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Un gros recueil de nouvelles très courtes, en 3 parties puisqu'il y a deux recueils parus seuls - Ejo et Lézardes - et des nouvelles parues ici ou là en revues.
A travers les portraits-histoires (femmes, enfants, quelques hommes) se dessine le Rwanda dans un temps circulaire autour du génocide (qui ne sera pas explicité, il y a d'autres livres à découvrir avant de savourer celui-ci peut-être) : avant, après, futur inventé parfois, passé retrouvé avec deux ou trois contes... Il faut accepter de voir passer les personnages en quelques pages mais c'est un livre puissant, délicatement interrogateur, abordant les violences des vies bouleversées par la guerre entre voisins.
J'ai mis du temps à lire un autre Beata Umubyeyi Mairesse après Tous tes enfants dispersés , roman que j'avais pourtant été ravie de découvrir. J'espère mettre moins de temps pour continuer avec cette autrice et voir si se confirme mon sentiment : elle pourrait recevoir un Nobel un jour.
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Après Tous tes enfants dispersés, Beata raconte la vie des survivants au génocide .
250 caractères pour situer un livre qu'on n'a pas lu, c'est un peu ridicule, non? En plus moi qui m'applique à faire court parce que ces chroniques me servent surtout pour garder la mémoire des livres lus, c'est un peu agaçant: je développe plutôt en commentaires d'avis d'autres lecteurs. On va devoir résumer ce que d'autres ont déjà bien fait. Devoir faire du remplissage comme je le fais ici intéresse qui?
Une autrice à suivre.
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Ce sont les chaudes couleurs de la couverture, sur une des tables de la librairie qui m'ont attirée, comme un wax de belle qualité. Puis le titre, et son ambiguïté, expliquée dès la quatrième de couverture, ont fini de me convaincre. Je me suis lancée dans cette lecture en sachant qu'elle serait dure. Il est question du Rwanda et du génocide qui constitue presque la seule chose pour laquelle ce pays est connu sur la scène internationale.
Ce livre est en réalité constitué de deux recueils de nouvelles précédemment publiés indépendamment, plus quelques nouvelles publiées dans des revues. Je ne suis pas certaine que cet assemblage soit heureux, car chaque recueil a une véritable identité et elle se dilue dans le fait de lire les deux à la suite. le premier recueil, Ejo, parle du génocide, un peu avant, pas vraiment pendant et surtout après. le second, Lézardes, même s'il revient sur le génocide, est aussi sur la perte de l'innocence.
Beata Umubyeyi Mairesse, l'autrice, est elle-même une rescapée du génocide. Et cela la hante. Cela la hante et irrigue son écriture en continu. Elle explore les blessures et les failles, comment elles sont chez chacun, mais comment elles ne sont aussi jamais les mêmes.
C'est un livre difficile, et souvent je me suis sentie tellement loin de ces personnages. Ceux qu'ils ont vécu est tel que j'ai l'impression que toute empathie est en fait déplacée. J'ai lu il y a peu un livre dans lequel l'autrice mettait sciemment le personnage principal à distance, ce qui créait une impossibilité pour le lecteur de se mettre à la place du personnage. J'avais trouvé cela dérangeant, mais très intéressant, et une expérience de lecture peu commune. Ici, ce n'est pas l'intention de l'autrice, mais j'ai ressenti cette même distance, non à cause du style ou de l'intention littéraire, mais à cause de l'énormité de ce qui est décrit. Ce fut encore une lecture dérangeante, donc, et avec un tel sujet, c'est le moins que l'on puisse dire.
Alors le style est parfois un peu plat, mais le sujet mérite que l'on s'attarde sur le livre, et surtout toutes les situations que l'autrice invente pour montrer cette multiplicité de destins, de blessures. Pas beaucoup d'espoir dans ce livre, peu de place pour la réconciliation qui est aujourd'hui le mot d'ordre officiel, mais une exposition sans fard des traces, visibles et invisibles de ce génocide, à hauteur de l'individu.
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Un livre bouleversant de la période du génocide des Tutsi au Rwanda. L'auteure nous emmène à travers ces nouvelles sur comment les diverses personnes ont vécu ce drame humain. On ne peut pas rester insensible devant cet épisode Rwandais et la délicatesse des mots dont l'auteure écrit.
Très émouvant.
J'ai eu la chance de rencontre l'auteure au festival du livre de Hyères .un joli moment, merci à elle
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Ejo signifie à la fois hier et demain.Beata Umubyeyi Mairesse plonge dans la " topographie des non-dits" avec une grande humanité. Il s'agit d'un recueil de nouvelles vindicatives. On y croise une dizaine de personnages dans la tourmente. Belle langue?
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Avec ce recueil la nouvelliste se positionne à hauteur d'enfants, à la fois ceux qui ont absorbé (consciemment ou non) les faits que ceux, devenus grands, qui devront s'interroger sur la transmission possible, sur un maillage à retisser. Sans chercher à rien atténuer mais en prenant appui sur le pouvoir cautérisant de la littérature, Beata Umubyeyi Mairesse plonge dans ce que je peux appeler la topographie des non-dits avec une grande humanité.
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En kinyarwanda (la langue maternelle de l'autrice, ayant fui le massacre des Tutsis à l'adolescence), Ejo signifie à la fois hier et demain. C'est dans cette ambivalence temporelle, entre la relative insouciance d'avant et les répercussions intimes d'après qu'elle inscrit son premier recueil, présent dans un volume pluriel. On y croise une dizaine de femmes dans la tourmente, de Febronie dont le fils lui tourne le dos pour rejoindre les Interahamwe (miliciens hutus) à Agnès, professeur d'histoire sopecya (survivante n'ayant pas quitté le pays) ne s'exprimant plus qu'en maximes cryptiques, où le nom des morts surgit comme ponctuation. Toutes sont marquées par leur propre expérience d'un pays où victimes et bourreaux se côtoyaient quotidiennement, par la difficulté de se projeter dans des terres
d'exil où le racisme et l'incompréhension face à leur vécu chargé règnent.
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