AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 277 notes
5
14 avis
4
18 avis
3
6 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À 29 ans, Doug est mort. Non pas physiquement mais moralement, psychologiquement, socialement... Depuis que sa femme, Hailey, est décédée dans un tragique accident d'avion, il y a maintenant un an, Doug survit plus qu'il ne vit. Il ne travaille plus, ne voit plus trop sa famille (n'en déplaise à sa maman qui ne manque pas de l'appeler toutes les semaines), végète dans son canapé, la télé allumée et la bouteille de Jack's Daniel à portée de main. Sa seule activité : écrire, pour la presse, une chronique pertinemment intitulée "Comment parler à un veuf". Nul doute que ceci ne va pas l'aider à remonter la pente. Sa famille le voyant s'effondrer de jour en jour va tenter de l'aider. Et tout va commencer par l'intrusion de son beau-fils, le fils d'Hailey, qui vient trouver du réconfort chez lui...


Quelle drôle de famille que celle de Doug ! Entre un père qui perd peu à peu les pédales, une mère accro aux médicaments et à la bouteille, une soeur jumelle enceinte de son mari qu'elle n'aime plus, une soeur cadette qui va se marier avec son ex-meilleur ami et un beau-fils qui ne sait plus où il en est et qui accumule les conneries, Doug ne sait plus où donner de la tête, d'autant qu'il a beaucoup de mal à surmonter le deuil de sa femme. Et pourtant, c'est bien cette famille un brin bancale qui va l'aider. Jonathan Tropper manie brillamment humour et émotion, légèreté et gravité dans ce roman à la fois drôle, enjoué et tragique. Il aborde avec finesse le deuil et ses étapes inhérentes, la tristesse, la dépression mais aussi la solidarité, l'amour et l'amitié. Il dépeint des personnages terriblement attachants, émouvants et hauts en couleurs. Un roman touchant et vivant, servi par une plume riche et des dialogues savoureux.
Commenter  J’apprécie          733
Savoureux d'autodérision, Perte et fracas est à l'image de thèmes affectionnés par Jonathan Tropper.

L'auteur nous parle encore de cette étrange aventure qu'est l'existence, avec son lot d'attentes, de questions et de déceptions.
Il nous sert encore quelques tranches de vie de personnages défectueux, cabossés par la vie, de familles dysfonctionnelles et de règlements de comptes qui durent toute une vie.
Quiconque s'est déjà donné dans l'apitoiement, dans la colère, qui s'est interrogé sur la finitude de la vie, sur l'injustice de ce qui nous arrive lorsque le destin décide de nous malmener, va entendre l'écho dans la verve doucement ironique de Jonathan Tropper.

Ses descriptions sont si teintées d'humour et si vraies qu'on a l'impression qu'ils ne sont pas fictifs, mais juste un peu romancés.
Il s'en prend un petit peu à la société et crie sans honte
l'hideuse vérité de certaines relations dont nous n'arrivons pas à nous en extirper malgré que nous soyons malheureux.

Tricotant et isolant toujours les noeuds, Tropper élargit encore la palette de ses obsessions.

Sans prétention et s'amusant des clichés, l'auteur américain crée dans tous ces romans des personnages qu'on a envie d'aimer. La satire est vive, généreuse, pleine de fantaisie.

Perte et fracas vaut le détour pour le caractère bien dessiné des personnages et le ping-pong verbal des dialogues de haute voltige où l'auteur excelle.

Un plaisir de lecture en toute simplicité.


Commenter  J’apprécie          723
Zut, crotte, flûte ! J'avais tellement envie de me détendre avec un Jonathan Tropper - découvert il y a quelque temps avec "C'est ici que l'on se quitte", excellemment traduit par Carine Chichereau - que je n'ai pas fait gaffe que celui-ci était malheureusement traduit par Nathalie Peronny que j'avais déjà bien allumée dans ma critique de "Le Livre de Joe".
Celle-ci, sans doute persuadée de faire évoluer la langue française, persiste à nous assommer de ses barbarismes :
- Saloperie ! m'exclamé-je
- Jim ! l'appelé-je
- On est deux, approuvé-je
etc... etc...
Formulation, de mon point de vue, visuellement dérangeante et oralement inaudible.

Mais bon... j'ai tenté, cette fois-ci, de faire abstraction de mon agacement et me suis concentrée sur l'histoire. Et, comme à chaque fois, j'ai été cueillie par le style de Jonathan Tropper ; subtil mélange de dérision, de réalisme, d'ironie, de pudeur et de tendresse.
D'une histoire, somme toute assez banale, il nous fait un roman très agréable à lire avec des personnages hors du commun auxquels on s'attache et que l'on quitte avec regret.
Commenter  J’apprécie          533
« J'avais une femme. A présent elle est morte. Et je suis mort aussi. »
Veuf inconsolable, ça vous parle ? A moi un peu, et à Doug, le héros de Perte et Fracas beaucoup. Faut dire que Doug, il a commencé tôt, à vingt-huit ans exactement. Sa chérie « avait pris l'avion pour rendre visite à un client en Californie et quelque part au-dessus du Colorado, le pilote avait semble-t-il loupé le ciel. » Il ne lui reste que son chagrin : nous voici donc partis pour explorer les affres de la condition de veuf et les tourments qui assaillent le malheureux d'autant que sa défunte épouse lui a laissé le soin de veiller sur Russ, son fils né d'un premier mariage. « Russ est défoncé. Cela se voit au blanc de ses yeux, plutôt d'un rose vitreux sous les tremblements de la lampe jaunâtre du perron, aux deux disques sombres formés par ses pupilles dilatées, à ses paupières molles et à sa façon de s'appuyer nonchalamment contre le flic furibard qui vient de l'amener devant ma porte, comme s'ils étaient deux potes de beuverie sortis d'un bar en titubant. » Pauvre Doug ! Alcool, déprime et repli sur soi ! Ca ne va pas être drôle avec en plus un ado à problèmes !
En fait si, parce qu'il faut bien le dire, on est assez loin du veuvage classique. Pensez-y, si vous devenez veuf (ou veuve, je ne veux pas faire de discrimination), le crash de l'avion de ligne est, voyez-vous, une excellente solution. Bien sûr, vous n'avez pas le temps de vous préparer au pire comme dans le cas d'une longue et grave maladie, vous n'avez même pas le temps de comprendre ce qui se passe puisque vous n'êtes pas sur place, mais (essayons de positiver) d'un autre côté, les indemnités versées par la compagnie aérienne vont vous permettre de ne plus avoir de soucis financiers. Inutile de conserver votre job plus ou moins foireux, vous pouvez, à loisir, vous consacrer à vous saouler et à vous apitoyer sur votre triste sort. Notez aussi que si la présence d'un adolescent aussi déprimé que vous n'arrange rien, elle va quand même vous permettre de rencontrer la psychologue de son lycée, laquelle semble aussi avenante que possible. Je sais ce que vous allez me répondre : vous n'avez pas le coeur à vous en rendre compte, vous pleurez votre amour défunt, vous êtes mort. Je sais tout cela, mais il est de mon devoir de vous rappeler qu'il ne faut jamais dire jamais.
Votre statut de veuf même pas trentenaire présente un autre avantage. Les voisines, et donc amies de votre défunte épouse, s'inquiétant de votre santé, il n'est pas impossible que vous soyez l'objet de visites pour s'assurer de votre état psychique. Elles peuvent également mettre en place, pour soigner votre physique, un système de portage de repas à domicile, un peu comme celui dont vous bénéficierez à soixante-dix ans quand l'employé du service municipal vous livrera chaque jour votre repas sans sel. Doug, lui n'en est pas encore là, il a droit au sel… et lorsque «Laney passe en fin d'après-midi m'apporter son fameux hachis de boeuf pour le dîner … elle met son hachis au frigo et me prend dans ses bras pour me dire bonjour. Elle m'étreint de tout son corps – pas vraiment comme devrait le faire une femme mariée avec un homme seul – me touche quand elle me parle, me demande si je vais bien et adorerait me voir m'effondrer devant elle pour le simple plaisir de pouvoir me consoler. Laney est une belle rousse rutilante, dotée d'un corps à la fois robuste et tout en rondeurs, de lèvres gonflées comme une star du X et d'un mari âgé de quinze ans de plus que moi.» Oui, je sais, vous n'avez pas le coeur à plaisanter. Alors soyez sympa, dégustez simplement ce hachis de boeuf, comme dit un personnage « C'est une tuerie ! ». Pensez à tous ces petits vieux qui ne sont pas livrés par des « rousses rutilantes » et cessez un peu de gémir !
Bien sûr, il y a votre famille des plus excentriques, un mariage mouvementé et de nombreuses autres péripéties. Avec des dialogues et des situations franchement drôles, on referme ce roman en se disant qu'on a passé un bon moment et qu'on a pas mal souri à propos d'un sujet qui, à priori, ne s'y prêtait pas. On redécouvre, comme l'indique la bande annonce du roman, qu'il vaut toujours mieux être jeune et beau quand on est veuf, ce qui vous rend irrésistible ! Lisez le donc tout de suite, car il n'est pas impossible que vous le trouviez moins à votre goût lorsque sera venu le temps du régime sans sel. Carpe Diem !
Commenter  J’apprécie          193
Merci à Marina dont la récente critique m'a incitée à remonter ce livre en 1ère place de ma PAL. J'avais besoin d'un livre léger et divertissant ; sa critique m'a donné l'impression que ce roman était pile-poil ce qu'il me fallait… et ce fut le cas !!

J'ai lu les critiques négatives : pas de la grande littérature et recette déjà utilisée par l'auteur dans ses romans précédents… Bien sûr, ce n'est pas de la grande littérature mais c'est un roman plaisant, bien écrit, mêlant humour et émotion. Quant à la recette littéraire immuable, je ne peux me prononcer car c'est le premier roman de J. Tropper que je lis. Et ce ne sera sûrement pas le dernier !
Une bonne histoire avec rebondissements, des personnages déjantés et irrésistibles, des liens familiaux et amicaux forts malgré les aléas, un thème sombre (le veuvage) traité avec humour et dérision… une recette qui me convient tout-à-fait.

J'ai également aimé la forme : les chroniques du personnage principal, éditorialiste dans un journal, intitulées ‘'Comment parler à un veuf'' alternant avec les épisodes mettant en scène toute une gamme de personnages loufoques et attachants dans des situations réalistes (mariage et enterrement de vie de garçon, séparation, grossesse, adultère, problèmes de santé, frasques d'ado, liens familiaux, etc…). Pas de temps morts et, donc, pas le temps de s'ennuyer ! L'auteur égratigne au passage la middle class aisée habitant les banlieues huppées… un pur régal.

Des questions existentielles et de sombres évènements sous la plume jouissive de Jonathan Tropper : je vous recommande la recette !
Commenter  J’apprécie          100
Doug n'a même pas trente ans au compteur et il est déjà veuf. Il y a un an,sa femme, Hailey est décédée dans un stupide accident d'avion. Et depuis Doug se laisse aller: il boit, lance des projectiles sur des lapins innocents et évite tout le monde.
Il se complait dans son malheur ce qui lui permet de garder un lien avec Hailey mais le mariage de sa soeur cadette, les ennuis de sa soeur jumelle et de son beau-fils tout comme son envie de connaître autre chose, vont le forcer à faire son deuil et à avancer.

Jonathan Tropper a trouvé une formule qui marche: deuil, famille complètement folle, relations amoureuses foireuses, héros un peu paumé, ....
Et ca marche car malgré le fait que ses livres se ressemblent beaucoup, les sujets abordés nous touchent. Nous avons tous (où auront tous) à gérer des situations pareilles.

Les dialogues sont agréables de par leur langage un peu cru. Il faut dire que dans notre société, beaucoup de personnes n'osent pas s'exprimer comme Claire, la soeur décalée de Doug. Mais une telle spontanéité fait un bien fou!

J'ai aussi apprécié le fait que l'auteur ne nous propose pas de happy end. Il laisse ses personnages à l'aube d'une nouvelle page de leur vie et on ne peut qu'espérer qu'elle sera meilleure que la précédente :).
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre attendait depuis longtemps dans ma bibliothèque que je veuille bien le lire.
Et c'est au hasard de mes promenades sur le net que je tombe sur un blog ou l'on en parle et je me décide donc à le commencer.
Autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé.
J'avais déjà adoré " le livre de Joe" ( merci Sandrine Claire de m'avoir fait découvrir cet auteur ) et Perte et fracas ne fait que confirmer le talent de l'auteur.
J'ai trouvé ce livre à la fois drôle et touchant.
Doug le héros principal se livre à coeur ouvert en nous faisant part de sa souffrance faisant suite au décès de sa femme.
La psychologie du personnage est fouillée , mise à nue.
Gravitent autour de lui , Russ , ado en crise et Claire , la soeur jumelle de Doug , au caractère bien trempé qui m'aura fait rire bien des fois.
Tropper à l'art de tourner en dérision des sujets graves pour ne pas sombrer dans le pathos.
Sont aussi mis en évidence d'autres sujets sous-jacents comme la complicité qui peut se créer avec l'enfant d'un autre mais aussi la relation fusionnel le qui se tisse dans les naissances gémellaires.
Bref, de bien jolis sujets à traiter et qui s'imbriquent parfaitement dans ce roman grâce à l'écriture de Jonathan Tropper.
Commenter  J’apprécie          40
L'avion d'Hailey n'a jamais atterri, et depuis Doug son mari ne sait plus comment vivre. Ce sont ses soeurs, son père, et surtout Russ son beau-fils qui vont l'aider à sortir du désespoir.
De l'humain, de l'humour, on passe du rire aux larmes et on ne décroche pas de ce roman avant la dernière page, c'est toujours un régal de lire Jonathan Tropper !
Commenter  J’apprécie          40
Perte et fracas raconte le quotidien de Doug, jeune veuf de 29 ans. Voilà 2 ans que sa femme est morte dans un accident d'avion et qu'il se morfond dans le chagrin. Sa famille complètement déjanté, son beau-fils en perdition et son voisinage vont l'aider à reprendre peu à peu goût à la vie...

Comment survivre à la perte brutale d'un être aimé ?
Le sujet abordé dans ce roman est grave mais traité avec légèreté.
Les dialogues sont incisifs et percutants.
Certains passages sont émouvants alors que d'autres franchement hilarants.
Une lecture divertissante.
Commenter  J’apprécie          40
C'est avec à propos et bonne humeur que Jonathan Tropper évoque les tribulations de ses personnages. Il entremêle avec habileté événements et situations. le lecteur ressentira la détresse et la colère de Doug. Mais en parallèle, la vie continue: le mariage de Debbie, la rupture De Claire, les absences de leur père... Quand on perd un être cher, on voudrait que tout s'arrête. Ce livre montre bien que rien ne s'arrête. Cela paraît cruel et injuste, mais les gens proches de Doug continuent à vivre. C'est ainsi.

Beaucoup de dialogues sont savoureux, notamment lorsque Claire ou Ruse s'expriment. C'est vrai, enlevé, c'est la vie.
Certaines scènes sont à la fois cocasses, et empreintes de gravité. Par exemple, la scène où Stephen vient jouer les Roméo sous les fenêtres de sa belle, et que celle-ci réplique par des insultes et des jets d'objets. C'est assez comique, mais également douloureux. C'est la mort d'un couple, le refus de l'un d'eux de s'expliquer et d'entendre l'autre. C'est le même schéma dans la scène où Ruse débarque chez Doug, poursuivi par son père. La scène est grave voire inquiétante (Jim menace son fils de mort), mais on ne pourra s'empêcher de sourire en découvrant ce qu'a fait Ruse. Sourire renforcé par le dialogue entre lui et Claire.
[...]
Lire la suite sur:
Lien : http://lalivrophile.net/pert..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (652) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20240 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}