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Deuxième parution, après « Chercher Proust », de Mickaël Uras qui est un auteur très agréable à lire.
Ici, avec un titre plus qu'étrange et désabusé, il égrène ses souvenirs : son enfance, sa famille, la Sardaigne, ses amours, dont celui de la lecture, son envie d'être écrivain….
Tout cela est évoqué d'une manière un peu désordonnée, mais c'est très touchant.
Tendresse et nostalgie, humour, mélancolie….et en prime, l'amour de la langue française, et, pour moi, la découverte de nouveaux mots, comme « anacoluthe » ;
J'ai pris grand plaisir aussi à écouter chanter ces mots italiens : nonna, polenta, vergogna, pasta al forno, minestrone……
Et puis il y a ce très beau poème écrit à sa bien-aimée, un poème en soixante-quatre mots, qui n'a rien à envier à celui d'Eluard, en quatre-vingt treize mots.
Oui, j'ai bien aimé ce livre et j'espère que Mickaël Uras va continuer à écrire encore et encore.
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Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse , titre étrange , qui m'a intriguée et puis après un petit moment de réflexion je l'ai trouvé très beau , bien choisi .
C'est donc une histoire de souvenirs qui m'attend , des souvenirs d'enfance , puis du passage à l'âge adulte de l'auteur .
Des souvenirs du retour en Sardaigne , pays d'origine du père .
Ah l'évocation du pain sarde que la voisine jusque là aimée compare à du carton , elle perd définitivement la considération de l'auteur , lui dont la grand - mère est respectée au village parce que c'est elle qui fait le meilleur ' pane ' .
Anecdote plus profonde qu'il n'y paraît , par sa réflexion trop spontanée , la voisine a blessé l'enfant , elle n'a pas pu faire le pas vers une autre culture , c'est pourtant ce genre de petites choses qui changent tout , une curiosité bienveillante qui nous aide à partager , à comprendre l'autre .
Un livre tout en douceur , une suite de petites anecdotes douces amères , ah le passage ou le jeune garçon va à la bibliothèque pour obtenir des renseignements sur la possibilité de changer de prénom , la rencontre des parents qui m'a bien fait rire .
Un livre qui m'a touchée et ça c'est important , l'écriture est fluide , l'histoire banale mais il y a ce petit plus , ce partage d'émotions que j'adore , qui fait que la lecture soit un moment de bonheur .
Roman qui me semble avoir un dosage parfait entre confidences et retenue , pas de révélations fracassantes , de secrets de famille dévoilés au grand jour , non une petite succession d'anecdotes pleines de charme , de nostalgies .
C'est le premier roman que j'ai lu pour le prix Horizon ( prix belge ) , consacré au deuxième roman , et ça commence très bien .
Je vous recommence chaleureusement la lecture de ce livre , je n'ai qu'une envie me procurer le premier livre de l'auteur .
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Chroniques tour à tour mélancoliques, nostalgiques, drôles, légères ou moins et même parfois tout cela en même temps. Je ne sais pas si nous sommes de la même génération avec M. Uras, mais j'ai revécu pas mal de choses : la vie en HLM, le père qui choisit le programme de l'unique télé et qui, au bout de trente minutes s'endort et si l'on veut changer de chaîne, il se réveille et râle-, la chambre partagée avec deux frères, les départs en vacances (même si pour nous ce n'était pas la Sardaigne), la peur du retard sans doute héritée de mon père qui prévoyait toujours large plus une éventuelle roue crevée sur la route, plus les arrêts, plus les ralentissements, plus... J'aurais presque pu me revoir, emprunté, adolescent (pléonasme ?), ne me sentant pas à ma place, pas très à l'aise avec les filles, ... Donc autant vous dire que je me suis régalé avec cette lecture entre tendresse, nostalgie et humour délicat ou parfois un peu plus vache. J'ai compati et rigolé à la description de la journée d'intégration au collège lorsque Jacques est assis à côté de Volcan, "fiché, connu, pour sa générosité urinaire" (p. 26) ou lorsqu'il décrit la professeure d'allemand : "Malgré nos lourds antécédents historiques, je me résolus à écouter la charmante mademoiselle Ludwig dispenser son savoir. Je m'étonnai de la voix fluette, digne des téléphones roses les plus coquins, s'évacuant de ce corps dessiné pour le football américain. Elle était l'incarnation de ce que les littérateurs et autres techniciens de la langue appellent oxymore, l'alliance de contraires." (p. 24/25)
Je cite, je cite des extraits à tire larigot il va falloir que je me calme, je suis tellement enthousiaste que je pourrais en citer encore plein, comme ceux qui concernent les visites de Mélanie la femme de Jacques chez le gynécologue, ou comment il se voit changer de statut dans les yeux de Mélanie lorsqu'elle est enceinte, "futur père irréprochable" (p.153), ou l'enfance de son père, la rencontre de ses parents, ...
J'avais beaucoup aimé Chercher Proust (qui est sorti en poche), je retrouve dans ces chroniques tout ce qui m'y a plu. L'écriture de Michaël Uras est travaillée, très belle, un vrai plaisir de lire ses phrases, ses mots qui s'enchaînent dans un ton globalement positif contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre et même s'il n'y est question que de souvenirs, de nostalgie ou de mélancolie, l'ambiance est enlevée, pas légère, Michaël Uras traite joyeusement de sujets pas toujours gais et prend le temps de s'arrêter plus gravement sur ce que lèguent les pères à leurs fils : "La possibilité de n'être pas son père existe-t-elle vraiment pour un fils ?" (p.218) En fait, je crois que j'aime beaucoup l'écriture de l'auteur parce que c'est celle que j'aurais aimé avoir si j'avais eu le talent d'écrire des romans ; aucun regret, juste un constat, c'est pareil pour des films qu'on aime parce que c'est comme ça qu'on aimerait filmer sa vie ou ses envies...
J'ai même appris une règle d'orthographe dans ce roman, moi prompt à dénoncer la faute, la coquille, et qui, malgré des relectures en laisse dans mes articles, j'ai bien failli en noter une doublement commise : "tous les samedis matin à la bibliothèque..." (p.11/12), "Tous ses mercredis après-midi étaient consacrés à ses créations..." (p.66) ; Mais que nenni, ce que je pensais être une faute est en fait une règle de français, on doit lire "tous les samedis "au" matin" et "tous ses mercredis "dans" l'après-midi", donc point de "s" final à matin et après-midi ; merci à Edith Noublanche, la correctrice de l'éditeur.

Pour finir, n'hésitez pas, je vous parle souvent de l'excellence des publications de Christophe Lucquin qui ne m'a jamais déçu, et pourtant, je commence à bien connaître son catalogue, si vous aimez la littérature, la vraie, Michaël Uras est fait pour vous !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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« Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse » ? Mais quel vilain titre ! Qui donc aurait envie de se plonger dans un roman qui s'appelle ainsi ? Et d'abord, qui est ce Michaël Uras ?
C'est un écrivain qui a grandi dans le Jura, dont la mère est Française et le père Sarde et qui a écrit... Mais oui, « Chercher Proust » !
Ça, ça change tout ! Quelqu'un qui aime le cher Marcel est sans doute quelqu'un de bien ! Je plonge dans la mare sans hésiter.
D'entrée de jeu, l'auteur nous prévient : « Chronique, comme ces instants dérobés à l'oubli. Un fait, un geste, un mot entendu, prononcé, déformé en somme, pêché dans la tourbe de l'existence. Il me fallait un jour me coller à tout ça. Parce que ça « colle ». Et même quand on ne veut plus y penser, ces souvenirs sont cramponnés à nous comme des alpinistes à une falaise. Seuls. »
Plus qu'un roman, il s'agit donc de petites chroniques familiales, qui évoquent la vie de Jacques et sa famille pour le moins originale.
Pour les vacances, Marcello, sa femme et les trois garçons vont chez la grand-mère, en Sardaigne. Un moment de pur bonheur pour Jacques qui se met à décompter les jours « pour retrouver le ciel bleu des tableaux de Hopper, la mer et [ses] vieilles tantes qui (…) demandaient sans cesse à [son] père comment il avait fait pour donner naissance à un petit qui aimait tant la lecture alors que lui l'avait toujours détestée. »
Ils rapportent de ce voyage des trésors inestimables : « le cochon de lait (…), les artichauts, les dix fromages Pecorino, les vingt litres d'huile d'olive, les gâteaux à la ricotta, délicieux formagelle, les gnocchis pour l'année, le pain (…) et un petit meuble pour faire sécher la vaisselle. » Ce pain, « le plus exquis du monde, fin, jamais sec et en provenance directe du four de ma grand-mère à deux mille kilomètres de notre HLM » que la voisine, Madame Prato, compare pourtant à du carton. Ces mots : « comment peut-on faire manger du carton à des enfants ? » font perdre soudain tout crédit à cette femme que, pourtant, Jacques aimait bien, avant cette remarque !
Jacques n'a pas envie d'entrer au collège à cause d'un premier contact traumatisant, il tombe amoureux d'Alexandra, la meilleure élève de la classe, mais sa tentative de séduction tourne au fiasco lamentable ! Il déteste son prénom et voudrait en changer, mais « les démarches étaient trop complexes et mes parents fondamentalement opposés. » Son frère Pietro rêve de stylisme, Jacques rencontre Mélanie, c'est pour elle qu'il se lance dans la poésie. Il découvre un vilain secret de son grand-père, il devient père à son tour.
Chaque chapitre est une petite tranche de vie, racontée tantôt avec humour, tantôt avec mélancolie. Au moment où Jacques est adulte, il nous parle de sa famille : la rencontre de ses parents, la jeunesse de sa grand-mère, la mort de sa tante, l'enfance de son père, des événements qu'il doit chercher à reconstituer, puisqu'il ne les a pas vécus.
Les histoires se présentent dans l'ordre où Michaël Uras tire ses souvenirs de « l'oubli avec [sa] canne à pêche déglinguée ».
Lesquels sont réels ? Lesquels inventés ?
Qu'importe, après tout.
J'ai adoré m'y plonger et j'ai adoré l'écriture de l'auteur : légère, comique, vivante. Une très belle découverte. Je vous conseille vraiment ce superbe livre qui m'a terriblement touchée !
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Le livre est constitué de chroniques faites d'humour et de soleil, relatant l'enfance de Jacques, fils d'un couple d'émigrés Sardes, puis le même Jacques à l'âge adulte et enfin quelques histoires de famille survenues au pays.

Les parents de Jacques ont émigré pour trouver du travail et le père peine pour gagner de quoi faire vivre la famille. Tous les ans, c'est le retour là-bas pour l'été, sauf quand l'argent manque. Jacques nous raconte sa vie à l'école, pas très brillante, ses premiers amours, plutôt balbutiants, son admiration pour son grand frère et l'ambiance familiale. En tant qu'étrangers, il faut être plus exemplaires que les autres et éviter d'être montrés du doigt.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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J'ai beaucoup aimé ce petit livre court, ces souvenirs d'enfance et de faits marquants de la vie, cette collection d'anecdotes écrites dans un style simple et agréable à lire. Je dirais même que mon plaisir est allé croissant, ayant une préférence pour les récits de la seconde moitié du livre.
Cela est écrit avec malice et beaucoup d'humour et ressemble à une toile dans laquelle viennent se prendre nos propres souvenirs.
Je découvre cet auteur jurassien (comme moi) et cette première lecture me donne envie de "Chercher Proust" avec lui...
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Sentiments mitigés :
Au cours de la lecture, j'ai cherché un fil conducteur. Je ne comprenais pas toujours à quelle époque se déroulait le chapitre en cours. Puis, d'un coup, quelques chapitres en suivant sont liés. Ou encore à la fin, on découvre que le narrateur a une soeur alors que depuis le début, il ne parlait que de deux frères. J'ai parfois été décontenancée.
Après la lecture du livre, le titre m'a alors sauté aux yeux : "Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse" et pour paraphraser le commissaire Bourel , bon sang et mais c'est bien sûr : nos souvenirs nous reviennent souvent en désordre, édulcorés parfois, dramatisés aussi. Alors oui, le livre tient la route!
Hormis cette "prise de tête" de ma part, c'est une belle écriture, fluide , humoristique même.

Lu dans le cadre du Festival et Prix Horizon du 2e roman de Marche-en-Famenne (Belgique)

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Deuxième ouvrage de l'auteur que j'ai l'occasion de lire mais c'est aussi son second ouvrage qu'il ait écrit, juste après "Chercher Proust" que je n'ai pas eu la chance de lire.


Michaël Uras est un auteur vraiment agréable à lire, les chapitres sont courts, ce qui rend la lecture dynamique, rythmée.


Le titre à rallonge et étrange reflète en fait les souvenirs de l'auteur : son enfance, sa famille, sa Sardaigne, ses amours notamment celui de la lecture et de son envie de devenir un écrivain. L'auteur nous raconte tout ça, dans ce petit livre, un peu en fouillit mais c'est tellement touchant que l'ordre des choses, en s'en moque, ce n'est pas l'essentiel !


On ressent la tendresse que l'auteur porte aux mots, à la langue française qui nous conte tout ça avec nostalgie, mélancolie ? La plume de l'auteur est fluide, riche en émotions, c'est ce qui rend cette histoire vraiment belle.


Entre confidences et retenues, l'auteur nous dévoile tout ce qui peut être dit en toute simplicité, en toute pudeur. Ne vous attendez pas à des révélations fracassantes, vous risqueriez d'être déçu(e).


C'est une magnifique lecture que je ne peux que vous recommander ! Mickaël Uras est un amoureux des mots, un amoureux de la littérature, ça se ressent et on a pas envie qu'il arrête de si tôt de nous entraîner dans ses écrits.
Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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Après Chercher Proust qui narrait les tribulations drolatiques d'un jeune-homme en quête de Proust et de lui-même, Michaël Uras nous offre un deuxième roman tendre, mélancolique et subtil. Par touches délicates, tantôt comiques, tantôt graves, ou les deux à la fois, il dresse le portrait d'un homme entre deux mondes et deux âges, où il est question d'origines et d'héritage, du poids de la filiation et du moyen de s'en affranchir, sans la renier... Équation difficile s'il en est, que l'auteur se garde de résoudre.
Les pièces s'assemblent en une suite de chroniques douces amères, évocations kaléidoscopiques d'événements aux apparences parfois anodines. Les éclairages se succèdent. L'auteur tisse sa toile, plonge le lecteur non dans une mare poisseuse mais dans un "sfumato" qu'il distille et dilate au fil des pages, de sorte que les contours des différents souvenirs se fondent les uns dans les autres, conférant à ce roman d'apprentissage, derrière sa légèreté de façade, une profondeur et une densité auxquelles le lecteur ne s'attendait pas. L'impression laissée est durable et n'est pas sans rappeler celle que l'on a pu éprouver à la vision de films tels qu'Armarcord de Fellini (sans les envolées oniriques ou surréalistes du maestro). Et l'on se dit, admiratif, que l'écrivain, décidément, a bien du talent.

Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse est sélectionné pour le Prix horizon 2016 du deuxième roman francophone.
Lien : http://benoitcamus.eklablog...
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Beaucoup d'humour dans ces petites chroniques de la vie quotidienne d'une famille de Sardes émigrés en France. le père tente désespérément de faire respecter son autorité dans un monde où la mère réussit à imposer son point de vue pour le plus grand bonheur de ses enfants. Ceux-ci ne seront pas les garçons habiles de leurs mains, machos et sportifs que leur géniteur aurait espéré.
J'ai ressenti un grande joie à la lecture de ce court roman qui me donne l'envie de découvrir le premier écrit de cet auteur.
A recommander !
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