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3,69

sur 265 notes
Je continue avec cet auteur et comme le précédent, j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire mais une fois que l'enquête commence alors je l'ai dévoré ,j'ai apprécié la plume de l'auteur. J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec la géopolitique mais après on s'y fait. C'est le premier tome avec soeur Fidelma on y fait également la connaissance du moine Eadulf.
Soeur Fidelma Va enquêter sur le meurtre d'une soeur pendant le concile dont dont elle doit assister. Il se trouve que Fidelma sera assistée par le moine saxon Eadulf afin d'éviter des conflits. Souci de neutralité. Qui est l'assassin ?
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Une série que j'adore, signée Peter Tremayne, les romans qui mettent en scène Soeur Fidelma. J'aurais d'ailleurs pu les placer dans la rubrique "polar", car il s'agit d'enquêtes vraiment bien ficelées. C'est sûr, dit comme ça, "religieuse et détective" ça semble peu affriolant. Et si j'ajoute que Fidelma est princesse royale et juge de paix dans son Irlande natale, ça ne la rend pas forcément plus attrayante à vos yeux. Et pourtant ! C'est un personnage énergique, épris de liberté, une femme savante dans une époque apparemment obscure, mais qu'on apprend à connaître au détour des pages. Rien de prétentieux dans ces livres, juste des histoires palpitantes dans un monde oublié, et franchement je pense que si vous essayez d'en feuilleter une, vous serez accro au bout de vingt pages ... On tente le coup ?
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Voici un livre que j'avais depuis un moment dans ma PAL, peut-être depuis ma lecture de la série « Frère Cadfael » dans la même collection Grands Détectives, série que j'ai lue (en entier !) il y a… hum, plus de 25 ans ! Je pense que c'est cette série-là qui m'avait encouragée à découvrir d'autres détectives plus ou moins historiques, dont j'ai lu un certain nombre de livres : je peux citer Nicolas le Floch (série arrêtée après quelques tomes cependant, car le royalisme excessif du personnage m'avait agacée) ou l'inénarrable Mma Ramotswe (dont je garde un excellent souvenir, même si une relecture plus récente de l'un ou l'autre tome lui ont donné un goût désuet que je n'avais pas perçu lors de ma première lecture).
Tout cela pour dire : notre Soeur Fidelma s'inscrit clairement dans cette lignée de héros « policiers malgré eux » à qui on s'attache très vite et sans condition, quel que soit le contexte où ils/elles évoluent – et ici, clairement, l'histoire de l'émergence de la Grande-Bretagne au VIIe siècle, pour moi c'était le grand inconnu !

Cela étant dit, ce livre aurait pu rester encore longtemps dans ma PAL démesurée, si le défi du mois dans le challenge Mauvais genres ne l'avait pas fait ressortir… mais que dis-je ? En fait, non…
Ma PAL est non seulement débordante, mais en plus elle a réellement une forme de (nombreuses) piles disséminées dans l'appartement, en attendant de pouvoir être casées dans une maison où nous finirons peut-être nos vieux jours entourés de livres. Mais en attendant, ma recherche de ce livre s'est apparentée à une séance de fouille archéologique, soldée par… un échec ! J'avais acheté d'occasion (à l'époque à bon prix, désormais on ne la trouve plus qu'à prix d'or) l'édition originale de 2004 avec sa couverture bien colorée, mais ne l'ai plus retrouvée ! Dépitée, je me suis tournée vers l'ebook, bah oui, car tout à coup j'étais bien décidée à le lire quand même, ce livre !

Et donc, après toutes ces circonvolutions, entrons (enfin !) dans le vif du sujet : qu'ai-je donc pensé de ce livre ? D'abord, j'ai apprécié d'apprendre pas mal de choses, dans le contexte très bien rendu du « concile de Whitby » (voir notamment Wiki, qui n'est sans doute pas la source la plus complète, mais ça donne une idée en quelques mots : https://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Whitby ) - petite ville appelée Witebia dans le livre, une « note historique » en informe d'emblée le lecteur, mais il est difficile de savoir si c'est son nom irlandais, ancien ou juste un choix plus ou moins hasardeux de traduction. Et donc, j'ai beau avoir eu une éducation en partie religieuse (catholique) assez étendue, je n'avais jamais entendu parler de différences de forme dans le culte de l'autre côté de la Manche, entre une tradition irlandaise héritée d'une évangélisation précoce (ah Saint Patrick!) et fortement teintée de culture celtique, et une tradition alors encore romaine venue plus tardivement chez les Saxons. Je ne savais pas non plus que ces différences avaient fait l'objet de débats plutôt houleux – et c'est cela-même qui est si bien décrit, Peter Tremayne ne laisse aucune illusion sur « l'esprit chrétien » de ces prélats et autres religieux tellement divisés, parfois violemment, autour de quelques détails pratiques (célibat ou non, ou la date à laquelle fêter Pâques), alors qu'ils sont censés être animés par la même foi : c'est aussi hallucinant que criant de réalisme, et n'est pas sans rappeler d'autres épisodes beaucoup plus récents, de divisions virulentes entre chrétiens (pour des raisons politiques, aussi, on le sait) de ce même côté-là de la Manche, hélas !

Plus discutable, mais tout aussi prenante, est la nette différence que l'auteur marque entre les Irlandais, selon lui plutôt policés, héritiers d'une tradition ancienne les ayant menés à une culture avancée avec un système politique stable et bien organisé, et les Saxons, conquérants pleins de fougue et de hargne, sans cesse en guerre ou en complot les uns contre les autres malgré un roi qui semble peu à peu s'imposer en suzerain pour tous, violents et aux méthodes (punitives notamment) excessivement barbares. Cette distinction est tellement poussée que je me suis demandé si l'auteur n'était pas lui-même irlandais… mais non, il est bien anglais, et serait « juste » spécialiste en études celtiques. Au point de faire des Irlandais du VIIe siècle un peuple fabuleux, face aux barbares saxons ? J'avoue que je ne sais trop qu'en penser, si ce n'est que ça rend soeur Fidelma éminemment sympathique mais un brin artificielle parfois : elle est « trop » dans tout ce qu'elle fait, pense, ou dit. Certes, on l'accepte car ça fait partie de son charme et ça sert l'histoire ; reste à voir si cet aspect se confirme ou s'allège dans les tomes suivants – mais ça, c'est une autre histoire !

Quant à l'intrigue, elle est assez convenue. On a un meurtre incompréhensible mais qui peut être expliqué de plusieurs façons dans le contexte évoqué ci-dessus, véritable poudrière politique. On mande alors Fidelma, en sa qualité reconnue de spécialiste en droit irlandais, pour résoudre l'affaire, et pour faire bonne mesure, on lui adjoint le jeune religieux saxon Eadulf. Il est à noter que ce dernier est lui aussi bien sympathique : même si ça ne se dit pas tout à fait clairement dans ce tome, mais ça se laisse entendre (et plus encore dans le cliffhanger final qui annonce le tome 2), on l'imagine bien comme un possible prétendant de la jeune femme, dans cette tradition chrétienne celtique où les communautés mixtes existent ; il restera cependant toujours plus ou moins dans l'ombre de la jeune femme, l'auteur ayant résolument opté pour une perspective du point de vue de Fidelma.

Ainsi, tandis que le roi gronde (gentiment), que ses opposants s'énervent au rythme de l'avancée du Concile, Fidelma suit tranquillement sa route à la recherche de la vérité, rassemblant des indices qui la mèneront à la résolution de l'enquête lors d'un déballage final – un grand classique dans les policiers « traditionnels » ! C'est une technique de polar que, d'habitude, m'irrite beaucoup : ces auteurs qui s'amusent à masquer une vérité dont les clés utiles (parfois des pans entiers!) ne sont données que tout à la fin, pour moi c'est du mauvais ouvrage, où l'auteur veut montrer une certaine suprématie qui gâche le plaisir du lecteur (je trouve).
Ouf, ce n'est pas le cas ici ! Certes, il y a quelques éléments qui sortiront du chapeau de l'auteur à la dernière minute pour confirmer le tout . Néanmoins, la plupart des indices qui mèneront à la résolution, sont semés intelligemment tout au long du livre, et un lecteur avisé peut assez vite avoir une idée de qui est le meurtrier. Par ailleurs, l'auteur joue également avec quelques fausses pistes, mais apparemment sans trop y croire lui-même : elles sont tellement « grosses » qu'on se doute qu'il ne faut pas trop les suivre, tandis que la piste principale est très largement ouverte malgré les quelques inconnues qui subsisteront jusqu'au bout. Je me demande si cette technique d'écriture d'un polar, assez convenue comme je disais plus haut, est liée à l'époque où ce livre a été rédigé (1994 quand même pour la vo, même s'il n'a été traduit que 10 ans plus tard), et jusqu'à quel point l'auteur se sera mis « au goût du temps » dans les opus plus récents – il me reste juste 31 tomes à lire pour le vérifier ! Avec tout ça, même si la confirmation de la résolution vient un peu abruptement, l'histoire se tient de bout en bout et laisse le lecteur satisfait, avec un petit goût de cliffhanger en compagnie de Fidelma, qui semble bien poursuivre ses aventures avec Eadulf…

En résumé, je peux donc dire que j'ai apprécié ce livre pour ses aspects historiques bien rendus et très réalistes, qui ne sont pas sans faire écho à certaines situations bien plus récentes de divisions au sein d'une même religion, tandis que l'intrigue policière se construit de manière assez convenue, entre fausses pistes improbables et indices semés intelligemment, amenant le lecteur même à la résolution de l'enquête, malgré quelques éléments qui ne seront révélés qu'à la fin.
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Après la découverte de Fidelma au tome 8 de ses aventures, je prends le premier volume de la série eeeeet... un peu déçue.

Si l'introduction est plutôt sympa (bon, à part pour le monsieur pendu) et a le mérite de nous plonger directement dans l'ambiance tendue du synode de Whitby en 664 après J.-C., (un épisode réel de l'histoire dont vous pouvez lire la fiche wikipédia ^^), l'avalanche de noms médiévaux difficilement prononçables pour nos larynx français fait un peu cligner des yeux, et je me suis demandée qui était qui... Heureusement, vers le tiers du livre on s'aperçoit qu'on n'a pas vraiment besoin de retenir tant de noms que ça et que peu de personnages seront finalement utiles à l'intrigue.

A propos de personnages utiles à l'intrigue, parlons de l'héroïne, Fidelma, que j'ai trouvé assez bêcheuse, et d'un progressisme peut-être anachronique ; mais allez savoir, l'Irlande du VIIème siècle avait l'air très avancée sur le féminisme si on en croit l'auteur. Elle passe son temps à pester sur les coutumes barbares des Saxons (la Northumbrie, où se déroule le synode, était une région située à cheval sur les actuelles Angleterre et Ecosse, et en zone saxonne) par rapport à l'Irlande. Lesdits Saxons sont montrés comme passablement sexistes et violents, et on comprend sa mauvaise humeur à devoir collaborer avec l'un d'eux, Eawulf, pour trouver qui a tué Etain de Kildare, abbesse participante au synode et amie de Fidelma.

Toutefois, Eawulf, pour saxon qu'il soit, ne semble pas partager la misogynie de ses pairs et accepte de bonne grâce de travailler avec Fidelma. Et à part ça, il est totalement inconsistant! J'espère que Tremayne aura réussi à concilier par la suite la gentillesse du jeune moine avec un peu plus de caractère et de charisme, parce que là, il sert juste de faire-valoir à une Fidelma finalement peu sympathique qui truste pratiquement tout le roman en râlant contre lui... Bof. En plus, la résolution est très proche du tome 8, ce qui m'a un peu blasée. On verra au tome suivant, quand j'arriverai à mettre la main dessus, si ça change...


Le contexte du synode est à la fois complexe et intéressant: on s'aperçoit qu'à peine six siècles après la naissance du christianisme, on commence déjà à se disputer pour savoir qui a raison au niveau date de Pâques, forme de la tonsure des moines, célibat ou mariage des religieux et geste liturgique... c'est-à-dire ce qui me paraît des détails futiles par rapport au message d'amour et de tolérance censé avoir été délivré par le Christ! Bon, on se doute bien du dénouement de ce synode et de quelle église, entre celle de Colomba, irlandaise, à laquelle appartient Fidelma, et celle de Rome, en partie saxonne, à laquelle appartient Eawulf, va avoir gain de cause, quel que soit le résultat de l'enquête policière. Quelle forme aurait notre monde si l'église perdante avait gagné, voila qui peut laisser rêveur.se...
Mais on ne peut s'empêcher de plaindre le roi Oswy, pris dans un étau politico-religieux, qui doit décider rapidement quelle orientation suivra son royaume, ce qui donne un caractère d'urgence à l'enquête puisqu'il ne peut se prononcer avant de connaître l'assassin, alors que tous attendent sa décision! En fait, c'est peut-être le personnage que j'ai apprécié le plus, malgré ses actes et décisions que je n'approuve pas forcément...

Par contre, pourquoi un tel titre? si je vois bien le meurtre, je ne vois pas où se trouve l'absolution, et ce n'est pas un problème de traduction en français puisque c'est littéralement la même phrase en anglais...
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Une plongée dans le VII ème siècle lors de la propagation du catholicisme romain.
Lors d'un synode pour savoir si la Northumbrie suivrait Rome il y a un puis deux meurtres d'autres morts suivent.
Soeur Fidelma aidée du moine Eadulf est chargée par le roi en tant qu'enquêtrice afin de résoudre ces énigmes.
Un peut de Umberto Eco et de Maigret.
Une enquête intéressante dans une époque peu connue...
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Avec Peter Tremayne, le polar est surtout prétexte à un cours d'histoire. Et pour une raison qui m'échappe, c'est un cours d'histoire aussi efficace qu'érudit passionnant même pour une lectrice totalement inculte. Ce roman garde donc la méthode Tremayne: une longue et lente exposition qui finit par se dissoudre dans une intrigue on ne peut plus conventionnelle. Dans cet opus, on assiste aussi à la rencontre entre Fidelma et Eadulf.
C'est facile à lire, sans laisser un souvenir impérissable (un petit air de déjà-vu et une énigme résolue sans surprise), mais le voyage dans le temps et l'espace est fort agréable .
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Le polar historique, et tout particulièrement le polar historique médiéval, met souvent à l'honneur des enquêteurs ou enquêtrices « ecclésiastiques » (abbés, abbesses, ou bien simple moine ou simples nonnes) : citons parmi les plus connus Guillaume de Baskerville et Adso (Umberto Eco), Frère Cadfaël (Ellis Peters), Athelstane (Paul Harding alias Paul C. Doherty), Erwin le Saxon (Marc Paillet), Mère Frévisse (Margaret Frazer) ou encore Soeur Fidelma (Peter Tremayne)… Et pour compléter les enquêtrices médiévales, une laïque, Kathryn Swinbrooke (C. L. Grace alias Paul C. Doherty) (une des meilleures séries du genre).
Dans ce contexte, Soeur Fidelma tient un rôle un peu à part : de tous ces détectives, elle officie dans la période la plus ancienne (VIIème siècle) et dans un pays (l'Irlande) qui, bien que christianisé depuis longtemps (par Saint Patrick, patron des tenanciers de pubs et des buveurs de bière), reste encore assez méconnu. Elle officie dans l'église celte qui, pas toute inféodée à l'église romaine, garde encore quelques particularités dont la mixité, et le droit pour les moines et les nonnes de se marier et de vivre en famille.
Fidelma est d'origine noble, son frère est roi d'un des cinq royaumes d'Irlande, Muman (Munster). Naturellement perspicace et intelligente, elle a acquis une solide expérience de juriste, ce qui la prédispose à résoudre de façon magistrale les énigmes policières auxquelles elle est confrontée. Pour ce faire elle est aidée par Frère Eadulf, saxon d'origine, lettré et juriste lui aussi, et de plus médecin (ça peut être utile). Leur binôme fait merveille, non seulement en Irlande, mais encore en Angleterre, en France, en Espagne, en Italie…
« Absolution par le meurtre » (2004) est la première enquête de nos héros : nous sommes en 664, en Northumbrie (nord de l'Angleterre et sud de l'Ecosse) où se tient un concile entre l'église celte et l'église romaine. Les dissensions sont nombreuses, le climat est tendu, une abbesse, amie de Fidelma, est assassinée. Notre bonne soeur va mettre toutes ses compétences en jeu pour trouver le coupable…
Le plus intéressant, dans les romans de Peter Tremayne, n'est pas tant l'énigme policière, elle est classique, mais plutôt par le contexte socio-politique et religieux qui l'entoure. Il faut reconnaître que l'auteur ne lésine pas sur un cours d'histoire, de théologie, qu'il nous impose par de longues digressions un peu fastidieuses… Mais bon, si ce n'est pas d'une importance capitale pour l'intrigue… vous m'avez compris. (D'autres auteurs, plus malins, regroupent ces notes informatives en fin de volume). Rassurez-vous vous ne perdez rien au charme de l'histoire, nettement dominé par le portrait de Fidelma, femme libérée (c'est pas si facile, surtout à cette époque), super nonne (à défaut de supernana, quoique…) et d'un capital de sympathie qui dépasse largement la moyenne.
A ranger sur votre étagère entre Cadfael et Athelstane. Entre ces deux-là, elle n'a rien à craindre. Eux, par contre…
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Si vous comptez lire Absolution par le meurtre pour vous divertir, espérant ainsi changer de décor et d'époque tout en apprenant deux ou trois petits trucs que vous pourrez ressortir à votre entourage en faisant les malins, je vous avertis tout net : fuyez, pauvres fous que vous êtes !


Je sais bien que la collection Grands Détectives de 10/18 nous a habitués à un certain confort, voire à une certaine lassitude. Je n'avais d'ailleurs point l'intention (je parle comme les personnages de Peter Tremayne, et aussi comme les shinigamis de Bleach, étant très influençable), point l'intention, donc, de lire un seul tome de la série Fidelma, depuis que j'avais décrété un blocus sur les romans policiers historiques médiévaux. "Fi à ces machins", m'étais-je dit il y a longtemps, "j'en ai lu des tas et j'en ai ai ras-le-bol, plus jamais on ne m'y reprendra." Mais voilà que je tombe sur trois tomes de la série Fidelma en bon état dans une boîte à livres... Or, il faut savoir que les boîtes à livres de ma ville ne sont quasiment plus remplies que de vieilleries dénuées du moindre charme (en gros, les gens les prennent pour des poubelles). Me voilà donc repartie avec les livres en question et l'idée d'essayer de lire un Fidelma, car "après tout, ça ne mange pas de pain" (c'est ce que je me disais en mon for intérieur).


Et alors... Et alors je fis une découverte surprenante ! le tout premier tome de Fidelma, Absolution par le meurtre, est à ce jour le seul roman de la collection Grands Détectives, à ma connaissance, qui nécessite d'avoir passé un doctorat en histoire médiévale anglaise, ou saxonne, ou un truc dans le genre, ainsi qu'un autre doctorat en histoire de la théologie. La pauvre notice qui précède le roman ne sert strictement à rien. Que cette série ait marché dès le premier tome me laisse sur les fesses. Il faut croire que nous sommes extrêmement nombreux à avoir considéré qu'un roman policier a priori très classique (et c'est le cas) de 260 pages méritait qu'on souffre pendant 60 pages durant, entre noms latins, saxons, irlandais et j'en passe, des références à l'histoire de la Bretagne (qui n'était pas encore la Grande-Bretagne) hors de notre portée et (et je crois que c'est le nectar du roman) des tas de lignes sur des débats théologiques absolument sans intérêt pour qui n'est pas passionné du sujet (ce qui est le cas de la majorité de l'humanité, me semble-t-il).


Comment Peter Tremayne a-t-il réussi le tour de force de pousser un lectorat à la recherche d'un divertissement honorable (ben oui, on a tout de suite l'air moins feignant quand on a lu un roman policier qui parle de la Bretagne du VIème siècle, allez savoir pourquoi), comment a-t-il réussi à convaincre je ne sais combien de personnes à passer outre des tas d'informations dont elles n'ont strictement rien à faire et dont elles ne feront jamais rien (encore qu'on sait pas, après tout) ??? Pour ma part, après m'être dit que j'allais refermer le livre parce qu'en plus de tout ça, c'était bourré de clichés avec une héroïne noble (parce qu'on voudrait quand même pas que l'enquête soit menée par un clochard, hein), mignonne mais pas trop, "bien proportionnée" (Peter Tremayne insiste sur ce point, mais est-ce à dire que Fidelma est "bien proportionnée" selon les critères de son époque, critères qui nous sont inconnus, ou "bien proportionnée" selon les critères de Peter Tremayne que nous ne connaissons pas non plus, ou encore "bien proportionnée" selon nos propres critères ? J'ai presque envie de dire que je me fiche complètement que Fidelma soit "bien proportionnée", quoique ça signifie)... Mais je m'égare.


Donc, pour ma part, j'étais tellement agacée d'être confrontée à ce déferlement d'informations qui plongerait à peu près n'importe qui en situation de surcharge cognitive, que j'ai ressenti un besoin irrépressible de résister durant une bonne soixantaine de pages, les pages 58-59 constituant le climax en matière de noms propres fusant dans tous les sens : Eanflaed, Oswy, Rhiainfellt, Rheged (pays), Iona (île), Fín, Colmán Rimid, Uí Néill (clan), Northumbrie (pays), Gwid, Aldfrith, Comgall, Colum-Cille (ou encore Columba), Bangor (lieu), Flann Fína, Taran, Alhfrith, Deira (province), Ripon, Wilfrid, Wulfric de Frihop, Cyneburh, Penda de Mercie, Peada, Ecgfrith, Osthryth, Aelfwine, Domangart de Dál Riada, Drust, Cenwealh du Wessex, Eorcenberht du Kent, Wulfhere de Mercie... Tout ça jusqu'à ce que Fidelma (c'est l'héroïne ; je reprécise au cas où vous auriez perdu pied) s'écrie : "Assez ! [...] Je ne maîtriserai jamais tous ces noms bizarres." (Et encore est-elle irlandaise, donc plus à l'aise que la plupart d'entre nous avec le gaëlique). Est-ce ce flash de lucidité de l'auteur tournant à l'auto-dérision qui m'a quelque peu détendue ? Sans doute.


Passé ce cap, je pouvais tout supporter, y compris les trucmuches théologiques qui encombrent pas mal le roman. Roman policier très classique, au demeurant. Et honte à vous si vous ne trouvez pas le coupable, car Peter Tremayne s'est démené pour distiller des indices énormes, à tel point que je me suis dit que c'était un leurre, mais en fait pas du tout. Donc, restent 200 pages pour un policier ma foi assez tranquillou - ce qui est très curieux, vu l'entrée en matière parfaitement inédite. Je ne le cacherai pas : j'estime que tout ça aurait mérité des cartes géographiques, un bon gros glossaire (ah ouais, parce que y'a pas que les noms propres inconnus qui foisonnent), et un bon pour un cycle de conférences sur l'histoire de la Bretagne et de l'Irlande au VIème siècle (au fait, j'ai oublié de mentionner que selon Peter Tremayne, tout était absolument parfait en Irlande à cette époque alors que c'était tout pourri en Bretagne).


Mais pourquoi donc n'ai-je pas été excédée par ce roman ? Soit je suis devenue en quelques jours d'une coolitude exemplaire (je n'y crois pas, ce serait trop beau), soit... soit... Je ne trouve pas d'explication logique. Étonnamment, j'ai envie de dire - maintenant que j'ai refermé le roman, évidemment - que c'est un roman policier qui se lit bien.


Mmmmmhhhhhhh. L'esprit humain est insondable.
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Quelle belle découverte que cette nouvelle série!

Après avoir lu toute la série des Cadfaël de Ellis Peters, j'étais très contente de me replonger dans le même genre d'ambiance. Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer, et pour l'instant j'accroche vraiment bien.

J'ai aimé l'ambiance, l'intrigue, le duo d'enquêteurs, tout en fait. Juste eu un peu de mal à me familiariser avec les différents noms des personnages et des royaumes.

Je lirai le deuxième tome avec plaisir!
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Ce livre se passe durant le synode de Whitby en 664 après Jésus-Christ. Nous sommes dans le royaume de Northumbrie, royaume médiéval, situé dans le Nord de l'Angleterre et au sud de l'Écosse, durant le règne du roi Oswy. le synode a pour objectif de discuter certains points de controverse entre le christianisme celte (prédominant en Écosse et dans le Nord de l'Angleterre) et le christianisme romain (prédominant dans le Centre et le Sud de l'Angleterre). Les divergences portaient principalement sur la tonsure et le calcul de la date de Pâques. A l'issue du synode, Oswy devra faire un choix et désigner l'Église dont les règles seront dorénavant suivies. de nombreux religieux des 2 Églises se rejoignent donc à l'abbaye de Streoneshalh, dirigée par l'abesse Hilda. Mais dès le début du synode, un meurtre sera perpétré, sur la personne d'Etain qui devait défendre l'Église Irlandaise. Soeur Fidelma, Irlandaise elle-même, sera diligentée pour mener l'enquête et afin de démontrer qu'Oswy est impartial et équitable dans l'exercice de la loi, elle sera secondée par un moine partisan de Rome. Tout au long de la recherche de la vérité, le binôme fera donc équipe.
Je ne connaissais pas cette époque et son histoire. le début de la lecture a été quelque peu difficile en raison des nombreux personnages, mais une fois immergé dans le contexte, on est pris dans l'enquête et je poursuivrai la lecture des enquêtes de Soeur Fidelma avec plaisir.
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