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Citations sur Journal de L. (1947-1952) (94)

Dans ces moments-là, je ne suis personne, juste un morceau de viande dans lequel il est seul et dans lequel il sera seul jusqu'au bout. Je fais mes yeux de poisson mort, vides et sans âme, en attendant qu'il ait fini. Je suis sa promesse non tenue, l'abîme où il crèvera, je suis un trou sans fond.
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Devant les baies ouvertes de la salle où dînent de vieux couples et des familles, je regarde la nuit et la lueur de la ville. Autour de nous, les maisons et les rues vides sont barbouillées de graisse. J'étouffe. L'univers s'est rétréci, il a mangé son ciel, ses continents, ses étoiles, et tous ses souvenirs.
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Un flot de semence envahit pourtant les rues sur notre passage, son sexe pend continûment entre ses cuisses, énorme et vulgaire, le mien est rouge sang et ma bouche sent le sperme...mais ils ne voient rien. Ils sont aveugles. Ou alors on est invisibles. On est devenus des fantômes, des revenants qui mangent des hamburgers et font de drôles de bruits la nuit.
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D'ailleurs, il faut que je me mette ça dans la tête : je n'ai plus rien, je n'ai plus que lui, heureusement qu'il est là. Je suis la pauvre Dolores Haze, pas un cent, pas un dollar. Tout est dans son pantalon où je ferais mieux de mettre mes petits doigts dorés. Pour moi, ça sera l'asile d'enfants indigents du comté de Ramsdale ou d'ailleurs ( parce que je ne suis plus d'aucun comté, d'aucune ville, de nulle part), un endroit sévère, plein de cafards, de gosses méchants et pouilleux. Fini les glaces...Au fait, cette glace que t'a payée ton beau-papa ? Elle est bonne, non ? Tu vois comme il est gentil, comme il veut te protéger de toutes les horreurs dont sont victimes les petites orphelines dans les hangars à charbon et les impasses...
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Quand tout fut fini, il a pris ma main et l'a posée sur son sexe encore dur. Elle en faisait à peine le tour. Puis il est retourné se coucher dans le petit lit d'appoint qui devait être le mien.Le lendemain matin, au lieu d'un simple petit déjeuner, il a commandé pour moi un énorme sundae chocolat. Avec des pépites de noisette et une jolie cerise posée sur une montagne de chantilly.J'ai dit merci et soudain j'étais piégée. Muette.
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Ils ont traîné deux ou trois longues minutes au soleil (blablabla...merveilleux...main verte...rosiers grimpants....). Oh, vite, vite, qu'ils s'en aillent ! Je voyais le type en gris fondre dans son costume. Il devenait de plus en plus flasque et de grosses gouttes perlaient à son front. Quand ils se sont décidés à partir, il m'a dit « à bientôt » et m'a regardée comme s'il n'osait pas me regarder. J'ai mis ma main devant ma culotte et eu un peu honte, mais bon, j'étais chez moi quand même. Des yeux gris fuyants. Ceux de Hummy que je voyais pour la première fois et qui, ce jour-là, n'avait pas du tout l'air d'être drôle, ni d'être dans son assiette. La chaleur sans doute, ou la pudibonderie. Enfin, c'est ce que j'ai pensé à l'époque. Je me suis même demandé s'il n'était pas pasteur ou curé ou même hanté, ou quelque chose dans le genre.
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J’ai vécu le déluge et la colère de Dieu, mais aujourd’hui, tout commence enfin.
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C’est ce Claire qui t’a enlevée ?
Non, c’est moi qui l’ai rejoint. Mais c’était son idée, son plan.
Pourquoi, Lo ?
Je ne sais pas. Pour changer, je suppose.
Changer de quoi ?
De vie.
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Premier amour, premier chagrin. Comme ça a été vite! Un battement de cœur, le vol d'un colibri entre deux fleurs, la première s'ouvre, l'autre est déjà fanée.
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Tu dis : le ciel est la chose la plus importante dans nos vies, nous vivons au fond d'un océan d'air bleu, comme des poissons qui marcheraient au fond des fosses. Et les oiseaux, eux, sont des poissons de l'air.
Tu dis : personne ne s'en rend compte mais c'est grâce à lui, à cet océan avec ses vents, ses marées, ses nuages et son oxygène bleu, que nous pouvons vivre et que nous sommes là tous les deux.
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