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Dans le but de participer à la publication de la traduction de vingt poèmes de Prévert en turkmène, Troubs a séjourné pendant vingt semaines en Turkménistan. Il ne s'est pas contenté de tenter de mener sa mission à bien, celle-ci s'avérant vite beaucoup plus compliquée que la signature de contrats commerciaux entre la France et le Turkménistan. Il s'est aussi baladé, y compris dans des endroits pas vraiment autorisés, a essayé d'échanger, de communiquer.

Il nous transmet ses impressions par le dessin dans un livre qui allie les partis franchement BD à d'autres tenant du carnet de voyage au stylo ou à l'encre de Chine. On a une certaine impression de malaise liée à l'État de droit, au culte de al personnalité, à la fermeture de toute communication avec les étrangers qui impliquent que finalement, troubs transmet peu d'informations sur le Turkménistan et ses habitants. La petite déception du lecteur doit être à la hauteur de celle que Troubs a dû ressentir de ne pas pouvoir mieux approcher l'âme de ce pays. Par contre, son style et sa plume sont acerbes, volages, poétiques, et les yeux ne manquent pas de se régaler.
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Sables noirs s'est révélé une lecture que j'ai beaucoup appréciée et que je recommanderai, alors que ce n'est pas du tout le genre d'ouvrages que j'achète d'habitude.
Récit de voyage dessiné, au rythme assez lent et contemplatif, au dessin très agréable, beaucoup d'esquisses, du noir et blanc, ça correspond bien à l'atmosphère dégagée. L'auteur nous emmène dans ces bagages au Turkménistan, un pays qu'à ma grande honte je ne pouvais situer que très, très approximativement sur une carte avant ce livre. Invité par le Centre Culturel Français , il est censé travailler à la première édition en turkmène de Prévert, mais les choses ne vont pas toutes seules. Pays autocratique, absence de liberté de la presse, culte de la personnalité du dirigeant, corruption, j'en passe et des meilleurs... Charmant patelin !
Ce n'est pourtant pas un album triste, on sent que l'auteur a été fasciné par ce peuple , enfin ceux qu'il a pu rencontrer, entre la peur des habitants et les restrictions de mouvements entre les régions, il s'est trouvé un peu restreint sur l'échantillon.
Cela reste très superficiel, soyons honnête, et une partie de cette très bonne note est probablement du au fait que j'aime découvrir de nouveaux sujets , et au fait que le dessin m'a tapé dans l'œil.
Si vous êtes un spécialiste du pays, ce n'est pas pour vous. Sinon, vous apprécierez cette première visite au dessin agréable.
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Sous-titre : 20 semaines au Turkménistan. le reportage en bande-dessinée est à la mode ; si la presse française était plus libre, on pourrait peut-être même en lire plus dans les journaux, au lieu de BD un peu débiles comme « Blueberry » ou « Largo-Winch » ; en effet les photos ne se prêtent pas bien à la reproduction dans les pages de journaux, en raison du mauvais papier. le dessin est plus net.

Un autre obstacle est sans doute la rareté des dessinateurs capables de faire du reportage ; de ce point de vue aussi, Cabu était exceptionnel. La formule de « La Revue dessinée » n'est pas encore très convaincante, qui reprend le modèle des BD pour enfants, tirant vers la fiction et pas assez synthétique.

L'album de Troubs est un peu entre les deux : il part du récit se son expédition en Turkménie pour y faire traduire et illustrer quelques poèmes de Prévert, mais on sent un effort pour prendre du recul et donner de ce pays une image aussi juste que possible. Ce petit Etat à l'Est de la mer Caspienne, anciennement partie de l'empire soviétique, et officiellement indépendant depuis 1991, est isolé à bien des titres : pas de touristes, et un régime qui n'encourage pas le tourisme ; interdiction de prendre des photographies, que de jeunes gens effectuant leur service militaire sont chargés de faire respecter ; en dessinant ce qu'il y voit, Troubs profite d'un vide juridique. le législateur n'a pas estimé que le dessin représentait une menace.

La culture officielle locale est un peu bizarre, mélange de communisme et d'islam. Mais quelle culture est vraiment cohérente ? le « neutrisme », par quoi on pourrait résumer l'idéologie officielle, donne l'occasion à notre reporter d'ironiser un peu. Il est symbolisé par une tour de 75 m, dite de la « Neutralité », sur laquelle est juchée la statue en or du précédent chef de l'Etat. le « neutrisme » fait penser au concept de laïcité à la française – le but du « neutrisme » est de neutraliser ou de censurer tout ce qui n'est pas neutre, c'est-à-dire susceptible de déranger les élites qui administrent le pays. L'isolement du Turkménistan arrange tout le monde, ses dirigeants comme les grandes puissances mondiales.

On sent l'auteur, lui-même isolé dans la Turkménie isolée, étant étranger, et comme la police surveille en permanence la population, on le sent néanmoins quelque peu sous le charme de cet isolement. Quelques dessins représentent l'architecture des villes et les étendues désertiques qui les séparent. Après tout ne dit-on pas qu'on vit plus heureux en restant caché ?

C'est le principal mérite de Troubs et de son reportage de ne pas opposer le « monde libre » au Turkménistan caché et sous contrôle policier, ne renfermant dans ses bibliothèques et librairies que des ouvrages neutres officiels. L'auteur se met tout de même en scène, reprochant lors d'un cocktail à un cadre de Bouygues, multinationale française qui a de gros chantiers au Turkménistan (euphémisme), de contribuer à la réclusion des Turkmènes. A quoi il s'entend répondre, argument classique, que le libéralisme économique et l'enrichissement du pays, dont l'industriel français du BTP est un acteur, est le meilleur moyen pour le Turkménistan d'accéder aux libertés dont l'Europe bénéficie. Comme Troubs reste coi, le lecteur peut tirer la conclusion qu'il veut – se dire par exemple qu'il est désormais quasi-impossible d'envisager la liberté autrement qu'en termes de jouissance.

La mission que s'est assignée Troubs de faire traduire et illustrer quelques poèmes de Prévert connaît un certain nombre d'aléas administratifs, que notre reporter finit par prendre avec une sagesse de bonze – ce qui est encore une forme de neutrisme.

C'est aussi le mérite de l'éditeur, Futuropolis, de proposer une BD, si ce n'est « d'auteur », terme derrière lequel se cache parfois un nombrilisme excédant, mais qui sorte des sentiers battus de la fiction. Espérons que Bouygues n'achètera pas tout le stock !
Lien : http://www.zebra-bd.fr/kritik
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Sables noirs nous raconte l'histoire de Troubs, dessinateur, au Turkménistan dans le cadre d'un projet de livre illustré de traduction de texte de Prévert.

C'est un peu un carnet de voyage, ayant pour axe le projet de son travail, mais avec des anecdotes de voyage plus légère. On est observateur, l'auteur n'apportant que peu de jugement sur le pays. Il raconte juste quelques morceau choisis de son parcours. le rythme est plutôt calme et contemplatif.
Le dessin parait très brouillon, composé de beaucoup d'esquisses. Je regrette un peu cet aspect la, ça ne correspond pas trop à mes gout. Par contre ça colle pas mal au style de bd, ça apporte de la poésie.
Il m'a fait penser à Pyongyang de Delisle, mais dans un style qui lui est propre.

J'ai bien aimé voyager avec ce livre.
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« En 2008, je reçois un message inattendu dans ma boîte mail : le Centre culturel d'Achgabat recherche un auteur de bandes dessinées pour animer un stage dans le cadre de l'opération Fureur de Lire, qui promeut la lecture, en France comme à l'étranger. Après avoir cherché sur la carte où se trouve le Turkménistan, je réponds aussitôt oui. Je ne savais alors presque rien de cet endroit du monde. Mon premier séjour dure 2 semaines et je découvre un pays hors-norme. Une seule envie à mon retour : y revenir ! Un an plus tard, le projet Prévert est réactivé et je repars en février, remplissant des carnets de notes et de croquis pour raconter cette histoire aujourd'hui » (propos de l'auteur en début d'album).



« Sables noirs – 20 semaines au Turkménistan » relate donc un séjour en deux temps avec un premier voyage assez bref (deux semaines) suivi, un an plus tard, d'un voyage plus conséquent et qui a notamment permis à l'auteur de s'imprégner du rythme de vie de ce pays coincé entre l'Iran, l'Afghanistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan.

Le trait changeant de l'auteur nous propose tour à tour des croquis détaillants des scènes du quotidien (l'animation d'un marché, la description d'un intérieur turkmène, une scène familiale se déroulant dans la cour d'une maison…) et des passages où Troub's a raconté de manière plus détaillées – et en bande dessinée – diverses rencontres, qu'elles soient amicales, professionnelles ou impromptues (cas de figure assez rare au demeurant). Malheureusement, les dessins sont moins vivants que les illustrations qu'il avait réalisées sur Viva la Vida (en collaboration avec Edmond Baudoin) même si ce carnet de voyage foisonne de rencontres et d'échanges.

Ainsi, le voyage graphique nous fait aller du croquis esquissé sur le moment à l'illustration retravaillée à l'occasion de ce projet éditorial. La présence de l'auteur dans la quasi-totalité des scènes n'apporte pas grand-chose au propos, décrivant des rencontres somme toute assez banales et convenues. D'ailleurs, je regrette le fait que les conversations que l'auteur a eu l'occasion de mener avec des turkmènes – qui lui étaient parfaitement étranger – amènent le lecteur à une conclusion unique : la délation est une pratique courante dans la société turkmène. de fait, la population est constamment sur ses gardes et nourrit par une appréhension certaine de l'étranger (qu'il est d'ailleurs interdit d'héberger chez soi). Tout est fait d'apparats, de clinquant et de faux-semblants. Les statues à l'effigie de l'ancien Président (Saparmourat Niazov) pullulent à travers le pays. La littérature est orientée et fortement censurée. Les étrangers n'obtiennent pas facilement des visas de séjour et ces derniers sont limités à une zone géographique déterminée à l'avance. Pour se déplacer dans le pays et pouvoir franchir les zones de contrôles policiers, il faut disposer des autorisations nécessaires. Nombreux sont les turkmènes qui vivent chichement mais il n'est pas de bon ton de se plaindre quant à ses conditions de vie.

Lire l'avis intégral sur le blog :
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Il était un Pays, perdu derrière des hautes montagnes et recouvert en grande partie par le désert que personne ne semblait connaître ou presque...
Certes, des peuplades mongoles et slaves s'en étaient emparés dans le passé, mais elles avaient fini par partir.
Là-bas, il y avait un Roi, mi homme mi Dieu dont le portrait était présent partout. Il avait sa statue en haut d'une sorte de Tripode qui tournait sur elle même en suivant le soleil.
Ce grand personnage avait écrit un livre qui devait être lu par tous les habitants. C'était une référence morale pour chacun.
Les gens étaient gentils. Ils étaient prêts à vous accueillir, sauf qu'ils avaient ordre de ne pas vous héberger. Ils ne pouvaient pas, non plus, parler de politique. Les artistes, de leur côté, ne travaillaient que sur des thèmes qui ne dérangeaient personne.
Et, ce pays était béni des Dieux (ou plutôt de ce Dieu). Il était rempli dans son sous-sol de gaz qui fit le bonheur de nombreuses compagnies étrangères.
Alors, notre Roi- Dieu-Empereur se mit à construire avec ce pactole une ville à sa mesure et recouverte de marbre blanc. Les architectes et les constructeurs venaient du lointain Occident.
Et, c'est, donc, de là-bas qu'était arrivé un troubadour...euh pardon, un certain Troub's venu décorer un livre de poésie.

A vous, amis des lointaines routes caravanières, lisez ce recueil abracadabrantesque. Vous en saurez davantage sur ces contrées inconnues
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