AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,57

sur 15 notes
5
9 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
1 avis
Mes yeux ont déambulé souvent le long de mes colonnades magiques : les perspectives des piliers du pont d'Iéna ou de celui de la Concorde… Serait-ce mon oeil-de-boeuf sur l'invisible ? Car ce roman répond à l'énigme d'un après-midi où j'ai aperçu les pieds d'un piano à queue majestueux passer par-dessus la Seine, comme un Pégase, aussi surréaliste qu'un temple dans une chambre ! Cet instrument incongru, en plein soleil, au milieu des touristes, s'est mis à me faire des signes. Ma superstructure ainsi révélée a remplacé l'ouvrage d'art connu de tous les usagers, et je me suis accrochée à son pupitre telle une rampe.
Si de l'eau a coulé sous les ponts enjambant gravement le fleuve, mon souvenir fort émerge toujours. Mon rendez-vous involontaire ! Je suis heureuse d'être secouée, mais de plus, finement caressée, par tes mains introuvables nulle part ailleurs ! Passion ancienne, indélébile, et impossible, et insensée ! Mes voeux augustes de silence, que j'ai tenus depuis des lustres, ce jour finissent par s'avérer labiles. Je te dédie mon cri d'amour !
Acquérir la cautèle, cela ne s'apprend pas, et si je suis en liesse, c'est parce que je suis vraie. En revanche, si on discerne chez moi une autofiction, il faut comprendre que j'insiste davantage sur la « fiction » que le « auto-». Au moins, pour moi, ils sont égaux.
Varna, Batoumi, Constanţa ? L'Anatolie, la Crimée, l'Occitanie ? J'ai transposé ma source, à l'instar d'une musique, mue toujours par pareilles méditation et harmonie. Dans mon odyssée, je ressuscite une grande ville maritime aux banlieues-dortoirs mais aux acacias fleuris. le mistral s'y enfle follement et enflamme ses esprits cosmopolites. Ma Marseille imaginaire, ma Marseille de l'Est, dans sa majesté antique m'arrive à l'égal d'une île aux sirènes. Me suivent mes catacombes curieuses, d'authentiques labyrinthes, riches de mystères et d'idylles. Mordue du sel des embruns, l'histoire de Hap et de Tarina s'égare en une région indistincte, telle l'Atlantide, entre l'Océan, la Riviera et le détroit où se déversent l'une dans l'autre la Méditerranée et la mer Noire.
Bibliophiles accueillants, vous êtes mes probes horlogers ! Ne portez les points sur les i, ne me blâmez pas de diviniser aveuglement mon nympholepte unique de luxe ! Heureux qui connaissent ma grâce à être lucide et volontaire ! Mon éblouissement effréné, Hap se mirait dans mes prunelles. Qu'il ne fût pas de ma promo, cela ne comptait que très peu. Il m'aimait de son coeur sincère et nos états d'âme communiaient.
Cet écrit représente la suite du roman « Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! » À ma nouvelle course où mon sein impatient me lance sans réserve ! Au piano impudique, en bois de poirier dur sous un joli poli, dont le couvercle s'ouvre à quarante-cinq degrés ! Qu'il avoue ce qu'il camoufle !
Commenter  J’apprécie          8420
Quel lieu aussi majestueux pouvait mieux accueillir une fringille , primesautière si exotique , que ce square , à Paris , où le seul mot romance soulèverait toutes les plaques qui honorent les plus grands poètes .
Leur confie-t-elle ses misères , ses états d'âmes , ses souvenirs d'une vie qui ferait frémir plus d'une fille !

" Sonate en do , nocturne en ré ,
C'était un amour emmuré ,
Scherzo en mi et valse en fa ,
Jamais posé sur un sofa ... "

Il est difficile de vivre comme le commun des mortels quand on a cette faim éternelle de caresses , de mains qui se posent avec délicatesse , telles celles de ce virtuose qui savait oser avec tant de panache .Ballotée entre une mère sévère et un père à l'esprit facétieux , Tarina va évoluer dans un monde strict où la parenté s'en arrache le monopole .
D'ailleurs , l'un et l'autre vont s'arranger , chacun à sa façon , pour que leur fille profite au maximum d'études , sans contrainte , sans soucis domestiques afin qu'elle atteigne des sommets , et , que son nom brille pour la nuit des temps .
Tout serait magnifique si sa génitrice n'avait pas cette habitude de tout contrôler en véritable cerbère .
Heureusement , très jeune , Tarina apprend la musique et joue si bien du piano qu'elle rentre dans une académie importante d'Odessa .

" Je me lève de ma banquette capitonnée avec des idées déprimantes : mon homme coruscant , je l'ai certes rencontré , très tôt , trop tôt , et mon triste sort est d'attendre pour rien sa copie . "

Sa rencontre avec un maître de musique réputé va porter la jeune artiste au-delà de ses espoirs . Une parfaite osmose se forme entre eux , comme si leurs doigts se joignaient pour jouer , avec maestria , spécialement Chopin .Tarina est marquée à vie par cette passion qu'il lui a communiquée , non seulement pour la chair mais aussi pour la musique . Une mère au caractère bien trempé qui semblait ne jamais avoir été amoureuse , sauf du travail bien fait , et un pianiste qui jouait si facilement avec le " do" ont créé la poétesse .

" Savez-vous , houppier , où s'est niché Hap ?
C'est mon happy end à l'aigrette noire .
Un vrai anticorps , il m'habite encore !
L'amour , n'a-t-il pas dix mille yeux qui brillent ? "
Commenter  J’apprécie          5711
Au piano bigorneau, cela ressemble au nom d'un estaminet dans lequel Maryna Uzun m'inviterait à prendre un verre.
À cette invitation, j'ai répondu avec enthousiasme, retrouvant la joie pure, presque puérile, où enfant, je courais avec mon père sur le littoral à marée basse, soulevant les paquets de goémons accrochés aux rochers, découvrant les bigorneaux qui allaient rejoindre notre butin de pêche et plus tard les assiettes...
Piano, bigorneau, voilà deux mots aux dissonances apparentes. C'est l'alliance improbable, incongrue qui marie la musique et la mer. C'est Debussy qui se penche dans le paysage maritime, tendant son oreille pour capter depuis l'antre d'un coquillage la mélodie insatiable des vagues.
Au piano bigorneau, c'est l'invitation à déambuler dans un Paris baroque, insolite, fugace, réinventé par la poésie de Maryna Uzun qui réinvente à son tour les mots et sa manière de nous les dire.
Une image saugrenue d'un piano à queue s'engouffrant sous le point d'Iéna où coule la Seine et il n'en faut pas plus pour faire surgir le passé encore présent, les quais vides qui se souviennent, la fulgurance d'une première fois, dire celui qui n'est plus, chanter ses gestes, ses effleurements, en dépit des fêlures qui resteront à jamais dans ce vide abyssal.
Comment rester mutique devant le désir qui court pieds nus sur le sable ? L'abandon, le corps et ses ressacs ? Ce qui reste quand la mer se retire du paysage...
À chaque pas, les mots de Maryna Uzun s'inventent dans le dédale de nos vies, ce sont des lucioles, des feux-follets, je deviens un clochard céleste et je pense alors presque sottement que la poésie peut devenir une citadelle imprenable pour nous protéger des malheurs du monde et de la bêtise qui terrasse les licornes.
Mutine est sa manière de musarder, bivouaquer, comme si la douleur du souvenir ne faisait jamais mal. Aimer les mots, c'est faire semblant.
« Je devrais loger près de l'océan pour que tu reflues vers moi plus souvent. »
Il s'appelle, il s'appelait Hap et son surgissement dans la vie de la narratrice ressemble à un scherzo. Sa disparition aussi...
Elle avait seize ans, c'est-à-dire vingt ans de moins que lui. Elle était sa gracieuse disciple devant le piano ; le cours devenait alors un paysage érotique où l'accord se faisait en apprenant... Plus tard, il y aurait des promesses, des serments... Celui qui donnait sens à sa vie n'est plus là désormais... Les seize printemps de la narratrice sont à jamais perdus, ou peut-être encore bien présents au bord de ce quai vide.
Ce sont les touches impudiques d'un piano qui se fraient un chemin dans la pluie oblique, obstinément. Comme j'ai aimé les suivre à la trace, guetteur inconnu, qui peut-être a vécu la même histoire, qui sait ?
Ici la phrase s'allume comme un gastéropode endiablé, comme un orgasme facétieux et alcyonien qui se noue et se dénoue, qui détourne la nuit en plein vol vers un endroit secret.
Evaporé, volatilisé, l'être aimé. Disparu à jamais.
Le souvenir demeure cependant intact, indélébile. On le reconnaît aux éraflures qu'il laisse dans le coeur et dans les mots pour le dire. Il continue de courir sur les touches noires et blanches de la vie, peut-être dans ce treizième prélude de Chopin et dans la manière de le jouer...
« Accords alanguis, pénétrants, répétés avec une obstination sensuelle. Je frissonne encore alors que je connais la fin... »
Creuser, fouiller ensemble. Se terrer dans la nuit. Est-ce ainsi s'aimer ? Tous les commencements sont beaux comme des préludes de Chopin.
L'amour, la mer et ses tangages.
« Grossir l'instant, c'est vivre ! »
Ici Maryna Uzun, dans une quête désespérée de la poésie qui tend vers le beau, l'incroyable, dit la faim inassouvie des caresses qui ne reviendront plus, la peau qui attend longtemps après.
Au piano bigorneau est le ressac maritime de la note ultime.
Ce sont des paupières primesautières sous lesquelles brûlent encore des cris d'oiseaux. On voudrait les soulever pour enchanter notre paysage.
« Les pas du piano me poursuivent sans limite dans un silence ample qui étrangle les cris des moineaux. »
Aimer, c'est peut-être s'abîmer dans l'élan de l'autre, sa fougue, sa générosité. C'est ce que m'ont dit les mots de Maryna Uzun.
C'est une ode à celui qui n'est plus, qui a tout donné : le vertige, l'abandon, le désir.
Au piano bigorneau est un cri d'amour. C'est aussi pour cela que j'ai aimé ce texte et qu'après sa lecture, j'entends encore sa musique vibrer en moi.

Je remercie Maryna Uzun pour m'avoir offert ce magnifique cadeau qu'est son texte.
Commenter  J’apprécie          5614
Des mots ciselés, dentelés, façonnés, des mots charnus, des mots rares, époustouflants, abscons qu'il faut savoir décrypter dans leur contexte, un style florissant, un rien trop chargé car baroque, mais d'où glissent en longs serpentements vibrants, une vie sensible, sensuelle qui se raconte, des mots qui clament fort l'amour de la langue, l'amour d'écrire, l'amour de se dévoiler avec une infime pudeur, même si le mot précis, choisi avec attention, le fait avec plus de vigueur, des mots collectés, collectionnés pour dire l'infinie passion de la musique, l' engouement qui porte une vie.
Il faut lire ce texte , dans un premier temps, pour le découvrir, de façon brute, abrupte, puis de le relire, à petites doses, lecture infusée, comme une décoction bienfaisante, cela fait tant de bien actuellement.
Un grand merci Maryna pour ce voyage littéraire d'un autre temps .
Commenter  J’apprécie          485
‌Un nouveau roman de Maryna , l'assurance de se prendre un bon voltage dans la caisse !
Intrépide et savoureuse, elle nous fait traverser fluidement les labyrinthes des amours silencieuses, plongeant brièvement dans la mélancolie mais toujours pour la subjuguer par une vitalité pulsante-inondante.

Sa ferveur se transfuse à nos bras bienheureux, shootés par un langage qui s'invente à l'instant, plein cependant d'alluvions millénaires.
Interprétation majeure d'une langue française débourrée sous les talons tendres mais fermes d'une cow-girl aux yeux de fleuve , sa langue est un appaloosa dont l'énergie nous abreuve .

Très loin des récits narcissiques au goût de poussière , ses entrechats entre fiction et vie nous tatouent le goût du dehors, des paumes autres, des arbres crémeux.

Énorme liberté , de ton , d'envies, de confessions audacieuses. Prêtresse débridée, femme "décousue" , elle nous accorde la primeur de ses sauts dans une voie lactée que nos yeux miros captaient mal.
Merci Maryna !
Commenter  J’apprécie          417
« Qu'il y ait constamment des arbres à aimer sur ma petite colline ! Les mots sont aussi des fûts, aux racines latines, grecques ou autres, ils sont des fermoirs d'or des coffrets, des médaillons, des clavecins et des sentiments. La clé universelle des amours se dissimule dans la tête. Ces derniers ne sont jamais achevés, mais sont continuellement créés.
On les enfante ! »

*
Ecrire un poème musical à un bigorneau, ce petit gastéropode commun qui colonise les bords de mer.
Jouer avec les sonorités des mots, les vagues de pensées d'un escargot marin recroquevillé dans la coquille noire de ses états d'âme, le déferlement qui battent le rivage mis à nu.
C'est avec cette idée originale que Maryna Uzun nous invite à entrer dans son univers où les accords du piano, comme d'autres, le bruit de l'océan, calment les vagues constantes de nos tempêtes intérieures.

*
A nouveau,
à l'heure où les songes se fondent avec la nuit,
ma petite fée primesautière et gaie
est venue à moi
dans ses habits de soie.

Mutine et taquine,
avec son jupon de mousseline,
la jolie magicienne des mots et des maux,
a replié ses ailes
et s'est posée
près de mon oreiller.
Pas un bruit.

Au ciel encordée,
elle s'est penchée
sur mes rêves inavoués
et comme une caresse sur ma tristesse,
plus légère qu'une plume,
doucement, elle s'est glissée
et a semé sur mes larmes
des germes de désir
des graines de plaisirs
des envies de chérir.

L'amour est une valse,
un pas de danse
peau contre peau
à fleur de peau
Nocturne au piano.

Dans son sillage,
page après page,
je me suis faufilée
dans ses failles, ses batailles.
J'ai voyagé
entre ciel et mer,
entre fiel et revers.

A tire d'ailes
voguant, volant,
bercée par nos rêves à l'unisson,
au rythme de nos passions et de nos circonvolutions,
ses yeux espiègles et gourmands
m'ont confié son imagination piégée,
son ambition cadenassée,
ses affections encellulées,
son coeur estropié,
son besoin de liberté,
ses vers enchaînés,
par une vie trop conformiste qui l'attriste
par l'amour sans atours.
Les mots se tordent,
les gestes se dévident de leurs illusions,
les pensées de leurs certitudes.
Il ne reste plus que rancoeur et douleur.

« L'amour toujours à la lisière entre le rêve et le brasier, entre l'exil et le verset… »

En un tour de passe-passe
les sentiments se désaimantent.
Tel un mirage dont on est otage,
les désirs s'esquivent et se languissent
emportés par le silence,
déchirés, bousculés,
tourmentés, écartelés.

Mettre l'amour en cage,
L'enchaîner, l'emmurer,
le condamner, le censurer,
s'oublier, capituler ?
s'enfermer, s'enferrer ?

Ses doigts de fée glissent
sur les touches noires et blanches.
Le bonheur en jachère,
l'amour amer,
la vie les amarre avec voracité.
Dans une ivresse amoureuse
le piano égrène sa mélodie
éveille les sens
sécrète une harmonieuse volupté.

« Les Pas du piano me hantent partout. Les embruns qui voltigent, pourchassés par la brise, se figent sur mes lèvres en un baiser astringent. Ce contact, c'est la mer qui m'envoie ses aveux. Ce n'est pas de rigueur qu'un amour soit verbeux. »

*
Maryna Uzun détourne les mots de leur sens commun, les combine de manière inattendue pour inventer ses propres images, créer sa propre palette d'images, de nuances, de sensations, de couleurs et de senteurs.

Sa poésie est l'ancre jetée à la mer, son espace de liberté et de désirs.


« Une nuit oasis, dans le désert des opacités plombées, où mes divagations ont amené nos corps au sommet. Ils s'encastraient d'abord flâneusement puis de plus en plus hardiment jusqu'à ce que la mer rejetât sur le rivage nos horripilations muettes. »

Sa poésie est fragile et espiègle, rebelle et sensuelle, impétueuse et fougueuse, romantique mais jamais mutique.
Sa poésie, impudique et audacieuse, est comme un battement d'aile ou de coeur qui oscille entre volupté gourmande, légèreté insouciante, sensualité et fêlures.

« Je devrais loger près de l'océan pour que tu reflues vers moi plus souvent ! »

Les vers se font joueurs et frondeurs,
un brin railleur.
Sur les pages des cahiers,
les mots déambulent libres et tendres,
avides de sens,
avides de vie,
avides de frénésie et de folie.
Ils s'enroulent et s'emportent,
Et comme des lames de fond,
ils balaient de leur puissance irrésistible
les apparences
les jacasseries, les pudibonderies, les hypocrisies.

Tels des funambules sur un fil,
ils s'accordent, s'encordent,
se raccordent, ou se désaccordent
au gré de ses amours et de ses fantasmes,
des espoirs et des doutes
des déceptions et des défaites.
Fantasques et débridés,
ils sautillent, pétillent, s'entortillent
en une gamme chromatique de couleurs,
d'images, de sonorités,
de saveurs douces et amères.

Au fil des pages,
ils deviennent saltimbanques,
jongleurs et bonimenteurs,
ils se font espiègles et passionnés,
prennent la tangente ou des libertés,
voyagent au gré des rêves et des pensées.
Ils se désancrent et jettent leurs amarres
au cours de leur voyage, de leur dévergondage, de libertinage, de leur mirage, de leur naufrage.

« Il n'y a pas de grande passion qui ne soit payée de sang ou de larmes. Mon coeur gonflé d'ardeur, j'ai choisi de vivre de mes gouttes alertes plutôt que de mourir d'un rire mou. »

*
Une fois de plus, j'ai aimé la force généreuse et vitale du texte de Maryna Uzun. La retenue et la pudeur se dévêtissent et se cisèlent en petits éclats acérés et mordants, se sertissent de jolies images primesautières et vraies. L'intime y rencontre l'imaginaire dans un texte troublant et poétique qui déploie ses bras introspectifs et mélancoliques.
A découvrir.

« Je m'appliquerai au jour le jour, m'équilibrerai en écrivant le contraire de ce que j'en-dure, je m'aiderai de ma longue perche de poète ! de toute façon, je m'engage à ne plus reculer au lendemain notre beauté de vivre ! Puisqu'il a prononcé cette phrase : « Tu me fuis, tu as trop d'occupations, et la vie détale ! … Je t'aime ! » »

*** ***
Un très grand merci Maryna Uzun pour ce beau cadeau, c'est toujours un plaisir de voyager sur des sentiers balisés.
*** ***
Commenter  J’apprécie          4031
Roman poétique, roman épique, chanson de geste, roman de chevalerie, quête du Graal.
Oui, « Au piano bigorneau » est tout cela à mes yeux.

Tarina, être poétique s'il en est, entre en guerre, entre en quête.
Son Graal ?
Le Beau.
Pas la beauté, non, le Beau.
Ca n'a rien à voir….
Pour l'atteindre, il faut « cultiver l'art », il faut de la poésie – Beaucoup.

La poésie de Maryna Uzun n'habite pas des vers ni des rimes, elle loge dans l'assemblage des mots, des couleurs, des senteurs, des musiques. Elle abreuve le sens des mots, les décalages. Elle nous fait perdre nos repères et nous emmène naviguer au fil de ses courants, de ses marées thymiques.
Il ne faut pas lui résister, ce serait mortel ; il faut lui succomber se laisser emporter vers .....son Beau, vers le Beau.

Un voyage en somme.

Car le Beau abreuve ce texte. La beauté des mots et des phrases c'est une chose, mais le Beau qui nous sauve, Tarina et nous lecteurs, c'est autre chose.

Le Beau se loge partout, et surtout dans son souvenir sensuel et sexuel d'une adolescente puis d'une adulte aux sens à fleur de peau, aux prises avec un amour improbable et même impossible.

Le Beau, pour moi, se loge dans cette Nostalgie toute slave qui inonde tout son roman.
Car même si elle n'est jamais évoquée, la slavitude de l'auteure l'imprègne pour mon grand plaisir atavique.

Et puis, comme il s'agit d'un roman, il n'y a pas que de la poésie.
Quelques petits règlements de compte émaillent le récit et, curieusement, dans ces passages le lyrisme se fait discret et je le comprends.

Le Beau est encore là dans les photos de l'auteure qui illustrent tout aussi poétiquement ses propos. Et il y en a une surtout.
Cette photo, la première du roman, en noir et blanc, qui vaut toutes les quatrièmes de couverture, tant elle est chargée de cette Nostalgie amoureuse en forme de tour Eiffel – Un lapsus pictural, peut-être….

Commenter  J’apprécie          4018
Merci Tarina !
Voilà bientôt deux mois que les premiers moments de ma journée te sont consacrés, je les passe en ta compagnie.
Rien ne doit alors me déranger, je dois me détacher de tout, je ne tolère qu'un accompagnement musical (et ce, selon tes suggestions : Chopin, Bach, Debussy, Grieg,…).
T'écouter exige de moi un abandon, les premiers soubresauts du jour me font te quitter.
Durant ces deux mois, Je t'ai suivie, j'ai vécu tes émois, j'ai été touché par ta belle sensualité, par les sentiments, troubles et désirs que t'ont inspiré Hap, par ton attendrissement devant Nemorino, par tes relations envers ta mère, par tes observations et descriptions.

Une empathie totale : au fil des pages, tu m'as insufflé le désir de te découvrir, je me suis senti proche de toi. J'ai aimé ton hymne à la vie.

Tarina, remercie de ma part Maryna Uzun, sa belle plume, son sens poétique de m'avoir permis de te connaître !
Commenter  J’apprécie          402
On imagine la narratrice jouant sur son clavier une oeuvre dont les variations lui évoquent tour à tour son enfance, fille unique couvée par une mère castatrice, un mari, Casimir, un peu macho, son fils adoré, Némorino, avec qui elle partage la passion du basket, et, thème récurrent, comme un refrain, le souvenir d'Hap, son maître de musique, un amour désappointé en bord de Seine, mais n'est-ce pas l'aspect embryonnaire, fugace, inabouti qui rend inoubliable un tel amour?

Magnifique écriture de Maryna Uzun (que je remercie pour l'envoi de son livre), délire poétisé dans lequel mon esprit trop pauvre et pas suffisamment cultivé peinait parfois à y mettre du contenu.
Commenter  J’apprécie          320
Écrire un billet sur ce livre de la même façon que je le ferai pour un roman est impossible.

Ce livre ne peut pas se résumer. Il est hors norme. C'est un fleuve d'émotions en fusion. Chaque page nous inonde, parfois dans des termes crus, de passion. de même que l'Amour y transparaît partout.

Durant toute ma lecture, j'ai eu l'impression de vivre une psychanalyse qui a amené la narratrice à renaître sur un piano dans un hall de gare.

J'ai toujours eu beaucoup de difficultés à exprimer mes émotions mais ce livre m'a beaucoup plu et je remercie beaucoup @Nemorino pour m'avoir permis de vibrer avec ce superbe texte.
Commenter  J’apprécie          322




Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}