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Folio collection « voyage » N°7

Colin Thubron est né en 1939. Il passe sa vie à arpenter le monde et à écrire sur ses voyages et les rencontres qu'il a fait. Il a la particularité de savoir s'immerger seul pendant de longs mois dans la culture et l'environnement qu'il visite. Il fait partie de ces hommes qui traversent leur vie, vivent leurs aventures sans jamais connaitre d'horizon.
« L'ombre de la route de la soie » est un récit sur cette légendaire voie que l'auteur a emprunté seul en 2003 et 2004, longue de onze fois mille kilomètres et qui part de Xian en Chine pour aboutir à Antakya (Antioche) en Turquie. Cette route a l'âge du tissu précieux dont elle porte le nom : antédiluvien.
Colin Thubron narre un voyage où la petite histoire rencontre la grande. C'est un témoignage riche d'anecdotes et remarquablement bien documenté.

Traduction de Katia Holmes.
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Je serais brève, la seule critique sur Babelio est excellente et complète.
Je lis régulièrement des récits de voyage, et chaque auteur a plus ou moins sa particularité. Ici, il n'y a pas de blablas sur le côté technique, bobos, etc du voyage. J'ai apprécié justement que le récit nous offre tout sauf les mésaventures matérielles du voyageur. Thubron est un excellent conteur, et nous offre l'histoire sur un plateau d'argent. Il va à la rencontre des peuples d'aujourd'hui et ceux d'antan, tentant de nous éclairer sur le monde actuel et celui qui fut. Comment la route de la soie, a fait ce brassage de nationalités, de religions, de guerres etc...
Beaucoup d'histoire humaine, de géographie également, c'était passionnant, mais à lire avec douceur.
Je compte bien me procurer d'autres titres de ce auteur, car ce n'est pas un voyageur qui rapporte l'exploit de ces itinéraires incertains, dangereux ou improbables, c'est un voyageur qui nous prête ses yeux, et tous ses sens pour qu'à notre tour nous puissions voyager. Quand on referme le livre, on a l'impression d'avoir survoler des siècles et des siècles, d'avoir côtoyer multitudes de peuples tous différents.
Bien loin des livres que j'ai pu lire si ce n'est ceux de Nicolas Bouvier qui allaient au coeur des peuples et très loin de ceux de Sarah Marquis qui se contente de traverser des pays sans vraiment s'y intéresser ni nous offrir un panel d'histoires, de vécus, sauf nous étaler son exploit certes honorable mais pourquoi en faire autant de livres, si à chaque voyage, elle nous ressasse les mêmes tourments, les mêmes émotions : marcher, marcher certes, mais je ne les qualifierais plus de : récit de voyage.

Un auteur donc intéressant pour ce genre de livres, qui s'intéresse plus au pays, au peuple, qu'il peut rencontrer qu'à ses bagages, ses pieds, son alimentation, il n'en dit presque rien. Ce n'est pas un marcheur, juste un voyageur qui utilise tous les moyens qu'il peut rencontrer comme le bus, l'auto, le train f(l'avantage c'est qui côtoie le peuple de tous les jours) , et fort heureusement car vu le nombre de km qu'il lui a fallu pour parcourir cette fameuse route de la soie, à pied il y serait encore.
Une belle lecture !
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Bel ouvrage que ce récit de voyage qui mêle habilement histoire passée et histoire récente des peuples vivant dans les régions traversées. L'auteur n'oublie pas l'élément humain en nous révélant des personnages bien souvent empreints de siècles de traumatismes. Les descriptions de paysages sont très réussies. Pour mieux goûter ce livre, il me semble utile de l'apprécier dans un décor radicalement opposé à celui qui est présenté. Par exemple, je l'ai lu à la plage, ce qui permet de mieux respirer face à l'oppressante atmosphère de régions où la paix semble ne jamais s'être arrêtée.
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Voici un récit très érudit sur un itinéraire mythique, celui de la "route de la soie", tel que l'écrivain-voyageur Colin Thubron l'a parcouru avec les moyens qu'il avait à sa disposition, trains, bus, auto- ou camion-stop, parfois à cheval ou encore à dos de chameau. Un périple audacieux que l'auteur a tenu à effectuer "dans le bon sens", c'est à dire en partant de Xi'An, la capitale de la Chine impériale, pour rejoindre la Méditerranée à Antakia ( anciennement Antioche), sur la côte Sud-Est de la Turquie.
Colin Thubron rappelle à ce propos que le commerce de soie ( mais aussi de papier, de fruits, de fleurs...) se faisait d'Est en Ouest, partant de Chine pour approvisionner les marchés d'Asie centrale, du Proche-Orient et d'Occident. En échange de leurs produits, les chinois ramenaient chez eux des objets en verre, en or, en argent, des épices, des pierres précieuses, des lainages...
L'auteur livre au lecteur, à chaque étape de son voyage, des informations très documentées, à la fois sur le plan historique et géographique, sur les villes et les lieux traversés.
Ce récit me paraît également très lucide sur ce qu'est devenue cette route mythique qui, comme le laisse entendre le titre de l'ouvrage, n'est plus qu'une "ombre" qui laisse au voyageur de passage une inévitable nostalgie.
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Colin Thubron ce nom vous dit-il quelque chose ? Les anglais (car il est anglais...) le considèrent comme le plus grand des "travel writters" vivant. Ecrivain voyageur Colin Thubron l'est assurément . On peut le rapprocher d'un Paul Théroux , comme lui voyageur ET romancier. Mais Théroux est moins passionné par les vieilles pierres et plus désenchanté par le monde tel qu'il est ; il suffit de lire son crépusculaire "Safari noir" , une traversée de l'Afrique du nord au sud pour s'en convaincre.
De Thubron j'avais bien aimé "En Sibérie". Voyage qu'il avait effectué peu de temps après la chute du mur de Berlin. " L'ombre de la route de la soie" c'est la relation d'un voyage de onze mille kilomètres qu'il entreprit il y a une douzaine d'années alors que les combats en Afghanistan faisaient rage et que la situation politique des nouvelles républiques d'Asie centrales n'était rien moins que chaotique. La légendaire route de la soie a toujours fait fantasmer les écrivains voyageurs ; Thubron n'est pas le premier a avoir mis ses pas dans ceux de Marco Polo et plus avant dans le temps de tous ceux qui empruntèrent les pistes caravanières pour échanger , troquer, vendre. Dès l'âge du bronze des échanges sont avérés entre l' Orient et l'Occident , et cela continuera pendant plus de deux mille malgré les vicissitudes causées par les invasions mongoles et les conquêtes arabes. Il faudra l'essor de la navigation à partir du XVIIe siècle pour tarir les échanges commerciaux qui s'effectuent désormais en contournant le Cap de Bonne Espérance.
A l'inverse de beaucoup d'écrivains voyageurs contemporains (je pense particulièrement à Bernard Ollivier et à son fantastique parcours à pied de Istambul à Xian en Chine ) , Colin Thubron va partir de Chine pour relier Antioche (Antakya) en Turquie , effectuant l'odyssée dans le sens que devaient emprunter les ballots de soie à destination de l'occident.
Dans une démarche plus culturelle qu'aventureuse ( Thubron n'a rien d'un Sylvain Tesson...) , il essaie de se fondre dans l'environnement , s'attachant particulièrement à ressusciter les mânes du passé. l''auteur a une solide formation classique et rien de ce que L Histoire produit ne lui est étranger. de la Chine à la Turquie, en passant par toute l'Asie centrale et l'Iran, c'est une suite de royaumes et d'empires souvent éphémères que Colin Thubron fera défiler pour le lecteur. A chaque étape, quelques soient les inconvénients logistiques, il n'oublie jamais d'aller humer le passé dans des palais en ruines, des mosquées décrépies , des caravansérails mal en point. Car la conservation historique n'est pas à l'ordre du jour dans tous ces pays plus ou moins en proie au désordre.
Ce survol éthéré de l' histoire a quelques siècles de distance pourra peut-être en agacer certains. Faire revivre Alexandre le Grand , le Christianisme Nestorien, Gengis Khan, Tamerlan, d'accord,mais Quid des hommes d'aujourd'hui ? On y vient !
De la Chine à la Turquie, l'auteur, a voyagé avec les moyens à sa disposition : stop, bus, train, camion. Seul la guerre dans une partie de l'Afghanistan l'a contraint de prendre un avion. Il s'est fondu dans la masse au plus près des gens. Loin de rester sur son Aventin archéologique, Thubron aiguise sa curiosité à chaque rencontre. Sa passion de l'histoire l'amène naturellement à s'inquiéter des dérives nationalistes et religieuses. Et dans ces pays le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles sont explosives. Il y a dans ces pages quelques passages hallucinants qui font douter que la raison soit le propre de l'espèce humaine . le pragmatisme britannique de l'auteur lui permet d'aborder toutes les questions épineuses sinon taboues. Les histoires que lui racontent ses amis de voyage sont souvent poignantes et la tristesse semble le lot commun de beaucoup d'hommes et de femmes écrasés par le destin historique qui les dépasse.
Colin Thubron a bien vu que les frontières politiques ne recoupent en rien la localisation des peuples, des ethnies, des races...Depuis une éternité ces vastes espaces ouverts entre l'Orient et l'Occident ont vu le brassage continuel de peuples nomades, la succession de conquérants impitoyables, la fondation puis la ruine de dizaines de royaumes , les massacres d'aujourd'hui n'étant que la répétition de ceux d'hier.
Une douce mélancolie accompagne le lecteur dans sa découverte du voyage de l'auteur, lui aussi souvent gagné par la tristesse au vu de la comparaison entre l'âge d'or de la route de la soie et la désolation qu'il constate aujourd'hui. On a le sentiment très fort tout le long de cette lecture passionnante que trois mille ans d'histoire pèsent de tout leur déterminisme sur les vies d'aujourd'hui et que rien jamais ne pourra lever cette malédiction. Et c'est le grand talent de Colin Thubron de nous le faire partager.


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Ce livre nous a accompagnés sur les routes d'Ouzbékistan, du Kirghizistan et de l'Iran. Tout au long de ce récit palpitant, nous avons apprécié les descriptions vivantes où se glissent adroitement de nombreuses références historiques. Colin Thubron est un écrivain de talent, doublé d'un voyageur sympathique, ce qui est rare. le ton reste très juste, il raconte les événements, sans se mettre au centre du récit. Il laisse s'installer les rencontres. Les incidents se succèdent sur son parcours, certains le mettent en péril, mais la détermination et le sens de la diplomatie de ce routard aguerri font merveille.
En le relisant, je savoure l'équilibre de ce récit intelligent porté par une belle écriture.
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L'Ombre de la route de la Soie de Colin Thubron ( Etonnants voyageurs - Hoëbeke- 448 pages )


Il faut le lire minutieusement avec lenteur accompagné de sa tablette et d'une carte ( elle est dans le livre ) pour voir les photos de son parcours.

Un superbe voyage enrichissant car j'avoue mon ignorance sur ce monde oriental.

L'auteur par contre, érudit, voyage en parlant plusieurs langues tel que le mandarin. Il connait L Histoire des pays qu'il traverse seul sans aucun confort au hasard des rencontres. Il peut rester des heures à visiter des ruines sous la pluie sans âme qui vive, sans savoir où manger et dormir. Il s'imprègne de la vie des ethnies de chaque région traversée.

Ce bouquin est un trésor rempli d'anecdotes, de rencontres imprévues avec de pauvres gens, de trains surpeuplés, de cars et de véhicules à bout de souffle sur des routes traversant des pays dangereux.

11 000 Kms depuis Xian en Chine jusqu'à Antioche en Turquie. Partez avec Colin Thubron dans des paysages sauvages, écoutez-le vous parler de ces pays, de religions, des souvenirs de grands conquérants, nous décrire les mausolées, des monuments durant un voyage époustouflant. Vous traversez : Chine-Kirghizistan, Ouzbékistan, Afghanistan, Iran, Turquie.



Au verso du livre il est écrit : " Ce livre est un chef-d'oeuvre. le plus grand livre peut être écrit sur le sujet. D'une splendeur d'écriture, d'une intensité qui fait penser au Danube de Claudio Magris.

Quel beau voyage je viens d'explorer sans empreinte carbone, sans avion, sans valise.

Bonne lecture

Mireine
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Colin Thubron, dont j'ai aimé En Sibérie, a parcouru la route de la soie, à au moins deux reprises semble-t-il, et j'ai pu lire, dans L'ombre de la route de la soie, paru en 2006, uniquement la partie de Kachgar à Méched. Un cadeau offert par folio avec l'achat d'un guide Gallimard.

Parti de Chine et se dirigeant vers la Turquie, Colin Thubron voyage, seul, plutôt en stop ou transports en commun. Arrivé au Kirghizistan par le col de Torugart (3600 m quand même), le voilà "dans des herbages couverts de troupeaux de chevaux, devant un horizon colonisé par des cimes neigeuses."


Halte au caravansérail de Tash Rabat, 15ème siècle, "tout de pierre sombre, avec des tours arrondies".


et nuit dans une yourte "sous des couvertures matelassées". Seule Nazira habite le coin en demi permanence.

"Les cimetières paraissaient souvent mieux dotés que les habitations des vivants. Ils s'assemblaient en hameaux spongeurs sur les crêtes ou au bord des rivières, leurs tourelles crénelées et leur dômes de fer forgé surmontés de croissants de lune islamiques ou d'étoiles communistes."


De rencontres en rencontres, arrosées de kumis ou vodka, il arrive à Samarcande.

puis Boukhara

avec des rappels géographiques et historiques récents ou pas. J'ai notamment appris que les frontières de ces pays en -stan ont été établies par les soviétiques à l'époque de l'URSS, puis gardées après 1991, alors qu'elles ne correspondent pas aux populations y habitant.

Puis Colin Thubron file plein sud en Afghanistan, du côté de Mazar et Hérat, donc le nord, dangereux, et marqué par les guerres récentes (ou actuelles?). Pourtant que de splendeurs (détruites ou pas?). Il prend prudemment l'avion pour se rapprocher de l'Iran, et on le quitte là pour l'instant.

A Hérat
"La destruction de ce magnifique ensemble est une triste histoire. Les incomparables édifices avaient survécu pendant quatre siècles, délabrés mais intacts. Craignant une avancée russe vers l'Inde, les ingénieurs de l'armée britannique-indienne (...) les firent sauter en 1885, pour créer un vaste champ d'opérations. Et finalement, les russes ne vinrent pas... Neuf minarets survécurent jusqu'au XXe siècle, mais deux succombèrent au tremblement de terre de 1931. Robert Byron décrivit deux ans plus tard une paire de survivants d'une beauté unique. Mais l'un d'eux s'écroula en 1951, et des tirs soviétiques démolirent l'autre en 1979, laissant un moignon de dix mètres sur lequel je trouvai la trace d'un revêtement de marbre."
De la même époque (15ème siècle) existe à Meched (Iran) une mosquée (dont le dôme fut endommagé en 1911 par un bombardement des troupes russes). Donc l'ensemble à Hérat devait ressembler à ceci.

Forcément j'ai beaucoup aimé cette lecture, Thubron sait parfaitement faire saisir l'ambiance du voyage, les rencontres, un poil d'histoire et de géographie si on ne connaît rien au coin, et demeure pour le lecteur une possible grosse bouffée de nostalgie.
(j'ai craqué, j'ai acheté le livre complet, lecture à venir)(car ici il ne s'agit que de Kachgar à Meched)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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