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3,08

sur 113 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Eastwick, Rhode Island, Années 1970. Jane, Alexandra et Sukie, trois mères de famille divorcées, trois sorcières mal considérées dans leur ville de province, vivotent entre leurs métiers (violoncelliste pour l'une, sculptrice pour l'autre, journaliste dans le canard local pour la troisième) et leur rendez-vous annuel du jeudi soir pendant lequel elles se racontent leurs nouvelles conquêtes, les derniers ragots, ou encore leurs états d'âme. Jusqu'à ce qu'un richissime new-yorkais, Daryl van Horne, vienne acheter une des demeures pour s'y installer et se mettre un peu au vert, et bouleverse leur quotidien.

D'une intrigue de prime abord classique, ce qui se confirmera au fil de la lecture, Les sorcières d'Eastwick n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais – encore une quatrième qui pèche par des choix de termes – : après avoir terminé laborieusement ma lecture, je cherche toujours le côté sulfureux qui m'a été annoncé.

Alors, certes, nous est racontée l'histoire de femmes divorcées, ayant encore des enfants et adolescents à la maison dont elles ne se préoccupent guère, qui prennent le plaisir où elles le trouvent sans se préoccuper plus des qu'en dira-t-on (hommes mariés ou non, jeunes ou vieux….), ce qui peut être à considérer comme dérangeant pour l'époque, mais, très vite, elles vont tomber sous la coupe d'un homme fortuné qu'elles vont toutes chercher, à leur façon, à épouser – pour le côté féministe, on repassera finalement -.

Le début du roman, qui démarrait donc sous de bons auspices, retombe comme un soufflé : la représentation satirique, bien menée, d'une petite ville provinciale d'Amérique, ainsi que la description bienvenue d'une forme d'émancipation féminine symbolisée par nos trois sorcières, laisse place à une mièvrerie que j'ai trouvée bien ennuyeuse, dénaturant à mon sens le propos de base, et ce peu importe les tours et maléfices, qui peuvent sembler machiavéliques, que ces dernières vont utiliser. le charme n'a plus pris sur moi aux deux tiers du roman. En somme, après la satire et la poussée féministe, place aux bons sentiments et au retour de la domination masculine.

Les sorcières d'Eastwick a donc été une belle déception, la première à ce point depuis le début de l'année : moi qui me faisais une joie de lire un roman d'Updike, que je découvrais ici, j'en sors toute refroidie…
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L'Amérique des années soixante-dix, une petite ville de province, trois femmes divorcées adeptes des pratiques occultes, beaucoup d'ennui, et tout à coup un Homme arrive... "il était la nouveauté, le magnétisme".

Updike c'est avant tout un style... ce qui nous change de beaucoup de romans actuels écrits sans aucune pâte littéraire! après on aime, ou on aime pas, mais le style a le mérite d'exister!
Ce style m'a beaucoup dérangé..... J'aime la beauté de la langue, mais les phrases qui n'en finissent pas à forte dose... j'ai du mal... au point où parfois, j'ai relu, en éliminant certaines propositions des phrases pour en revenir à l'essentiel.
La construction du récit est ingénieuse. Par exemple, Updike déroule parfois l'histoire par le biais des conversations téléphoniques des héroïnes.
Certaines descriptions, par exemple de paysages, sont finement ciselées et assez poétiques. L'ambiance qui en ressort est envoutante... comme un brouillard qui tombe, et qui, plus il devient opaque, plus il enveloppe tout ce qu'il effleure.... On sent les embruns et la tempête qui monte...

Du point de vue de l'intrigue, j'ai ressenti un petit côté vintage... parfois assez drôle "Cette Sukie, tout de même, à son âge, trente-trois ans, ne pas porter de soutien-gorge, quel culot!"
Ce côté démodé donne une partie de son charme à l'histoire, mais j'ai été déçue. Même si certaines scènes sont assez érotiques, l'intrigue reste tiède.
J'ai tourné les pages très vite quand est venu le prêche de Brenda, l'intensité montait, montait, doucement, sournoisement, tourbillonnait de plus en plus vite, et, et... rien :?

Des bémols, mais je suis ravie de cette lecture, même si elle ne m'a pas fait chavirer.

Lecture dans le cadre du Club de lecture Babélio
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Bienvenu à Eastwick ! Eastwick, charmante petite bourgade battue par les vents et la marée, où les hommes sont faibles, les femmes mariées sont des mégères, et où seules les veuves/divorcées jouissent effrontément de la vie. C'est simplissime comme tableau de départ, n'est-ce-pas ? L'auteur préférant s'en tenir à ces lieux communs, peu de chance que cela ne s'épice par la suite.

Les personnages principaux sont trois sorcières féministes, mais ne frétillez pas trop d'impatience car ici la magie est utilisée à des doses homéopathiques. L'auteur a encore choisi de faire simple : Sukie la rousse, Alexandra la blonde et Jane la brune. Mais ces trois drôles de dames, bien que décrites en long, en large, et en travers, ont eu beaucoup de mal à s'imprimer dans mon esprit tant elles manquent de saveurs (d'ailleurs, je ne suis jamais arrivée à me représenter la trop inutile Jane Smart).

Pour être honnête, j'ai rendu les armes à la page 191 ; la longue, très longue, trop longue scène du jacuzzi a mortellement éprouvé ma volonté. Mais surtout parce qu'à la page 191, soit à plus de la moitié du livre, l'histoire n'avait toujours pas commencé. La quatrième de couverture promettait une tension dramatique sans égale, une funeste rivalité d'égos, une scandaleuse corruption des moeurs, un tableau sans concession des États-Unis des 70's. Que nenni !

Lasse j'étais de lire la prose de John Updike, alambiquée de moult propositions agrémentées d'un nombre effarant de points-virgules, de tirets et de parenthèses. Lasse j'étais de cette vaine succession de conversations téléphoniques méchantes mais ternes et vides d'intérêt. Parvenue à la page 191, je m'en suis donc retournée à des lectures bien plus stimulantes.
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Si les thèmes de prédilection d'Updike étaient le plus souvent de se pencher sur les petites bourgades de l'Amérique profonde pour poser un regard quasi-analytique sur leur rapport à la religion et, bien souvent, à la sexualité, il ajoute ici une place centrale à la figure de la femme. Car Les sorcières d'Eastwick, en dépit de la présence de magie, n'est pas à classer dans la seule lignée des romans fantastique : le recours à la sorcellerie n'est pour Updike qu'un moyen à valeur symbolique d'évoquer l'émancipation féminine et la révolution sexuelle émergentes de l'Amérique des années 70.

Plus que ça, il aborde de façon métaphorique la force créatrice de la femme et ses multiples dons, en comparaison desquels les hommes (à Eastwick mais sûrement autant ailleurs, on s'en doute) sont bien peu de choses... Les thèmes explorés par Updike sont donc particulièrement intéressants, et ses métaphores, pertinentes. Son écriture est pleine de piment et son ton parfois caustique vient accentuer le versant satyrique de son propos, dont le premier bémol est par là même de rendre parfois ses personnages antipathiques. Ce sentiment est aussi renforcé par les pulsions ambivalentes que le répugnant Daryl provoque chez ces trois femmes qu'on aurait crues au-dessus de ça... Et si l'on finit par s'y faire, d'autant plus lorsqu'elles changent leur fusil d'épaule, reste un second point dans l'écriture qui ne peut laisser indifférent : sa lourdeur. Updike nous assomme de phrases terriblement longues ( non, moi je fais des phrases longues, lui fait des phrases interminables ) de celles dont on a oublié le début une fois qu'on arrive à la fin, et pour lesquelles on manquerait de souffle s'il fallait les lire à voix haute. Cela rend la lecture particulièrement ardue, et incite presque à abandonner... en plus d'amener à une interrogation qui m'obsède depuis : à partir de quand un style qu'on qualifierait de lourd chez n'importe quel amateur devient LE style chez Updike?

Aussi, l'ironie du sort est que pour une oeuvre qui appartient à la grande littérature, seuls un vague synopsis et son adaptation par la pop culture (un film, plusieurs téléfilms, une comédie musicale, et une série) soient restés dans les mémoires...

En bref : Un roman fantastique dont le réel intérêt se situe dans la seconde lecture sociologique de l'histoire : ce classique de la littérature américaine contemporaine dépeint avec, il faut le dire, une intelligente facétie la libération sexuelle et féminine des années 70. Si la figure mythique et mystique de la femme est mise en valeur avec pertinence, le style d'Updike, qui reste à n'en pas douter UN style, pourra perdre même les lecteurs les plus acharnés par sa lourdeur...
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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