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Trilogie Viou tome 1 sur 3
EAN : 9782290113189
192 pages
Editions 84 (16/09/1999)
3.56/5   578 notes
Résumé :
"Sylvie eut l'impression qu'elle allait, d'un coup de jarret, s'élever à quelques mètres au-dessus du sol. De toute la classe, c'était elle qui courait le plus vite. Cependant, nul dans la famille ne semblait prendre garde à ce talent exceptionnel. Inexplicablement, les grandes personnes, quand elles s'occupaient des enfants, n'accordaient d'importance qu'à leurs études." Dans l'immédiat après-guerre, Viou est confiée à ses grands-parents paternels. Sa mère est part... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Viou, c'est Sophie Lesoyeux, huit ans. Nous sommes dans l'immédiat après guerre et Viou vit chez ses grands-parents au Puy. Son père , dont elle n'a que peu de souvenirs est mort dans les combats de la Libération, et sa mère adorée tente de refaire sa vie à Paris.

« Viou », paru en 1980 est en fait le premier volume d'une trilogie qui comprendra « A demain, Sylvie » en 1986 et « le troisième bonheur » en 1987. Une trilogie comme sait les construire Henri Troyat, voir « le moscovite » et « Les Eygletière », entre autres… portée par le style inimitable de l'auteur. Académique diront ses détracteurs… Et pour cause…Mais quel bonheur de redécouvrir de temps à autre cette plume précise, léchée… élégante, en un mot.
Même si l'intrigue est quelque peu banale, Troyat, et ce n'est pas le moindre de ses talents, nous embarque…

« Viou », un beau roman … Celui d'une petite fille « née trop jeune dans un monde trop vieux » dans lequel elle devra s'adapter et apprendre à vivre. Un beau texte…Vraiment !

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La petite Sylvie, huit ans, affectueusement surnommée Viou par sa mère, vit chez les grands-parents paternels, une famille bourgeoise et reconnue du Puy. En 1946, le temps est encore aux restrictions, et, après la mort de son père médecin, en 1944, la mère de la petite a dû trouver un emploi de secrétaire médicale à Paris pour survivre, et a dû confier sa fille à ses beaux-parents. La petite fille est donc plongée dans un monde de personnes âgées, toujours en deuil de leur fils, devenu avec sa mort, le héros de la famille, et à hauteur d'enfant Viou essaye de comprendre son environnement, décrit ses sentiments, ses peurs ses craintes mais aussi ses joies.
Un court roman dans lequel Henri Troyat arrive à se glisser dans l'esprit d'une petite fille qui ne comprend pas toujours les grandes personnes, notamment le couple que forme ses grands-parents; Clarisse, une grand-mère sévère, bigote, plongée dans le souvenir de son fils tué pendant la guerre et qui ne comprend pas la tendresse dont Viou a besoin et Hippolyte le grand-père, beaucoup plus humain, une figure paternelle pour la petite fille. Entre disputes entre les grands-parents et visites de sa mère pendant les congés, le lecteur suit l'évolution de la petite, avec toute sa sensibilité, ses questionnements sur la mort, sur l'attachement à ses grands-parents, la peur d'oublier son père.
Viou est un roman sur la construction, à hauteur de petite fille, et une analyse fine et sensible de l'enfance.
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J'avais huit ans, l'âge de Viou, quand j'ai fait sa connaissance pour la première fois. Je gardais de cette lecture un souvenir ému, celui d'un écho à ma propre histoire familiale...
Aujourd'hui, c'est de nouveau le coeur gros et plein de nostalgie que je referme ce livre. Les années passent, les blessures restent, surtout celles de l'âme.
Viou, c'est un roman sur l'enfance et le deuil, sur l'amour et la solitude, sur l'attachement et la perte, sur la vie et la mort, sur les espoirs et les désillusions.
C'est une lecture délicate et tendre, qui se savoure en même temps qu'elle bouleverse.
Henri Troyat a admirablement su restituer la candeur et l'innocence de l'enfance, tout en donnant corps à l'ennui et à la monotonie d'un quotidien suranné, quasi exempt de fantaisie, où la vie s'écoule lentement au rythme de rituels immuables, empreints de rigueur et de piété, où la spontanéité et les démonstrations affectives n'ont que peu de place dans cette société provinciale d'après-guerre, encore meurtrie et endeuillée.
C'est avec des mots justes et délicats que les émotions se distillent et que Viou nous livre sa perception du monde des adultes, naïve et touchante, ses incompréhensions, ses espoirs si souvent déçus, la douleur de ses peines, de ses manques affectifs et de sa solitude, mais aussi la force et l'énergie qu'elle puise malgré tout dans la vie, réussissant à en saisir les plus brefs instants de bonheur.
Comment ne pas être prise de tendresse et de compassion pour cette petite fille qui connaît pour son âge, bien plus de chagrins et de désillusions que de véritables joies, et à qui la vie n'a pas fait de cadeaux.
Un petit bijou littéraire, triste mais plein de charme, qui aura marqué à jamais ma vie de lectrice.
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Il y a des livres qui vous marquent, des premières de couverture que l'on n'oublie pas, malgré le temps qui passe.

Cet été, je me promenais dans Colmar lorsque tout à coup j'aperçus, perdu parmi une centaine d'autres livres maintes fois lus, une petite frimousse dans des tons sépia, des joues pleines qui donnent envie de les pincer, et des yeux noirs porteurs d'un petit regard triste. « Viou ! », m'écriai-je.

Je m'empressai de récupérer ce trésor abandonné et avec lui, tous les souvenirs de mon enfance, de ma classe, les rideaux bleu roi, la sonnerie de 09h45, la cour de récréation et tant d'autres, car j'avais 11 ans lorsque j'ai lu Viou pour la première fois.

16 ans plus tard, je retrouve avec le même enthousiasme le quotidien de la petite Sylvie, dans cette campagne ouvrière et travailleuse, dans cette maison bien trop grande pour une petite fille et ses grands-parents, bien trop froide aussi, car le poids du passé, de la guerre, la disparition du père est une plaie béante qui ne guérit pas, une douleur qu'on expose, à l'image de ce portrait glacial qui trône dans la chambre.

La maman de Sylvie s'en est allée travailler à Paris, dans le cabinet d'un docteur et ami, et elle ne revient voir sa petite fille que pendant les quelques vacances qu'elle peut s'octroyer. Bien que séparées de milliers de kilomètres, les quelques lettres que mère et fille s'échangent témoignent de l'amour inconditionnel qui les unit.

La vie de Viou n'est donc pas facile, il faut dire qu'elle n'est pas très bonne à l'école, au grand dam de sa grand-mère qui la voudrait plus studieuse. Sa grand-mère n'a d'ailleurs pas les qualités que Viou lui voudrait et que l'on prête généralement aux vieilles dames ; ni réconfortante ni aimante, Viou fait face à un roc, une femme pieuse, acerbe, dont la droiture n'a d'égal que sa sévérité.

Son grand-père est un homme bien plus drôle, il n'hésite pas à taquiner sa femme et à la rabrouer devant leur petite-fille, ce qui a le don d'agacer la première et de ravir la seconde. Papi a un coeur, les yeux rieurs et il la fait sourire avec ses clins d'oeil, et tout de suite la vie est plus belle, et les quelques câlins que Viou offre clandestinement à son chien, son meilleur ami et son confident, ne font qu'accentuer ce sentiment de bonheur simple.

Pourtant, le destin bascule un jour lorsque son grand-père meurt ; pour la petite fille, le soleil se couche à jamais, la joie et la bonne humeur d'antan laissent place à une morosité constante, elle n'a plus de repères, plus d'amour, sa lumière s'éteint. Commence alors un long travail d'apprentissage et d'apprivoisement entre Viou et sa grand-mère, les temps sont durs, et cette absence des hommes qu'elle a tant chéris meurtrit tant cette vieille femme, et cette amertume envers sa belle-fille grandit, son fils qu'elle a perdu, c'est sa faute et elle la transpose sur la petite Sylvie, qui n'attend que de l'amour.

Viou est pour moi le portrait magnifique d'une petite fille à la découverte du monde, dont les secrets et les rouages la dépassent. La vie est si simple quand on est enfant, Viou est entière, elle aime ses amies, sa maman, son chien, et son père lui manque, sa grand-mère aussi, bien qu'elle soit là tous les jours, elle ne demande que de l'amour. Soyons simples, et surtout, n'oublions jamais la petite Viou qui sommeille en chacun de nous…


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Livre lu dans le cadre d'une lecture pour le Club de lecture sur le thème Henri Troyat

A l'annonce du thème pour la prochaine rencontre du club de lecture, ce livre m'est tout de suite revenu en mémoire. Je l'ai lu il y a des années (et je crois avoir lu les 2 livres qui prolongent celui-ci : A demain Sylvie et le 3ème Bonheur) et j'en avais gardé un joli souvenir, un peu imprécis, et une envie de le reprendre à cette occasion s'est imposée comme une petite madeleine de l'enfance.

Viou est une charmante petite fille, un peu espiègle, pas très bonne élève, qui observe le monde autour d'elle et tente de comprendre ce qui l'entoure. Son père médecin a été tué en Haute-Savoie alors qu'il soignait des résistants, c'est le héros de la famille et le fils unique adoré dont le fantôme plane encore dans la maison. Famille bourgeoise, avec la très catholique, Clarisse et le facétieux Hyppolyte, grand-père propriétaire d'un commerce de charbon et matériaux de construction.

L'auteur décrit parfaitement l'ambiance au sein de la famille : les grands parents toujours en désaccord, elle vouvoyant Viou, lui tutoyant, elle n'ayant que l'église, le curé et la bienséance, lui plus chaleureux, frondeur, provocateur parfois.

Il y a des moments joyeux, des moments de tristesse, l'écriture est alerte l'auteur s'étant glissé dans le personnage de Viou avec ses interrogations d'enfant. J'ai beaucoup pensé en le lisant à des récits tels que Les Malheurs de Sophie, Vipère au poing où l'enfant tient le premier rôle et partage avec le lecteur ses aventures. C'est à travers lui que nous découvrons le quotidien d'une famille de province de l'après-guerre, la tristesse et la solitude d'une petite fille qui ne demande qu'à comprendre.

Certaines situations sont savoureuses comme peuvent l'être les souvenirs d'enfants mais c'est un récit qui semble un peu daté dans le style. J'ai aimé lire mais en ne retrouvant pas les sensations de l'époque où je l'avais lu la première fois.

Le temps a passé, d'autres lectures sur ce thème m'ont fait découvrir d'autres styles et celui-ci rentre désormais dans les lectures plaisantes mais un peu « datées ».

Chaque livre est une rencontre par rapport à nos vies, note âge, notre passé mais aussi par rapport aux autres lectures. Je pense que comme pour Viou, c'est un livre d'apprentissage pour une lecture facile : belle écriture, sentiments et émotions sont présents, les personnages et décors sont bien rendus, peut être un peu stéréotypés pour moi maintenant avec le recul et tous les livres que j'ai lus depuis.

Il pourrait tout à fait convenir à de jeunes lecteurs, pourquoi pas, Henri Troyat était académicien, une référence, un spécialiste des romans russes (il était né en Russie et l'avait quitté pour la France en 1917 ) et des sagas…. Je me souviens avoir lu La lumière des Justes (en entier plus de 1100 pages) et avoir eu le même sentiment d'écriture parfaite, romanesque et fluide.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
La passion de Sylvie pour sa maman était si vive qu'à la seule évocation de ce visage lointain elle éprouvait un bondissement du cœur, un élan de tous ses muscles, le désir éperdu de se blottir dans ses bras accueillants. Mais, quand il s'agissait d'écrire à celle qu'elle aimait tant, les mots fuyaient sa tête. Son bouillonnement intérieur se traduisait par des phrases tellement banales qu'elle en était, par avance, découragée. Ce qui aurait dû être un chant d'amour tournait au devoir scolaire. A court d'inspiration, elle chuchota :
- Qu'est-ce que je mets ?
- C'est à vous de le savoir, Sylvie ! dit grand-mère.
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Cette fois, tante Madeleine demeura avec Sylvie pendant que grand-mère et le médecin retournaient au chevet de grand-père.
- il ne va pas mourir ? demanda Sylvie.
- Mais non, ma petite, dit tante Madeleine. Tu n'avais pas des leçons à apprendre, pour demain ?
- Si
- Alors, viens. je vais te les faire réciter.
Sylvie tendit son catéchisme à tante Madeleine et psalmodia :
- on reconnaît la véritable Eglise à quatre marques : elle est une, elle est sainte, elle est catholique, elle est apostolique.
- Pourquoi est-elle apostolique ?
- Parce que 'elle a pour premiers chefs les apôtres...
Ernestine passa la tête par la porte pour annoncer qu'elle allait chercher les médicaments à la pharmacie. Elle avait mis un fichu, à cause du froid. La salamandre craquait. Dans son petit cadre d'acajou, papa assistait, imperturbable, la joue sur le poing, à tous ces bouleversements.
- on devrait téléphoner à maman ,dit Sylvie.
- pour quoi faire ?
- pour lui dire que grand-père est malade.
- Peut-être... en effet, dit tante Madeleine.
Visiblement, elle n'y avait pas pensé.
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Les classes reprirent, monotones, avec leur cortège de leçons, de devoirs, de punitions, leurs disputes entre élèves et leurs conciliabules secrets dans la cour de récréation. Les heures oscillaient entre l'école et la maison. Et, à la maison, il n'y avait que de vieux visages. La rigueur de grand-mère, les silences de grand-père, les lorgnons de tante Madeleine. Chaque jour ressemblait à la veille. Dans l'ennui des semaines, Sylvie en arrivait à attendre la visite au cimetière comme une distraction.
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Son vieux visage avait la mollesse du caoutchouc. En outre, elle était si dure d'oreille qu'il fallait crier pour se faire entendre d'elle. Cette quasi-surdité la rendait doublement sympathique à Sylvie. Il lui semblait qu'un mystère se cachait derrière cette apparence ingrate, comme chez certaines fées qui affectent l'infirmité pour mieux dissimuler leurs pouvoirs. L'extrême laideur l'attirait autant que l'extrême beauté.
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Soulevée par les larmes comme par une vague, Sylvie se précipita hors du salon, grimpa l'escaliersonore et se retrouva couchée, à plat ventre, sur la carpette, au pied de son lit, avec l'ours Casimir dans ses bras. Elle ne se révoltait pas contre la punition. Bien mieux, elle la jugeait méritée. Mais elle ne pouvait pas, pour complaire aux grandes personnes, déclarer qu'elle aimait ce portrait alors qu'il lui faisait horreur. Sous les traits de son père, c'était un étranger qui avait pénétré dans la maison.
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Vidéo de Henri Troyat
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/theresa-revay-la-course-parfaite-53094.html
Depuis vingt ans, Theresa Révay s'est imposé comme un auteur majeur fédérant autour d'elle un public fidèle et enthousiaste, friand de ces romans historiques dans lesquels elle raconte les 50 premières années du XXème siècle. Depuis « Valentine ou le temps des adieux » à « La nuit du premier jour », ce ne sont pas moins de huit titres qui font de Theresa Révay une digne héritière d'Henri Troyat ou de Maurice Druon. Emportés par le vent de l'Histoire, les personnages qu'elle invente nous entrainent aux quatre coins du monde et nous font vivre leur passion, dans des décors et des ambiances parfaitement reconstitués, avec un souffle romanesque qui ne trahit en rien une belle qualité d'écriture. Quant à la précision historique, fruit de recherches de longue haleine qui caractérise le travail de Theresa Révay, elle est reconnue par les spécialistes des périodes dans lesquelles elle place ses intrigues. On ne s'étonnera pas ainsi que la romancière ait reçu le prix Historia en 2014 pour son livre « L'autre rive du Bosphore ». Romancière jusqu'au bout des ongles, Theresa Révay ne s'était jamais aventuré dans la biographie, même si l'envie n'était pas loin. Mais le hasard fait parfois bien les choses. Pour l'écriture de son précédent roman, Theresa Révay côtoie dans ses recherches Nathalie Mathet dont le beau-père n'est autre que François Mathet, le célèbre entraineur hippique. A écouter la jeune femme lui confier des secrets de famille, la romancière se dit qu'il y a là matière à un nouveau livre. Voilà comment nait « La course parfaite » publié chez Tallandier. Né en 1908, engagé dans l'armée française en 1939 en tant qu'officier de cavalerie, assistant impuissant à la débâcle, François Mathet se fait un nom dans le monde des courses. Il a un don particulier pour comprendre les chevaux, les entrainer et leur faire gagner les plus grands prix. Veillant sur les chevaux de l'Aga Kahn ou de la famille Rotschild, il fut aussi celui qui entraina Yves Saint Martin sur la plus haute marche du podium, faisant de lui le plus célèbre jockey français. C'est l'histoire de cet homme discret, taiseux mais passionné et généreux que raconte Theresa Révay, l'histoire d'un homme qui se calque sur celle de son époque et que traversent les grandes personnalités d'alors. Une biographie passionnante qui ravira les passionnés de chevaux et de sports équestres mais aussi tout ceux qui s'intéressent aux destins exceptionnels liés à la grande Histoire. « La course parfaite, François Mathet, portrait du maitre entraineur » de Theresa Révay est publié chez Tallandier.
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