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« L'homme de trop » est un amoureux éconduit.

Malade, sentant sa fin proche, il consacre ses dernières journées à s'appesantir sur son sort.

C'est larmoyant à souhait.

Le folklore russe qui teinte cette nouvelle ne compense pas l'indigence du propos.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ah! L'amour...
Cruel s'il est à sens unique, pire encore, si la demoiselle (ici: Lise) est de surcroît amoureuse d'un autre...

Tchoulkatourine va mourir...
Quand ? Bientôt, très bientôt.
Dehors, il fait froid, humide et venteux (nous sommes en Russie), et notre homme, pour raison de santé, n'a pas le droit de sortir.
Pour tuer le temps (restant), il se lance dans la rédaction d'un journal intime pour y conter sa vie.
(Bonne idée ! ça fait un chouette Folio 2€) :-)

Sa jeunesse, ses parents, ses déménagements, quelques amis, quelques trahisons, sa "grande histoire d'amour" (?! voir plus haut) qui tiendra à elle seule une grande partie dudit journal, et surtout... surtout...ses erreurs.

Je découvre Yvan Tourguéniev qui m'a beaucoup fait penser à Maupassant.
Une écriture simple, des descriptions très réalistes des sentiments, du vague à l'âme, d'une vie gâchée, des regrets...et de l'humour aussi, par petites touches, pour nous aider à ingurgiter tout le Spleen de cet homme de trop.
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Dire que j'ai aimé ce livre, concis et très court mais puissant est un euphémisme.

Toute l'âme des auteurs Russes du XIXème siècle semble y être rassemblée.
Tiens je vais le relire. Il me tend les bras chaque fois que je passe devant ma bibliothèque. Je vais céder ....
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LE JOURNAL D' UN HOMME DE TROP d' IVAN TOURGUÉNIEV
Tchoulkatourine se meurt et il se remémore le moment le plus important de sa vie. Près de sa demeure campagnarde, il va tomber amoureux d'une jeune fille et nous fait revivre ses illusions broyées par un prince puis par un de ses amis. Il se voit homme sans importance, homme de trop.
Une nouvelle toute simple et qui résonne si fort. À lire, un grand de la littérature russe.
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Un homme encore jeune, d'environ trente ans, sait qu'il va mourir dans les huit jours. Il décide de tenir un journal, d'abord pour raconter sa vie, mais en personnage « superflu », qui n'a jamais trouvé sa place, il s'avise que cela ne vaut pas la peine, et il décide de raconter ce qu'il ressent. C'est en réalité l'histoire de son seul amour qu'il va écrire, la découverte de ce sentiment nouveau, l'apparition d'un rival, un prince ayant toutes les qualités attendues, beau, cordial, d'une humeur et d'une politesse toujours parfaites. le narrateur devient jaloux, il se rend ridicule et insupportable, évité de tous , puis « méchant », content d'être méchant, allant jusqu'à provoquer le prince en duel et devenir le paria de la société de province, très hiérarchisée et soumise aux convenances.
Il y a là un paradoxe et une morale amère , les élans du coeur et la jalousie font de cet homme insipide et effacé quelqu'un qui devient odieux, qui souhaite l'être , mais tout à sa passion, il devient vivant, original, sa vision se fait précise, et parce qu'il ne respecte plus les règles et la hiérarchie sociale, parce qu'il veut sauver celle qu'il aime de sa perte prévisible, il se rend haïssable.
Le récit est aussi ironique : Tourgueniev fait des descriptions très drôles des petites vanités provinciales, son narrateur n'a pas d'indulgence pour lui-même, il ne se fait pas sympathique et se moque de ses élans ; l'analyse de l'évolution de ses sentiments est très fine. Il raconte la pièce qui se joue sur le petit théâtre d'une ville fermée sur elle-même, quand un prince s'y arrête quelques semaines, bouleversant la vie des habitants avec légèreté et inconstance.
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Le Journal d'un homme de trop 1850
Ivan Tourguéniev (1818-1883)
Collection Folio à deux balles.


Avant de parler de cette oeuvre de jeunesse, je voudrais parler de l'homme ou de la vie de l'homme qui impressionnait Flaubert par sa culture, sa forte personnalité si singulière, si mystérieuse, au delà de la normalité. Quel destin pour Tourguéniev qui fut le plus grand écrivain russe incontesté dans les années 1860, sa célébrité rayonnait dans le coeur des russes qui virent en lui le grand prosateur après les poètes de l'Age d'or, la stature de cet homme puissant d'apparence, bel homme qui plus est dont le souffle semblait venir de loin, de très loin, de cette terre russe encore fumante du passage des conquérants, de la race des seigneurs. Il ne craignait pas d'aller affronter l'Europe dont les maîtres allemands et la France en particulier sa pensée, ses moeurs libertaires avec laquelle il se sentait en osmose. Dans les cénacles pétersbourgeois, il bravait ses pairs slavophiles de sa toute puissance. Il n'avait cure de ce qu'on pouvait dire de lui, les railleries glissaient sur lui comme sur la plume d'un canard. Cependant,Il n'était pas indifférent au sort de la Russie rurale qui peinait à sortir de ses vieux démons sur fond de tsarisme. Les ennuis ne tardèrent pas à arriver pour ce grand propriétaire terrien qui s'interessait au progrès. Un amour, peut-être l'amour de sa vie en Madame Pauline Viardot la cantatrice dont on parle tout le temps à son propos, lui fit précipiter son exil vers la France ; il était sûr de son fait avec fierté, mais pas toujours de ses sentiments, mais je pense que l'analyse qu'il faut en faire relève de la psychologie. Annie Anargyros du métier l'a très bien fait dans son Tourgueniev un écrivain entre deux rives, mieux que je ne saurais le faire sûrement. Voyons un peu ce qu'elle dit :

" Tourgueniev a du mal à choisir : il est constamment tiraillé entre des attirances, des passions contraires, des positions politiques opposées. Il est lié viscéralement à son domaine de Spasskoïé, à la maison où il est né, à la vie, aux saisons, aux paysages russes. Attaché à la campagne et aux forêts où il a passé son enfance, Il se passionne pour les paysans et les petites gens qu'il rencontre au cours de ses promenades et des parties de chasse qu'il affectionne. Ces rencontres seront pour lui une source précieuse d'inspiration.

>>> Pourtant, il passera la plus grande partie de son temps à voyager.

>>> Une des raisons de cette errance sera sa rencontre avec la cantatrice Pauline Viardot, qui va orienter sa vie : il la suit dans tous ses déplacements, s'intallant auprès d'elle et de sa famille quand elle s'établira en France, puis en Allemagne, puis à nouveau en France, ce qui le maintiendra constamment dans la nostalgie du lieu qu'il vient de quitter.."

On oublie trois fois sur quatre avant de critiquer, voire de réprouver, le désarroi de l'artiste, j'ai pensé à cela très fort quand hier je me suis frotté à Gauguin ; ici à mon sens il en va de même, plus j'avance dans la connaissance du grand Ivan, plus je me dis que l'homme était miné de l'intérieur, et si l'on veut bien voir ici dans Ce Journal d'un homme de trop les aspects on va dire semi autobiographiques, cela transpire à chaque page où il semble que l'écriture est pour lui un sacerdoce malgré ses aspects dilletantes de jeunesse déclamés sur un ton presque gogolien. Ou d'ailleurs il a le mieux expliqué cela, c'est encore dans sa correspondance avec Flaubert qui avait parfaitement pointé cela, il s'en est ouvert à lui son ami dû au niveau élevé et privilégié de leur relation ..

Tourguéniev était un écrivain parce qu'il écrivait, contrairement à Gontcharof sa bête noire à qui on l'associait par de nombreux points communs, qui écrivait peu. On retiendra somme toute de ce dernier un seul grand roman, les deux autres étant médiocres. Pour Tourgueniev, on ne compte plus les grands romans, assez variés du reste. Ses débuts furent marqués par la poésie qui n'emballa pas les foules, sans doûte était-il influencé par Pouchkine, mais il abandonnera assez vite cette narration mi-réaliste mi-fantastique pour aller vers quelque chose de plus contemplatif, la nature par exemple. Ses descriptions parfois longues servies par une plume talentueuse, étaient certes déliées, mais un peu faibles sur le plan de la localisation. M. Hofmann dira que " le lecteur se demande parfois s'il se trouve dans le gouvernement d'Orel ou en Haute-Savoie. "On peut néanmoins décerner un brevet d'authenticité à ses écrits tant il était soucieux du détail juste dans ses portraits. Il se disait lui-même un piètre imaginatif pour concevoir. "Je n'ai jamais pu créer qui ne soit dû qu'à mon imagination. Pour créer un personnage, il me faut un homme en chair et en os." ..

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Un récit très bref (presqu'une nouvelle) des réflexions et souvenirs d'un jeune homme condamné à mourir prématurément.
Banal, gauche et sans relief, il a trainé son existence comme un fardeau. Un exception : l'amour qu'il a éprouvé pour une jeune fille ... qui lui a préféré un autre prétendant plus brillant , quitte à s'y brûler les ailes.
Même si la lecture n'est pas déplaisante , je m'attendais à plus d'émotions et de profondeur.
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Dans la famille des anti-héros, des « hommes sans qualités », le Tchoulkatourine de Tourguéniev (1850) est peut-être parmi les précurseurs, sans être l'aïeul absolu. Célibataire à peine trentenaire à qui son médecin a pronostiqué une mort imminente, il entreprend la rédaction d'un journal qui se déroule effectivement du 20 mars au 1er avril d'une année indéterminée du XIXe siècle. L'amertume pour sa fin prématurée, annoncée de surcroît dans la renaissance jouissive de la nature printanière, l'amène à un bilan implacable de son existence : il se juge caractérisé par sa qualité de surnuméraire.
Pourtant, après un bref portrait de ses parents et de son enfance, un élément biographique, unique mais pas du tout anodin, fait l'objet de la nouvelle : l'histoire d'une formidable passion amoureuse non réciproque. Les étapes de la relation amoureuse, dans le cadre de la classe des notables provinciaux (russes) du XIXe siècle sont toutes franchies : la fréquentation assidue de la famille de la jeune fille, les lectures et promenades dans le bois, le surgissement d'un homme plus séduisant et de position sociale plus élevée que le protagoniste, le bal, le duel, l'humiliation et l'ostracisme, la disparition du félon « prince charmant », l'espoir d'un mariage réparateur comme pis aller...
Cette narration stéréotypée, qui sied parfaitement à la personnalité conformiste du protagoniste, semble pourtant indigne du grand romancier Tourguéniev... Il y a quelque chose qui cloche, dans la narration de la vie entière d'un homme banal.
Je présume qu'il faut la chercher du côté de la méprise du narrateur sur lui-même. En effet, dans son histoire d'amour, et contrairement à ce qu'il prétend démontrer, il n'a nullement été « de trop » : à l'inverse, il a provoqué et précipité les événements d'une manière absolument active et délibérée. Mais il s'est trompé. Par conséquent, on peut avancer aisément que Tcholkatourine, tout en étant très bon observateur, a une plus faible aptitude à l'analyse que le lecteur (espéré de Tourguéniev) : il se trompe dans le jugement de soi de même qu'il s'est trompé dans ses comportements avec Lise, avec le rival princier et même avec Bizmionkov, le vrai rival...
Irais-je trop loin, commettrais-je un anachronisme en supposant que l'auteur émet ainsi une critique envers le rituel amoureux et matrimonial de son époque, dans lequel les sentiments de la jeune fille sont considérés à tort par les hommes comme une entité négligeable, sans aucune importance dans le déroulement des événements... ?
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Un homme de trop avec sa famille, un homme de trop avec ses amours, un homme de trop dans la société. Trainant son vague à l'âme partout, l'homme de trop meurt jeune sans avoir vraiment pris goût à la vie. finalement, c'est peut-être la vieille servante qui l'accompagne dans ses derniers jours qui est la plus vivante. En mission en province, il tombe amoureux de la fille d'un riche négociant. Il se fera doubler par un rival et puis surtout par un outsider qui avait moins d'amour-propre et qui se fera aimer de la belle.
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Celui dont ses parents n'ont pas le temps de s'occuper, celui que ses amis n'attendent pas, celui qui n'arrive pas à inspirer de l'amour, celui qui ne trouve pas de cavalière au bal, celui que même sa vieille bonne méprise en n'attendant que son héritage. Il n'y a finalement que son chien qui ait une véritable affection pour lui. Car oui, cet homme de trop n'est pas à sa place dans la société, ou plutôt, celle-ci ne lui donne pas sa place, il est toujours "en trop", ou plus trivialement - pour reprendre une expression qui apparaît à la fin du texte, il est la "cinquième route du carrosse". On pourrait dire aussi qu'il tient la chandelle...
Ce récit aurait pu être sentimentaliste, mièvre, déjà lu et relu sur un homme qui n'est pas aimé, pas détesté non plus au départ, mais qui ne réussissant pas à inspirer de l'amour se fait dépasser par un plus brillant, mais il y a une dimension tragique, ou à tout le moins mélancolique. Car c'est le récit d'un mourant qu'on lit, qui se souvient de certains éléments de sa vie alors qu'il est condamné, évoquant le charme évanoui d'une jeune fille comme la lumière et les variations du temps, repensant à sa jeunesse tout en contemplant sa chambre de malade. C'est cette confession qui apporte l'intérêt au texte.
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