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C'est un ouvrage fort complexe centré sur les tragédies de l'exil, une réflexion, un aller et retour,une recherche sur l'importance des signes, des hasards, des échos qui constituent notre filiation et notre héritage, comme une marque que chacun porte au plus profond de soi.
Line, la narratrice, découvre , au hasard de ses déambulations new-yorkaises l'existence d'Albert Dadas, premier cas au XIX° siécle de " tourisme pathologique", un fugueur maladif, sans cesse jeté sur les routes par son inextinguible soif d'ailleurs, un homme aux errances perpétuelles, répertoriées pendant plus de vingt ans par le docteur Tissié qui deviendra célèbre en exposant son cas...sur lequel on avancera deux thèses : l'une , l'hystérie, l'autre l'épilepsie. Cette soif de mouvement qui animait Albert Dadas, " un aliéné voyageur",est restée une énigme....
Qu'est-ce qui nous sépare les uns des autres?
Qu'est ce qui nous lie?
Minh Tran Huy donne à entendre nombre de voix, nombre de souvenirs, liés aux voyageurs malgré eux de sa propre famille : Thinh, son oncle, un homme inaperçu, prisonnier de son exil géographique et mental, si mystérieux..'l'histoire bouleversante de Hoai, sa cousine dont la disparition n'a laissé aucune trace,sauf dans les mots de son pére, dont l'ombre s'évanouira bientôt....et surtout son pére, cet homme né pendant la guerre d'Indochine, cet immigré aux multiples vies, trop silencieux, " J'avais peut- étre fini par te transmettre l'instinct du silence" lui confie t- il. Grâce à Line, il va enfin partager les secrets de son enfance..
L'auteure, sensible aux sons et aux enregistrements pour garder la mémoire de ce qui fut, de ce qui frémit, de ce qui se tut, entrecroise mémoire familiale et mémoire collective et rend un hommage vibrant à quelques exilés que la guerre, la folie des hommes ou la misère ont conduit à errer entre deux rives, de la coureuse de fond Éthiopienne :Samia Ysuf Omar au destin d'Albert Dadas, aux centaines de silence de son pére quand à son enfance dans une ferme du nord Vietnam, avant que la guerre ne commence à emporter les hommes du village...
Comme une étrange nostalgie confondue avec l'enfance de ce pére, si lointaine au Vietnam jusqu'à l'acquisition d'un pavillon coquet en région parisienne et l'intégration! Une publicité vivante pour la méritocratie républicaine !
C'est un bel ouvrage, plus un témoignage qu'un roman, à mon sens,où les récits distanciés s'enchâssent, fruits sans doute de longues recherches méticuleuses, le disputent en parallèle, de maniére harmonieuse, à la mémoire familiale, un hommage ultime et doux, profond,des traces indélébiles et des secrets de ses origines, pour conserver vivante la mémoire de ce pére tant aimé, ce déraciné silencieux aux douleurs secrètes !
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beau livre basé sur les souvenirs et les origines familiaux ….la quête de l'auteur à apprendre pour appréhender ses origines. A travers cette quête, on découvre d'autres parcours de voyageurs . J'ai personnellement été un peu compliqué de suivre le fil rouge de l'histoire ; finalement ,il faut lâcher prise, se laisser guider par les différentes ( belles ) histoires et c'est très bien comme cela.
J'y ai trouvé un éclairage ( un rappel) sur nos amis français d'origine lointaine et qui portent ( avec poids ou légèreté) leurs héritages spécifiques.
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Comme dans tous ses romans, Minh Tran Huy déroule des portraits et des histoires qui nous sont racontés par Line. Ouvrant la première partie du roman « Allers », le premier personnage est Albert Dadas, un « fou voyageur » atteint d'automatisme ambulatoire qui se levait un matin et marchait à travers la France, allant parfois jusqu'en Algérie ou en Russie. Elle nous parle ensuite de Samia Yusuf Omar, l'athlète somalienne qui courait pour s'en sortir, pour accéder à une autre vie, une autre réalité. C'est à travers eux qu'elle fait le lien avec sa famille d'origine vietnamienne. Combien de personnes obligées de quitter leur foyer, leur famille, voire leur pays, à cause de la guerre, pour suivre des études, pour offrir à leurs enfants une vie meilleure. Thinh, Hoai, Sun, Yuân Lan, Tâm, Bao… Des parcours singuliers et en même temps semblables à ceux de tant de Vietnamiens.

On retrouve les thèmes chers à Minh Tran Huy, ceux qui parcourent toute son oeuvre. Elle raconte les guerres qui ont marqué et transformé l'Indochine et le Vietnam, la dictature communiste, l'exil, les longues études et le travail acharné pour acquérir une situation. Mais elle parle aussi de la mémoire, des souvenirs et de l'identité. le père de Line incarne ses trois sujets. Etranger dans son pays d'origine, en parlant parfaitement la langue, a-t-il réellement trouvé sa place dans son pays d'adoption ?

La forme du texte est également typique de Minh Tran Huy. Comme dans La double vie d'Anna Song ou La princesse et le pêcheur, la seconde partie du roman « Retours » est construit avec une alternance de deux voix : celle de Line et celle de son père. Tous deux se complètent, apportent des détails pour finalement présenter au lecteur une grande histoire familiale, une saga tragique à travers l'Histoire récente du Vietnam.

Peut-être peut-on reprocher à Minh Tran Huy une certaine redondance dans ses thématiques, mais elle conte le Vietnam en combinant tant de réalisme et de poésie, trace des portraits d'une telle finesse que se plonger dans ses romans reste toujours un moment magique malgré les drames et les larmes des personnages.
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Line, à New york, découvre par hasard l'histoire d'Albert Dadas atteint du tourisme pathologique. Au fil de ses découvertes sur sa vie, Line va réfléchir également à tous ces voyages subis ou choisis que les membres de sa famille ont fait.
Un superbe roman sur le déracinement, le voyage.
Un voyage au coeur du Vietnam.
Une plume superbe !
Un roman à ne surtout pas rater !!!
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La concurrence des mémoires réveille ou enterre, au profit du présent, les drames enfouis à la surface des existences brisées. Minh Tran Huy / Line laisse son père ouvrir sa mémoire de sa vie au Vietnam depuis si longtemps fermée pour offrir aux siens de se construire en France loin des deuils et de la terreur, de se projeter dans l'avenir, à tout le moins s'accrocher au présent, avancer, un jour après l'autre, en évitant de se retourner sur les désastres traversés.
Les français ont si soigneusement refermé la porte sur l'empire d'orient oubliant leur défaite, la partition du pays en 54, les vingt années de guerre en ne conservant que le souvenir de l'entrée en guerre des USA jusqu'à la chute de Saigon 1975.
Et la quête des origines n'est-elle pas inhérente à la construction de l'identité ? Aussi comment l'oubli et ce squelette de vie pourrait-il suffire ? Naissance dans une ferme du Nord Vietnam, mort de son père et de son grand-père, installation en ville, à Thai Binh, puis à Hanoi et enfin Saïgon, études forcenées, émigration en France, rencontre de ma mère, décision de demeurer de ce côté du globe après la victoire des communistes : telle était le maigre squelette de sa vie d'avant que j'avais habillée comme je pouvais des anecdotes qu'il lui avait échappé, rassemblées dans un grand carnet à rabat rouge, lequel contenait encore une esquisse de chronologie, une arbre généalogique semé de points d'interrogation, ainsi qu'une série de questions – toutes celles qui m'étaient venues à l'esprit au fil des ans.
La délicatesse de Minh Tran Huy fait de ce livre une oeuvre littéraire, loin, très loin, de ces livres de célébrités rentabilisant la moindre de leur petite peine pour rembourser leur psychiatre avec l'argent des voyeurs.
Voyez plutôt comment Minh Tran Huy décrit d'une seule phrase les camps, juste une, sans plus de fioriture, juste le poids des mots. On ne soignait personne dans les camps. Les gardiens regardaient les uns et les autres crever comme des insectes nuisibles, sans un geste, sans un mot.

Voyages dans des vies, dans des pays, dans des mémoires, Minh Tran Huy nous avait déjà offert la Double vie d'Anna Song, ce voyage troublant et envoutant à la frontière de la réalité et de l'imagination. Ce livre est une réussite pour qui aime à comprendre les autres par ce qu'ils ne montrent jamais.

Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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Un mois d'août à New York. Line tombe sur une oeuvre étrange dans un musée, évoquant un certain Albert Dadas ; un homme atteint de dromomanie. L'intérêt qu'elle va lui porter évoque bientôt d'autres exilés, volontaires ou malgré eux, dont elle narre le parcours avec émotion et sensibilité.

Albert Dadas était un ouvrier gazier français (1860-1907), qui souffrait de dromomanie ; une pathologie psychiatrique qui le poussait à partir, à pied, dans chaque endroit dont il entendait parler. Quelles que soient les distances à parcourir, il se mettait en route subitement, perdant toute notion de temps ou de réalité. Il était souvent "récupéré" par les forces de police, les ambassades et chaque fois renvoyé chez lui, à Bordeaux. Jusqu'à sa prochaine crise... C'est la découverte de sa vie qui déclenche chez Line le souvenir des exilés chers à son père. Son père qui lui aussi, fut longtemps un exilé, partit de son Vietnam natal pour poursuivre de brillantes études en France. Avant d'y fonder sa propre famille, enracinant ses enfants dans un pays qui n'était pas le sien. Chacun de ces voyageurs que Line évoque possède une histoire forte, qui marque profondément le lecteur. Albert Dadas est un voyageur involontaire, un voyageur malgré lui. Tinh, le cousin du père de Line, est en exil intérieur, à tel point qu'il en perd la raison. Samia Yusuf Omar, la championne somalienne de course à pied, veut s'exiler mais échoue. La cousine du père, Hoai, réussit à partir mais y perd ceux qu'elle aime, jusqu'à se perdre elle-même à la vue des autres...

Les personnages du roman ont tous ont un point commun : ils portent en eux l'envie de vivre, d'explorer le monde, de se sauver eux-mêmes. Qu'ils fuient la misère ou la guerre, qu'ils soient poussés par la nécessité de survivre ou la foi en un ailleurs meilleur, chacun d'entre eux semble devoir accomplir quelque chose. J'ai été touchée par ces figures si humaines, pleines de force et de fragilité conjuguées. Si la construction du récit peut surprendre le lecteur, j'ai le sentiment qu'elle est beaucoup moins désordonnée qu'il n'y parait - car on aurait tôt fait de croire que les multiples évocations de tous ces personnages dessinent une carte imprécise de l'exil. Il n'en est rien ; discrètement, sans qu'on y prenne garde, Minh Tran Huy tire lentement son fil narratif, pour nous amener là où elle l'entend. La première partie du roman, intitulée "Allers", pose les bases de la seconde, appelée "Retours". de son arrivée à New York jusqu'à son retour à Paris, nous aurons eu le temps d'être émus par Line, de sourire, de réfléchir. D'apprécier les mots de son père tout comme ses silences, qui en disent long.

J'ai refermé ce joli roman sur l'exil et la quête de soi avec un brin de mélancolie. A l'idée de quitter ces personnages, cette atmosphère douce-amère. Et c'est la raison pour laquelle je vous le recommande vivement...

http://manoulivres.canalblog.com/
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Grâce au Monde, j'ai découvert ce roman de Minh Tran Huy, et j'ai été envoûté par la douceur de sa narration, la profondeur des sentiments qui lient Line à sa famille, son style vraiment unique, sa manière de faire vivre les histoires singulières dans L Histoire. C'est une magnifique quête des origines qui interroge aussi notre société actuelle. C'est aussi une réponse intelligente à M. Zemmour et à tous ceux qui ne voient pas que la richesse de la France est dans son métissage, sa tradition d'accueil, sa foi dans le progrès. J'ai hâte de me plonger dans les deux autres romans de Huy.
Lien : http://abonnes.lemonde.fr/li..
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De passage à New-York où elle écume les expositions pour échapper à la chaleur, la narratrice d'origine vietnamienne est happée par le titre d'une installation :

C'est surtout son titre, Homage to Albert Dadas, et l'étrange destin de cet homme qui l'avait inspirée, résumé en une dizaine de lignes imprimées sur le mur, qui ont retenu mon attention.

Ouvrier gazier français, Albert Dadas (1860 – 1907) est né à Bordeaux, mais a passé la majeure partie de sa vie loin de chez lui. (…) Souffrant de dromomanie ou « folie du fugueur », il entrait dans des états de transe semi-somnambulique qui lui faisaient tout quitter pour voyager avec frénésie, généralement à pied. (…) Il a été le premier cas de « tourisme pathologique », maladie qui a fleuri en épidémie dans toute la France à la fin du XIXe siècle, puis s'est propagée en Italie et en Allemagne, avant de s'éteindre après une vingtaine d'années.

Commence alors un roman à étapes divisé en deux parties symétriques : allers et retours, car le Voyageur malgré lui, c'est Albert Dadas, dominé par une soif d'ailleurs qu'il ne domine et ne comprend pas, lui l'ouvrier illettré, mais surtout le père de la narratrice et les autres membres de sa famille, obligés de partir pour conserver la vie.

Minh Tran Huy nous conte dans ce roman douloureux et pudique de terribles trajectoires de vie, des tranches de mémoires familiales tues pendant longtemps. Car le père se tait, esquive les questions insistantes de sa cadette : à quoi bon remuer la douleur et la folie des hommes, la cruauté de l'Histoire ?

La question de la juste place des déplacés permanents court tout le long du roman.

La place d'Albert Dadas, bien sûr :

Les coureurs qui voyageaient sur toute la surface de la planète, comme il avait fantasmé de le faire, dans le seul but de prendre le départ, encore et encore, sans autre destination que la ligne marquant la fin de l'épreuve, et par là, leur victoire ou leur défaite, étaient-ils tellement différents du premier « touriste pathologique » ?

Cette question permet à la narratrice de glisser à Samia Yusuf Omar, la coureuse somalienne qui avait suscité l'enthousiasme des foules aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 et morte sur un rafiot qui tentait de rallier l'Italie. Une tragédie de plus pour les migrants qu'évoque la narratrice, pour ces gens nés au mauvais endroit et au mauvais moment. Ils ne réussissent pas et meurent sur le bateau, ou noyés, ou de solitude et d'incompréhension dans le pays d'accueil. Ils réussissent à s'en sortir, à intégrer un pays aux odeurs, à la nourriture et à la langue différentes, à jamais étrangers par leur origine, à jamais étrangers dans leur propre pays lorsqu'ils y retournent.

Albert Dadas revient toujours à Bordeaux d'où il est originaire. La narratrice revient à Paris après son séjour à New-York, son père revient au Vietnam lorsque le pays s'ouvre. Il revient aussi à son enfance lorsque la maladie frappe ce brillant ingénieur :

Il me déroule et redéroule inlassablement les destins de ses disparus, il recommence encore et toujours le même laïus, sans paraître avoir conscience de ce qu'il raconte ni de la personne à qui il s'adresse.

Passages douloureux, pudiques aussi.

Ce livre écrit par une jeune femme est-il vraiment un roman ? Il ressemble à une tribulation, entre systole et diastole, comme les intermittences du coeur, allers-retours d'une mémoire, expression de racines autant qu'exemples tirés de l'Histoire. Il recèle maladresses et invraisemblances, comme les lettres du père à la fille alors qu'il a perdu la langue française, et les deux parties du roman sont tellement symétriques que cela ressemble à un devoir de géométrie.

Le style lui-même ne frappe pas par son originalité ou sa puissance, des faits racontés d'une manière précise. Encore une impression de première de la classe, et en cela aussi Minh Tran Huy appartient à sa famille toujours à la recherche de l'excellence pour accéder à un avenir meilleur.

Restent de nombreux passages poignants, et un témoignage d'amour bouleversant pour le père disparu, un livre sincère.
Lien : http://nicole-giroud.fr
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Deux mois après la mort de son père, lorsque Line se retrouve pour son travail à New-York, elle flâne dans de nombreux musées et découvre l'histoire d'Albert Dadas, un homme ayant souffert de dromomanie (la maladie du fugueur).
Le voyage peut résulter d'une maladie ou du besoin de quitter un pays en guerre. Maladie ou nécessité, l'exil, comme celui vécu par les émigrés d'Ellis Island reste toujours un traumatisme. Certains n'arrivent jamais à destination, d'autres vivent avec le silence des absents, sans jamais savoir à quel pays ils appartiennent.

Dans une première partie, Minh Tran Huy évoque les étranges voyages d'Albert Dadas, puis ceux plus entravés de Samia, jeune athlète somalienne qui voit en la gloire olympique la possibilité de quitter un pays de famine et de guerre. Elle fait le parallèle avec son père, petit campagnard vietnamien qui n'avait pour objectif que l'excellence scolaire afin de partir étudier dans un école d'ingénieurs parisienne. Son cousin, Linh est parti avec lui pour la France dans la même école. L'accueil aux Etats-Unis pour le frère de Linh, Thinh, fut plus difficile avec le début de la guerre du Vietnam, entraînant irrémédiablement le jeune homme vers l'exil mental et la folie.
" Mais là où Albert avait traversé les frontières les unes après les autres suivant une route à la fois chaotique et fluide, Samia s'était heurtée à toutes celles qu'elle avait tenté de franchir, encore et encore. Elle s'était vue opposer des barrières physiques, financières, administratives, sociales, et malgré son souffle et son énergie, elle en était restée captive. Prisonnière, comme Thinh l'avait été de son exil géographique et mental."

La seconde partie intitulée Retours, se concentre sur le témoignage inattendu de Huong, le père de Line. "Le silence était son élément naturel" mais il finit par se confier à sa fille qui cherche à connaître le passé. La confession est complète et poignante de sa naissance en 1954, au début de la guerre d'Indochine jusqu' à sa mort. Son père et son grand-père appartenaient aux rares Viêt-minhs non communistes. Huong et sa mère ont dû s'enfuir à Saïgon en 1954 chez le juge Tan, oncle maternel qui finira tristement dans un camp de rééducation. Tant de proches disparus hantent la mémoire de Huong qui ne pourra voyager en son pays (mais l'est-il encore?) qu'en 1972.

Minh Tran Huy rend hommage à son père et à tous ceux qui ont disparu dans l'exode ou dans les camps. Tant de meurtres et d'assassinats dont il ne fallait parler qu'à demi- mots en évoquant des disparitions, des absences. Se taire devient un automatisme alors qu'il faudrait laisser des traces de toutes ces vies perdues, de tous ces voyages involontaires.

Si le lien entre les histoires d'Albert Dadas et de Samia de la première partie intitulée Allers et celle du père de Line n'est pas évident, il permet toutefois d'éviter de se focaliser sur une évocation classique et romanesque de l'histoire familiale en élargissant l'exil à d'autres sources, d'autres pays, d'autres voyages.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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En découvrant par hasard le cas du "tourisme pathologique"la narratrice s'interesse avec beaucoup de sensibilité aux "déraçinés" et "fuyants" de la vie poussés sur les routes et les océans pour échapper aux tourments de leurs pays d'origine ce qui la conduit à ses propres origines et plus particulierement à son père vietnamien et véritable "voyageur malgré lui"ayant du fuir enfant sa terre natale et les conflits fratricides.


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