Entre 1805 et 1820, on suit principalement quatre personnages : Pierre Bézoukhov, André Bolkonsky, ainsi que Nicolas Rostov et sa soeur, Natacha. Pour résumer, parce que ce ne sont pas moins de quelque 500 personnages que l'on croisera au cours des 1500 pages du récit. Mais ce sont les personnages récurrents. Tolstoï s'attache à évoquer la transformation qui s'opère au sein de la société russe durant les années où le pays affronte les troupes napoléoniennes.
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Pourquoi lire La Guerre et la Paix ?
- La description acide des sociétés pétersbourgeoise et moscovite : intrigues, hypocrisie, ambition, gloire et décadence… Pour Tolstoï, finalement rien de mieux que de vivre dans son domaine à la campagne. C'est également une approche de ce que semble être "l'âme russe".
- le petit côté cours de philo : ce roman regorge de réflexions sur l'amour, le sens de la vie, celui de l'Histoire, l'impact de la volonté personnelle vs le caractère prédéterminé de l'Histoire, ce qui meut une société, etc. Tolstoï aurait lui-même dit vouloir représenter « tous les aspects de la vie ». Alors on devrait bien y apprendre 2 ou 3 trucs. Et puis Alain était fan absolu.
- La puissance de l'analyse psychologique des personnages : c'est ce qui m'avait déjà frappée dans
Anna Karénine et a de nouveau fait mouche. Que ce soit un personnage principal ou secondaire, Tolstoï sonde en profondeur les états d'âme. Ce qui confère une épaisseur certaine au récit, mais permet aussi d'avoir une vision très nuancée des personnages quant à leur évolution. Loin de Tolstoï l'idée d'une vision manichéenne de l'individu.
- Pour découvrir un pan d'Histoire : j'étais très clairement nulle en Napoléon. Et il a fallu aller faire un bon tour sur Wikipedia pour y voir un peu plus clair. Tolstoï en profite bien évidemment pour tacler violence et absurdité de la guerre, tout comme celle des décideurs qui mènent leurs hommes au carnage sans franchement savoir ce qu'ils font la plupart du temps.
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Difficile d'évoquer une oeuvre masse en quelques lignes. Après, on ne va pas se mentir, pour certains passages martiaux et le long épilogue, j'ai lu nettement plus en diagonale - j'étais à l'agonie sur les dernières pages. J'espère ne pas avoir trop perdu de sens pour autant. Et puis il y a ce petit côté de la félicité conjugale et maternelle semblant seul accomplissement possible de la femme qui ne me plaît pas des masses. Si Pierre - double possible de Tolstoï - a été pour moi le personnage le plus attachant du récit, j'ai eu plus de mal avec Natacha, dont le petit côté irritant survit à toutes les péripéties. Ce qui ne m'empêche en rien de vous recommander de tenter cette immersion dans le début du XIXe siècle russe.
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