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Citations sur Les mal-aimés (70)

La falaise le lui rend bien. Elle la protège, la retient. Ce qu'elle aime par dessus tout, c'est s'approcher de son bord, avec ses orteils qui dépassent dans le vide.
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La chaleur accablante laisse régner le silence.
Blanche se redresse sur ses genoux, relève sa jupe pour ne pas l'abimer, repose ses fesses nues sur ses talons. D'un geste de la main elle retire les brins de paille entre ses orteils. Elle fixe la nuée de grains de poussière virevoltant dans le rayon de lumière de la porte entrouverte.
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Ces chèvres sont toute sa vie. Ces chèvres sont les siennes. Au-delà du fait qu’il partage avec elles la même couche, foule les mêmes terres caillouteuses qu’elles piétinent et martèlent de leurs sabots, tout comme cette herbe sèche et pauvre qui les nourrissent à peine, il connait chacune d’elles comme aucun autre ne les connaitra jamais.
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Toutes les filles de la campagne, sans exception, sont ainsi. Soumises à la vie, soumises aux hommes. Elles ne soupçonnent pas le pouvoir incroyable qu’elles exercent sur eux, et sont incapables d’imaginer qu’ailleurs, d’autres filles parfois moins belles, mais surtout moins mièvres, prennent leur existence en main pour briser le carcan patiemment imposé par la gent masculine au cours des siècles, voire des millénaires passés.
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Partout dans les champs, des hommes et des femmes s’épuisent à tirer du sol avare de quoi nourrir leurs maigres troupeaux, ainsi que leurs brassées d’enfants. Des vies passées pliés en deux, comme si cette proximité entre leurs cerveaux bornés et la terre nourricière, dans une inclination servile, permettait d’implorer sa générosité étriquée.
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Alors qu'elle avait perdu son regard sur la falaise:
_"C'est elle qui rend nos hommes silencieurs en les empêchant de voir au loin. Ils n'aiment pas entendre l'écho de leurs doutes."
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À l'intérieur ,Blanche s'installe à la table.Pour la première fois. Elle ne s'est pas vue s'asseoir, ne se rappelle pas avoir été une fois assise là. Aussi,quand elle réalise ce qu'elle vient de faire,elle serre les lèvres pour bloquer un gémissement de stupeur et se relève pour attraper un morceau de pain et un bout de lard,avant de reprendre sa place sur le banc.Il n'y a plus d'homme ici.Et il n'y en aura jamais plus.Personne pour lui contester le droit de s'installer où elle le souhaite.
Bientôt, elle triera et brûlera tout ce qui doit l'être. Qui voudrait des affaires d'un pendu ?
Quand elle se lève les yeux vers la fenêtre, son regard est happé par le ciel bleu.À la hauteur où elle se trouve, le bagne semble avoir disparu.Le monde peuplé de fantômes qui jouxtait le sien n'est plus.
Elle n'entendra plus ses geignements.( Page 323/324).
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Elle s'était redressée sur les coudes,doutant de sa capacité à devenir un jour mère et s'occuper de ce bébé dont elle refuserait forcément une moitié. Toutes les idées dans sa tête s'etaient alors brouillées dans un vacarme qui avait longtemps résonné dans son crâne. Ce n'est qu'après avoir convenu qu'elle devait avant tout obtenir une confirmation de son état que Blanche avait réussi à reprendre sa vie.Et était allée voir la Cruere. Pourquoi elle?La question l'avait taraudée tout le début du trajet.Il n y avait pas beaucoup de femmes à qui elle pouvait parler. Et même aucune en dehors de la Cruere.Elle ,elle pourrait lui dire,elle ne la jugerait pas.Car elle était différente. Oui ,la Cruere était différente. ( Page 162).
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Prologue,

24 février 1884,

Le chemin que le gamin à si souvent envié depuis la fenêtre de sa cellule file désormais devant lui.Presque pour lui. Sous ses pieds .Jusqu'à l'infini de ce proche horizon chaotique qui lui semble soudain lointain ,maintenant qu'il sait qu'il va l'atteindre ,et même le dépasser.Le gamin devrait se hâter, heureux de quitter ce lieu infect qui l'a sept ans plus tôt avalé,et depuis presque digéré. (Page 9).
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Sur cette terre, ce n'est jamais l'argent qui circule, mais la force des bras seule capable de maintenir la cohésion nécessaire pour affronter la rudesse des éléments. 75
...
- Rien n'arrêtera le feu vengeur. Il prendra tout ce qu'il y a à prendre. Et chacun espère qu'il brûlera chez le voisin plutôt que chez lui. Par ici, les gens sont comme ça. Ils se serrent les coudes pour braver l'hiver et les catastrophes, car ils ont peur d'avoir faim s'ils perdent leurs récoltes ou si leurs troupeaux crèvent. Mais quand vient une malédiction, c'est chacun pour soi! Le malheur des uns n'attire que la méfiance et fait fuir les autres. Ils croient tous que la colère du ciel ou des entrailles de la terre est toujours méritée. 76 -
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