AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 4148 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Prendre une décision est incontournable tout au long de notre existence. Des plus anodines aux plus risquées, pour nous même ou pour le groupe que nous représentons, elles modèlent les contours de nos destins et construisent nos personnalités. Et bien évidemment, ce pourquoi nous allons opter, est le résultat de processus inconscients, de guides internes qui se sont eux-mêmes construits avec nos expériences passées, avec notre conditionnement éducatif et les multiples influences subies sans même en être conscients. Que ce soit le choix de notre tenue vestimentaire le matin ou la libération conditionnelle d'un couple récemment rentré de Syrie, le processus est le même. Ce sont les conséquences qui diffèrent.

C'est pourquoi la question posée par la première moitié du roman de Karine Tuil me semble un peu superflue. Il est évident que sa décision, comme toute décision, est subjective, et qu'une autre situation personnelle aurait pu entrainer une autre décision.

Quant à la deuxième partie, que je ne peux dévoiler, le concours de circonstances est tout de même sacrément tiré par les cheveux. Certes la réalité dépasse parfois la fiction mais pour écrire une bonne fiction, il faut être attentif à ne pas exagérer la réalité !

C'est donc une lecture en demi-teinte, pour cette autrice lue pour la première fois, et dont le style assez factuel m'a peu émue.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          740
Si je devais mettre Karine Tuil dans une catégorie, je la mettrais dans écrivaine d'investigation. Il est évident qu'elle fait un gros travail de recherches pour autant s'imprégner de ses personnages. Fortement recommandé par ma collègue qui connait bien le sujet. Terrible métier que juge de terrorisme islamique. Quel est le plus terrible ? Mettre un innocent en prison ou un assassin en liberté ? Alma a 49 ans (trop répété à mon goût), son couple bat de l'aile, elle a en face d'elle un jeune homme et jeune père qui revient de Syrie. S'apprête-t-il à faire un attentat ou à vivre tranquille ? Quelle décision prendra Alma ?
Je suis partagée sur ce livre. Consciente du travail de l'auteur, le romanesque bof ! et, comme dans deux romans que j'ai lu d'elle, les coïncidences sont un peu grosses. Au final une ambiance vraiment plombante !
Commenter  J’apprécie          363
Un ouvrage qui m'aura étonné. Naïf que je suis, j'ai lu ce livre qui m'a été prêté sans que je le sollicite, genre : « tiens, lis ça, ça m'a bien plu, ça va te plaire ! »
Et de quoi ça parle ? demandais-je.
« D'attentats et de justice, mais d'une façon vraiment originale ».

Aussitôt dans ma petite tête :

Ouah, une non-fiction, qui parle en plus d'actualités, de violence, de sang, de justice des hommes….beurk, je n'ai pas envie de lire ça du tout !

Résultats des courses:

L'idée que je me faisais des métiers de juge et d'avocat s'est bien embellie.

L'idée que je me faisais des gens que je croise en ville et qui haïssent et redoutent une « certaine » population issue d'une « certaine » immigration agressive, s'est bien embellie aussi.

Curieuse antiphrase qui cache cette propension humaine à amalgamer, d'un côté, terroristes, intégristes et musulmans de le rue, mais aussi, de l'autre côté, il ne faut pas le nier, à amalgamer origine, apparence et attitude haineuse.
Bref je n'irai pas plus avant, au risque de me faire amalgamer moi-même avec ce que je ne suis surtout pas.

L'autrice défend clairement les métiers de juge et d'avocat en nous faisant bien toucher du doigt les difficultés psychologiques et morales liées à leur fonction :

Combien est lourd le poids des attitudes violentes et des mots haineux, cette « matière noire et dure » qu'ils doivent encaisser.

Combien est lourd le poids de la souffrance des victimes, des familles

Combien sont lourds les monologues de leur conscience : Séquestrer quelqu'un qui ne passera peut-être jamais à l'acte, ou libérer un mis en examen qui tuera dès sa sortie de prison.

Elle nous livre crument des propos insoutenables de terroristes formatés, par l'état islamique, à tuer du mécréant à leur retour en Europe.
« Les français haïssent les musulmans… la charia dictée par Allah est au dessus du droit français…nous faisons de nombreux enfants et seront bientôt majoritaires dans ce pays, je crache sur vous, je crache sur la France ». (page 85)

Tout cela est le fond qui imprègne ce roman de moeurs.

La juge, envoutée par son métier est prête à tout lui sacrifier. Son couple part à la dérive. Son mari s'est déjà éloigné et réfugié dans la religion. Elle est décidée à tout détruire pour suivre ce qu'elle pense pourtant être une passade.
Elle est pétrie de conformisme social, de préjugés, sa conception de l'amour qui ne peut exister qu'artificiellement et ne peut durer est cynique.

Elle représente, à mes yeux, tout ce qui est détestable chez l'être humain.
Mais comment peut-elle avoir l'outrecuidance de juger ?

Alors certes, si je n'ai pas adhéré aux personnages, le thème, la construction de l'ouvrage et surtout la langue de l'autrice m'ont réjoui.

Un roman qui m'aura fait pénétrer dans des affres humaines qui m'étaient étrangères et j'en suis finalement gré à mon amie qui a tant insisté pour lire ce roman.

Commenter  J’apprécie          3618
Alma Revel, juge antiterroriste est confrontée à deux décisions capitales.
Libérer ou non un jeune musulman suspecté de participer au mouvement djihadiste.
Quitter ou non son mari, père de leurs trois enfants et vivre son nouvel amour avec un avocat.
Deux décisions qui vont peser lourdement sur sa vie.
Après ses choix, plus rien ne sera comme avant.
Grâce à une écriture fluide et intéressante, ce roman se lit aisément et rapidement.
Pourtant, on a presque plus l'impression de lire des articles de presse qu'un roman.
Mais il n'y a pas à dire , c'est bien mené.
Cependant, je ferais à Karine Tuil le même reproche qu'avec « Les choses humaines ».
Plus qu'une romancière de fiction, c'est une écrivaine qui s'empare de faits de société pour écrire.
Et du coup je retrouve un peu ce côté opportuniste qui m'avait gênée dans l'autre roman.
Mais bon, je ne boude pas mon plaisir quand même, j'ai passé un assez bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          340
K. Tuile nous fait vivre une double intrigue : celle d'une juge anti-terroriste qui doit décider du sort d'un jeune revenu de Syrie, et qui doit décider de quitter ou non son époux. Si, j'aime ce qu'elle sait faire le mieux au fil de ses romans, càd nous livrer ces moments décisifs où une vie bascule, je suis partagé ici sur le dénouement, qu'on devine trop tôt (j'allais même écrire "capillotracté"), des coïncidences un peu "faciles". Ce sera mon bémol (sur la double intrigue donc), la plume étant toujours fort agréable, difficile aussi quand il s'agit de faire parler et d'expliquer une violence légitimée par ses auteurs. Et on va un bout de cette histoire contemporaine qui n'engage pas seulement soi : peut-on éviter les victimes collatérales de nos décisions, qui ne sont jamais tout à fait propre (à tout point de vue) ? Elle nous entraîne, et ça aussi elle sait bien le faire !
Commenter  J’apprécie          300
Karine Tuil nous met dans la peau d'une juge antiterroriste, alternant la facette personnelle de la femme (mariage en vrac, amant, travail chronophage, etc…) et l'extrême brutalité du métier, au plus proche de la douleur des familles et de la violence des dossiers, sans oublier les menaces de mort sur sa personne et sa fonction.
Vient un moment où tout s'écroule…

L'une des facettes du travail d'enquête étant le traitement des français incarcérés à leur retour de Syrie, le récit fait à la première personne s'intercale avec l'interrogatoire d'un jeune musulman suspecté de jihad.

C'est une plongée très réaliste, très décryptée, autant dans l'exercice du métier de magistrat, que dans le processus idéologique des accusés. C'est un combat qui se joue à coups de procédure et de psychologie, de maîtrise de soi face à la haine et aux menaces, d'écoute pour déjouer la manipulation.
La décision de maintenir en détention ou libérer un profil d'individu suspect se place en amont de l'acte terroriste, instituant une justice incriminant sur intention, risque d'erreurs majeures.

L'auteure jette un oeil acéré et curieux sur les brisures de notre société, démontant les mécanismes d'adaptation ou de déflagration sur les individus, analysant l'interaction des vies personnelle et professionnelle. Dans un style efficace à défaut d'être littéraire, elle maîtrise ici les images du stress, de la violence et de la sidération par rapport à des événements qui nous dépassent.

Excellent !

Commenter  J’apprécie          302
Dans son dernier roman, "La décision", Karine Tuil, une de nos plus passionnantes romancières françaises nous plonge en immerson dans la psyché et dans le quotidien d'une juge anti-terroriste.
Un quotidien violent, aussi bien dans les actes à juger, que dans les réactions auxquelles elle doit faire face : celles des proches des victimes qui réclament justice, celles de ceux qui lui envoient des insultes quotidiennement car elle représente l'Etat.

Karine Tuil décrit très bien cette pression incessante, ce manque de souffle, cette vie presqu'entièrement consacrée au travail et comme dévouée à une cause : rendre justice.
En parallèle, s'insère un interrogatoire entre cette juge et un prévenu, un jeune homme parti en Syrie, incarcéré à son retour en France.
Face à lui, la juge Alma Revel doit prendre LA décision : le garder en prison et commettre peut-être une injustice juste par principe de précaution (avec le risque d'un endoctrinement plus grand encore) ou le libérer et courir le risque qu'il passe à l'acte.Dans sa vie privée, Alma aussi doit prendre une décision mais celle-ci s'impose finalement plus naturellement et avec moins de conséquences.
Karine Tuil a réussi à insuffler dans son dernier roman, une tension croissante et nous emmène dans un milieu professionnel dont on ne peut que saluer le courage.
J'ai pressenti la fin et j'ai trouvé que le rebondissement dans le dernier tiers du livre était un peu trop énorme pour être crédible.
Cela n'a pas gâché pour autant mon plaisir de lecture et m'a donné envie de lire Les choses humaines, joliment adapté en salles par Yvan Attal comme on a pu le vérifier en salles il y a quelques mois .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          290
Une juge d'instruction antiterroriste raconte. Elle est quinquagénaire. Elle aime son métier, malgré la charge de travail et la charge affective qu'il représente. Elle est confrontée à la violence, à la bêtise qui la génère, aux victimes (survivants ou proches de personnes décédées), aux menaces, et à la peur.

Sa vie extra-professionnelle est devenue compliquée.
Son couple bat de l'aile… Il faut dire que son engagement professionnel lui laisse peu de temps à consacrer à sa famille, et que les délires religieux de son mari engagent à prendre le large, à tire d'aile !


J'ai beaucoup apprécié les deux premiers tiers de l'ouvrage, avec les réflexions de la narratrice sur le terrorisme contre lequel elle lutte, et sur sa vie de femme.
La fin m'a en revanche beaucoup déçu, avec la mise en scène d'une coïncidence comme on en trouve dans certaines fictions. Faute de crédibilité, la quête de sensationnel de l'auteure à la fin de son roman tranche avec la finesse de ses premières analyses.
C'est dommage, d'autant plus que son écriture est à la fois précise et très agréable.
Commenter  J’apprécie          260
Karine Tuil a l'art d'écrire sur des sujets d'actualité. C'était le cas avec "Les choses humaines" sur le phénomène metoo.
Dans ce roman, il s'agit du terrorisme.
Alma Revel, presque 50 ans, est une juge antiterroriste qui aime beaucoup son travail. Mariée depuis 25 ans avec Ezra, ils ont 3 enfants.
Alma est à un point de sa vie où elle doit prendre deux grandes décisions, l'une dans le cadre de son travail, la seconde concerne sa vie privée et son intention de divorcer.
Elle a en charge le dossier d'un jeune d'origine algérienne Abdeljalil Kacem qui est parti en Syrie rejoindre l'Etat Islamique. A 23 ans, il a eu une enfance marquée par la violence. Il s'est marié et a un bébé, il dit regretter sa décision de partir en Syrie et vouloir repartir à zéro en France. Il a un avocat, Emmanuel, issu d'une famille d'aristocrates. Celui-ci va devenir l'amant d'Alma.
Alma ne va t'elle pas mélanger travail et vie privée ?
Prendra-t'elle la bonne décision ?
Ce roman est très documenté, on apprend énormément de choses sur les métiers de juges, avocats, les tribunaux en général.
On comprend les grosses responsabilités qui incombent aux juges, leur peur de se tromper qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la société Française.
Un roman très intéressant mais j'ai un problème avec le style de l'auteur : elle reste trop à distance de ses personnages, comme si c'était un reportage ou un documentaire. On ne ressent malheureusement ni empathie ni émotion.
De plus, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de clichés.
Pur conclure c'est un assez bon roman malgré quelques réserves. Mais c'est juste mon avis.
Commenter  J’apprécie          220
J'avais beaucoup la subtilité des Chose Humaines
Sur un sujet délicat, consentement ou viol, elle avait su rester sur le fil du rasoir et éviter tous les pièges avec , à la clé, un prix Goncourt des lycéens mérité
La décision aborde aussi un sujet d'actualité, objet de polémiques récurrentes : faut il emprisonner les individus qui ont allés rejoindre Daech pour éviter de futurs attentats sur le sol national. Ou une simple surveillance , type bracelet électronique, suffit elle?
Sur un sujet aussi passionnant , Karine Tuil s' égare un peu trop pour être convaincante
La juge Alma Revel doit prendre la décision : incarcération ou pas pour ce musulman revenu de Syrie plein de repentir et quasi irréprochable depuis son retour, bien intégré au niveau social et familial. Il a compris qu'il avait fait erreur et prône un Islam tout à fait respectable et compatible avec les valeurs de son pays, la France
Intéressant à priori.
Mais, dès le début, Karine Tuil s'attache plus à la personnalité un perturbée de cette juge qu' à l'affaire elle même
Elle n' est pas heureuse en ménage avec un mari juif autrefois écrivain célèbre mais aujourd'hui délaissé. Ce mari s'oriente vers un judaïsme orthodoxe qui l' éloigne de son épouse
Notre juge ne trouve rien de mieux que de prendre pour amant l'avocat du suspect.
Au lieu de s'en tenir au sujet , le livre s' égare
La partie sur l' endoctrinement , sur la vie et combat sur le terrain puis sur le retour en France avec la complexité de l'appareil judiciaire est plutôt bien traitée.On sent que Karine Tuil s'est bien documenté auprès de vrais professionnels. Il manque toutefois ce petit quelque chose : l'impression qu'elle n'a jamais été immergée dans ce problème de terrorisme sur le terrain
Au total, un livre qui se lit bien mais aurait mérité de se concentrer uniquement sur son sujet
La fin du livre , que je ne dévoilerai pas, laisse perplexe voire un peu plus .

Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (7555) Voir plus




{* *}