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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Sicile du milieu du XIX° siècle est endormie. Pourtant, du continent, le vent garibaldien secoue le vieil arbre et la noblesse déssechée se met à trembler et revivre.
Don Fabrizio incarne cette vieille société avec sa beauté et ses travers. le Guépard, emblème de la famille, fait encore frémir les terres sur lesquelles il règne mais doit composer avec une bourgeoisie montante. le neveu du seigneur, Tancredi , va incarner cette noblesse qui change et qui épouse les soubresauts du siècle et la naissance de la nouvelle Italie.
Splendeur et décadence au pays du soleil et des sirènes...
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Tomasi di Lampedusa «Le Guépard», dans la nouvelle traduction de Jean-Paul Manganaro publiée dans la collection « Points » en 2007 (ISBN 978-2757806432)

- Un magistral traité de science politique.

- Un vrai roman, parcouru par un véritable souffle historique, arpentant toutes les strates sociales, détaillant les spécificités siciliennes.

- Un véritable traité de science de l'information : ainsi par exemple de l'extraordinaire passage consacré (pp. 102-103) à la missive que le vieux "guépard" Don Frabrizio Salina reçoit du jeune Tancredi :
"Avant même d'être lue, elle avait proclamé son importance car elle était écrite sur de somptueux feuillets de papier glacé..." suivi d'une analyse des formes employées pour aborder le Prince du côté idoine, et que l'intéressé perçoit avec un plaisir sans partage... jusqu'à ce qu'il mette en scène la communication du contenu de ladite lettre à son épouse, en observant le déroulé prévisible de ses réactions.

- Un magnifique manuel des relations sociales. Pour se persuader de l'intérêt de la "bonne éducation" (aujourd'hui oubliée, dénigrée, niée pour «faire sympa»), lire par exemple (p. 130-131) la narration de la rencontre entre le prince et le manant enrichi :
"Il existe heureusement une Déesse protectrice des Princes. Elle s'appelle Bonnes Manières..."

Un excellent roman. Excellentissime probablement pour celui qui a le bonheur de le lire en italien.
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Je suis tombée complètement par hasard sur ce livre, qui se trouvait sur la table de la bibliothèque municipale réservée aux livres " en trop" et qu'on pouvait donc prendre sans les rendre. Ayant entendu parler du film de Visconti, restauré il y a quelques années et rediffusé au Festival de Cannes, je savais déjà que c'était un chef-d'oeuvre, sans toutefois savoir de quoi il parlait ! J'étais donc curieuse de connaître cette histoire.

Le début du roman m'a semblé assez long ( la scène où le Prince de Salina arpente son jardin avec son chien Bendico), jusqu'au moment où Lampedusa présente réellement tous les personnages réunis à table pour le dîner. En fait, quand j'avais d'abord lu la quatrième de couverture de cette édition, je pensais avoir affaire à une histoire d'amour ( un Prince qui se méfie des fiançailles de son neveu, Tancredi, avec la fille d'un parvenu, Angelica).
Mais au fil des pages je me suis rendue compte que Lampedusa allait beaucoup plus loin, et qu'il s'agit en fait du récit d'une famille princière en décadence par rapport à son temps, puisqu'elle s'oppose à l' Unité de l' Italie. Je conseillerais peut-être à un futur lecteur de faire un peu de recherches sur cet épisode d' Histoire de l' Italie, avant de se plonger dans ce roman, car sans cela il est sans doute plus difficile de comprendre les enjeux de cette époque, et donc les opinions divergentes des personnages du Guépard.

Bref, ici le thème du roman n'est pas l'amour, mais la décadence d'une famille noble, vécue par son " patriarche", qui se résigne pourtant à laisser faire ces nouveaux hommes politiques, aux origines " inférieures", tels que Sedarà, le père d' Angelica. Et Lampedusa, qui insérait de temps en temps quelques nouveaux chapitres dans son manuscrit, n'arrête pas son récit à la mort du Prince. En fait, il part de l'année 1860 pour finir en 1911, quand les filles du Prince, veuves ou vieilles filles, mettent réellement fin à la gloire de la famille quand l' Eglise leur retire des reliques dépourvues d'authenticité, qu'elles conservaient fièrement dans la chapelle familiale.

On ne peut pas non plus voquer cette oeuvre sans s'arrêter sur son "décor", la Sicile. Elle est omniprésente, aussi bien dans l'esprit du Prince, qui regrette évidemment son rattachement avec le reste de l' Italie, qu'à travers la mentalité des personnages, toujours en comparaison avec les gens du " Nord" ( les Piémontais). Les paysages sont décrits minutieusement par Lampedusa pour mieux faire transparaître la mélancolie, la nostalgie du Prince.

L'auteur ne s'arrêtant que sur quelques périodes de la vie des Salina, on voit mieux l'évolution de cette famille qui tente tant bien que mal de conserver sa gloire et sa légitimité. Avec simplicité et s'inspirant de ses propres ancêtres, l'auteur résume en un seul roman ce que des dizaines de grandes familles ont du vivre durant ce tournant de l' Histoire de l' Italie.

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Cette plongee en Sicile en 1870 est un petit chef d'oeuvre grace a un travail de recherche enorme et tres efficace qui rend cet ouvrage ultra realiste.Les personnages et l'intrigue sont bien brosses et la plume de cet auteur,alerte,donne du peps a l'ensemble.Un livre qui a bien vieilli et se redecouvre avec plaisir
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Porté par le personnage charismatique et attachant du prince de Salina, ce récit nous emmène à la croisée de deux mondes, un qui s'éteint sans combattre, l'autre qui pointe et s'agite pour gagner sa place. Une belle écriture classique mais évocatrice décrit à merveille personnes, lieux et ambiance. C'est à la fois un moment de lecture très agréable et un éclairage historique intéressant.
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Quelques personnages très bien construits et écrits, une histoire finalement très simple, des tissus relationnels et amoureux d'époque et intemporels à la fois. L'époque et la Sicile et l'Italie sont franchement bien dépeintes. On y est.

J'ai longtemps traîné ce livre dans mes réserves, avec un je-ne-sais-quoi de présentiment de déception. Je ne suis pas déçu mais je ne suis pas non plus estomaqué, ébloui. Je ne l'ai pas lu dans sa langue originale, c'est sans doute un mal, c'est peut-être ce qui fait qu'en termes de style je n'ai pas l'impression d'avoir lu quelque chose d'unique ou d'absolu. Même si je pense que c'est très bien traduit.
Bref, pour moi le ressenti n'est pas pas celui d'une claque d'un chef-d'oeuvre, mais pas déçu et conscient de lire un livre important et qualitatif.
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Autant que du prince de Salina, c'est du sort de toute cette famille de l' aristocratie sicilienne, face à un monde en mutation, que nous entretient Tomasi di Lampedusa : or et décadence, éclat et nostalgie. Et si les bouleversements politiques (qui pour le lecteur resteront une simple toile de fond) sont assez durs à avaler, au moins par toute une culture de l'alliance et de l'hypocrisie sociale, les biens seront-ils préservés.

Tomasi di Lampedusa déploie une prose aussi chatoyante que les intérieurs luxuriants, aussi caressante que les robes sophistiquées pour un portrait sans concession de cette déchéance qui n'est autre que celle de sa famille, et qui est vécue par le Guépard avec un mélange d'arrogance et d'humilité. Car au-delà son irascibilité, sa suffisance et sa nostalgie, il est traversé d'interrogations, de doutes et de compréhension, pétri d'une humanité complexe, cachée derrière une façade imperturbable sévèrement élaborée par l'héritage de son milieu. Sous les fastes, c'est bien d'un roman de l'intime qu'il s'agit, d'un intime tourmenté, finalement surprenant dans une société en vase clos où l'individu s'efface face à la tradition.

La grande surprise que j'ai eue à lire ces pages, c'est de découvrir à chaque page, derrière la noblesse et l'ambition de l'auteur, une tender ironie, un humour subreptice qui font comme une connivence avec les personnages et surtout avec leur narrateur.
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Du Guépard, je n'avais que le souvenir d'un Alain Delon d'une beauté à couper le souffle accompagnée d'une pointe d'ironie. Et le livre est pareil : une très belle écriture teintée d'ironie. On observe la perte des privilèges, la fin d'une certaine société. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages. Ils sont décrits avec critique, un brin méprisant. Une belle lecture malgré tout.
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Il s'agit d'un livre que j'ai du lire dans le cadre de ma terminale
littéraire : un livre qui m'attirait à priori car je ne connaissais rien à son sujet et que le résumé était attractif. Alors, rassemblant courageusement mes forces, j'en ai débuté la lecture au mois de juillet, avant la rentrée.
Il fut dur d'entrer dans l'histoire : le style, lourd et pesant, aime à s'arrêter sur des détails : il y a plus de descriptions que d'action. Les mots s'enchaînent pourtant assez joliment, et les phrases ont une gravité parfois poétique qui surprend. La première lecture s'avère malaisée, bien que le personnage de Don Fabrizio séduise et attendrisse le lecteur. L'histoire progresse lentement.
Une deuxième lecture est nécessaire pour apprécier pleinement cette oeuvre : car finalement, c'est un livre excellent, plein de réflexions diverses et variées. Selon ma prof de littérature, on ne peut en dire qu'il s'agit d'un roman historique, pourtant, il nous donne un aperçu du débarquement garibaldien, des bouleversement sociaux qui s'opérèrent alors. le livre est divisé en chapitres : le dernier se passe en 1910 et rend le lecteur nostalgique : le prince est mort, seules demeurent ses filles, vivant dans la maison de leur enfance. Bendicò passant par la fenêtre clôt le roman sur une note assez triste.
Un livre que j'ai aimé lire, je dois dire. Don Fabrizio est un personnage fascinant, à la fois charnel et spirituel, amoureux des étoiles et des plaisirs de la chair. Un personnage à multiples facettes, spectateur de son époque.
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Classique de la littérature italienne, le Guépard nous plonge dans la vie de l'aristocratie sicilienne de la fin du XIXeme siècle. Tout débute lors du débarquement des troupes de Garibaldi et l'arrivée alors de ses soldats. Cet événement amènera le déclin de l'autorité du Prince, dit le Guépard. Lorsque son neveu Tancrède, un arriviste de première classe, rencontre Angélique, fille du maire, très belle, très riche, issue d'une famille paysanne, l'union entre l'aristocratie déclinante et la nouvelle richesse paysanne se fera nécessaire.
Ce roman balaye cinquante ans, et nous assistons, impuissants au déclin d'un royaume.
Roman particulier car l'auteur s'est fortement inspiré de son propre grand-père pour le personnage du prince Fabrizio Salina. On se retrouve donc entre un roman d'inspiration historique et proche du témoignage d'une famille.
Les personnages sont très bien détaillés, les rapports compliqués entre eux sont décrits parfaitement, le plaisir de la lecture étant à son paroxysme. Je me suis laissée fondre sous le soleil de plomb de cette île, à essayer de comprendre tant bien que mal ou l'auteur voulait en venir, me laissant bercer par les descriptions lunaires du paysage brûlé italien.
J'ai beaucoup aimé ce roman, très romantique, social et politique. Cependant, mes propres lacunes de l'histoire de l'Italie et de la Sicile ne m'ont pas permis d'apprécier pleinement ce roman.
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