J'ai tellement entendu parler de ce roman, si vous saviez. "Un mélange de Downton Abbey, de Cluedo et d'
Agatha Christie", qu'on m'a dit. J'aime le Cluedo, j'ai bien aimé Downton Abbey et il est inutile de rappeler mon amour pour
Agatha Christie. Alors, je me suis lancée. le résumé était prometteur. Que pouvait-il arriver de pire?
Pour commencer, il faut arrêter avec les comparaisons. Clairement, c'est de la publicité mensongère. Ce n'est pas parce que l'intrigue se passe dans un manoir so british avec des domestiques que cela rappelle Downton Abbey. Ce n'est pas parce qu'il y a une enquête avec une galerie de suspects que cela ressemble à une partie géante de Cluedo. Et nom de nom de nom, on est très loin d'un
Agatha Christie.
Mais ce qui m'a le plus choquée, c'est le méga spoil de la quatrième de couverture. Alors, c'est vrai, résumer
les Sept morts d'Evelyn Hardcastle de telle sorte que le lecteur se dise "tiens, je me laisserais bien tenté ", est une gageure. Mais quand même... la quatrième de couverture ôte complètement le mystère de l'histoire.
Je ne sais plus exactement à partir de quand cela arrive mais je crois qu'on a dépassé la centaine de pages où peu s'en faut.
Quand quoi arrive me demanderez-vous? Les sept morts ? le nom de la victime? Que nenni... le nom du personnage principal!!!!
Quand le livre commence, celui-ci se trouve dans une forêt, complètement paumé. Il ne sait plus qui il est ni ce qu'il fait là. Un hurlement féminin, un prénom qui surgit de ses lèvres, un coup de feu, un inconnu qui lui glisse une boussole dans la poche et voilà, l'intrigue commence.
Ce n'est que plus tard, bien plus tard, alors que l'enquête a déjà bien commencé et que nous sommes en train de nous demander qui est qui et pourquoi et comment que l'identité du personnage principal est dévoilée.
Or, cette identité est un élément clé de l'intrigue. Et le fait de l'apprendre avant de commencer ma lecture me l'a complètement gâchée dans la mesure où le premier quart du roman n'a rien à voir avec son résumé.
Concernant l'histoire en elle-même, j'ai apprécié l'originalité. C'est certain, mélanger le fantastique avec une intrigue policière, il fallait oser. Une fois que l'on comprend le principe et la règle du jeu, on se laisse emporter par l'intrigue... encore faut-il les comprendre. C'est le défaut majeur de ce roman : l'auteur complique tout d'entrée de jeu. Je préfère cacher ce qui va suivre pour éviter le spoiler.
Si vous n'êtes pas familier avec la complexité des voyages temporels, passez votre chemin.
Si je m'en suis sortie, c'est uniquement parce que je me suis enfilée neuf saisons de
Doctor Who.
En résumé : intrigue intéressante et originale qui ne tient pas ses promesses. Trop de complexité gâche le plaisir de la lecture. Au final, on est plus préoccupé par comprendre les relations entre les personnages que par l'identité du meurtrier.
Mélanger les genres littéraires est un art. Il faut bien faire attention à l'équilibre des saveurs. Ici, le fantastique prend trop le pas sur le policier.
Dommage.