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4,27

sur 4148 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Oh qu'il m'avait été bien vendu ce livre ! "Un coup de maître. Un remarquable roman, très fort"… "Un livre choc, actuel et brûlant"… Et ces courriels de l'éditeur pour me rappeler à quel point ce livre était exceptionnel et faisait l'unanimité. Comment résister au chant des sirènes ?

En effet, il s'agissait bien de vendre un roman destiné à être très bien vendu. Un objet marketé en somme, du Cinquante nuances de Grey dont le terrorisme islamiste aurait substitué le sado-masochisme.

Aucun cliché ne sera épargné aux lecteurs, aucune facilité, le tout avec une psychologie et une émotion de paramécie.


L'héroïne ? Alma, une juge d'instruction antiterroriste.

Fille d'un intellectuel (Normale Sup' évidemment) … élève de Foucault et proche de Jean-Paul Sartre… mais devenu criminel du fait de ses convictions politiques et révolutionnaires (oh la vilaine ficelle !). Drogué sur la fin de sa vie. La faute à la prison.

Mariée à un écrivain juif (il fallait bien qu'il le soit pour faire bonne mesure). Mais alors, attention, pas n'importe quel écrivain ! Un écrivain Goncourt s'il vous plaît. Traduit en quarante langues. Si si, c'est précisé. Devenu dépressif et acrimonieux car incapable de retrouver le succès. Après "s'être émancipé du milieu juif ", il fait naturellement un retour massif à la religion (oh la vilaine ficelle !).

Mère d'une fille de 23 ans. Brillante il va de soi. Elle s'apprête à intégrer la Harvard Kennedy School à Cambridge. Elle est en couple avec un Arabe – "plus arabe, tu meurs" - (mais bien propre sur lui contrairement aux méchants terroristes). Assistant parlementaire et Avocat. Comme tout avocat qui se respecte, il est "brillant, caustique, sûr de lui".

Alma est, malgré tout, "comme les autres, ni meilleure ni pire" (ouf). Entre deux footings, deux séances de natation et des vacances à la montagne été / hiver où elle alterne randonnées et ski de bosses (elle maintient sa forme, on peut lui accorder), elle prend… un amant.


L'amant ? Il est Avocat (lui aussi). Mais alors, attention, pas n'importe quel avocat. Pas un petit avocat du commun, pas un obscur commis d'office. Lui est issu d'une lignée illustre de juristes. Son grand-père a rédigé la Constitution. Son père est haut magistrat. Son oncle est Président du Conseil Constitutionnel. "Leur famille comptait également cinq académiciens et deux entrepreneurs". "On les appelait les Kennedy à la française". Mazette ! Toutefois, comme tout avocat qui se respecte, il est "hyper viril", "insaisissable", "séducteur", "très charismatique", "drôle, spontané, immature" … Mais, en même temps, il "cache une grande noirceur" et des secrets (quel suspense). Ce qu'il ne cache pas, en revanche, c'est son potentiel érotique : "avec lui, le sexe [est] une expérience intense". Cinquante nuances de Grey, je vous avais prévenus !


L'ex-femme de l'amant ? Avocate (décidément). Mais, au féminin, une avocate n'est ni insaisissable, ni séductrice, ni charismatique. Ah non ! "Elle dégage quelque chose d'un peu sec et autoritaire". Nécessairement, elle a une "réputation sulfureuse". Elle défend les "pires terroristes de ces vingt dernières années, des artistes tendancieux, des révisionnistes notoires". "Elle aime la médiatisation, elle a le goût du scandale". Ouh la méchante !


Avoir un papa criminel, un époux juif quasi radicalisé, une fille en couple avec un musulman, un amant sensuel et avocat dans les dossiers qu'elle instruit, c'est ballot pour une juge antiterroriste.

Car, évidemment, les deux amants travaillent sur les mêmes dossiers. Cela facilite une intrigue déjà simpliste.


Les mis en examen du dossier qui oppose Anastasia Steele et Christian Grey ?

D'un côté Abdeljalil. Feu d'artifice de clichés : d'origine algérienne, son père – "autoritaire", "amer", "caractériel", "brutal", "irascible", "dépressif", un "monstre" en somme (on voit bien qu'il n'est pas avocat !) – ne travaille plus et souffre de troubles psychiatriques (tant qu'à faire). Alcoolique, il tape sur tout ce qui bouge et défenestre un peu ses enfants. Sa mère, quant à elle, est "travailleuse" ("une employée sérieuse"), "docile", "candide" et bosse "dur sans se plaindre ni se poser de questions".

De l'autre Sonia. Feu d'artifice de clichés : d'origine portugaise, ses parents sont "des catholiques fervents" (chaque religion trouve ainsi ses bigots). Mais pas de misérabilisme s'agissant d'eux. Ce sont des immigrés présentables. La mère est coiffeuse, le père garagiste. Ils sont "supers". Youhou !

Abdeljalil et Sonia sont arrêtés à leur retour de Syrie.

Sonia est sous contrôle judiciaire. Abdeljalil est placé en détention provisoire.

Le libérer ou pas ? Les deux amants en discutent, au Palais, à la maison, devant "deux assiettes remplies de pâtes au citron". Oui ? Non ? Oui plaide Christian avec une conviction toute charismatique et érotique. Que faire, s'interroge Anastasia avec angoisse pendant son footing post pâtes.

Karine Tuil ne nous servira pas le dilemme de Jean Valjean mais quelques lignes sans intérêt et fades, entrecoupées d'extraits de procès-verbaux d'interrogatoire creux, aboutissant à "la décision"...

Un ouvrage prévisible, bâclé et plat. J'aurais presque préféré que la juge antiterroriste pratique le sado-masochisme avec le mis en examen.
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La bibliothécaire m'a mis ce roman dans les mains en disant : « Une fois commencé, vous ne pourrez pas arrêter ». C'est vrai que je l'ai lu d'une traite, tant le style est agréable et fluide.
Mais je ne fais pas partie des enthousiastes, bien au contraire.
Au début, je me suis posé la question : « C'est quoi ce livre ? Une transcription d'un reportage de France Télévision ? Les sous-titres pour malentendants ? »
Et puis j'ai rapidement pensé : « Ah, non, c'est une histoire habile et maligne qui surfe sur une vague d'actualité. Ce roman, c'est LE filon, qui, en plus du succès littéraire, a un énorme potentiel pour une adaptation au cinéma.
J'ai détesté ce livre. Je n'ai ressenti aucune authenticité, aucune sincérité dans la partie « vie professionnelle”. Quant à la partie “vie privée”, il est difficile d'en parler sans dévoiler l'intrigue, mais là, encore j'ai perçu une préoccupation d'audimat.
L'intérêt de l'enfant” de Mc Ewan présente une magistrate brillante, qui délaisse sa vie privée pour son travail et qui, elle aussi, doit prendre une décision. le résumé de l'éditeur dit ceci : “Dans ce court roman, Ian McEwan allie avec justesse la froideur de la justice à la poésie et à la musicalité qui imprègnent la vie des personnages.” C'est toute la différence…
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Toujours la même écriture, les mêmes choix, les mêmes positions et la carence de l'honnêteté intellectuelle et littéraire.
Certes des thèmes qui plaisent aux féministes et gauchistes.
Ce qui m'amuse c'est le fait que cette « auteure » se voie décerner « une autorité » conférée de droit et de fait par certaines lectrices qui n'ont pas d'autre boussole que le tsoin tsoin quotidien, lénifiant, dorlotant bienveillant et bienfaisant des médias et discours si creux et faux de notre époque déclassée et hypocrite.
Classement poubelle
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Un livre difficile de par son histoire qui colle à l'actualité. le quotidien de cette juge est très bien décrit, avec ses questionnements, ses hésitations. Dommage qu'intervient son histoire personnelle. Cela ne rajoute rien, ne rend pas le récit plus léger. C'est ce que l'on pourrait en attendre. Mais non.
La fin plonge un peu dans le pathos et l'invraisemblance. Partir au Rwanda pour enquêter sur le génocide, il y a mieux pour se changer les idées et oublier les douleurs d'un travail de juge antiterroriste.
Je ne sais pas si Karine Tuil connait le Rwanda et Israël, mais ce ne sont pas deux destinations où l'on emmène sereinement ses enfants, sans peur du risque, surtout quand sa fille ainée vient de réchapper à un attentat et y a perdu son compagnon.
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Comment ce mauvais livre, mal écrit (reprise à n'en plus finir des rapports des travailleurs sociaux (dont je fais partie), comportant plusieurs fautes de syntaxe, peut il être apprécié ? L'auteur livre une vision désastreuse d'une juge naïve, qui se laisse déborder par les paroles lénifiantes du terroriste repenti, et par une histoire d'amour sans aucun intérêt.

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J'attendais sans doute beaucoup trop de ce livre, qui se dit "roman" , mais qui est, pour une moitié ou presque, la retranscription d'interrogatoires de juge anti-terrorisme et d'un jeune ayant fait un séjour en Syrie et rentré en France pour y être emprisonné longuement de manière "préventive". Se mêlent à cela des questions existentielles de la juge, ses difficultés avec son mari, sa passion amoureuse pour le seul homme qu'elle n'aurait pas dû aimer car c'est l'avocat du jeune mis en cause... Puis c'est l'attentat terrible contre une boîte de nuit par le jeune qui avait été libéré quelques mois avant, l'horreur et la culpabilité de la juge, son divorce, l'installation de son mari en Israël pour y retrouver sa vraie "foi", tout cela fait bâclé, méli-mélo, et mélo aussi... Que faut-il retirer de ce "roman " ? qu'un jeune qui a fait le djihad n'est jamais un repenti, qu'il faut se méfier de tout le monde, qu'une histoire d'amour aussi invraisemblable (avec l'avocat) finit tout de même très bien ? Bof bof, oui j'attendais beaucoup de ce lvre, beaucoup trop apparemment !
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