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Sous la direction de Michel Tournier, Gaspard, Melchior et Balthazar sont au diapason de l'évangile de Matthieu. Les trois fameux rois mages guidés par la lumière céleste arrivent dans une étable où vient de naître le roi des Juifs.
Depuis quelques semaines cette comète aux cheveux blonds intriguait la population. Cela préparait un grand événement et les astrologues de nos trois rois venus des quatre, ou plutôt trois, coins de l'Afrique ne se sont pas trompés.
Gaspard, le roi noir, a laissé son harem. Balthazar, un vieil homme passionné d'art, a laissé son royaume mais en emportant toute sa fortune à dos de chameaux. Et Melchior, le roi déchu par sa mère, n'a plus rien, sinon un esclave.
Quant au roi Hérode, il met en garde ces trois itinérants de ne pas oublier de rapporter ce qu'ils ont vu sous peine de générer une colère dévastatrice. On connaît la suite avec le massacre des enfants.
Au ramage de la symbolique de la naissance de Jésus, la réussite du bon Michel n'est pas seulement de suivre les indices du nouveau testament, auxquels il met un peu trop d'emphase à mon goût, mais c'est surtout d'imaginer la trajectoire d'un quatrième roi venu d'Inde.

Celui-là vaut assurément le détour. Il s'appelle Taor, il est riche comme un maharadjah, et tellement gourmand que sa quête le mène jusqu'au Jourdain où il pense trouver la recette du loukoum à la pistache...
Cette quête futile et risible, où l'argent n'est pas un obstacle et lui permet tous ses caprices, va mener notre amateur de sucreries au coeur d'une parabole extrabiblique où les épreuves se succéderont à un rythme trépidant mais à son désavantage.
Ce quatrième récit emporte pour moi l'adhésion et le lecteur est mis au défi de ne pas frissonner en présence des hommes rouges de la mine de sel de Sodome.
Avec "Vendredi ou la vie sauvage" Michel Tournier a écrit un classique de la littérature de jeunesse. Son talent est confirmé avec ces trois fameux rois mages, surtout le quatrième.
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Que savons nous des rois mages ? Qui étaient-ils et d'où venaient-ils ? Dans la tradition catholique, il semble qu'ils étaient trois, Gaspard, Balthazar et Melchior. Envoyés à Bethléem, en Judée, pour glorifier la naissance de l'enfant Jésus, ils suivirent l'étoile la plus lumineuse du ciel, et arrivèrent le 6 janvier pour offrir de précieux cadeaux, l'encens, l'or la myrrhe.

L'évangile selon Saint-Mathieu leur consacrent quelques lignes, d'autres textes plus récents les mentionnent différemment. Quant aux représentations picturales, elles apparaissent à partir de la Renaissance ; l'Adoration des Mages devient, chez les peintres, un thème récurrent, évoluant dans le temps en particulier en ce qui concerne la couleur de peau. le roi Balthazar est progressivement représenté avec un visage noir, de type africain. Qu'en est-il exactement ?

Michel Tournier, dans ce livre Jeunesse, revisite librement cette légende biblique. Les mages ne sont pas trois mais quatre. Gaspard de Méroé, roi noir amoureux d'une esclave blanche, Balthazar de Nipour, collectionneur d'art et Melchior, prince de Palmyrène dépossédé de son trône par son oncle, enfin Taor de Mangalore, prince du sucre qui entreprend un long voyage pour trouver la recette du délicieux harat loukoum à la pistache.

L'auteur invente une vie à chacun de ses personnages, il imagine un long voyage, des aventures périlleuses, des rencontres impromptues parfois chaleureuses parfois hostiles. Au fil de ce périple, il évoque, outre la naissance divine, des passages célèbres de la Bible tels la vengeance du roi Hérode, le massacre des saints innocents, la fuite vers l'Egypte, la ville maudite de Sodome...

Que faut-il penser de tout cela ?
Michel Tournier aime s'approprier et bousculer les mythes. Il force le lecteur à s'interroger sur leur véracité et abordent des sujets intemporels : le racisme, le pouvoir despotique, l'intolérance, la cruauté mais aussi l'amitié et l'amour de son prochain.

Conte oriental ou roman initiatique, écrit dans un style fluide, sobre et didactique cet ouvrage jeunesse se lit agréablement. Pourtant malgré ses qualités, il ne m'a pas vraiment enthousiasmée et je ne suis pas sûre qu'il plaise aux jeunes collégiens. Mais ce n'est que mon ressenti personnel.

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Il manquait sûrement dans les textes de la Bible des petites précisions sur les circonstances qui ont amené les Rois mages au pied de l'Enfant Jésus à Bethléem. Michel Tournier vient ici combler cette lacune en laissant libre cours à son imagination pour tracer trois historiettes où les trois Rois mages connus des saintes écritures croisent à leur retour de Bethléem le Prince Taor dont les péripéties passées et à venir occupent la plus grande partie de ce conte aux accents aventureux et philosophiques.

Il était une fois un roi nommé Gaspard et qui ignorait complètement que sa peau était sombre comme la nuit. le royaume sur lequel s'étendait sa souveraineté s'appelait Méroé, un territoire traversé par le Nil au sud de l'Égypte. Gaspard, curieux d'animaux de toutes sortes, avait son propre parc zoologique où, depuis une visite à un marché d'esclaves, il avait demandé d'y rajouter, avec les singes, deux nouveaux spécimens : une jeune femme et un adolescent à « la peau claire comme du lait, les yeux verts comme de l'eau […] un flot de cheveux d'or. »
Après une première impression de laideur, comparé aux beautés noires de son harem, l'attirance de Gaspard envers la femme blanche va le plonger dans les affres d'un amour impossible, provocant une honte de sa propre peau si noire.
Un soir, avec son astrologue, il distingue une comète qui, d'après ce dernier, a la particularité d'avoir des cheveux dorés. La suivre, en direction du Nord, pourrait peut-être le guérir de son chagrin d'amour.
Gaspard m'a tiré un joli sourire lorsqu'il parle de la mer grise et froide du Nord vu que pour lui c'est la Méditerranée ! Sa poursuite de la comète se doublera d'une quête d'acceptation de soi. Pourquoi avoir honte de sa couleur de peau ?

Ensuite, le lecteur retourne dans « il était une fois » mais avec Balthazar, ce roi grand amateur d'art en proie au fanatisme religieux d'un vicaire qui détruira ses biens les plus précieux. Vieillissant, découragé par la vie, il décide aussi de suivre la comète, voyant en elle un heureux présage. En chemin, son cortège se mêlera à celui de Gaspard en prenant au passage Melchior, un prince déchu de son trône usurpé par son oncle. La plus grande richesse réside-t-elle dans les biens matériels ?

Pour le Prince Taor, pure invention de notre auteur, la recherche initiale sera celle de renouveler, pour son palais sucré, les plaisirs d'une gourmandise ramenée d'Occident, le rahat-loukoum à la pistache. La confiserie étant son unique passion terrestre, son périple le mènera en plein paroxysme en le confrontant aux douleurs salées des abords de la mer Morte et fera résonner les paroles de Jésus trouvées dans la Bible. Son sacrifice répondra à celui du crucifié et clôturera la moralité de ces différentes quêtes humaines. Parti de façon plutôt humoristique du péché de gourmandise, ce conte sombrera dans de tragiques épreuves pour notre pauvre Taor.

D'une écriture classique, ravissante et intemporelle surgissent des traversées d'anciens pays aux frontières modifiées depuis ce temps fort lointain. Elles se feront à dos de chameaux et, pour remonter la mer Rouge, sur des barcasses ou des navires chargés de confiseries et d'éléphants.
Bien sûr, rois et princes s'arrêtèrent à Jérusalem, fief du terrible roi Hérode, tyran sanguinaire refusant d'être détrôné par Jésus. Hérode est l'image même de la cupidité et du pouvoir absolu.
Cette interprétation de la légende des Rois mages peut sembler scintiller comme un conte des Mille et Une Nuits mais les richesses se perdent au fil du voyage et c'est l'éveil à de nouvelles considérations, bien loin des frivolités caractérisant au départ nos personnages, qui triomphe ici.
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Je n'ai pas du tout aimé ce livre.J'ai été obligé à cause du collége de le lire et je me suis ennuyé.
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Nous connaissons tous Gaspard, Balthazar et Melchior venus apporter à l'Enfant-Jésus, l'or la myrrhe et l'encens. Michel Tournier nous révèle qu'il en existait un troisième Taor, venu d'Inde.
Gaspard roi de Méroé, noir qui s'ignore, suit la comète pour oublier un chagrin d'amour, pour Balthazar de Nipour, c'est l'amour de la beauté, Melchior, de la Palmyrène a été écarté de la succession de son père par son oncle et doit se cacher, il suit les deux autres. Mair pour Taor qui ne mange que du sucré c'est la recherche d'un loukoum à la pistache qui le met en route.
Une lecture pour le 24 décembre.


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Michel Tournier invente ici les vies des rois mages qui sont venus rendre hommage à Jésus lors de sa naissance à Bethléem : Gaspard, le roi noir de Méroé (au sud de l'Egypte), Balthazar, le vieux roi de Nippour en basse Mésopotamie (Irak) et Melchior, le prince de Palmyrène (en Syrie), auquel il ajoute un 4ème roi, Taor, Maharadjah de Mangalore (ville de l'Inde occidentale), inconnu car arrivant trop tard à Nazareth, au moment d'ailleurs du massacre des innocents.

Chaque roi mage entreprend un voyage long pour des raisons qui lui sont propres et va trouver une forme de rédemption auprès du bébé : Méroé va se réconcilier avec sa couleur de peau qu'un chagrin d'amour lui avait rendu insupportable; Balthazar va assister à la naissance de l'art chrétien, seul art qui permette de représenter les hommes, de s'attacher à l'humanité, sa douceur et ses faiblesses, avec une découverte anachronique du clair - obscur; on ne sait rien de Melchior (c'est d'ailleurs étonnant et dommage) ; Taor, éternel enfant dont le seul intérêt va aux sucreries, va lui découvrir “une nourriture qui rassasiera à jamais” et une “source d'eau pure qui jamais ne tarira”.

C'est un conte philosophique et évangélique. J'ai été surprise d'apprendre que les rois mages n'apparaissent que rapidement dans un seul évangile d'ailleurs, tellement l'adoration des mages est un classique de la peinture occidentale. Les messages évangéliques sont des messages de tolérance, et de résilience, Taor s'étant mis dans une situation difficile par ignorance (et gentillesse), il aura une récompense à la hauteur de son sacrifice. J'ai été par contre mal à l'aise sur le traitement de la prise de conscience par Gaspard de sa couleur de peau, même si on sent que ça a été fait avec humanité, ce passage a vieilli.

Le contexte historique est très rapidement brossé avec la domination romaine sur tout le moyen-orient, qui a laissé les rois à la tête de leurs royaumes et les religions en place. C'est plutôt un voyage dans une géographie fantasmée de l'antiquité, de l'Inde à l'empire de Méroé en passant par les mines de sel de Sodome, le temple de Jérusalem et le palais d'Hérode.

Une lecture intéressante pour ma part, qu'il faut je pense lire avec les enfants pour leur expliquer le contexte.
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J'ai lu "Les Rois mages" dans sa version pour étudiants du secondaire, avec ses notes, commentaires, suggestions et questions qui ont à la fois l'avantage d'éclairer la lecture et l'inconvénient d'agacer par son aspect éducatif bon enfant, le ton des professeurs que j'ai cessé depuis longtemps de côtoyer. Bon, me direz-vous, rien ne m'obligeait à lire ces interventions hors texte... Elles m'ont permis cependant de démêler un peu le "vrai"du "faux", ou, plus précisément, ce qui appartient à la tradition évangélique de ce que Tournier a carrément inventé. "Les Rois mages" sont mythiques et c'est justement la spécialité de Tournier, son dada, que d'examiner les mythes, les transposer, se les approprier. C'est son médium, un prétexte, en quelque sorte, pour nous asséner quelque leçon de philosophie; et ce court roman n'y manque pas même si c'est fait de façon plus légère que dans d'autres de ses romans. Est-ce le fait de la version expurgée pour les jeunes? Ça reste pour moi un peu fatigant.
Pour résumer, je dirais que ce livre, qui se présente un peu comme un conte, est d'une lecture agréable mais sans plus. Tournier n'a pas su m'"emballer".
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Beaucoup plus baroque et surtout truffée de détails croustillants à souhaits, ce roman, revisitant le récit évangélique, dans sa deuxième partie, met en scène un jeune roi capricieux et surtout gourmand, qui part en quête pour découvrir la Divine friandise. Taor de Mangalore embarque avec un équipage prestigieux sur plusieurs nefs dans une débauche de grands apparats, nanti d'une suite digne des plus Grands de ce Monde… Son aventure sera parsemée de surprises plus ou moins agréables qui, au fur et à mesure de sa progression, se font de plus en plus douloureuses et dommageables, pour ses richesses, sa pompe, et sa personne… Il découvre le monde avec ce qu'il a de grandiose et étonnant mais aussi avec ce qu'il recèle de bien plus humble et parfois de très contraignant… Lui aussi, perdra toute sa fortune et sera mis en présence d'un dilemme où il choisit de passer 30 années dans les mines de sel afin d'éviter cette peine à un infortuné commerçant …

Lui, en quête de ce qu'il y avait de plus doux, de plus sublimement sucré va faire l'expérience de ce qu'il y a de plus âpre et desséchant avec le sel… Son voyage se terminera devant les reliefs du dernier repas des Douze et de leur Maître au Cénacle déserté… éprouvant le goût fort de la Vie juste avant qu'elle ne soit spirituelle… (Expérience du Don de Soi). Une façon moderne de redonner un sens profond et sans doute plus réaliste au symbole de l'Eucharistie... avec ce Sel de la Vie …
Lien : http://www.mirebalais.net/20..
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J'aime ce récit plein de réflexions sur l'homme, sa nature, la beauté et la cruauté du monde que chacun des personnages appréhende et vit par son propre prisme.
Que ce soit Gaspard, Melchior, Balthazar ou Taor, les événements les mettront sur le chemin de la comète et d'un enfant né dans un étable entouré d'un boeuf et d'un âne, les pousseront aussi vers une quête de réconciliation avec eux-mêmes.
Pour Gaspard c'est une confrontation avec la différence physique et culturelle qui avait profondément meurtri son âme jusqu'à douter de sa souveraineté.
Balthazar que l'on a privé des arts trouvera dans sa quête une nouvelle harmonie.
Taor quant à lui va découvrir qui il est vraiment et va se montrer capable de sacrifices dont aucun de ses suivants n'aurait été capable. Il arrivera trop tard pour voir cet enfant vers laquelle la comète le menait et pourtant ses expériences l'auront rapprocher bien plus de lui que quiconque.
J'avais lu la version plus longue intitulée Gaspard, Melchior et Balthazar que j'avais adoré. Cette version junior, plus courte, reste fluide et très agréable. Un bon moment de lecture.
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