Citations sur La Peur des barbares : Au-delà du choc des civilisations (23)
Comment se réjouir de la victoire sur un ennemi hideux si pour le vaincre il a fallu devenir comme lui? (p.20).
C'est à la population musulmane elle-même qu'il incombe de sortir de la confusion entre modernité et Occident, d'accueillir sereinement les valeurs démocratiques en cessant de les interpréter comme le signe d'allégeance aux pays occidentaux sous prétexte que ces valeurs y sont nées: l'origine d'une pratique ne se confond pas avec son sens. (p.240).
Le barbare n'est pas celui du tout celui qui croit que la barbarie existe, c'est celui qui croit qu'une population ou un être n'appartiennent pas pleinement à l'humanité et qu'ils méritent des traitements qu'il refuserait résolument de s'appliquer à lui-même. (p.79).
Une culture qui incite ses ressortissants à prendre conscience de leurs propres traditions mais aussi à savoir s'en distancier est supérieure (car plus "civilisée", donc) à celle qui se contente de flatter l'orgueil de ses membres, en les assurant qu'ils sont les meilleurs du monde, et que les autres groupes humains ne sont pas dignes d'intérêt. (p.56-57).
La torture est condamnable[...] avant tout parce qu'elle est une atteinte inadmissible à l'idée même d'humanité. Elle est l'indice le pus sûr de la barbarie, de ce pôle extrême dans le comportement humain qui nous fait bafouer l'humanité de l'autre. [...] La torture laisse une marque indélébile sur le torturé mais aussi sur le tortionnaire. (p.185).
L'aspiration à l'identité, l'acquisition d'une culture fournit la condition nécessaire à la construction d'une personnalité pleinement humaine; mais seule l'ouverture à l'altérité avec pour horizon l'universalité, donc la civilisation, nous en livre la condition suffisante. (p.102).
L'unité de la culture européenne réside dans la manière de gérer les différentes identités régionales, nationales, religieuses, culturelles qui la constituent, en leur accordant un statut nouveau et en tirant profit de cette pluralité même. (p.253).
La motivation religieuse transforme la poursuite de l'intérêt en passion. (p.141).
La rencontre habituelle entre cultures ne produit pas le choc, le conflit, la guerre, mais l'interaction, l'emprunt, le croisement. (p.135).
Dans une démocratie, la loi doit l'emporter sur la coutume. (p.126).