AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782700276497
256 pages
Rageot Editeur (12/05/2021)
3.86/5   113 notes
Résumé :
Diego Abrio, 22 ans, purge sa peine de prison pour homicide volontaire.
Pourtant il va être relâché.
Sera-t-il libre ? Non !
Le peuple aura le droit de le tuer, ou de le protéger dans sa fuite.
Toi aussi. Vas-tu suivre son parcours sur l’application Guilty ? Participer à sa traque ? Ou…
Que lire après Guilty - L'affaire Diego AbrioVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 113 notes
Roman jeunesse si l'on veut MAIS, encore une fois, hyper intéressant.
.
Même si l'histoire est différente, sur le principe elle m'a rappelé Acide Sulfurique d'Amélie Notomb où, grâce à une émission de téléréalité, le public pouvait faire tuer des gens impunément. Je vous mets un extrait du résumé car c'est un des rares livres de l'auteure que j'ai adoré :
.
« Concentration : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme… Quand les organisateurs du jeu, pour stimuler encore l'audience, décident de faire voter le public pour désigner les prisonniers à abattre, un tollé médiatique s'élève mais personne ne s'abstient de voter »…
.
L'auteure avait choisi un scénario puissant, choquant, marquant et qui faisait réfléchir, en mettant en parallèle d'un côté la violence de ces téléréalités et les dérives qu'elles pourraient avoir, et de l'autre les « éliminations » nazies.
.
Acide sulfurique est sorti dans les années 2000, à l'époque où la téléréalité faisait rage et où elle était aussi encensée pour son côté star système et voyeurisme que critiquée notamment pour ses références aux anciens zoos humains.
.
Ici, l'histoire est remise au goût des années 2020 avec des « applis » et les dérives des réseaux sociaux ! l'auteur surfe donc sur la double vague de la technologie actuelle mais aussi d'un sujet d'actualité : la « justice » populaire. On peut le rapprocher de divers actu de ces dernières années, comme la proposition de filmer les procès pour que tout le monde y ait accès, qui a finalement été encadré, ou encore la peine de mort qui, bien qu'abolie en France, n'est malgré tout jamais tapie bien loin.
.
Dans le monde de ce roman, elle demeure abolie officiellement par l'Etat… Sauf « justice » populaire :
.
« Loi sur le relâchement :
Toute personne ayant purgé les trois premières années de sa peine de prison est susceptible d'être désignée pour la procédure dite de justice populaire, pour être relâchée.
Le relâché restera coupable aux yeux de la justice et de la population. Il sera donc livré à lui-même et ne pourra réclamer aucun soutien ou aide d'une quelconque autorité de l'état.
Les personnes ou groupe de personnes qui porteront atteinte à la vie du relâché bénéficieront de l'impunité totale.
Toutefois, la séquestration, la torture ainsi que toute violence inutile demeurent interdites et pourront faire l'objet de poursuites. »
.
L'application « Guilty » (« Coupable ») n'est ni plus ni moins qu'un réseau social. Elle permet de localiser une fois par jour le coupable, mais aussi de signaler ou il a été vu et de s'acharner sur son cas. La chasse à l'homme est lancée. Elle sera entrecoupée d'extrait de messages sur l'application - déferlement incroyable de haine et d'incitation au meurtre, de la part de famille de la victime ou même de gens qui ne le connaissent même pas - et d'interrogatoires de Diego avant sa condamnation, qui rendent la lecture plus ludique, réelle et captivante.
.
Comme dans « le dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo, on sait dès le départ que le héros est coupable et cela donne plus de poids à l'histoire car cela démontre que, même sur un coupable, le procédé est inhumain, la vengeance n'a jamais été la justice - alors a fortiori en cas d'erreur judiciaire. Et pour le coup autant le héros de Hugo m'avait paru chouiner tout du long, autant celui-ci, malgré sa faute que j'aurais du mal à excuser, m'a paru attachant tant il voulait assumer.
.
Le thème de la justice populaire est chatouilleux car, comme la justice est rendue au nom du peuple, ce dernier aimerait bien parfois y prendre une part plus active : plus voyeuriste, mais aussi plus vengeresse. Lorsqu'on lit les messages, on perçoit que sous prétexte de protéger la société de ces criminels, la violence ressemble à un exutoire, un peu comme les jeux du cirque à Rome. Et pour cette raison que nous avons des institutions, afin de ne pas mélanger justice et vindicte populaire voire lynchage publique.
.
L'histoire est bien écrite, fluide, prenante et intelligente pour les réflexions suscitées, et les arguments apportés. du fait qu'il s'agisse d'un roman jeunesse, il y a un bon équilibre, ni trop sombre, ni trop léger. On perçoit parfaitement le cheminement du public en mode : s'il a tué cette fille, les nôtres sont en danger, il faut éliminer les déviants pour être tranquilles. Mais alors, des gens à qui il n'a rien fait deviennent à leur tour des meurtriers… protégés par la loi : Où est la justice et la logique là-dedans ?
.
Le tome paraît achever l'histoire de Diego mais une ouverture sur d'autres tomes clôt le roman, et j'ai très envie de les découvrir même si j'espère ne pas me lasser. La société va-t-elle se réveiller ? Des gens vont-ils l'aider ? Sera-t-il plus malin ou succombera-t-il ? Diego, pas tout à fait libre dans sa tête, derrière les barreau de sa fenêtre, déjà mort ; Peut-être... (le ver d'oreille c'est gratuit, ne me dites pas merci^^)
Commenter  J’apprécie          7326
Je remercie Rageot Editeur pour l'envoi, via net galley, du roman pour ados : Guilty - L'affaire Diego Abrio de Jean-Christophe Tixier.
"La loi m'oblige à vous communiquer les données suivantes. Sur les 237 personnes ayant déjà été relâchées dans le cadre de cette procédure, 175 sont mortes après avoir été lynchées par la population, 9 ont réussi à rassembler les preuves de leur innocence et ont bénéficié d'un acquittement. Les 53 autres ont disparus"
Diego Abrio, 22 ans, purge sa peine de prison pour homicide volontaire.
Pourtant il va être relâché.
Sera-t-il libre ? Non !
Le peuple aura le droit de le tuer, ou de le protéger dans sa fuite.
Grâce à l'application Guilty tout le monde peut voir sa position et participer à sa traque..
Surréaliste ? Non, car dans ce futur proche, les citoyens ont droit de vie et de mort sur certains prisonniers...
Guilty - L'affaire Diego Abrio est un roman qui nous présente un jeune homme incarcéré : Diego. Il apprend qu'il va être libéré grâce à un vote toutefois il n'est pas serein pour aucun. Car dans ce futur proche libéré ne veut pas dire être libre pour autant !
Diego va devoir affronter la vindicte populaire. Sa position est mise à jour une fois par jour sur une application que beaucoup suivent, la fameuse Guilty.
Va t'il mourir ? Arrivera t'il à être sauver ? Et par qui ? Pour le savoir, il vous faudra lire ce roman.
La plume de Jean-Christophe Tixier fait mouche et j'ai parfois été mal à l'aise avec cette application qui fait que télé-réalité et réalité se mélangent. Avoir le droit de vie ou de mort vis à vis de quelqu'un, même incarcéré, c'est dérangeant, contre nature. Cela fait se poser des questions.
Que ferions nous à leur place ? On le protégerait ? On le tuerait ?
L'ambiance est particulière, c'est assez angoissant. Les personnages sont intéressants et la personnalité de Diego est bien fouillée.
Par contre, la fin m'a totalement laissée sur ma fin. du coup j'espère qu'un second tome verra le jour et surtout qu'il nous donnera les réponses aux questions laissées en suspens.
Je ne suis pas certaine que ce roman plaira à tout le monde mais il m'a plu dans l'ensemble.
Ma note : quatre étoiles.
Commenter  J’apprécie          181
"La loi m'oblige à vous communiquer les données suivantes. Sur les 237 personnes ayant déjà été relâchées dans le cadre de cette procédure, 175 sont mortes après avoir été lynchées par la population, 9 ont réussi à rassembler les preuves de leur innocence et ont bénéficié d'un acquittement. Les 53 autres ont disparus"

Guilty, Jean-Christophe Tixier, Rageot éditeur. Parution le 12 mai 2021
💰14.90€ en broché
📖 256 pages

————————————————————————
Diego Abrio, 22 ans, purge sa peine de prison pour homicide volontaire. Pourtant, il va être relâché. Sera-t-il libre ? Non ! le peuple aura le droit de le tuer, ou de le protéger dans sa fuite. Toi aussi. Vas-tu suivre son parcours sur l'application Guilty ? Participer à sa traque ? Ou…

Pour commencer, j'ai adoré le résumé ! Ça m'a fait penser à un des épisodes de Black mirror, sans doute un poil trop d'ailleurs. J'avais l'impression de lire un roman déjà lu.

Le personnage de Diego est vraiment intéressant ainsi que celui de cette femme qui veut l'aider à échapper aux assaillants. Elle considère qu'un détenu doit purger sa peine en prison et que le lynchage n'est rien d'autre qu'une purge pour libérer de la place. Elle insiste sur le fait que tuer un gagnant du jeu, c'est devenir comme lui - voir pire -.

Autour d'eux, les autres personnages sont soit peu crédibles (les réactions du père et de la soeur de la victime de Diego ne sont que peu vraisemblables), soit pas assez exploités à mon sens.

J'aurai désiré une l'histoire plus étoffée, mais cela se verra peut-être dans le second tome. L'écriture est vraiment addictive, on veut savoir la suite, et vite. Je n'ai pas lâché ma lecture une fois commencé ! Une plume facile de compréhension, sans fioritures.

Mais, cette fin ? Pourquoi une fin où on ne connaît pas l'échappatoire dont on nous parle tout le long du roman, ni totalement son fonctionnement. On ne sait pas ce que Diego devient, ni comment il va essayer de s'en sortir par la suite. Ou bien même comment il va supporter ou non les changements à opérer qui lui ont été dit obligatoires.

Dans l'ensemble, je suis content de ma lecture, mais j'espère trouver ce qu'il me manque à ce jour dans le tome suivant 😉
Commenter  J’apprécie          90
Un vrai coup de coeur pour ce thriller de société, puissant et haletant. On suit en direct le procès de Diego, déclaré coupable et les échanges sur les réseaux sociaux qui frappe par sa haine en ligne et marquant par les effets de meute et les hordes vengeresses.
Il entend, en direct également, les « débats » d'une chaîne d'info en continu dont les animateurs se repaissent de l'actualité des faits divers comme des hyènes se gavent d'un morceau de barbaque.
Le livre fait alors écho à notre présent bien réel, au grand café du commerce d'un débat public dégradé où l'émotion prend le pas sur la raison, où la justice n'est jamais assez sévère, les peines jamais assez automatiques. Et le lecteur, qui s'est laissé piéger par les rebondissements de cette « justice » en forme de jeu vidéo, s'arrête soudain. Et s'il était temps de réfléchir à ce qui différencie, en démocratie, un peuple d'une foule ? Et s'il était temps de réfléchir à nos comportements sur les réseaux sociaux ? Très prenant ce roman pour ados marque interroge. Qu'en belle littérature pour grandir et réfléchir !
Commenter  J’apprécie          130
Je n'ai pas accroché à ce livre, c'est aussi simple que cela et c'est un peu court. Me reste maintenant à expliquer les raisons qui font que je n'ai pas accroché. Là, ce sera plus long.
Le roman se passe dans un futur proche. La télé-réalité et la justice sont mélangées, puisque l'on peut voter pour son candidat préféré. Il ne s'agit pas de lui offrir un nouveau procès, non. Il s'agit de le relâcher pour le livrer à la justice populaire, groupe nominal qui frôle l'oxymore. Ceux qui le croiseront pourront faire ce qu'ils veulent de lui, l'aider, le tuer, le lyncher mais pas (trop) le torturer. Pas de date limite de jeux - parce que s'en est un, un jeu du cirque contemporain grandeur nature.
Oui, je me suis sentie mal à l'aise face à tant de violence. Je me suis sentie mal à l'aise face à la mise en place de cette justice qui n'en a plus que le nom. Comment les condamnés sont-ils choisis ? Qui guide les pas de ceux qui poussent à leur libération ? Que nous disent ces "choix" sur notre société ? Parce que c'est bien de nous qu'il est question dans ce roman.
Il est question aussi des familles des victimes qui ont un rôle à la fois important et secondaire. Important, parce qu'aucune n'est satisfait des condamnations mais aucune ne se dit que la mort du responsable ne lui apportera rien, ne lui ramènera pas l'être aimé. Ou comment les notions de justice et de vengeance semblent irrémédiablement confondues. Je ne parle même pas des débordements, des conséquences dramatiques de ces chasses à l'homme grandeur nature - comme si la société présentée dans ce roman était devenue incontrôlable.
Il est question aussi de la nocivité des réseaux sociaux, de la manière dont il est facile de manipuler ceux qui lisent, ceux qui participent, ceux qui voient et mettent tout en doute - bienvenu dans la théorie du complot.
Je citerai un dernier point qui m'a gêné : le rapport à l'alcool. Je ne peux plus, et cela fait presque trente ans que je n'en peux plus de lire, de voir, d'entendre ces personnages qui boivent pour se donner du courage, qui boivent pour faire la fête. A quand un livre sur ceux qui ne boivent pas mais que leurs camarades ostracisent ostensiblement, quand ils ne se moquent pas d'eux, parce qu'ils ne savent pas "faire la fête". Ras-le-bol aussi de l'équation : trop sensible pour supporter le monde = je bois pour l'affronter. Ras le bol aussi du personnage "fragile" qui, diminué par un accident, ne veut plus voir ceux qui faisaient partie de sa vie d'avant. Masculinité fragile, bonjour. Ou, comme le rapport à l'alcool, un grand classique de la littérature qu'il serait bon de remettre en question.
Même la mystérieuse organisation qui aide Diego ne m'inspire pas plus que cela. Leurs arguments sont solides, pas grand monde ne les écoute. C'est dommage. Dommage aussi que le lecteur n'en sache pas plus sur le devenir de ceux qu'ils sauvent. Dans le second tome ?
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Je vais vous expliquer le déroulement de la procédure. Dès que j'aurais signé votre certificat de libération, des agents vous conduiront au sous-sol du Palais de Justice. De là, un fourgon vous emmènera dans un lieu secret. A midi, vous serez relâché et livré à vous-même. Dès lors, chaque citoyen de ce pays aura la possibilité d'agir avec vous comme bon lui semble, en totale impunité.
(...)
Chaque jour, à dix-neuf heures précises, une série de données vous concernant sera transmise à une plateforme électronique consultable par tous ceux qui ont téléchargé l'application Guily. Outre votre poul et votre Indice de stabilité émotionnelle, le bracelet transmettra votre géolocalisation à cet instant.
(...)
Pour conclure, la loi m'oblige à vous communiquer les données suivantes. Sur les 237 personnes ayant déjà été relâchées dans le cadre de cette procédure, 175 sont mortes après avoir été lynchées par la population, 9 ont réussi à rassembler les preuves de leur innocence et ont bénéficié d'un acquittement. Les 53 autres ont disparu, sans que l'on sache ce qu'elles sont devenues.
Commenter  J’apprécie          357
S'il s'écoutait, il se lèverait et prendrait Lya dans ses bras, sans la moindre ambiguïté. Simplement sentir un cœur battre contre sa poitrine, la chaleur de sa peau, sa respiration au creux de son oreille, glisser le nez dans son cou avant de s'abandonner complètement. La prison a nourri le manque. Là-bas, la tendresse n'a pas sa place. Cette absence, tout au long de ses années d'incarcération, a été plus pénible que la privation de liberté. Chacun y joue les durs, et le premier qui évoque son besoin de tendresse est couvert de honte. Alors les détenus ne parlent plus que de sexe. Froid. Brutal - même si chacun rêve de serrer quelqu'un dans ses bras.
Commenter  J’apprécie          320
Vic : "Au fond, il y a un petit portillon, et derrière un chemin en pente assez abrupt qui mène à une zone industrielle. Tu tomberas sur un petit ruisseau. Suis son court jusqu'au pont et cache-toi dessous." page 140 ligne 9
Commenter  J’apprécie          32
"La loi m'oblige à vous communiquer les données suivantes. Sur les 237 personnes ayant déjà été relâchées dans le cadre de cette procédure, 175 sont mortes après avoir été lynchées par la population, 9 ont réussi à rassembler les preuves de leur innocence et ont bénéficié d'un acquittement. Les 53 autres ont disparus"
Commenter  J’apprécie          10
-Tu n'as pas remarqué que c'est toujours le cas ? Que le prince choisit la plus belle, la plus intelligente et la plus gentille ? A croire qu'ils ont inventé ça pour convaincre les jeunes filles qu'elles doivent être des femmes parfaites si elles veulent trouver le grand amour. Beurk !
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Jean-Christophe Tixier (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Christophe Tixier
À l'occasion de la 19ème édition des quais du polar à Lyon, Jean-Christophe Tixier vous présente son ouvrage "La ligne" aux éditions Albin Michel.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2683949/jean-christophe-tixier-la-ligne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : traqueVoir plus
Les plus populaires : Jeune Adulte Voir plus


Lecteurs (232) Voir plus




{* *} .._..