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EAN : 9780593080306
352 pages
Bantam (14/08/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Présentation de l'éditeur :

It is a chilling story that begins in the 1970s, when Trump made his first splash in the booming, money-drenched world of New York real estate, and ends with Trump’s inauguration as president of the United States. That moment was the culmination of Vladimir Putin’s long mission to undermine Western democracy, a mission that he and his hand-selected group of oligarchs and associates had ensnared Trump in, starting more than ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Quelle joie d'avoir réuni en un seul ouvrage 2 de mes bêtes noires sur la scène politique mondiale : l'homme d'affaires américain, devenu président des États-Unis, et son homologue l'inamovible kgbiste russe.

L'auteur, Craig Unger, n'en est pas à son coup d'essai. Comme journaliste d'investigation, il avait fait de même avec son ouvrage révélateur de 2004 : "House of Bush, House of Saud". Dans se livre, que j'ai trouvé fort intéressant, il explique que la famille royale saoudienne a investi 1,4 milliard de dollars dans les affaires de la famille Bush et de leurs proches. Il s'y étonnait aussi que tout de suite après le drame du 11/9, les avions des Saoudiens étaient les seuls autorisés à prendre leur envol. Un fait surprenant qui a inspiré le film de Michael Moore "Fahrenheit 9/11", sorti en 2004 et lauréat de la Palme d'or au Festival de Cannes, la même année. Un réquisitoire contre fiston Bush, qui y jouait la vedette à côté de ses acolytes Dick Cheney, Donald Rumfsfeld et Condoleezza Rice. Sans oublier son pote anglais, Tony Blair.

Ne pas confondre ce film avec l'oeuvre de François Truffaut "Fahrenheit 451" de 1966, basé sur le best-seller éponyme de Ray Bradbury (1920-2012) de 1953. Un livre de science-fiction qui a également inspiré le réalisateur, Ramin Bahrani, à en faire un "remake" cette année-ci.

Dans ce livre qui vient de paraître, Craig Unger, mentionne pas moins de 59 Russes avec nom, titre(s), fonctions et activités principales, qui ont eu des relations plus ou moins suivies avec le grand Donald. Aucun de ces énergumènes risque de retrouver son nom dans l'Almanach Gotha de la noblesse. Loin s'en faut, un grand nombre d'entre eux appartiennent carrément à la tristement célèbre mafia russe.

Je ne vais pas vous ennuyer avec la liste complète de ces 59 privilégiés, ce serait une entreprise fastidieuse. Je me concentre sur quelques manitous dont le rôle dans cette "camaraderie" a été important.
En fait, on peut distinguer 2 sortes d'individus : les proches de Poutine et les mafiosi. Quoique cette distinction s'avère un peu artificielle dans la pratique, certains de ces "ostrogoths" combinent en effet allègrement les 2 qualités. Par ailleurs, il n'est nullement sorcier pour un "vor" (voleur, criminel) de se faire élire à la "Douma" (= parlement), moyennant un royal pot-de-vin au parti de Poutine, d'obtenir ainsi un laissez-passer et d'aller blanchir son argent sale à New York, en s'achetant par exemple un ou plusieurs appartements dans le Trump Tower, à l'abri du fisc.
Les cas de "vory" heureux propriétaires d'appartements de M.Trump sont nombreux.

Voici donc quelques noms de cette élite russe :

1) Potes de Poutine :
- Roman Abramovitch, richissime oligarque (fortune estimée à 11,7 milliards de dollars), propriétaire du football club anglais Chelsea FC ;
- Aras et son fils Emin Agalarov, des Azéris en "business" avec Trump, entre autres dans l'élection de Miss Univers en 2012 ;
- Tevfik Arif, autre multimilliardaire, spéculateur foncier, un Kazakh partenaire dans la compagnie américaine Trump So Ho ;
- Dmitri Ryboloviev, propriétaire de 3,3 % d'actions de la Banque de Chypre, havre de blanchiment de "dirty money" ;
- Gennady Timchenko, d'origine arménienne vivant en Suisse, PDG de la compagnie pétrolière Gunvor, pote de judo de Poutine ;
- Sergueï Kisliak, ambassadeur russe à Washington de 2008 à 2017, a rencontré plusieurs membres de la campagne électorale du Donald ;
- Iouri Loujkov, ex-maire de Moscou 1992-2010, totalement corrompu, sa 2ème épouse, Elena Batourina passe pour la femme la plus riche russe :
- Natalia Veselnitskaïa, l'avocate qui a rencontré en 2016 le fils (Donald jr) et beau-fils de Trump, Jared Kushner, le mari d'Ivanka, leur offrant de la documentation nocive sur Hillary Clinton, pour la campagne électorale du Donald.

2) Bandits :
- Semion Mogilevich, parrain du crime organisé ukrainien, surnommé le "Don intellectuel" , utilise 17 identités différentes, vend même du matériel nucléaire ;
- Sergueï Mikhaïlov, patron de la "Solntsevskaïa Bratva", la plus grosse bande de criminels en tous genres ;
- Sergueï Polonsky, tycoon flamboyant, actuellement en taule pour fraudes multiples, sa candidature à la présidence russe fut rejetée en 2018, mesure 1,95 m. ce qui explique beaucoup dans son ascension sociale fulgurante ;
- Viacheslav Ivankov, dit le "Yaponchick" (à cause de son physique attrayant), figure violente, tué en 2009 par la concurrence :
- Alimzhan Tokhtakhunov, dit le "Taïwanchick" (même raison), d'origine ouzbèque, a "fixé" les J.O. d'hiver 2014 à Sotchi, 2ème résidence de Poutine ;
- Anatoly Golubchick, en taule pour une escroquerie de plus de 100 millions de dollars (dans un cercle de jeu clandestin) organisée à partir d'un appartement de Trump.

Aux États-Unis (et en Angleterre), contrairement à chez nous, il n'y a pas d'enregistrement obligatoire à l'achat d'immobilier. Une anomalie qui favorise le blanchiment d'argent sale. Trump n'est pas le seul à vendre à ces Russes suspects, plein aux as, mais prétendre qu'il n'est au courant de rien, compte tenu du nombre et genre de ses clients, qui comme Ryboloviev lui a acheté un manoir à Palm Beach pour 95 millions de dollars, est bien sûr puéril. Tout comme qu'il n'aurait jamais rencontré le monstrueux Yaponchick qui lui a acheté tout un étage du Trump Tower.

Mais les affaires louches sont apparemment un trait de famille : son grand-père Friedrich Trump était impliqué dans la prostitution et son père, Fred Trump, avait des relations avec la mafia américaine des familles Gambino et Genovese. Son "consigliere" s'appelait Brad Zackson et a fait 5 ans de prison. de surcroît, le père Fred était réputé pour son racisme. L'homme qui a été le conseiller, guide et exemple du jeune Donald, s'appelait Roy Cohn, un des plus horribles personnages dans l'histoire yankee : ex-collaborateur du fameux sénateur McCarthy et sa chasse aux sorcières communistes et gauchistes, l'avocat de truands, antisémite (bien que Juif), homophobe (quoique homosexuel et mort du SIDA en 1986). Bref, un individu qui défie l'imagination. Il se peut que je fasse un billet de sa biographie par Nicholas von Hoffman "Citizen Cohn : The Life and Times of Roy Cohn", mais j'hésite encore car ce ne sera pas de gaieté de coeur !

Trump a dit et répété qu'il n'avait rien à voir avec la Russie ("no deals, no loans, no nothing" - pas d'accords, pas de prêts, rien). Il a oublié qu'il était avec son ex épouse Ivana à Leningrad déjà en 1987 comme simple touriste (?) et que quelques années plus tard il a négocié avec plusieurs Russes la construction d'un Trump Tower à Moscou, et que des Russes, tel Tevfik Arif, et Felix Sater (Sheferovsky), lui ont avancé de grosses sommes quand il passait un moment financier difficile.

Sur l'homme le plus riche du monde, Vladimir Vladimirovitch Poutine, dont la fortune est estimée à 200 milliards de dollars, je me permets de rappeler mon billet du livre de Karen Dawisha "Putin's Kleptocracy" du 1er mars dernier.

L'ouvrage de Craig Unger est solide : chaque affirmation est accompagnée de sa ou ses sources. Les notes en fin de volumes comptent 54 pages, sans les nombreuses en bas de page. Il y a 24 pages de photos, dont la plupart jamais vues avant.

Avec le récent ouvrage du célèbre Bob Woodward "Fear", ce livre nous présente un portrait démystifié de celui que les Américains ont eu le malheur d'avoir choisi comme leur guide suprême et "éclairé". Un personnage encore pire que vous vous imaginiez !

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