AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Journal de L. (1947-1952) (94)

Ils préfèrent une belle idiote qui fait baver tout le collège, mais n'osent même pas se l'avouer. Âge de mensonge et de paraître, âge sans pitié. De merde et de fer. Ça me rend dingue parce qu'au final, c'est tout ce qui nous restera, l'amour. Tout le reste aura disparu, la beauté de Rosaline avec.
Commenter  J’apprécie          50
Une partie du passé meurt avec les gens qu'on aime.
Commenter  J’apprécie          50
Sur la route, Hum tendait la main à gauche et à droite, en disant « regarde, regarde ma Lo ! ». Une vache, des chevaux, un étang pouilleux, n’importe quel accroc dans des champs de blé infinis sous le même ciel bleu sans nuages.
Commenter  J’apprécie          40
Une partie du passé meurt avec les gens qu'on aime. Celle qu'on n'a pas éclairée, questionnée.
Commenter  J’apprécie          40
C'est fou comme on préfère toujours la souffrance et l'inconfort quotidien à l'inconnu et au bonheur possible.
Commenter  J’apprécie          40
Hier, quand la directrice m’a dit de faire mes valises et qu’on venait me chercher en urgence, j’ai trouvé étrange que ce soit lui qui débarque dans le camp. Il me confirme qu’il s’est marié avec maman. Dingue ! Je pars un mois en colo et hop, j’ai un nouveau beau-père qui vient me chercher !
Commenter  J’apprécie          30
Après le restaurant, en remontant dans la voiture en direction de cet hôtel rupin où on dort ce soir, Hum m'a promis qu'on ferait tout ce que je voudrais. Moi, ce que je voudrais, c'est vivre dans un monde où on n'est pas obligé de croiser les jambes.
Commenter  J’apprécie          30
p.263-4.
Je ne crois plus en Dieu, c'est fini. Nous sommes des atomes, de la poussière. De la poussière qui pense, qui souffre et qui jouit. On appelle ça des animaux. Un jour nous mourrons, notre corps se décomposera et il ne restera rien de nous, comme si nous n'avions jamais existé. Oui, c'est ce que je crois désormais. Et ça me soulage. L'éternité me pesait, le regard de Dieu.
Voilà ce que j'ai pensé aujourd'hui. Ça m'est venu soudain, dans la chapelle, en regardant un Christ en bois. J'ai songé : il est en bois. Tout est en bois, ou en pierre, en os, en terre... Ça m'est apparu clairement, d'un coup : le Christ est en bois ! Des atomes reliés les uns aux autres, cloués sur une croix qui se fendille déjà et tombera bientôt en poussière. Dans cent mille ans, des gens se pencheront peut-être sur les résidus de cette croix, si l'argile la conserve, et ne sauront quoi en penser. Ils ne sauront pas que j'étais à genoux devant ce morceau de bois. Ne sauront rien de moi. Plus probablement, le vent aura tout emporté. Nous serons terre, rochers, rivière, sable et fumée.
C'est aussi comme ça que j'ai pensé à Hum et Clare. À leurs méfaits, de leur égoïsme et de leur méchanceté.
Si seulement certains humains pouvaient être punis après leur mort. Mais je ne le crois plus. Il faut les punir ici-bas, sinon jamais.
Je trouverai un moyen. Ils payeront un jour.
Commenter  J’apprécie          30
Ça m'hallucine, cette activité frénétique, toutes ces minuscules prisons où on dîne en ce moment, pleines de misérables secrets qui n'en sont pas puisque tout le monde fait la même chose, pisse, baise, mastique, bat ses enfants, perd des poils et des cheveux, contemple ses fesses dans le miroir, puis se maquille et s'habille pour sortir quelques heures, impeccablement repassé et figé le temps de quelques sourires, d'une journée de travail ou d'un déjeuner entre filles, pour finalement retourner péter et mastiquer chaque soir dans ce nid puant en ayant fait tout le jour comme si de rien n'était.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai vu le sperme et la jouissance des hommes. Dans la rue tout à l'heure avec Hum, juste devant le drugstore. C'était dimanche, ils se promenaient avec leurs femmes et j'étais l'une d'elles. Je les ai regardés dans leurs costumes du dimanche, propres, rasés, parfumés, et j'ai soudain vu leur sperme fuyant en continu de leurs pantalons, suintant derrière eux comme la bave que traînent les limaces, et donnant naissance aux enfants qui les suivaient. J'ai vu ces litres, ces millions de litres de sperme, formant en continu des ruisseaux, des fleuves et un océan gigantesque. Une pleine mer de sperme qui n'appartient à personne, à aucun de ces hommes, et qui est la loi des grands singes, leur violence première et l'aliment de leur folie. Elle est là, invisible, tout autour de nous, elle balade sa tempête dans les rues sans dire son nom. Et chaque homme est le dépositaire, dans ce qui pend entre ses jambes, d'un peu de cette mer qui engloutit les femmes.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (242) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3667 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}