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3,85

sur 276 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Golden Richards est un mormon de la veine la plus traditionnelle, celle qui conserve encore la tradition de polygamie. Époux de quatre femmes, heureux père de vingt-huit enfants, il est certainement considéré comme l'incarnation du mal par les féministes.

Sa vie est pourtant loin d'être idéale. Entré chez les mormons plus par accident que par réelle conviction, il n'a eu jusqu'à présent aucune prise sur sa vie. Sa première femme lui a été imposé par la congrégation, et les suivantes par la première épouse, qui dirige la maison d'une main de fer. Obligé de travailler d'arrache-pied pour nourrir sa tribu, Golden ne rentre chez lui que pour y régler les nombreux conflits internes, tâche éprouvante qu'il tente de fuir à tout prix.

La vie de Golden bascule avec son nouveau chantier. Devoir construire un bordel pose déjà quelques problèmes moraux pour un homme terrorisé par le stupre et la luxure. Tomber amoureux d'une fille qui y vit remet en question toute son existence. Pour la première fois de sa vie, Golden doit faire le choix qui déterminera son avenir.

En parallèle, nous suivons également deux autres personnages : Trish, sa dernière épouse, et Rusty, un de ses fils. Et malgré la cacophonie ambiante, on peut se rendre compte que quand on vit à trente dans la même maison, chacun vit finalement seul. Trish doit partager le peu de temps que son mari leur accorde avec trois autres personnes. Rusty ne reçoit aucune attention de ses parents à part pour les détails administratifs et disciplinaires.

Udall nous livre un portrait réussi d'une famille prête à s'effondrer sous son propre poids, sans céder aux moqueries faciles (ni au prosélytisme d'ailleurs). L'auteur donne la parole à ses personnages, les laisse raconter leur vie et les événements qui les ont conduit dans cette drôle de situation. Souvent drôle, parfois émouvant, les 700 pages de ce roman s'avalent sans s'en apercevoir.
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La sécurité est dans le nombre. C'est ce que pense un des personnages mormons de ce vaste, tendre, hilarant et pourtant nuancé roman. Golden Richards a environ 40 ans au milieu des années 1970. Surnommé le Yéti par un de ses fils, il brille surtout par son absence. Mais comment faire autrement quand on cumule 4 épouses, 28 enfants et trois maisons, qui tous attendent subsistance, affection et compréhension de sa part alors qu'il est contraint d'aller travailler de plus en plus loin ? Et que ses rares moments chez lui se passent en interminables réunions et offices religieux, ce qui ne lui déplaît pas entièrement car c'est une manière commode de fuir les demandes trop pressantes des uns et des autres.

Evidemment la vie n'est pas sûre et tout semblera se liguer pour le lui prouver jour après jour. Il n'est pas mormon de naissance, a connu une enfance et une adolescence solitaire en compagnie d'une mère dépressive et d'un père absent. Alors le nombre, même excessif, vaut mieux pour lui que son contraire.

Il est la tête d'une petite entreprise de bâtiment. Pour l'heure il travaille à réaliser une aile supplémentaire dans un bordel (une maison de retraite pour ses femmes et enfants). Il y rencontrera Houila, une jeune femme guatémaltèque qui s'avèrera être la femme du patron de l'établissement, ce qui va lui causer bien des déboires. Pour la première fois de sa vie il tombe amoureux. Ses quatre femmes, il a le sentiment qu'elles lui ont été imposées par ses supérieurs dans la foi, ce qui n'est pas faux.

Ce roman est foisonnant de personnages. Si Golden est au centre, d'autres points de vue que le sien s'y font entendre. Inoubliable en particulier le destin de Rusty, un de ses fils, ado en manque de reconnaissance et en proie à un maelstrom pubertaire pas piqué des vers.

Si vous voulez lire un roman généreux mais pas mièvre, passionnant de bout en bout, n'hésitez pas. Brady Udall n'est pas très prolifique (deux romans et un recueil de nouvelles à ce jour) mais il vaut le détour !
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Le polygame solitaire est le deuxième roman de Brady Udall que j'ai entre les mains.
C'est principalement grâce au challenge ABC que j'ai découvert cet auteur, car il faut reconnaitre que les auteurs dont la première lettre commence par la lettre U ne sont pas pléthore.
Et je suis tombée sous le charme du « fabuleux destin d'Edgard Mint », ce qui m'a permis d'anticiper le plaisir que j'allais avoir pour cette nouvelle lecture.
Cela m'a d'ailleurs aidé à m'y lancer, dans cette lecture, car j'avoue qu'un livre traitant la polygamie chez les mormons n'était pas forcement ce que j'aurais choisi en priorité.
Le titre, le Polygame solitaire peut paraitre un peu ambivalent. En effet, comment un homme affublé de quatre épouses et de vingt-huit enfants peut-il se sentir seul ou être solitaire ?
Nous allons effectivement avoir des réponses à cette question en suivant plus particulièrement trois membres de cette famille pas comme les autres : le père, Golden Richards, une de ses épouses, ( la quatrième ) Trish, et un de ses fils Rusty, 11 ans.
Golden Richards, devenu mormon sans trop savoir comment, a le chic pour se mettre dans des positions délicates. En tant qu'entrepreneur, il se retrouve responsable d'un chantier de construction d'une maison close. Il n'osera pas l'avouer à ses épouses et parlera de la construction d'une maison de retraite, ce qui est plus prestigieux, évidemment… Il fera aussi la rencontre d'une jeune femme qui risque de bouleverser son existence…
Sa quatrième épouse Trish, dont nous suivons l'histoire jusqu'à son mariage avec Golden est en plein questionnements…Son histoire de vie douloureuse lui laisse un sentiment d'insatisfaction et être une quatrième épouse n'arrange rien…
Rusty, surnommé « le terroriste « par les différents membres de sa famille, semble avoir de la peine à trouver sa place .
Finalement, à travers ces trois personnages, on découvre certes les caractéristiques et fonctionnements de ces familles pas comme les autres, mais aussi que l'on peut y être très seul. le petit Rusty en est l'exemple le plus frappant et aussi le plus triste, car finalement, tout ce qu'il demande c'est un peu d'attention et qu'on le reconnaisse en tant qu'individu à part entière…
Une histoire douce-amère, qui se lit avec plaisir et intérêt.



Challenge ABC 2019/2020
Challenge Pavés 2020
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De Brady Udall, j'avais déjà lu le Destin miraculeux d' Edgar Mint avec le sentiment que cet auteur  atypique avait un humour et une façon crue de raconter des histoires pas forcément drôles que j'appréciais .

Donc, le polygame qui est le héros de ce roman, si on peut l'appeler ainsi , Golden ,  a quatre épouses et vingt huit enfants et vit entre les trois maisons familiales , il fait partie d'une Eglise de type mormon   bien sûr  sinon ce serait pêcher alors que là, cette grande maisonnée doit être source de fierté et de devoir religieux bien remplis .

Mais  Golden est arrivé à un stade que l'on pourrait qualifier de "burn out "s'il s'appliquait à ce genre de situation , non seulement son entreprise de bâtiment bat de l'aile , ses chantiers l'entrainent de plus en plus loin des domiciles conjugaux mais en plus , il construit une annexe à un bordel , détail qu'il cache aussi bien à ses épouses qu'à sa communauté qui ne plaisante pas avec ce sujet ...
Et, source éminente de complication, il tombe amoureux de la femme de son patron !
Plaignons ce pauvre homme dans ses galères ...

Pas question , bien entendu , de s'appesantir sur l'ensemble de la famille , le roman est déjà suffisamment gros : entre les déboires du père, intéressons nous à Trish, la quatrième épouse qui n'a pas encore 30 ans et qui désespère d'avoir son mari dans son lit autrement qu'endormi pour envisager une nouvelle grossesse, elle est tellement malheureuse d'avoir eu 3 enfants morts-nés .

 Rusty, un des nombreux rejetons de la famille,  n'arrive pas à se plier aux règles de cette vie menée à la baguette par la première épouse Beverly et fait les 400 coups tout en se racontant des histoires , ne serait-ce pas pour essayer d'attirer l'attention de son père un peu plus que les autres enfants : un énorme besoin d'amour .

La toile de fond de ce roman fait froid dans le dos, ces gens habitent dans la zone des essais nucléaires au Nevada, bombes qui ont été expérimentées dans les années 1950 "en plein air" ce qui représentait pour la population locale une distraction, tel un gigantesque feu d'artifice et dont les retombées se sont manifestées pendant très longtemps sur leur santé , ils seront pour la plupart touchés à plus ou moins longue échéance et leur descendance ...

Un petit bijou qui allie l'humour au tragique du quotidien,  avec doigté et finesse , ce n'est jamais vulgaire ni larmoyant : du grand art !


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Pauvre Golden ! Après une enfance pour le moins malheureuse, il pensait trouver le bonheur dans l'application du Principe aux côtés de ses quatre épouses et de leurs vingt-huit enfants. Mais le voilà pétri de doutes, incapable de prendre une décision, ballotté de maison en maison au gré d'un emploi du temps établi par ses épouses. Tout polygame qu'il est, Golden est avant tout un homme qui se sent seul et cherche à échapper à ses (trop nombreuses) responsabilités.
Malgré quelques longueurs (peu étonnantes dans un roman de plus de 700 pages) j'ai aimé découvrir ce mode de vie inhabituel aux côtés de personnages attachants. Si le pater familias reste le "héros", Brady Udall nous offre de découvrir les points de vue de la quatrième épouse et de Rudy, enfant "polyg" prêt à tout pour se faire remarquer.
Bien évidement, l'auteur ne se gêne pas pour souligner les rancunes larvées nées de cette vie commune intenable, où personne ne possède rien en propre et chacun est invité à se sacrifier pour les autres. Il aurait été facile de se contenter d'ironiser, mais Brady Udall montre aussi le réconfort que peut apporter le groupe et la foi à des personnes en mal de confiance. Et la tendresse et l'espoir l'emportent parfois.
Merci pour le conseil Christian !
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Un titre digne d'un oxymore, comment peut on être seul tout en étant polygame.
Golden a 4 femmes et 28 enfants dans 3 maisons différentes et est un membre éminent de sa congrégation. Il est entrepreneur et son chantier actuel l'amène à s'absenter la semaine.
Il faut préciser que ce chantier est la construction d'un lupanar, mais contrainte financière oblige(l'entretien de cette immense famille) , Golden n'a pas pu refuser. du coup, pour sa famille il construit une maison de retraite, premier mensonge, d'autres suivront.
Golden et sa famille traversent une grosse crise, existentielle et structurelle. La congrégation veut aussi que Golden prenne une cinquième épouse, sauf que celui-ci ressent un émoi inattendu pour une femme rencontrée près de son chantier.
La morale de cette histoire ? La famille est une force. La famille c'est toujours compliqué, et 4 familles c'est quatre fois plus compliqué. Les femmes sont des pros de l'organisation et de la gestion des maisons, des enfants et du planning des tours de nuits avec Golden.
Quant aux enfants, les aînés deviennent des deuxièmes parents, beaucoup d'enfants se perdent dans la masse et ont du mal à trouver leur place dans cette famille. Certains le vivent bien mais d'autres en souffrent.
L'histoire s'attache au père, aux mères et à quelques enfants en particulier. Une belle histoire d'amour filial au travers d'une famille différente, un roman instructif sur la polygamie.
Des rires, des pleurs, des mensonges, des quiproquos dont cette famille atypique et son fondateur en ressortiront grandis et plus forts.
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LE POLYGAME SOLITAIRE de BRADY UDALL
Quand Golden, le polygame, rentra ce vendredi soir du Nevada après 300 km de route, il arriva à la Grande Maison(630m2)pour la traditionnelle soirée familiale avec ses 4 femmes et ses 28 enfants. C'était un peu petit mais qui aurait pu prévoir?! Golden sent une atmosphère inhabituelle, s'inquiète et s'attend au pire de la part des soeurs Nola et Rose de Saron ainsi que de Beverly( sa première femme) et Trish( la dernière). Finalement il ne s'agit que d'une affaire de canapé pourri et il respire car il leur ment depuis des mois. Il est amoureux de la fille du patron du chantier sur lequel il travaille au Nevada, la belle Willa. Et Golden de s'interroger sur la situation dans laquelle il est plongé, car c'est un timide, tout sauf un macho qui s'est laissé embarquer par son père dans cette vie plurale des Mormons à laquelle il s'était tardivement converti. Femmes et enfants se sont accumulés sans qu'il le cherche et, pour la première fois, il est amoureux! Pire, sa communauté a pensé pendant un moment que Golden pouvait être le Puissant et le Fort, le messie des Mormons. Il ne sait comment se sortir de ce piège et pour tout arranger, la communauté songe très sérieusement à lui faire prendre une cinquième femme et ses enfants, son mari ayant été exclu pour une sombre histoire.
Si Udall avait abordé marginalement, dans son livre précédent la vie plurale des Mormons, c'est ici le coeur du livre. Golden est un personnage très sympathique qui veut bien faire, vivre tranquillement mais gérer quatre femmes et 28 enfants au quotidien est une aventure à haut risque. C'est un récit tragi comique, bourré d'humour, très détaillé sur la vie quotidienne des Mormons et on se prend très vite d'affection pour ce Golden que l'on envie franchement pas. Très bon livre.
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C'est l'histoire d'un polygame, solitaire, qui a une liaison avec la femme de son patron.
Un roman qui m'a permis de découvrir Brady Udall.

Golden Richards est un apôtre de Dieu, un mormon fondamentaliste. Il est le mari de 4 femmes et le père de 28 enfants. Cette famille ‘à part' vit selon le Principe de Dieu dans la petite ville de Virgin dans l'Utah.

Golden est propriétaire d'une entreprise de bâtiment sur le déclin. Afin de la sauver, il accepte le projet immoral de construire un lupanar dans le Nevada.
Ce projet lui permet aussi de s'éloigner, d'échapper 4 ou 5 jours par semaine à des épouses qui se querellent, à une bande d'enfants bruyants, aux jalousies et aux ressentiments, aux obligations religieuses, aux dépenses, à la tristesse qui étreint son coeur. Lorsqu'il est de retour dans l'une de ses maisons, il s'y sent plus que jamais comme un étranger, un intrus.

La tendresse et l'affection qu'il avait de plus en plus de mal à donner à ses épouses, il va les donner à la femme de son patron, une femme qu'il désire, une femme dont il va tomber amoureux. Sa vie se transforme en un tissu de tromperies et de mensonges.
Prendra-t-il le risque de continuer à vivre ainsi, au risque de détruire sa vie, de perdre sa famille, sa prêtrise et son honneur ?

Cet homme ne serait-il qu'un irresponsable, juste guidé par ses désirs et ses pulsions? Un beau salaud ? Vous êtes curieux d'en savoir plus?
Je vous invite à plonger dans ce roman captivant de bout en bout, qui ne vous laissera pas indifférent.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui se déroule dans l'Utah, même si à mon avis le "Le Destin miraculeux d'Edgar Mint", lui est nettement supérieur, il possèdait un souffle épique incroyable, beaucoup plus d'humour et de magie. Je trouve que l'auteur est trop resté dans l'entre deux, pour moi le merveilleux n'est pas assez exploité.
.
A priori le sujet des Mormons lui tient à coeur, car il l'avait déjà traité dans « le Destin … » . Je n'ai pas réussi à avoir de l'empathie pour ce pauvre Golden qui n'avait pas choisi son destin et pas plus pour ces malheureuses épouses. le personnage de Rusty est le mieux travaillé, Brady Udall est vraiment doué pour décrire le monde intérieur des petits garçons.
Il parle également en toile de fond d ‘un essai atomique mais, sans plus de développement.
Il y a de très jolies pages sur le décès de sa fille et en fin de roman.
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À l'image d'Edgar Mint, le personnage de ce nouveau roman de Brady Udall est un être "laissé pour compte" et extrêmement solitaire, comme le dit le titre. Élevé par une mère dépressive, abandonné par son père, il passe son enfance à attendre à la fenêtre ce père démissionnaire.
Ayant été touché par la grâce et intégré une communauté mormone et son Principe de polygamie, son père vient finalement le chercher pour le convertir à ce mode de vie. Ainsi, n'ayant jamais su exprimer sa propre volonté, le voilà quelques années plus tard mari de quatre femmes, père de plus d'une vingtaine d'enfants, capitaine d'un navire à la dérive et qui prend l'eau: Golden Richards est secrètement amoureux et fuit son foyer et ses responsabilités, ce qui ne fait qu'aggraver les dysfonctionnements majeurs de cette famille.
On rit beaucoup au récit de la vie quotidienne de cette communauté car Brady Udall a l'art de nous décrire avec tendresse et ironie les situations cocasses que vivent ses personnages. Mais on pleure également beaucoup, car que de souffrance et de solitude ! le petit Rusty, qui ne sait que faire pour être remarqué et tout simplement aimé, nous émeut aux larmes.
Malgré tout, l'amour et la solidarité restent très forts au sein du groupe.
Sans avoir réellement changé, Golden sort plus fort des épreuves traversées: il reste tel qu'il est, malléable et manipulé par ses épouses et les chefs de l'Eglise locale, mais il ne fuit plus ses responsabilités: l'amour qu'il porte à TOUS ses enfants est son seul bien sur la Terre et il semble déterminé à le préserver.
Il est très curieux de constater qu'après avoir lu ce livre, on n'éprouve pas d'aversion contre le Principe. Brady Udall porte un regard bienveillant et tolérant, qui devient le nôtre.
C'est un joli roman, drôle et très émouvant.
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