AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 352 notes
Suite de Faire l'amour dans lequel Marie et le narrateur se séparaient, Fuir est un roman qui commence sans Marie. Il est en Chine, loin d'être indifférent aux charmes de Li Qi, une jeune artiste chinoise, se sent constamment surveillé par Zhang Xiangzhi, à la limite de la paranoïa. Il ne s'y passe pas grand chose dans les premières pages, beaucoup de superbes descriptions des villes, des gens, des paysages, des chambres d'hôtel, mais surtout beaucoup de descriptions des tourments de l'homme qui est loin de la femme qu'il aime et n'aime plus à la fois. La relation entre Marie et lui est compliquée, à la fois faite d'amour, de lassitude, de désir sexuel, de dégoût, d'agacement réciproque. Marie est loin, le rapprochement avec Li Qi semble être sérieux, mais Marie est toujours là, dans la tête de l'homme. Les premières pages sont lentes, toujours aussi belles que dans les romans précédents, pas d'humour, de la beauté, de la sensualité dans la rencontre avec Li Qi, du désir latent, notamment dans le train Shangaï-Pékin. Puis à Pékin, le rythme du roman s'accélère à la faveur d'une partie de bowling, visualisable comme si vous y étiez, l'art de l'écriture de JP Toussaint, mais surtout grâce à une course-poursuite à trois sur une moto (cf. photo de couverture, de l'auteur), assez longue qui nous fait emprunter tout un tas de ruelles, de placettes, de venelles ; on n'est bien sûr pas dans un polar états-unien avec force dérapages, bousculades, fumées des pneus sur l'asphalte, mais cette longue scène n'a rien à leur envier, grâce à l'écriture quasi-documentaire de l'auteur. Puis, à la suite d'un coup de téléphone de Marie qui lui apprend que son père (celui de Marie) est mort et qu'il est enterré sur l'île d'Elbe, là où il vivait, l'homme quitte la Chine, pour tenter d'arriver à temps à la sépulture, le récit reprenant un rythme plus lent, celui qui sied aux retrouvailles avec Marie. Dans la première partie, malgré la tension qui régnait lors de la poursuite à moto, le vocabulaire de JP Toussaint était resté assez neutre, alors qu'il devient violent voire grossier lorsque les deux amants se revoient, comme si le danger réel de l'accident, de la mort même était moins grand que celui de la perte de l'amour, moins essentiel. L'amour et la mort. L'amore, pourrais-je même dire puisque le final du roman se passe à l'île d'Elbe, italienne comme chacun sait.
Encore un excellent roman de JP Toussaint, avec des phrases sublimes, aux mots simples, aux tournures tellement évidentes quand on les lit, de longues phrases, comme celle que j'ai citée et de nombreuses autres, de beaux personnages qui évoluent, qui se posent des questions sur leur vie, sur leur amour. La suite est déjà écrite avec La vérité sur Marie (en 2009) et Nue (en 2013). Livres que je lirai assurément ! J'attends les sorties en poche.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          40
Histoires de voyages, de mort, de sexe, la vie en somme.
Commenter  J’apprécie          30
Fuir est le deuxième "épisode" de la trilogie du cycle de Marie. (Faire l'amour-Fuir-La vérité sur Marie).
Jean Philippe Toussaint continue son portrait de Marie. Cette fois ci, il n'est plus au Japon mais en Chine, à Shangaï puis à Pékin et pour finir à l' île d'Elbe où il assiste avec Marie à l'enterrement de son beau père.
C'est un livre où les instants, les émotions et les sensations sont merveilleusement décrits.
Des passages magnifiques : la ballade dans la nuit en moto et la conservation téléphonique dans les toilettes d'un train.
Commenter  J’apprécie          30
C'est avec "Fuir" que je conclus le cycle Marie, "M. M. M. M.", de Jean-Philippe Toussaint (lire en désordre là où il n'y a pas d'ordre, quelle belle expérience !).

Dans cet opus, on revient un an en arrière avant la rupture amoureuse du narrateur et de Marie. le narrateur voyage en Chine, il se rend à Shanghai remettre une enveloppe à un contact de Marie, l'étrange Zhang Xiangzhi qui ne le lâche pas d'une semelle. Lors d'un évènement artistique, le narrateur fait connaissance avec Li Qi, une jeune femme qui ne le laisse pas indifférent et avec qui il se verrait bien flirter. Elle l'invite à Pékin et il accepte, sauf qu'il ne comptait pas sur un troisième partenaire de voyage : Zhang Xiangzhi. Un autre incident, plus grave, vient gâcher l'escapade du narrateur : un appel de Marie en pleurs. Elle vient de perdre son père. Ainsi, il doit écourter son voyage pour se rendre aux obsèques. Mais en attendant son départ pour l'île d'Elbe, le trio va passer une soirée de folie à Pékin.

Des 4 livres, c'est celui que j'ai un peu moins aimé. Je l'ai trouvé un peu à part, comme une sorte d'esquisse de ce qui deviendrait son futur roman "La clé USB". En effet, on y trouve un côté mystérieux avec les intrigants personnages chinois, Zhang Xiangzhi et Li Qi, le mystère de l'enveloppe, le sac avec un contenu inquiétant, la fuite, et plouf, le deuil qui vient nous sortir du film d'espionnage pour nous ramener à la réalité : la mort d'un proche. A mon humble avis, on voit les bribes de cette réflexion, ce beau mélange qui sera beaucoup plus abouti dans "La clé USB".

J'ai également remarqué dans ce roman une rupture avec la façon de décrire de l'auteur. Les descriptions géographiques sont plus présentes, plus approfondies, surtout dans la partie chinoise du roman. Sans être une experte de l'auteur, j'ai l'impression qu'ici on évoque beaucoup plus des noms des rues, des quartiers et qu'ils sont décrits de manière plus froide, distante, moins dans l'effet ou l'émotion qu'ils produisent au narrateur. Ceci dit, ce n'est que mon avis et peut-être que, à l'instar des héros Toussaintiens, j'image beaucoup de choses alors qu'il n'en est rien !
Commenter  J’apprécie          20

Un roman peut-il "tenir" par la seule force du style, sans le secours d'une structure romanesque solide ? Oui, incontestablement, la littérature nous en donne plusieurs exemples. Avec Fuir, J-P. Toussaint nous livre une intrigue filiforme mais servie par un style chirurgical qui fait merveille dans les passages consacrés à la Chine où erre un "héros" fantomatique et aboulique. Les deux premières parties se dévorent avec plaisir. La troisième partie semble en revanche fastidieuse, répétitive, interminable et dans laquelle, bizarrement, le narrateur qui écrit à la première personne devient en même temps un narrateur omniscient qui n'ignore rien des faits et gestes autres personnages alors qu'il en est physiquement séparé.

On présume qu'écrire "Fuir" répond à une nécessité intime de l'auteur, ce qui est une des conditions d'un bon livre ; mais à mon sens, il peine à nous la faire partager (à supposer que cela est son souci). Bref, on ne sait pas où il veut en venir. Reste un style ironique, détaché, précis, elliptique ; on sourit souvent ; à son meilleur on admire, mais parfois on baille.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais trouvé Faire l'amour entraînant et bien plus facile à lire. Ici des tableaux de Shangai, de Pékin, puis de la Sicille et des personnages s'enchainent à coup de riches descriptions et, malgré les très jolis passages qu'on y retrouve et qui embellissent la lecture, on n'arrive pas vraiment à suivre le fil du récit.
Commenter  J’apprécie          20
Le narrateur, arrive à Shangai où un chinois l'attends. suivra un voyage en train de nuit vers Pékin pour y rester deux jours. On erre dans le mystère de Pékin de jour et de nuit, pourquoi ce petit séjour à Pékin, on ne le saura jamais comme cette course éperdue à moto dans la nuit, cette passion pour Li Qi, la fille au prénom qui fait penser à un fruit. Puis un dernier voyage , celui du retour en Europe à l'ile d'Elbe où Marie l'attend. Pas beaucoup de logiques dans les différentes scènes, pourtant de superbes descriptions des événements.
Commenter  J’apprécie          20
Fuir commence dès la première phrase par Marie, ("Serait-ce jamais fini avec Marie ?"). Bien que le début du livre s'ouvre après leur rupture, il va raconter ce déplacement semi-professionnel, semi-personnel qui a eu lieu alors que le narrateur était encore en couple avec elle. Il se retrouve donc en Chine où il doit, entre autre, accomplir une petite mission pour Marie. Il sera accompagné pendant tout son voyage par Zhang Xiangzhi, une relation d'affaire de Marie, et Li Qi qu'il rencontre sur place et avec qui va s'esquisser un début de romance. Puis ce téléphone, qui lui fait tellement horreur, va sonner et changer le cours des évènements.
Pendant toute la première et seconde partie de ce livre, on se sent enfermé avec le narrateur dans une sorte de bulle. Tout ce qui se passe autour de lui semble échapper à sa et notre compréhension :

* on ne sait pas vraiment pourquoi il se retrouve dans ce pays et lui-même ne semble pas plus le savoir ;
* les codes culturels semblent lui échapper, vu que son guide ne se donne pas beaucoup de peine pour lui faire partager ce qu'il voit ou entend ;
* il se retrouve au milieu d'une course poursuite dont il ne connait pas vraiment la cause ;
* ...

Par contre, il semble bien plus proche de comprendre ce qui se passe à Paris, à des milliers de kilomètres de l'endroit où il se trouve. Il nous décrit dans certains passages des faits que Marie vit sur place, comme ce moment où elle l'appelle et qu'elle commence à s'enfouir du Louvre. le récit commence comme un rapport des faits qu'il entend au téléphone, mais se change très vite en une narration à la première personne, comme si au milieu du récit, Marie avait pris la relève pour raconter ce qui se passe.

Encore une fois, la magie du style et du rythme si particulier de Jean-Philippe Toussaint nous emporte jusqu'au bout de l'histoire de ces deux protagonistes qui semblent constamment attirés et repoussés l'un par l'autre.
Lien : http://tulisquoi.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          10
Plus qu'une trilogie, ces romans de Jean-Philippe Toussaint forment un triptyque, dont chaque partie peut se lire indépendamment des autres, et se présente comme un arrêt sur image, l'instantané d'un moment d'existence dont l'auteur aurait voulu extraire la quintessence.
Le même narrateur y relate certaines étapes de sa relation avec Marie, qui dura sept ans, s'attardant plus précisément sur les conséquences émotionnelles, psychologiques de cette liaison sur sa façon de ressentir, d'appréhender le monde autour de lui. En effet, la forte personnalité de Marie, son exubérance, son atypisme, lui confèrent une consistance bien réelle, mais ce qui est intéressant ici, c'est que la seule évocation de sa personne semble influencer de manière quasi permanente les pensées du dit narrateur, qui se demande d'ailleurs lui-même s'il en "aura jamais fini avec Marie".

"Fuir", le deuxième volet, revient sur une période ayant précédé leur séparation. le narrateur est en Chine, pour des motifs qui resteront obscurs à nos yeux, tout comme nous n'apprendrons quasiment rien sur les personnages qu'il y rencontre. Marie est restée à Paris, et l'appelle pour lui annoncer la mort de son père, dont elle était très proche, et qui vivait sur l'île d'Elbe.
J'ai trouvé l'atmosphère de cet opus nébuleuse, mais tout à fait en accord avec ce que vit le narrateur. Après la sobriété et l'efficacité japonaise (dans le 1e opus), Jean-Philippe Toussaint nous plonge dans une Chine grouillante, dangereuse, en chantier perpétuel, dans laquelle le héros semble subir les événements, tiraillé entre une réalité physique sur laquelle il n'a pas de prise, et son esprit obnubilé par la pensée de Marie si lointaine et en deuil.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          00
J'ai trouvé ce petit livre blanc dans la boite à livres près de chez moi. Il était rangé (plutôt posé que rangé d'ailleurs) entre de gros livres d'histoire alors je n'ai pu que le remarquer. Je l'ai pris sans lire le résumé, surprise totale. A peine quelques heures plus tard, le livre fut terminé.
Un voyage intense qui m'a transporté jusqu'en Chine et un retour brusque en Italie pour un enterrement. Mon âme y était, tandis que mon corps était resté à la maison. Ce livre reste une énigme, j'ai appris plus tard que ce livre est le deuxième volet d'une petite série de quatre romans. Peut-être qu'en lisant le reste, je pourrai mieux comprendre. Quoi qu'il en soit, belle surprise!
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (793) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3677 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}