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4,18

sur 254 notes
Comme je l'ai dit dans mon billet sur Créatures Fantastiques, le manga animalier est en force actuellement puisqu'en plus de celui-ci et Beastars, on a droit à une autre nouvelle série (qui sera en 11 tomes) sur le sujet avec Elin la chameuse de bêtes. Il s'agit d'une adaptation de roman écrit à l'origine par Nahoko Uehashi, et le manga est de Itoe Takemoto. de quoi parle donc ce manga qu'on doit aux éditions Pika ?

Elin mène une vie tranquille aux côtés de sa mère dans un village qui a pour mission d'élever des Tôda, des dragons-serpents de combat utilisés pour la protection du royaume. Mais Soyon, brillante soigneuse de ces dangereuses créatures, empêche sa fille de les approcher malgré sa fascination pour elles…

Jusqu'au jour où un drame va bouleverser leur vie et le destin tissera un lien inéluctable entre Elin et les bêtes sacrées !

Ce résumé est peut-être un peu cryptique, mais en gros, il faut se dire que dans l'univers qui est dépeint ici, il existe des créatures imaginaires dont font partie les Tôda, qui sont utilisés pour la guerre. Elin et sa mère viennent d'une tribu nommée les Ahlyo dont on va déjà apprendre certaines choses dans ce premier tome (mais je ne spoilerai pas). Comme l'indique le résumé, les Tôda du village vont tous mourir et c'est forcément leur soigneuse qui va être considérée comme responsable. Ainsi, la mère de Elin va être condamnée à mort, ce qui signera le départ de sa fille et le début de son aventure qui va, on peut le supposer, l'amener à reconsidérer sa vision du monde et découvrir qui elle est. On troque donc la douceur de Créatures Fantastiques contre une dureté et une violence évidente.

Mais au-delà de ce postulat de base, ce qui m'a intéressé en particulier, en tant qu'amoureux des animaux, c'est justement le traitement de cette thématique. de ce point de vue, j'ai beaucoup aimé le travail sur le personnage de Soyon, la mère de Elin. On la voit dans le premier chapitre utiliser un sifflet pour calmer un Tôda. Elle explique que rien d'autre ne peut les calmer, que ce sont des bêtes sauvages et qu'elle ne doivent jamais être apprivoisées. Plus tard, elle explique à sa fille que les Tôda qu'ils asservissent s'affaiblissent de jour en jour et que cela la rend malheureuse, car ils devraient pouvoir décider de leur destin. Il semblerait d'ailleurs que ce soit la vie en captivité qui les condamne finalement. Ce point m'a vraiment plu car si l'on joue le jeu de la transposition dans notre réalité, c'est assez éloquent sur le point de vue de l'auteur concernant le fait que l'on asservisse des animaux (alors qu'à l'origine, tous les animaux sont sauvages). Et l'affaiblissement dû à la captivité me fait penser aux animaux d'élevage et à leur santé plus fragile (sans parler des animaux créés par le biais de croisement de race qui finissent par avoir des problèmes de santé fréquents).

Un autre élément intéressant concernant la thématique animalière vient du dernier chapitre. Après avoir fui suite à la condamnation de sa mère, Elin est retrouvée par un apiculteur et va l'accompagner dans ses ruches. C'est l'occasion d'un exposé documenté sur le sujet, afin d'être authentique dans la façon de dépeindre le travail de l'apiculteur, et un détail m'a fait tiquer. Il explique qu'il coupe en partie les ailes des reines abeilles pour qu'elles ne puissent pas partir trop loin. Il rajoute que ça lui fait mal au coeur mais qu'il est obligé puisque c'est son gagne pain. Je ne pense pas que l'auteur cherche à faire un jugement de valeur sur ce point, mais je ne peux malgré tout m'empêcher de voir dans ce constat le rappel que l'homme a en effet cette capacité à aimer les animaux tout en leur faisant du mal pour son propre profit. Ainsi, ce point m'a aussi beaucoup intéressé et parlé.

Cependant, il ne faut pas oublier que l'on est dans un tome introductif et que les thématiques tout comme l'univers ne sont que présentés ici. Mais tout est clairement introduit et les bases posées sont séduisantes et donnent envie de voir quels développements suivront.

Pour finir, un petit mot concernant l'aspect graphique du tome. Alors que je suis séduit par l'écriture, je dois avouer que visuellement, je suis un peu resté sur ma faim. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est laid, mais c'est assez quelconque. Je trouve que les visages des personnages, bien que corrects, auraient pu être plus beaux, et les décors sont trop souvent dépouillés. Cependant, les Tôda sont très réussis ce qui donne envie de voir quelles autres bêtes le manga va nous proposer.

En résumé, ce premier tome de Elin la charmeuse de bêtes nous plonge tout de suite dans son univers brutal et dur. L'héroïne est présentée efficacement et on imagine déjà qu'une forte évolution va arriver chez elle au fil des tomes. La thématique animalière propose déjà des pistes intéressantes qui ne demandent qu'à être étoffées. Et l'intrigue en elle-même pose déjà plusieurs questions auxquelles on souhaite avoir les réponses. Une introduction tout à fait réussie en somme pour ce qui est de l'écriture. Malheureusement, d'un point de vue graphique, je suis moins conquis, mais cela n'empêche pas à la lecture d'être de qualité. Je serai donc au rendez-vous pour le tome suivant en espérant que le développement de tous les éléments posés ici soit à la hauteur.
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Dans le village où a grandi Elin, on élève des Toda pour la guerre. Ces sortes de dragons sont d'une taille impressionnante et sa mère est chargée de s'occuper des plus forts. Quand ceux ci meurent, le pire des chatiments lui est infligé. Elin va devoir surmonter bien des épreuves malgré son jeune âge.
Les dessins sont agréables et l'histoire bien menée. L'univers est bien décrit et on y entre facilement, j'attends de voir ce que donnera le tome 2.
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Sur les conseils de mon amie des Voyages de Ly (dont vous pouvez aller lire la chronique), je découvre cette semaine ce nouveau titre fantastique mâtiné de mythes asiatiques desservi par des dessins parfois enchanteurs.

Elin, La charmeuse de bêtes, est l'adaptation en manga (il y aura 11 tomes au total) d'une saga de romans parue il y a quelques années chez feu Milan dont j'avais aperçue la couverture mais point plus. On s'y retrouve plongé dans une histoire qui flirte avec la fantasy orientale où un clan élève des bêtes sacrées mais guerrières, les Tôda, qui ont tout du dragon, le tout dans des paysages entre Japon et Chine moyenâgeux.

Comme dans tout shonen, l'histoire se centre sur un jeune héros, ici une héroïne, ce qui déjà me plaît. Elin est la fille de la femme qui soigne les Tôda les plus précieux de son village. On découvre à travers ses yeux ces magnifiques créatures qui ont été réduites en esclavage, mais également la vie dans son village où sa mère et elle souffrent d'une certaine ostracisation du fait de leurs origines. C'est un décor qui m'a de suite enchantée. J'ai beaucoup aimé cette ambiance d'un autre temps, le fait que ce soit en pleine campagne, autour de créatures fortes et mystérieuses qui pourraient bien faire des dégâts un jour, avec des clans protégeant des secrets. J'ai vraiment eu l'impression de plonger dans un récit ancien autour d'une mythologie que je ne connaissais pas et j'ai aimé le dépaysement.

Il faut dire que les dessins y ont grandement participé. Je m'en doutais déjà en voyant la couverture et notamment la 4e avec son superbe Tôda aquatique. Les passages avec ces derniers tout en tons gris sont superbes. Ils emportent vraiment le lecteur dans un autre monde. Je regrette du coup que le restant des dessins soit plus banal. J'ai du mal avec le côté trop rondouillard des visages que je trouve plus quelconque. Dommage.

Pour en revenir à ce premier tome, c'est une vaste introduction à l'univers. La première partie, les 3/4 du tomes, présente l'univers de la série. La seconde, par contre, est beaucoup plus fade. Elle présente ce que devient Elin après un certain incident et c'est assez banal. Il y a un côté "bons sentiments" qui m'agace parce que je le trouve un peu superficiel. Je ne vois pas pourquoi quelqu'un qui la connait à peine voudrait déjà tout faire pour lui redonner le sourire... J'ai donc largement préféré la première partie, plus sombre, plus mature où l'univers est riche et prometteur avec les Tôda et les différents peuples avec chacun leurs mystères.

Elin est donc une belle surprise. S'il n'y avait pas eu ces derniers chapitres un peu en-dessous, j'aurais sûrement même pu parler de coup de coeur.
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Voici une série qui promet de jongler entre la douceur de l'enfance et la cruauté du monde. Dans ce tome d'introduction, nous découvrons la jeune Elin et sa mère Soyon, soigneuse en charge des Tôda, de rares créatures utilisées comme moyen de défense du royaume d'Arhan. Nous comprenons de suite que la petite et sa mère ne sont pas bien intégrées au sein de leur village malgré l'importance du rôle de Soyon. Elles ne ressemblent pas non plus aux autres femmes avec leur chevelure brune et leurs yeux verts ; bien qu'Elin semble plus acceptée que sa mère, on imagine aisément l'atmosphère de crainte mêlée de suspicion que l'ignorance et l'intolérance peuvent initier. Lors de leur dernière nuit ensemble, Soyon donna quelques clés à sa fille autour de leurs origines et de la relation qui les lie aux bêtes. En plus d'être méprisée au village, Soyon trahit son peuple en portant l'enfant d'un étranger et fut reniée.
Sur ces bases difficiles, le statut d'outsider de Soyon empire de façon dramatique lorsque les Tôda sont retrouvés morts, en apparence suite au manque de vigilance de leur soigneuse. Cet incident met le feu aux poudres et tout le mépris contenu depuis des années envers Soyon ressurgit : jugée pour sa fatale erreur, elle est condamnée à être dévorée (vivante) par des Tôda sauvages. Notre jeune héroïne, poussée par l'élan du désespoir, tente de sauver sa mère mais n'y parvient pas. Alors qu'elles se retrouvent encerclées par les Tôda affamés, Soyon décide de protéger sa fille et émet un sifflement étrange qui fige les bêtes et permet à Elin de s'échapper. C'est le coeur brisé que la fillette file à dos de Tôda, abandonnant sa mère à une mort cruelle et de lourds secrets derrière elles.
La fin de l'intrigue se concentre sur Elin et son sauveur, le doux apiculteur Johun du royaume Yojeh. L'adulte apparaît comme le nouveau "maître" dans la quête initiatique qui s'ouvre aux pieds de la jeune fille. Je vais passer vite sur ce point car à part la nature, nous n'apprenons pas grand chose. En revanche, nous avons un aperçu du peuple d'origine de Soyon dans les dernières pages, qui nous apprend que la jeune femme a commis un sacrilège en utilisant un pouvoir ancestral sur les Tôda face à des étrangers, alors que les nomades ont juré de ne jamais s'en servir. Cet acte conduit les anciens à lancer une recherche pour retrouver Elin ; s'agit-il d'une chasse à l'homme ? Nous le découvrirons bientôt !
Le style graphique est épuré mais efficace et on ressent bien l'amour des mangakas pour le matériau d'origine. En effet, ce titre est une adaptation en manga (11 tomes) d'un roman. Je n'apprécie pas trop la bouille chibi d'Elin, mais elle fait ressortir ses émotions et accentue son côté innocent qui me fait penser à L'enfant et le maudit. Cet aspect renforce aussi l'amour de la nature, des animaux et le respect de l'ancien monde (coucou Mononoké et compagnie). J'ai mis 4 étoiles car j'ai jugé cette nouveauté mieux ficelée que Dresseuse de monstres (sorti chez Komikku en 2017), série autour du même thème, à laquelle j'avais mis 3,5.
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