et beaucoup de musique ( Les Stones/ Roy Orbison/ Crosby,Still,Nash & Young......) égayent ces existences enchevêtrées, mais si seules....

Magnifique texte pour un premier roman d'un auteur islandais,sans aucun doute à suivre....
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La mélancolie est islandaise comme la tragédie est grecque. Consubstantielle à l'âme du pays. La valse de Valeyri (Histoires enchevêtrées selon son sous-titre) en est l'exemple même. Une suite de récits plus qu'un roman qui forme une oeuvre chorale, dans le même village et au même moment. Guðmundur Andri Thorsson adopte une tonalité sombre pour évoquer des destins et aussi des passés tous autant qu'ils sont marqués par un sentiment de perte : d'un être cher, le plus souvent, mais aussi des illusions de la jeunesse. le livre séduit par sa poésie tranquille joliment traduite par la plume émérite d'Eric Boury (la voix française d'Indridason, c'est lui aussi). Cependant, le style de Thorsson ne fait pas toujours preuve de légèreté. Assez fréquemment, dans les différents chapitres, il aime à répéter les mêmes mots comme une sorte de mantra. le lecteur n'a vraiment pas besoin qu'on insiste de cette façon pour comprendre de quoi il retourne. Que reste t-il au bout de 190 pages ? Une atmosphère, c'est certain, mais sans ligne narrative forte, des impressions éphémères d'existences décevantes qui finiront emportées par la brume.


Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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A Valeyri petit port de pêche d'Islande, la brume tombe doucement en cette fin d'après-midi. Les seize habitants se connaissent tous, ou du moins ils le pensent. En cette journée du 24 juin, Kata rejoint en vélo la salle où elle va diriger la chorale. C'est ce moment qui sert de point de départ à ces histoires enchevêtrées où l'auteur nous dépeint ces instantanés de vies. Mais pas que. Car l'histoire de chacun est liée à celle des autres. de l'ancien pêcheur au curé qui joue tout ce qu'il possède au poker, du poète au commerçant brouillé avec sa soeur, d'une femme qui s'interroge sur son mon mari, tous ont une histoire présente, passée et quelquefois probable pour l'avenir. Car avec talent et sans que cela choque le lecteur, Guomundur Andri Thorsson introduit des possibilités.
Les récits se déploient avec grâce et poésie. Et la brume est elle-même une voix "Je ne suis qu'une conscience. J'arrive de la mer, je longe la langue de terre, bientôt, j'aurais disparu avec la brume. Je suis la brise d'une fin d'après-midi quand je viens rendre visite aux gens vers quatre heures et demie, puis une heure plus tard, le vent m'emporte vers ce chez-moi, lequel est dans le passé, le révolu". Et au fil des pages, ces vies s'emboîtent révélant la vérité loin des suppositions et des non-dits.
Il y a du Jon Kalman Stefansson dans cet univers où l'on retrouve des questions sur le sens de la vie, sur nos existences et sur les difficultés économiques d'un pays balayé par la crise.

C'est immensément beau et ces portraits dépeints nous révèlent des fissures, des souffrances, des amours impossibles, des rancoeurs, des espoirs mais sans jamais verser dans le pessimisme. Les personnages, leurs questionnements ou leurs états d'âme m'ont touchée-coulée.
La superbe traduction d'Eric Boury s'accorde à merveille au rythme et une douce mélancolie nous enveloppe sans nous alourdir.
Un livre hérisson et beaucoup de passages à relire au choix pour la beauté, pour les propos qui sèment des graines de réflexion.


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Superbe ! Une écriture travaillée, poétique, un vrai plaisir de lecture !

Des histoires enchevêtrées, c'est dit, sous le titre, et c'est tellement ça !

Il y a beaucoup de personnages, dont les vies se croisent et s'entrecroisent, et qui ont pour point commun de voir passer devant leurs fenêtres, une femme, Kata, la chef de choeur, à vélo.

Chaque histoire est relatée sous un angle particulier. Un souvenir hante les personnages, un secret bien personnel, une évanescence. Svenni boit le jour du concert, il ne peut chanter en public, il a été abusé enfant, ce souvenir revient en force, il appelle sa soeur. « Quelqu'un l'avait aimée » revient comme un refrain tout au long du chapitre dédiée à Kata. Arni regrette, « il faut que nous fassions des choses ensemble », il s'est répété cette phrase sans cesse jusqu'à ce que sa femme le quitte…

Chaque personnage a un regret, un souvenir en lui. La nostalgie qui se dégage du roman est à l'image de la brume qui « arrive de la mer et longe la langue de terre. »

Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver dans cet enchevêtrement de personnages, l'une est la soeur de l'autre, une troisième est l'ex-femme d'un quatrième, un cinquième est le fils de la troisième… C'est un vrai labyrinthe de relations. Par exemple, certaines histoires se croisent, s'appellent, se répondent, au hasard d'une recette de cabillaud à l'ail et au vin blanc… Tout cela peut paraître bien mystérieux, bien compliqué mais il faut se laisser guider par toutes ces vies, au gré des phrases qui reviennent comme des leitmotivs et donnent au roman un ton particulier, une grâce infinie, emporté par une musique, enveloppante, lancinante, ensorcelante.

Encore un auteur islandais de talent traduit par Eric Boury, traducteur non moins talentueux.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Qu'ils sont émouvants ces personnages au surnom parfois si drôles,
Katy, l'éternelle amoureuse, celle que quelqu'un, un jour, avait aimé,
Árni, Árni crésus ou Árni le dératé, l'homme qui savait dire les dix raisons qui faisaient que la vie valait d'être vécue,
Gudjòn,qui s'interroge toujours pour savoir si le chevalier gambette et l'huitrier pie se comprennent,
Sveinsína, écoute toujours et encore le solo de guitare interprété que pour elle et qu'elle est la seule à pouvoir encore et toujours entendre, il n'a jamais été enregistré !
Jösa qui préfère toujours rester à l'intérieur avec ses souvenirs, ses rêves,
Et son fils Gummi, qui invente la vie qu'il vivra un jour, plus tard, et les souvenirs réels ou imaginaires, même pas sûre que lui même sache faire la différence,
Svenni, celui qui a appris à travailler, appris à se taire, appris à avoir peur sans laisser cette peur le contrôler, appris à ne rien ressentir, et qui parfois quand il est malade téléphone à sa soeur pour toujours raconter la même histoire, "oui, mon petit Svenni, je sais je sais,...
Il y a beaucoup de personnages dans ce texte, plutôt la rencontre d'un autre monde a un moment donné qu'il nous est donné de voir par les différents acteurs, des êtres humains qui au travers d'un bref résumé de leur vie, nous explique leur vision de l'instant présent.
Très beau récit, poétique qui nous montre la vie qui passe tranquillement dans une île perdue au milieu de rien du tout avec la mer et la brume qui doucement envahit notre présent et nous fait ressentir juste le bonheur
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Tous les romans islandais que j'ai lus sont tristes, et celui-ci ne fait pas exception. C'est presque un poème ou une chanson que ce récit entremêlant les vies de 16 personnages dont on ne saura pas grand chose d'autre que le drame qui les occupe. Ils forment tous la communauté de Valeyri et leurs histoires sont d'une tristesse infinie. Malgré cela, le ton de l'écrivain est parfois anecdotique voire amusé ou taquin. J'ai failli abandonné ma lecture plusieurs fois parce que le manque de liens entre les chapitres faisaient dangereusement baisser mon intérêt pour ma lecture, mais la belle plume de l'auteur, sa manière de raconter faisait en sorte que je me laissais tout de même prendre par l'histoire du chapitre suivant (et du personnage suivant). C'est ce qui sauve l'histoire. Sinon, ce n'est pas une histoire extraordinaire : ni enlevante, ni intrigante, ni incontournable. C'est seulement plusieurs petites histoires tristes bien écrites... si le coeur vous en dit.
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« Dès que le jour décline, la brume envahit peu à peu le fjord ». La mer et cette brume « ce lointain qui brusquement te cerne », la clarinette et la contrebasse, les errances, les passés si présents, le temps dans ses discontinuités. Des hommes et des femmes, « Quelqu'un l'avait aimée », le rituel instauré autour du tabac, rester ou « Quitter tout ça »…

Les heures de l'amour, les rencontres et les sentiments, les changements et les heures, « Quand il se réveilla le lendemain, elle était partie »…

Guomundur Andri Thorsson parle lentement, des chemins empruntés, des histoires, des secrets de ce petit monde pourtant ouvert aux horizons variés.

La douleur, la souffrance, « Elle vous offre un silence qui n'est pas qu'un silence, mais une résonance », les violences cachées, les regards, « sur le balcon, l'a regardé enjamber la rambarde et sauter du septième étage », ce que les hommes forcent à faire aux enfants, le calme et les agitations froides…

Ces histoires que l'on tait, « Certaines histoires ne sont jamais dites », celles qui sont racontées, « certaines ne sont dites qu'à voix basse et d'autres seulement quand on a débouché une bouteille », sortir du cauchemar, l'odeur de la cendre, les amours adolescentes, les musiques, la vie, « Agé de dix-sept ans, ce dernier avait finalement décidé ce qu'il ferait de sa vie : se l'ôter »…

L'auteur n'expose ni ne juge les êtres croisés, il peint des ombres et des pleins, rend compte de bribes de sentiment, d'agir, de rencontres…

Un passeport, une dignité, un avenir, des viols. Des amours anciennes et de nouvelles « à l'abri des regards ». Il a plu des harengs tout l'été. La rencontre des corps, une conversation immobile et silencieuse, ceux et celles que l'on n'oublie pas, les secrets du village, « C'est la brume. Elle arrive de la mer et longe la langue de terre »

Plus que des histoires et des secrets, des vies heurtées, rugueuses et enchevêtrées sous la brume et les mots.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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ce livre avait tout pour me plaire : auteur islandais, une histoire au coeur d'un village islandais, une douce poésie, un peu comme une belle photo de David Hamilton. Hélas, je suis restée totalement hermétique à ce petit puzzle de personnages. Je n'ai pas réussi à m'accrocher ou alors si peu que bien vite on change de protagoniste. On retient très peu à vouloir picorer ici et là un peu partout, on n'est pas rassasié. J'ai comme un sentiment d'une histoire sans queue ni tête, un récit sans trame ni aboutissement. Malgré tout, l'idée est originale, mais la forme sous un roman ne s'y prête pas facilement.
Dommage, car la plume est jolie, le ton aussi un brin trop lente.
Bref, déception totale, peu à dire si ce n'est que je pourrai lui donner une seconde chance, un jour ou l'autre.
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Le premier et le dernier chapitre, une grande beauté... j'ai pensé à des Haiku, des esprits traversant l'air, le ciel et l'eau, à un monde onirique.

Oui, il y a beaucoup de personnages avec des noms difficiles à retenir. Oui, il peut y avoir une forme de tristesse dans l'air pour certains, malgré l'été qui s'annonce , mais pas pour moi. Les paysages du nord sont puissants..
Et le paysage intérieur des personnages est davantage axé vers l'acceptation, la sérénité, le ici présent, parfois le vide même.

Observations magnifiques des éléments de la nature, le vent, la lumière, mais aussi des événements vécus par les personnages. L'écriture devient peinture, aquarelle..

Si par moment on pense aller vers un dénouement, ce qui aurait été intéressant au niveau narration, on se trompe... c'est pour cela que ce livre
est un instantané, sans avant, ni après - en tout cas pour le lecteur .

La beauté de ce livre se situerait là , si l'on accepte cette idée et si on se laisse guider sans rien vouloir ?
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Clairement, je ne pense pas être réceptive aux oeuvres de la littérature nordique ... Et pourtant, j'ai démarré ma lecture sans à priori ou mauvaise volonté. Mais je n'ai finalement pas accrochée.

Pour commencer, il y a beaucoup trop de personnages pour moi. J'aime l'idée d'entremêler les destins et d'évoquer les histoires de différents protagonistes, mais c'était trop difficile à suivre cette fois-ci. D'autant plus qu'ils sont nommés par leurs noms, prénoms ou surnoms à tour de rôle, ce qui, de mon point de vue, rend les choses assez compliquées à suivre (surtout que certains noms sont assez semblables, voire identiques...).

Ensuite, bien que je sache que c'est l'essence même de ce texte, je ne suis pas fan du procédé utilisé ici, c'est-à-dire de nous plonger et de nous extraire du récit à des moments qui ne sont ni des débuts, ni des fins (Et, c'est quelque chose qui m'avait déjà posé problème lors de ma lecture de "Carry On"). Toutefois, je dois bien admettre que cette incursion dans la vie des habitants du petit village est amenée de façon jolie et poétique, et c'est un point que j'ai apprécié.

Enfin, j'ai eu beaucoup de mal avec le style de l'auteur. Sa façon d'évoquer les choses est parfois trop abstraite pour moi. Et puis, les répétitions de phrases, morceaux de phrases, mots, ... ne m'ont pas vraiment touchée. Cette poésie n'est donc pas pour moi.

Néanmoins, ce n'est là que mon avis et j'ai pu constater que beaucoup de personnes avaient aimé ce livre ! Toutefois, ce n'est pas moi qui vais vous le conseiller.
Lien : http://lesportesdelimaginair..
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