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Citations sur L'insomnie est couchée dans mon lit (58)

Tu es loin mais, à chaque pas,
Je me regarde avec tes yeux,
Avec tes yeux grisés à mort,
Et je bondis d’excitation.

Ma robe ondule sur le pont.
Le pont, c’est moi ! Les canoës
Glissent sans bruit. La Seine est pleine
De chlorophylle. Elle sent toi !

À travers mille et un vacarmes,
La Seine te porte ma voix,
Tel le vent jouant à être toi,
Soulève ma robe, affamé.
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Faire l’amour avec un troll
Dans une grotte verglacée
Et, en été, sous les racines
De pins sylvestres, de bouleaux !
Avec un troll, avec un troll,
Avec un roc, une falaise,
Être jalouse de ces vagues
Qui l’ont incessamment léchée !
Se nourrir de bonnes airelles,
De chatons et de pain d’écorce,
D’insectes, de terre et de mousse,
Du jus s’échappant des bouleaux !
Faire l’amour avec un troll,
Avec un troll, une tempête,
Un vent qui coiffe et qui décoiffe
L’herbe docile des à-pic !
Faire l’amour avec un troll,
Avec l’ortie et le chardon, [...]
Rouler-bouler, rouler-bouler
Jusqu’en bas des collines rêches…
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Le grand mot "amour",
Il faut l'interdire
De circulation
Et l'emprisonner
Dans le dictionnaire.
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MAIS LE DESIR EST UN LEZARD

Y en a qui croient leur petit doigt...
Ce soir, mon insomnie m'a dit :
"Quand tu étais très amoureuse
Il était comme dans un film.
Puis tu t'es mise à l'ignorer
Comme on ne voit dans aucun film !"
Mais le désir est un lézard,
Si on l'attrape par la queue
Il nous échappera quand même...
Mon insomnie, c'est toi que j'aime !
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C’est un petit champ solitaire,
Tout moucheté de matricaire,
Il aurait inspiré Monet,
Il aurait inspiré Renoir.

Des pinsons, des chardonnerets
Y piaillent loin de leur boudoir.
C’est un gloria que les fleurs chantent,
Ces fleurs semées avec le blé.

C’est un berceau de coquelicots
Ceint d’un muret fait de bleuets.
Que de bleuets plus hauts que moi,
De cavaliers couleur azur !

Faites-moi danser la polka !
Même si c’est mon cœur qui danse :
Je ne saurais danser un pas,
Je ne sais pas danser du tout !

Le soleil m’a fermé les yeux,
Et je m’assoupis dans ma bulle,
Dans ma bulle de renoncule,
Et je me crois être une abeille.
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Une autruche, une autruche

Je me cache la tête
Dans les jeux casse-tête
Dans le sable des mots
Dans mon petit hameau

Dans des piles de livres
Dans mon vieux bateau ivre
Dans les ballons baudruches
Dans les tags de la Ruche

Une autruche, une autruche,
Je me cache la tête
Et j'échappe au péril
D'être morte de peur !
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L’un fume et l’autre boit pour avoir des visions,
Un troisième voyage, un quatrième se cloître…
Moi, je veille depuis des années.
Mon sommeil déglingué me fournit
Tous les troubles pour être fantasque,
Décalée, instable et déroutante[...]
Je me sens devenir mon cobaye,
Je me rends folle pour me surprendre,
Pour transcrire mes sauts et mes branles,
Mes délires et mes clapotis.
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Dans ma crise de noir,
J’aperçois un bouquin,
Un bouquin délaissé.
Est-ce un livre clochard
Somnolant sur un banc ?
Ou bien un livre errant,
Sans laisse ni collier,
Inconnu des sérails ?
Est-il tout beau, tout neuf ?
Ou il est cirrhosé ?
Un livre prolétaire
Que rien ne ferait taire ?
Finir à la fourrière ?
Dans une boîte à livres ?
Une maison d’accueil ?
Ou chez un antiquaire ?
Son ultime exigence :
Ses cendres dans la Seine !

C'est un livre naissant
Dans la crise de larmes
De sa mère folle
À son clavier maudit
Où l’alternance règne.
Un livre bien léché,
Un livre rêvé,
Un livre dont le verbe
N’est ni haut ni bas.
Je mets un point final,
Je finis de jouer,
Finis de me relire.
Est-ce un point final ?
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Ma petite insomnie,
Où as-tu aluni ?
Sans mascara
Sans baccarat
Sans apparat
Hébétée
Ereintée
Pailletée
D'amour,
Barbara ? Clara ? Sarah ?
Dans ce cagibi,
Tu as l'air d'un titi,
Mon petit cri-cri,
Ta culotte filante
Comme une comète
A volé à travers la nuit indigo,
La nuit pleine d'eau,
A la Francis Carco
O ma fée barbue
Sans prénom,
Vivent tes bers bossus !
Je t'ai bue
Jusque quant tu t'es tue !
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Je vous écris mais, après tout,
J'écris à mon rêve d'amour,
Cet inconnu si séduisant
Qui sort de la nuit étoilée
Et ne possède qu'une langue.

Mais que de fois, mais que de fois,
Je me retiens de vous écrire !
O ma langue interdite à moi,
Celle que je me coupe
Comme on ébranche un texte !
Je vous en supplie,
Dans ces temps de peste,
Prenez soin de vous,
De vos mots délicieux,
De vos mots vaporeux,
De vos mots chatouilleurs,
De nos sentiments indécents !
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