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Dans le cadre d'un projet de publication de poèmes turkmènes en France, Troubs se rend au Turkménistan pour quelques semaines. Lors de ce deuxième voyage dans un des pays les plus fermés du monde, il croque, il dessine... pour raconter et se souvenir.

Nous ne connaissons pas grand chose de ce pays presque aussi isolé par son président que la Corée du Nord. On en apprend un peu plus à travers les dessins de Troubs qui nous raconte, de manière très morcelée et sans réel fil conducteur, sa rencontre avec les turkmènes. L'ensemble est assez démoralisant, la dernière phrase de la BD confirme d'ailleurs toute la morosité ambiante.
Les dessins, parfois assez précis et parfois à l'état d'esquisse, reflètent assez bien l'état d'esprit général. Par contre, rien ne m'a touchée dans ce récit, même si certaines scènes confirment qu'il n'est pas bon de vivre dans cette contrée.

Une lecture intéressante pour aborder la question du Turkménistan mais certainement pas suffisante pour comprendre quoi que ce soit à ce pays et qui demande, pour ceux que cela intéresse, de poursuivre l'exploration à travers d'autres récits.
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Je ne saurais vraiment expliquer pourquoi, mais je n'ai pas du tout accroché à ce roman graphique. Je suis pourtant friande de récits de voyages et de témoignages rapportés de contrées lointaines. J'étais enthousiaste à l'idée d'en découvrir un sur le Turkménistan, pays dont je ne connaissais rien.

Est-ce l'absence de couleur ? Cela a pu participer à mon absence d'accroche, mais n'explique pas tout : j'ai adoré les Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle, où les dessins sont pourtant très sobres.

En fait, on assiste à une description très factuelle de ses observations et, finalement, il ne se passe pas grand chose. L'auteur ne nous fait pas part de son ressenti, il n'y a pas de suspens… Bref, j'ai appris des informations sur ce pays dont j'ignorais tout, mais je n'ai pas été touchée. Dommage...
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Un récit de voyage du dessinateur Troubs invité pour 20 semaines au Turkménistan, dans l'objectif de participer en tant qu'illustrateur à un projet de traduction de poèmes de Jacques Prévert, par le centre culturel français d'une capitale dont j'ignorais jusqu'au nom : Achgabat

Sables noirs est un mélange de croquis de voyage aux traits et à la construction variés, une succession de crayonnés en noir et blanc comme autant de brouillons impressionnistes sources de poésie et de mystères. On devine, on s'étonne, on s'interroge mais surtout, on aimerait y être.

Troubs se fait « troubadour » venu animer un « cabinet de curiosités »: comment vivent d'anciens nomades dans cette société autoritaire au milieu d'un « nulle part » entouré d'un vaste désert sombre.

« Paroles » : les sujets d'étonnement hétéroclites sont légion et tiennent justement lieu « d'inventaires à la Prévert ».

Dans une ambiance policière et déglinguée post-soviétique, une architecture toute stalinienne et une vie quotidienne kafkaïenne, Troubs emprunte ce que l'imaginaire du lecteur pense être les anciennes étapes et routes caravanières au rythme lent et contemplatif.

Aucun jugement politique n'est porté : Troubs se fait ethnologue d'une société secrète et figée, juste entraperçue.

J'aurais aimé assurément en savoir plus…en cela, je dois rejoindre l'auteur...
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Cette BD est un carnet du 2ème voyage de l'auteur au Turkménistan. Il y est allé, invité par le centre culturel français. J'ai beaucoup aimé cette BD qui retranscrit bien l'ambiance post-soviétique des pays d'Asie centrale et d'Europe de l'est. le dessin est tout en pudeur et délicatesse, crayonné en noir et blanc, avec un mélange de dessins pris sur le vifs, qui correspondent à la retranscription des carnets de route, et de case plus classiques de BD qui mettent en contexte ces dessins et font dérouler le voyage et les rencontres sous nos yeux.

Les thèmes abordés par la BD sont intéressants. L'auteur ne s'érige pas en juge et montre bien qu'en quelques jours, même avec une bonne préparation, c'est impossible de comprendre la complexité de ces sociétés. On ne peut qu'en gratter la surface et proposer un “cahier d'étonnement”: comment vivent les gens dans cette société autoritaire, pourquoi la France ne coupe pas l'échange diplomatique avec des régimes comme celui-ci, comment avoir des échanges sincères, que recherche-t-on en partant à l'étranger, en partant y vivre, quelle importance d'une activité culturelle française… J'ai beaucoup aimé cette démarche, ainsi que la façon dont il va à la rencontre des gens.

L'auteur nous livre plein d'anecdotes, qui retranscrivent bien l'ambiance du pays. On comprend par exemple pourquoi c'est dur de trouver des livres écrits par des auteurs turkmènes : « aucun écrivain n'a survécu à l'indépendance du pays ». A la fin de l'URSS, le président Niazov est resté sur un modèle de régime autocratique fort avec un culte de la personnalité impressionnant. Les seuls livres qu'on peut trouver dans les 4 librairies du pays à Achgabat sont ceux écrits par Naziov, en particulier le Ruhnama (le “second livre après le Coran”) et un poète turkmène du 19ème siècle (Magtymgouly), utilisé pour exacerber le nationalisme.
Cette lecture m'a aussi fait découvrir le poème “la lessive” de Jacques Prévert et donné envie de lire “quatorze mois de captivité chez les Turcomans” de Henri de Couliboeuf de Bloqueville.

J'ai beaucoup aimé déambuler avec cet auteur au gré de sa fantaisie.
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En noir et blanc, un dessinateur croque un pays de palais de marbre, barres d'immeubles soviétiques et petits villages isolés. Un pays où seul le chef s'exprime et s'étale partout : photos interdites, mots presque inexistants en dehors de la prose gouvernementale, peintres acceptés à condition que les sujets ne soient pas politiques... le Turkménistan qui voulut retrouver son identité d'avant l'Union soviétique et s'y perdit tout autant. Lié à l'occident par Bouygues le constructeur et quelques intérêts économiques qui sont aussi la seule porte entrouverte pour la population. Car dans ce pays, il y a un peuple : des conducteurs de taxi, un marché, un peu de débrouille, des jardins sur les trottoirs, des chameaux, une envie de culture... Troubs nous montre ce qu'il a pu voir, lui, le temps d'une invitation du centre culturel, le temps d'un projet, et on y sent de l'amour malgré tout ce qui est incompréhensible pour nous, chanceux de liberté. Et j'ai beaucoup aimé ajouter un peu de connaissances sur cette région du monde que je découvre par le biais du challenge Globe-trotteurs : l'Azerbaïdjan en face, les montagnes de l'Iran en commun, la poésie du voisin Ouzbekistan, l'Afghanistan... ces pays d'islam et de communisme.
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Ce n'est pas la première bd documentaire que je lis sur les pays d'Asie centrale (voir La Route de la soie... en lambeaux de Ted Rall). En l'occurrence, on va s'intéresser au Turkménistan où l'auteur a passé 20 semaines. Il nous ramène des anecdotes assez méconnues sur ce pays qui nous est un peu inconnu.

Il faut savoir que depuis la chute de l'URSS, cette ancienne république soviétique est tombé sous la coupe d'un président dictateur puis un autre à sa mort. le premier a érigé une statue géante en or qui tourne sur elle-même pour faire toujours face au soleil. Les portraits des présidents sont affichés de partout. C'est totalement consternant pour le peuple qui souffre. Bon à savoir: 60% de la population est au chômage.

Maintenant, je n'ai pas envie de plaindre ce peuple qui ne se réveille pas, qui ne combat pas pour sa liberté. Il n'existe que 4 librairie dans le pays et encore, elles ne vendent que les proses du président et autres poètes proches du pouvoir. Il est interdit de prendre des photos dans ce pays sous peine de passer un sale quart d'heure. Bref, un pays très particulier.

Les autres puissances dont la France essaye de maintenir des liens commerciaux à cause des richesses en gaz de ce pays. L'excuse officielle est qu'il faut établir des liens même avec une dictature car sinon c'est le peuple qui souffre le plus. J'entends l'argument mais je ne l'approuve pas. L'auteur se garde de donner son avis sur la question se contentant de lourds silences qui en disent longs.

Sinon, j'ai trouvé que par moment, on passe du coq à l'âne sans aucun enchaînement logique. Cela nuit un peu à la cohérence de l'ensemble. Au final, il ne reste pas grand chose de ce périple. Ce fut tout de même un témoignage intéressant.
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Petit croquis de scènes de voyage au Turkmenistan, pays indépendant depuis 1992 seulement.
C'est un pays dont on parle peu et dont on sait bien peu de choses, en dehors du fait que Bouygues a réussi l'exploit de s'y implanter.

On ne peut pas dire que les graphismes à l'encre soient particulièrement remarquables et les scènes sont très décousues mais cette bande dessinée a le mérite de donner quelques aperçus de ce pays dont la culture tient à la fois des Turcs et des Russes ! Un mélange culturel détonnant pour ce peuple qui tente de faire revivre son identité de glorieuses tribus. Mais un siècle d'occupation par l'Union soviétique laisse bien des traces, et au-delà de la langue et de l'alphabet cyrillique, les habitudes du communisme stalinien (qui s'est fort bien accomode de l'islam d'ailleurs!) constituent sans doute un élément culturel qui mettra du temps à être dépassé.


Challenge Globe-trotteurs saison 2
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Récit de voyage amer du dessinateur Troubs au Turkménistan, parti pour 20 semaines pour participer à un projet de traduction de poèmes de Jacques Prévert... Sables noirs est un mélange de croquis de voyage (il est interdit de photographier au Turkménistan) et de BD normale (en N/B).

On perçoit assez rapidement que le Turkménistan est à l'écart du monde. Mais la joie de la découverte d'une civilisation différente de la nôtre cède vite la place à un récit acerbe sur une dictature qui reçoit l'assentiment de l'Occident. Son gaz et son pétrole, ses achats d'armement, sa position stratégique à côté de l'Iran, son statut d'ex-république de l'URSS... tout cela "justifie" l'implication de la France, bien davantage que quelques poèmes, des libertés en berne et un statut de la femme inexistant.

Je suis prêt à parier que Troubs aura bien du mal à obtenir un visa pour ce pays à l'avenir. le Turkménistan a-t-il un avenir... bien sûr puisque tout y est figé et que même les dictateurs s'y succèdent et s'y ressemblent physiquement, à un point tel qu'il est difficile parfois de les distinguer... Une lecture utile.
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-La lessive? qu'est-ce que c'est?
-c'est quand on lave le linge
-Un poème sur le linge?!
-oui mais c'est une métaphore...ça parle aussi d'autres choses
-de quoi?
-D'avortement. D'inceste aussi
[...]
-Je voulais vous dire...J'ai lu les poèmes. La lessive...il faut le mettre dans le livre. Ce qui se passait à Paris à l'époque de Prévert...ça se passe ici. de nos jours.
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Après un siècle d'occupation russe, on pouvait espérer que les conditions de vie de la population turkmène allaient s'améliorer avec la dissolution de l'URSS en 1991 - adieu la misère, la pénurie, place à l'opulence et à la liberté occidentales. Hélas, comme pour d'autres pays du bloc soviétique, le dirigeant est resté le même, a développé un fort culte de la personnalité et la situation s'est aggravée. Amnesty International a dressé un portrait sombre des Droits de l'Homme dans ce pays en 2003.

L'auteur de cet album, Troubs, a passé vingt semaines au Turkménistan pour une association de promotion de la lecture. Il n'était pas autorisé à prendre des photos, mais pouvait dessiner - même si la différence pouvait laisser perplexes certains des fonctionnaires qu'il a croisés.
Dans ce carnet de voyage, Troubs évoque ses rencontres avec les autochtones, qui associent la France à Bouygues (fortement implanté dans le pays), à Gérard Depardieu et Pierre Richard ; il décrit le pays, pauvre, où l'on croise l'effigie du dirigeant partout, et quelques constructions mégalos en son honneur.
Cette démarche rappelle celle du dessinateur Guy Delisle. Le ton est peut-être un chouïa plus sérieux, mais pas pontifiant pour autant. J'ai particulièrement apprécié le graphisme (les dessins à l'encre de Chine) et cette réflexion sur les échanges économiques avec une dictature : « Couper les ponts serait encore plus dramatique pour la population. Il faut toujours privilégier le dialogue. Même si c'est pour le bizness. Le fait qu'il y ait des entreprises étrangères ici permet d'avoir des représentations diplomatiques. Des ambassades. Des observateurs. Sans Bouygues il n'y aurait pas d'ambassade de France. Pas de Centre culturel. »
Je n'avais pas vu les choses sous cet angle, mais oui, en effet : même si la logique commerciale de B. n'est pas philanthropique (ne nous leurrons pas, il ne fait que du business), elle peut avoir des effets positifs.
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