En pénétrant dans le bâtiment, je fus agressé par l'odeur. L'odeur de mes peurs de l'époque. Sept ans plus tard, cette école opérait toujours de la même manière.
De la pointe de mon crayon, j’entrepris de coucher sur le papier les souvenirs de cette année de CM2. D’un geste ferme et rapide je dessinai quelques silhouettes, mais mes coups de crayon n’étaient plus que des coups de griffes qui lacéraient les personnages, loin de l’ironie cinglante dont j’aimais émailler mes dessins.
- Pierre-Adrien Nial.Oui, je me souviens. Pan-Pan. Quelle surprise, on ne t'attendait pas, commenta-t-elle.
- Oui, j'ai pu me libérer au dernier moment. J'espère que ce n'est pas gênant, soufflai-je.
- Au contraire, plus on est de fous, plus on rit, lança une fille que je ne reconnus pas.
-Pan-Pan, reprirent tous les autres.
Et voilà. Je n'étais pas là depuis deux minutes que mon surnom de l'école ressurgissait. Avec des initiales pareilles, je ne pouvais pas y couper.
"Pierre-Adrien Nial. Oui je me souviens. Pan-Pan, annonça-t-elle.