AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,94

sur 44 notes
5
13 avis
4
21 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Bonjour à toutes et tous, je vous présente Pauline ! Elle vient d'Ukraine ; elle est venue à Paris pour tenter sa chance à un concours de danse, malheureusement elle n'est pas reçue ! Réfugiée dans un parc où elle laisse éclater son chagrin, elle fait la connaissance de Tom, un jeune comédien, qui a une situation un peu précaire. Elle le trouve sympathique, c'est le coup de foudre, réciproque. Elle le suit pour une nuit, puis pour quelques jours. Finalement, quand le visa de Pauline expire, Tom lui propose de l'épouser ! Et voilà, un coup de foudre qui se transforme en mariage ; mais évidemment, tout ne va pas être facile, car il y a des jalousies du côté des amis et de l'inquiétude du côté de la famille de Pauline.

Quelle chance pour Pauline d'avoir rencontré Tom, tout n'a pas été facile, notamment pour obtenir son visa, mais maintenant elle vit en France au côté de l'homme qu'elle aime et même si elle participe aux pièces de théâtre montées par Tom et donne des cours de danse, elle a mis un frein à sa carrière.

Mais regardez, comme elle est heureuse ! Après tout n'est-ce pas là l'essentiel ?

Certainement, mais nous ne sommes pas dans un conte de fée, et Pauline à qui tout semblait sourire va devoir traverser de nombreuses épreuves. Une annonce faite à Tom, des jours noirs à venir, des trahisons ; comment Pauline arrivera à redonner un sens à sa vie et y arrivera-t-elle ?

Maryna UZUN commence son histoire comme une romance, celui d'une jeune ukrainienne qui vient à Paris et rencontre un homme qui tombe sous son charme ; c'est le coup de foudre ! Mais ce serait trop simple, et après le bonheur et le grand amour, les ennuis vont se succéder. Des sujets assez divers sont traités, notamment l'émigration, l'adaptation à un pays, l'amour, le milieu du spectacle et les difficultés pour les comédiens et puis bien sûr le couple, l'amitié, la famille !

Bref, un très beau roman qui commence un peu légèrement comme une romance puis qui prend de l'ampleur, devient plus triste, émouvant, quant à la fin, je vous laisse évidemment la découvrir. Encore une belle réussite pour l'autrice…

À lire habillé(e) en Tutu avec des chaussons à pointes (pour ceux qui n'assument pas, en survêtement avec des baskets), sur un tapis avec des coussins, en dégustant du Boublik accompagné d'un verre de Syrivec ou d'un café. Bonne lecture !



Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes

La_cath_a_strophes est également sur Facebook
Commenter  J’apprécie          400

Pauline, dont le prénom a été transformé pour le franciser, est une jeune ukrainienne originaire de la ville de Kharkiv (Kharkov en russe) qui a débarqué en coup de vent à Paris pour passer un concours de danse auquel elle échoue. Alors qu'elle doit déjà songer au retour dans son pays, elle rencontre Tom, un artiste interprète du spectacle vivant intermittent dont elle tombe rapidement amoureuse et qui lui propose le mariage pour lui permettre de rester en France et d'acquérir ainsi la nationalité française. le couple part bientôt s'installer dans une petite ville du Cantal où Tom a décroché un poste de Directeur d'un centre culturel.
Pauline a tout à découvrir, la France qu'elle idéalise, la comparant trop souvent à son pays, les moeurs parisiennes puis la vie à la campagne, le microcosme du milieu artistique, la langue, la relation amoureuse et la vie à deux. Elle ne semble pas toucher terre ; elle est parfois sur un petit nuage, s'enthousiasme facilement mais les réalités de la vie quotidienne la rattrapent vite.
Elle s'adapte sans difficultés à ses nouvelles conditions de vie, mais ressent toujours un léger décalage, lié à son statut d'immigré. Elle se sent ukrainienne en France, et française lorsqu'elle rend visite à ses parents à Kharkiv. Ses valeurs et ses références diffèrent de celle de son mari. Elle dit ne vivre que par le sentiment, et ressent les choses de manière émotionnelle, alors que Tom, dans l'ombre duquel elle évolue, semble fuir la vie, absorbé par son activité artistique.
Ingénu et candide, le personnage de la jeune femme, un peu perdu dans ce nouvel environnement, est attachant, attendrissant.
La tonalité vive, enjouée, aérienne, de la première partie du roman, accompagne le souffle de fraîcheur de Pauline. Une légère inquiétude transparaît néanmoins, annonçant des difficultés qui se font bientôt jour.
Pour le couple qui se sent en fragilité permanente, vient le temps des désillusions, des insatisfactions et des hésitations autour de la question de l'enfant, puis, dans la deuxième partie du roman, surgit le drame, suivi du temps de la résilience, de la lente reconstruction de Pauline, et de la relation balbutiante avec sa fille.
Roman d'apprentissage, le voyage impaisible de Pauline se présente comme un conte moderne, dont la prose, comme l'était celle des Silences d'Isis, est traversée de bulles de poésie et de sensualité. La plume parfois hésitante et ponctuée de légères imperfections de l'autrice reflète parfaitement les émotions, les discordances et la distance ressentie par une Pauline qui doit beaucoup ressembler à Maryna.
"Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre".

Je remercie encore une fois, chaleureusement, Maryna, pour sa confiance.

Commenter  J’apprécie          340
En premier lieu : l'épigraphe "Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre "...
Et, si l'on observe la photographie de la 1° de couverture : il y a l'ombre d'une fillette projetée sur un mur ! Maryna avec le néologisme de son titre veut nous entrainer dans un roman " intranquille " fait de lumières et de clairs obscurs : la vie d'une jeune femme avec ses aspirations, ses désirs et ses chagrins !
En effet, Pauline est née comme elle en Ukraine ou elle apprenait la danse classique mais elle a voulu présenter un concours à Paris et, hélas elle a échoué ! C'est l'amour qu'elle rencontre assis, sur un banc en train de lire : Tom, son aîné de 10 ans, artiste intermittent, mélomane..mais elle doit retourner à Kharkov car son visa prend fin et, elle n'aura la nationalité de Tom que quand ils seront mariés !
De retour, ils vont vivre dans " la lucarne " et elle s'inscrit dans un centre de danse contemporaine, elle apprend la vie à la française et compare les deux cultures, elle adore Paris comme a du le faire Maryna, puis elle va dans le Cantal ( Yolet ) ou Tom va diriger une troupe de théâtre et elle donnera des leçons de danse. Tout va pour le mieux, ils sont toujours aussi amoureux et font des jalouses de leur bonheur, ils ont du succès dans les spectacles et s'adaptent parfaitement à leur nouvelle vie quasi rurbaine, à la convivialité auvergnate ! Pauline commence à ressentir un désir d'enfant et, Tom dans un premier temps y est hostile....Puis vient l'accident qui va emporter Tom et laisser Pauline enceinte d'une petite Léna qui naitra sans avoir connu son père. Pauline est ravagée par la douleur mais elle ne veut pas abandonner l'oeuvre de Tom et les comédiens et, après avoir amené sa fille en Ukraine chez ses parents, elle revient à Yolet..
Mais, sur son chemin revient Augustin, l'attaché d'ambassade de Kiev qui l'avait aidée dans ses dossiers et, qui, entretemps est devenu professeur de philosophie ! C'est évident, Maryna est romantique et elle ne pouvait pas laisser son héroïne dans le malheur et loin de Léna !
C'est un roman poétique traversé par l'amour, par l'importance de la création, par les différences culturelles et surtout par la sensibilité, l'humour de Pauline sous la plume de l'auteure !
Merci Maryna pour ce cadeau et ta dédicace !
Commenter  J’apprécie          220
*****

Le roman de Maryna Uzun m'a fait repenser aux « Silences d'Isis » du même auteur. Isis était une jeune peintre, femme fragile, vivant une longue pérégrination amoureuse à Paris.
Pauline est devenue une danseuse arrivant d'Ukraine pour suivre des cours de danse et conquérir Paris. Se marier avec un Français va lui permettre de pouvoir rester dans notre pays. Cela ne tarde pas, car elle apprécie les beaux garçons et ne compte pas suivre les avertissements de son père avant son départ : « Les garçons, c'est toujours pareil : ils t'embrassent d'abord la main et si tu laisses faire, ils montent de plus en plus haut chaque nouvelle fois. ».
Dès la première rencontre, le beau Tom lui tombe dans les bras et dans son lit. Et c'est le grand amour dans la petite mansarde sous les toits. Tom l'appelle « ma cerise », plutôt que « ma chérie ». Est-ce pour mieux la croquer ? Mariée rapidement, Pauline reste en France avec son nouveau mari, artiste de talent, passionné de théâtre. Ils ont des projets de spectacles ensemble.

De nombreux lecteurs de cet excellent roman l'ayant très bien fait, je ne vais pas conter la suite de ce voyage impaisible de Pauline, ponctuée d'incidents malheureux et heureux qui vont bouleverser son existence, sa quiétude de jeune couple et l'entraineront dans des voyages en France, en Autriche et chez ses parents en Ukraine.

J'ai noté dans le livre, une phrase de Pauline : elle avait appris la langue dans une anthologie de la poésie et mémorisait les jolis mots pour le plaisir, ou, parfois, les mots rares comme « gargouille ». Elle en inventait aussi et « distribuait trop facilement des « je t'aime », jusqu'à le dire à quelqu'un qui lui offrait un napolitain ».
J'ai le sentiment que cette phrase doit correspondre à une réalité. Ce qui m'intéresse lorsque je lis un roman ou un recueil de poèmes de Maryna Uzun, c'est moins l'intrigue que la tournure originale du langage qu'elle utilise. le moins que l'on puisse dire est que notre langue française est sérieusement bousculée avec cette petite Ukrainienne qui débarqua à Paris dans les années 90. Les mots sont maniés sans ménagement, disloqués pour devenir des phrases qui ne ressemblent à aucunes autres. Certaines expressions fleuries composées d'aphorismes, mots primesautiers, fantasques et souvent drôles, pourraient parfois, à la façon de notre populaire argot, entrer dans le langage courant.
Je vais donc m'attarder sur ce style si réjouissant qui mérite d'être mis en exergue.

L'humour et constamment présent chez l'auteure et amène le sourire, voir le rire.
Elle se promène dans Paris : « La vue de Pauline s'arrêta sur deux bouteilles nageant dans la seine, la gorge vers le haut, comme deux témoins. ». À la campagne : « C'est surtout l'odeur qui m'arrête ! On dirait de la bouse de vache sur du pain de seigle ! ». Un maire l'accueille : « lorsque monsieur le maire serrait la main de quelqu'un, quelque chose dans ses articulations semblait se déboîter et se remettre aussitôt, en faisant gling-glong. On avait l'impression de repartir avec son poignet. ». Un diplomate avoue lui avoir apporté de l'aide par pur hasard : « il était sorti du bureau juste pour aller aux toilettes ! Aux yeux de Pauline, ce détail « scatologique » marqua un rapprochement complet entre eux. ». Elle décrit sa mère : « Anna avait une coiffure du XIXe siècle. Ses cheveux étaient rangés comme un gigantesque béret, avec un chignon en guise de pompon. » Pour Pauline une monture de lunettes non entourée : « C'étaient les verres en liberté ! ». Elle a une vraiment curieuse conception de la musique : « Pour moi, ce prélude de Bach est futuriste… parce que ça avance comme un TGV que les vaches et les coquelicots regardent, ahuris ! »

L'auteure décrit l'amour, le sexe, avec une sorte de naïveté enfantine naturelle, crue parfois, sans une once de vulgarité. C'est plaisant et drôle.
« En embrassant Tom, sur la pointe des pieds, Pauline entendait juste mille moineaux pépier en même temps. ». « Leur plaisir ondulait dans un champ où ils étaient cachés, dans de hauts épis. ». J'ai ri bruyamment : Pauline s'interroge sur une prostituée écolo, peut-être bio, en évoquant un « préservatif en fécule de pomme de terre ». le dernier amour de Pauline à la fin du livre se souvenait de ses yeux : « Aucune autre femme ne le dévisageait de cette façon… à la fois divinisant et déshabillant. » ; « Cet « au revoir » à la nuque, c'est ce qu'il y avait de plus érotique entre eux. » ; « Avec elle, Augustin redevenait puceau ! » ; « Quand il clignait des yeux, ses longs cils la caressaient doucement. Elle trouvait cela très excitant. »

L'amour de Pauline pour sa fille Léna est touchant : « Elle cherchait un moyen de se faire aimer. le toucher lui paraissait le moyen le plus authentique et gratifiant de ressentir et faire ressentir l'amour. Elle asseyait Léna sur ses genoux et laissait agir le langage des câlins. » ; « Léna avait, comme Tom, une petite veine sur le front qui, parfois, gonflait un peu. » ; « Pauline revit enfin sa fille. Les pointes de ses épingles à cheveux, dépassant légèrement de son chignon, avaient l'air de deux antennes d'escargot. Elle eut envie de serrer Léna contre sa poitrine. »

Je termine par cette belle phrase sur la création. À conseiller : « Pour moi, la création, c'est jeter tout dans l'eau, dans le désordre, puis observer comment les courants internes tirent les pensées, les déplacent et les regroupent naturellement ; je ne connais que ce processus-là. À l'intérieur, il y a quelques idées qui ont la force attractive des aimants. C'est tout. »

Je repense à un des livres de Maryna Uzun que j'ai eu le plaisir de critiquer : « Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes ». J'avais remarqué la qualité littéraire de cette Ukrainienne, née à Odessa, arrivée en France en 1997. Elle avait appris le français en autodidacte et par amour. Je reste admiratif, car peu de Français sont capables de parler notre langue avec ce talent : « Comment changer de ton sans même faire un bond ? Je change de démon : je pense à Odessa ! Et j'entends des accords : l'alpha et l'oméga. Parce qu'avec ma terre, avec mon Odessa, j'ai coupé le contact sans couper le cordon. Je change de cantor, je change de temps fort, je comble des temps morts, je vais jusqu'aux transports. Je pense à mes mentors, les mouettes du vieux port, même au conservatoire, oui, qui m'a fait tant croire. Car avec le recul, l'amour ne fait qu'accroître… »

Merci Maryna.

***
Lien : http://www.httpsilartetaitco..
Commenter  J’apprécie          2410
Après avoir lu Fière comme une batelière, j'ai choisi un autre livre de Maryna Uzun, le voyage impaisible de Pauline avec un joli néologisme dans le titre. L'autrice m'a envoyé le livre qui s'est installé dans le haut de ma PAL.
Maryna Uzun raconte, je pense, un peu d'elle même dans cette histoire d'amour. L'héroïne, Pauline est une Ukrainienne de Kharkov, deuxième ville d'un pays qui panse les plaies de la dictature soviétique. Elle se rend en France pour un concours d'entré au conservatoire qu'elle n'aura pas. A la place un gagne un amour fort et intense pour Tom. Ce dernier accepte le mariage avec cette jeune fille de dix ans de moins que lui afin de lui permettre de pouvoir revenir légalement pour le retrouver. Elle sera aussi aidé par un attaché culturel atypique de l'ambassade de Kiev, Antoine, qui deviendra un ami.
Tom est chef d'une bande d'artistes, intermittents du spectacle. Il emmène sa troupe et sa femme dans le Cantal pour s'y produire de façon permanente.
L'amour entre Tom et Pauline évolue en fonction des saisons, des représentations, des humeurs des autres artistes, de Pia, notamment, amoureuse de son mari et jalouse.
Jusqu'au drame.
La vie de Pauline bascule alors dans une autre dimension.
Maryna Uzun écrit avec un style classique mais rempli de légèreté et on rentre en douceur mais très facilement dans la vie de la jeune danseuse. J'ai apprécié la première moitié du livre même si je trouve que parfois, il y a quelques longueurs. On se demande où cette histoire presque banale va nous mener.
Mais j'ai dévoré la deuxième moitié. Celle qui suit le drame. La poésie feutrée du quotidien au début raconte, outre l'histoire d'amour, l'intégration de Pauline en France, à Paris puis dans le Cantal. Cette poésie devient magnifique dans la deuxième partie. En peu de mots, sans pathos, sans sentimentalisme, on suit la volonté farouche de la jaune ukrainienne de s'en sortir. Les cent dernières pages se lisent d'un coup. Il est alors difficile de poser le roman.
Une histoire qui a donc fini par me toucher et que je conseille à tous ceux qui aiment ces histoires de vie poétiques.
Commenter  J’apprécie          1312
le livre s'ouvre par deux superbes épigraphes qui, d'emblée, m'ont donné envie de le lire :
“Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre”
“Je me sentais étrangère dans mon pays natal et je l'ai quitté pour finalement me sentir ukrainienne à l'étranger”

le roman m'a parlé car mon épouse est également originaire de l'Est de l'Europe et l'a quitté jeune et seule pour un monde très différent, nombre de passages ont fait jaillir des réminiscences et des sourires. Je l'ai retrouvée alors, semblable à Pauline dans ses comparaisons et étonnements.

Pauline, danseuse de 19 ans à Kharkov, quitte son Ukraine natale pour Paris où elle va passer une audition afin de cpoursuivre sa formation et se lancer dans une nouvelle vie, une vraie vie, elle a un profond désir d'avancer, de découvrir Paris, de s'émerveiller, d'aimer.
Viendront bien entendu les désillusions et les obstacles, son voyage n'est-il pas “impaisible” ?

J'ai longtemps côtoyé des artistes, musiciens, danseurs et danseuses, acteurs et actrices et j'ai apprécié le portrait très juste de ce milieu.

Comment n'aurais-je pu ne pas aimer Pauline, sa jeunesse, son caractère entier et sa soif de liberté ?

Cela dit,ce n'est pas le premier livre que je lis de Maryna Uzun, celui-ci est bien antérieur et laisse augurer les caractéristiques que j'ai aimées dans mes lectures précédentes, un sens poétique certain et des libertés dans les mots choisis - le titre déjà est révélateur ! J'ai peut-être eu tort de ne pas entamer la découverte de l'autrice par ce roman car malgré ses qualités, il ne m'a pas enivré, transporté, halluciné, subjugué comme l'o si bien fait Au piano Bigorneau. Ici ce fut plus factuel mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture.
Большое спасибо Марина!



Commenter  J’apprécie          403
"Je me sentais étrangère dans mon pays natal et je l'ai quitté pour finalement me sentir ukrainienne à l'étranger
Une de ces épigraphes du livre le Voyage impaisible de Pauline (2014) que l'on doit probablement à son auteur. elle me fait songer peut-être plus prosaïquement à l'ancien grand patron de TF1, chaîne number one d'Europe quelques décennies en arrière, sous la présidence du breton Patrich le Lay qui vivait naturellement à Paris pour ses affaires et qui disait qu'il se sentait étranger à Paris, avec un sentiment d'appartenance ramené à une peau de chagrin et que son influence culturelle sur l'événement, fort de ses origines, , sur la chaîne, la Une, il ne fallait pas croire qu'elle s'exerçait, pour des raisons multiples et variées, il ne la voyait nullement en prise. On a souvent dit abusivement, les idéologues en premier, -tiens, c'est la chaîne de machin ! tiens c'est le camp de bidule ! C'était une grosse machine, sans doute trop grosse pour voir l'impact d'un seul homme .. Peut-être que la Une était la plus grosse d'Europe, mais le pays d'où elle émettait était absolument pris dans un engrenage politique qui aboutissait à une tétanisation de tout. Aujourd'hui on pourrait même dire que les journaux sont de la tambouille de 4 e république, inopérante, stérile ..

Ah que j'aime quand c'est dit comme ça, comme le saumon qui rame à contre courant pour aller frayer. Se sentir étranger dans son propre pays et que la xénophobie qui vous pousse dans le pays qui vous reçoit à être ce que vous êtes, c'est encore une affaire bien compliquée tout ça !..Mais où sera-t-on un jour chez nous alors ?
Commenter  J’apprécie          170
« Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre. »

Maryna, d'emblée, fait mouche avec cette expression en préface de son livre. En psychologie analytique, l'ombre est une partie de la psyché formée de la part individuelle qui ne se connaît pas elle-même et dont l'existence même est souvent ignorée. C'est l'un des principaux archétypes décrits par Jung dans le cadre de la psychologie analytique mais aussi en langage commun : zone sombre résultant de l'interception de la lumière ou de l'absence de lumière, silhouette sombre plus ou moins déformée que projette sur une surface un corps qui intercepte la lumière.

J'avais pris beaucoup de plaisir à la lecture de « Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! ». J'y avais apprécié une certaine proximité avec Maryna et aussi, sa façon bien à elle de jouer avec les mots, ce style qui la caractérise et dans lequel, elle excelle et cette précieuse poésie qui se dégage de ses textes. Elle lance un mot, un peu comme une balle, et elle observe le dénouement pour mieux en savourer le final ! Je gardais dans ma bibliothèque virtuelle « le voyage impaisible de Pauline ». Connaissant les origines de Maryna, le néologisme du titre semblait exprimer, à lui seul, tous les aléas du déracinement. C'était une part d'elle-même qu'elle transposait dans ce livre, qu'elle était la part de Maryna dans Pauline ou de Pauline dans Maryna ? Devant ce questionnement, je souhaitais me plonger dans ce voyage impaisible. Muée par je ne sais quel pressentiment, Maryna a eu la gentillesse de m'adresser sa « Pauline ». Je l'en remercie vivement pour tant de bienveillance.

Pavlina est née à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine et ancienne capitale de la République Socialiste Soviétique d'Ukraine. C'est une très jolie jeune fille dotée de l'indéfinissable charme slave. Passionnée de danse, portée par des rêves d'un ailleurs, la France notamment, et de réussite, elle quitte Kharkiv pour Paris dans l'espoir d'être reçue au concours d'entrée du Conservatoire de cette ville. Elle est recalée et devant cet échec, totalement désemparée, au détour d'une promenade solitaire, elle rencontre Tom, intermittent du spectacle. Entre eux, c'est le coup de foudre, Si le rêve de Pauline s'écroule, l'Amour entre par la grande porte. Et c'est en la compagnie de Tom et de Pauline que le lecteur chemine dans cette vie de bohème, tentant de vivre voire de survivre dans ces jours sans pain où l'insouciance permet de supporter la sempiternelle course aux cachets et des lendemains qui déchantent. Mais ils s'aiment et l'avenir leur appartient malgré les obstacles administratifs auxquels ils doivent faire face pour leur mariage entre autres.

Ce récit permet de découvrir le milieu d'une troupe d'artistes avec, là aussi, ses difficultés à faire cohabiter les différentes personnalités, les jalousies, les relations complexes qui aboutissent parfois à des conflits malgré l'investissement artistique des uns et des autres et leur passion commune. Mais le désir de vivre de leur vocation créatrice est plus fort que tout. C'est un moteur à nul autre pareil, une énergie qui permet de surmonter les montagnes russes auxquelles parfois leur quotidien peut ressembler. Mais la Vie nous envoie, parfois, certaines épreuves à surmonter dont le sens nous échappe. Il faut s'accrocher à Elle pour ne pas sombrer.

La famille de Pauline permet aussi de découvrir la vie en Ukraine, bien avant cette guerre dévastatrice. Anna et Anatoli sont des parents attentifs qui espèrent une vie meilleure pour Pauline loin de ce pays instable, au quotidien difficile, au niveau de vie très insatisfaisant, suscitant des rêves d'un ailleurs. Ils sont prêts à tous les sacrifices pourvu que leur fille puisse réaliser ses aspirations.

J'ai été très sensible à ce récit en subodorant les éventuelles difficultés auxquelles Maryna avait été confrontée. Malgré une écriture à distance, plutôt neutre dans le désir de rester pudique, de ne pas s'appesantir sur les épreuves de Pauline, je découvrais l'histoire en pointillé de l'auteure bien que je ne sois pas à même de faire la différence entre la fiction et l'expérience. C'est toujours troublant de s'immiscer et d'appréhender l'ombre d'une auteure.

Si au début du récit l'écriture se fait modeste, dans le sens d'inexpérimentée, au fur et à mesure de la lecture, l'écriture se fait plus maîtrisée, plus sagace, comme si les épreuves de la narration apportaient plus de maturité à la plume de l'auteure. C'est l'un des intérêts de ce voyage impaisble de Pauline, observer le changement qui s'est opéré entre ces deux livres, apprécier la mue de l'auteure et se dire qu'elle s'est trouvée dans « Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ».

J'ai retenu cette phrase qui augurait de la future Maryna :

« Tom avoua : - Pour moi la création, s'est jeter tout dans l'eau, dans le désordre, puis observer comment les courants internes tirent les pensées, les déplacent et les regroupent naturellement ; je ne connais que ce processus-là. A l'intérieur, il y a quelques idées qui ont la force attractive des aimants, c'est tout. »
Commenter  J’apprécie          7215
Pauline et son voyage sont impaisibles et c'est tant mieux, ça ne ferait pas un aussi joli roman sans la spontanéité de la jeune femme, sans sa capacité à rêver, aimer et s'émouvoir, sans les très hauts et les très bas de sa vie, la force de ses amours et de ses peines.
Pauline quitte l'Ukraine, s'envole vers la France pour danser. Elle rate son concours de danse mais n'est pas loin de trébucher square Lamartine sur les jambes de Tom, réussissant ainsi son entrée dans la vie d'amour et de Bohème.
Les personnages sont attachants, Pauline pleine d'une fraîcheur et d'une beauté touchante, on ne s'ennuie pas un moment dans son impaisible voyage que j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre. Un grand merci Maryna pour ce bien séduisant cadeau!
Commenter  J’apprécie          573
Chère Maryna

Dans un premier temps, mes remerciements pour votre envoi généreux de vos ouvrages, je viens de terminer mon voyage fort agréable avec Pauline !

Pauline, l'héroïne ukrainienne ..jeune danseuse prometteuse, qui a des rêves plein la tête, fantasme sa vie et et souhaite pour son avenir idéal, va venir s'installer en France...elle arrivera à Paris, et dans la ville des amoureux, elle rencontre l'amour auprès d'un jeune homme, Tom.

La vie de couple, le quotidien, les sentiments, la vie professionnelle, les amitiés, la maternité, les drames ...ce pêle mêle de ce qui fait la vie, Maryna Auzun l'aborde avec délicatesse et une grande fraîcheur, les personnages sont attachants, la candeur de leur jeunesse donne le ton, la vie de bohème a du bon ! ... le regard de Pauline porté sur le prisme occidental de nos us et coutumes, notre modes de vie est empreint d'humour et de pertinence.

'Foule sentimentale, on a soif d'idéal"...C'est cette chanson qui m'est venu et que Pauline aurait pu siffloter...! Un joli roman qui a le mérite de nous faire oublier la grisaille, qui prône l'amour et l'espoir pour chacun de nous tous et toutes.
Commenter  J’apprécie          491




Lecteurs (76) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}