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Citations sur Les Cosaques (48)

Quiconque a servi dix ans au Caucase ou bien se noiera dans le vin, ou bien épousera une dévergondée.
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Le soleil était déjà haut et de ses rayons diffusés éclairait la verdure humide de rosée.
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« On m'envoie de Russie des lettres de condoléances; on craint que je ne périsse, enterré dans ce pays perdu. On dit de moi : il deviendra grossier, il s'éloignera de tout, il se mettra à boire et même, peut-être, épousera une Cosaque Ermolov l'a bien dit : quiconque a servi dix ans au Caurase ou bien se noiera dans le vin, ou bien épousera une dévergondée. Terrible, n'est-ce pas ? N'est-ce pas une pitié de se perdre ainsi, tandis que pourrait m'échoir le grand bonheur d'ètre le mari de la comtesse B.. , chambellan ou président de la noblesse ? Comme vous me paraissez tous ignobles et pitoyables ! Vous ignorez ce qu'est le bonheur et ce qu'est la vie ! Il faut avoir une fois eprouvé la vie dans toute sa beauté sauvage. Il faut voir et comprendre ce que, chaque jour, je vois devant moi : les neiges éternelles et inaccessibles des montagnes et une femme majestueuse dans cette beauté primitive qui dut être celle de la première femme au sortir des mains de son Créateur. Et alors vous saurez quel est celui qui se perd et celui qui vit dans le vrai ou dans le mensonge, si c'est vous ou moi. Si vous saviez combien vous m'êtes méprisables et pitoyables dans votre illusion ! Dès que je me figure, au lieu de ma maisonnette, de mon bois et de mon amour, ces salons, ces femmes aux cheveux pommadés soulevés par des boucles empruntées, ces lèvres qui remuent sans naturel, ces membres faibles, cachés et déformés, ce babil mondain qui passe pour conversation et n'y a aucun droit, j'éprouve un insupportable dégoût. Je revois ces visages obtus, ces riches fiancées dont la mine dit : Approchez donc, n'ayez crainte, bien que je sois un riche parti ! — ces offres et ces changements de sièges, ces entrevues audacieusement préparées, ces éternels commérages, ces hypocrisies, ces conventions — à l'un la main, à l'autre un signe de tête, au troisième un brin de conversation,— et enfin ce perpétuel ennui transmis avec le sang de génération en génération (et tout cela consciem- ment, dans la conviction que c'est indispensable). Comprenez une chose, ou bien croyez-la. Il faut voir et comprendre ce que sont la vérité et la beauté, et vous verrez tomber en poussière tout ce que vous dites et pensez, tous vos vœux de bonheur et pour vous et pour moi. Le bonheur, c'est d'être avec la nature, de la voir, de causer avec elle. « Il est encore capable — Dieu l'en garde ! — d'épouser une simple Cosaque, et alors le voilà complètement perdu pour le monde ! » Voilà, j'imagine, ce qu'ils disent de moi avec une sincère compassion. Tandis que moi je ne désire qu'une chose : me perdre complètement au sens où vous l'entendez ; je désire épouser une simple Cosaque et, si je n'ose le faire, c'est que ce serait un comble de bonheur dont je suis indigne. Trois mois ont passé depuis que j'ai vu pour la première fois la Cosaque Marion. Les idées et les préjugés du monde dont je suis sorti étaient encore frais chez moi. Je ne me croyais pas alors capable d'aimer cette femme. Je l'admirais, comme j'admirais la beauté des montagnes et du ciel, et je ne pouvais faire autrement, car elle est belle comme eux. Ensuite j'ai senti que la contemplation de cette beauté était devenue une nécessité dans ma vie, et j'ai commencé à me demander : Est-ce que je l'aime ? Mais je n'ai rien trouvé en moi de semblable à ce sentiment, tel que je me l'imaginais. C'était un sentiment qui ne ressemblait ni à la mélancolie de la solitude et au désir du mariage, ni à l'amour platonique et encore moins à l'amour charnel, que j'ai éprouvés. Il me fallait la voir, l'entendre, la savoir près de moi, et j'étais non pas précisément heureux, mais tranquille. Après une soirée pendant laquelle je m'étais trouvé avec elle et l'avais elfleurée, je sentis qu'il existait entre cette femme et moi un lien indissoluble, quoique non reconnu, contre lequel il était inutile de lutter. Mais je luttais encore ; je me disais : est-il possible d'aimer une femme qui ne comprendra jamais les aspirations profondes de mon âme ? Est-il possible d'aimer une femme pour la seule beauté, une femme-statue ? Je me posais ces questions, et déjà je l'aimais, tout en refusant encore de croire à mon sentiment. (1/2)
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« Quel brave garçon ! » pensa Olenine, en regardant la face joyeuse du Cosaque. Il se souvint de Marion et du baiser qu'il avait surpris derrière la porte, et il eut pitié de Lucas, pitié de son inculture. Quelle sottise ! Quelle confusion dans les idées ! pensait-il. Cet homme en a tué un autre, et il est heureux, content, comme s'il avait accompli la plus belle action du monde ! Est-ce que rien ne lui dit qu'il n'y a pas là de quoi tant se réjouir, que le que le bonheur ne consiste pas à tuer, mais à se sacrifier ? »
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Tout à coup un craquement terrible s’entendit dans le bois, à une dizaine de pas. Tous deux tressaillirent et saisirent leurs fusils, mais on ne voyait rien ; on entendait seulement briser des branches. Un galop régulier et rapide se fit entendre un instant, le craquement se changea en grondement, qui se répandit de plus en plus loin, de plus en plus largement dans la forêt tranquille. Quelque chose se brisa dans le cœur d’Olenine. Il sondait vainement le fourré verdoyant, enfin il porta son regard sur le vieillard. L’oncle Erochka, le fusil serré contre sa poitrine, se tenait immobile ; son bonnet était descendu sur la nuque, ses yeux brillaient d’un éclat extraordinaire, et sa bouche ouverte, d’où pointaient méchamment des dents jaunes et rongées, était figée dans sa position.
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Et il lui apparut qu'il n'était nullement un noble Russe, membre de la haute société moscovite, ami et parent de tel ou tel, mais tout bonnement un moustique ou un faisan ou un cerf semblable à ceux qui vivaient maintenant autour de lui. Tout comme eux, comme l'oncle Erochka, je vivrai, je mourrai. Et il dit vrai : l'herbe poussera, et ce sera tout.
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Quant à l'accusé, il avouait tout et, comme une petite bête prise au piège, sans raison jetait des regards autour de lui, et racontait par à coups toute l'affaire.
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Il sentit que, bien qu'ayant pour devoir de le faire, il n'aurait pu, même hier, troubler cette solennité.
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