Citations sur La ballerine de Saint-Pétersbourg (14)
Je veux me persuader qu'à tout âge la vie réserve d'éblouissantes surprises à ceux qui croient en elle et s'obstinent à travailler comme si la fatigue, la vieillesse et la mort, c'était pour les autres.
Son opinion m'importait plus que celle de l'empereur. Le second ne régnait que sur la Russie, alors que le premier régnait sur la danse. Or, la Russie avait des frontières et la danse n'en avait pas.
Sans le savoir, je m'étais convertie à la danse comme à une foie nouvelle, indiscutable, étincelante et exigeante.
Aujourd'hui encore, je pense que, au long de sa vie, mon père a cédé sa place aux autres. Il s'est toujours arrangé pour fuir les responsabilités. C'était, disait-il, par expérience et par philosophie. Je crois plutôt que c'était par souci de tranquillité ou par lâcheté naturelle. Comment lui en vouloir ? C'était mon père. Je lui dois tout.
Ce pays que je pensais déjà avoir perdu, je compris que je le perdais définitivement lorsque j'appris, à la fin de décembre 1922 que, par la volonté des bolcheviks, la merveilleuse, la légendaire Sainte Russie allait changer de nom pour s'appeler de quatre initiales absurdes, U.R.S.S., sans aucune résonance ni historique ni sentimentale.
Devant les splendeurs de Paris, j'avais la nostalgie non seulement des quais de la Neva, mais de la musique, des voix russes dans les rues, des interminables discussions russes autour d'un samovar, de la plate campagne russe qu'on respire dès qu'on franchit le seuil d'une maison modeste et que le bortsch familial mijote dans la cuisine.
En agissant de la sorte, je songe avec gratitude que j'ai rejoint leur lignée et que, si je ne participe plus à la création d'aucun spectacle devant le public, je favorise, chez des néophytes, la naissance d'une passion.
Comme Marius Petita estimait que son pays n'était pas celui de sa naissance, mais celui de sa réussite et de ses amitiés, de même je songeai que ma maison familiale n'était pas celle de mon enfance mais celle de mon bonheur présent.
Quand un grand désespoir le frappe, l'homme a le choix entre deux remèdes: la prière ou la vodka. Il a préféré la vodka.
Il est évident que je serais heureux de te faire plaisir, mais n'attends de moi aucune complaisance. Dès qu'il s'agit du service de l'art, je suis impitoyable. J'aime trop mon métier pour l'exercer avec gentillesse et je sais que tu me comprends !