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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En nous racontant l'histoire de Bernard Busard, René Vaillant décrit très bien la monotonie du travail ouvrier dans une usine de plasturgie du Jura. Bernard, et son amie Marie-Jeanne cherchent à quitter leur village du Jura, où le seul avenir envisageable semble être de travailler pour l'usine locale. Ce roman m'a fait penser au remarquable « D'acier » de Silvia Avalonne.
Le cyclisme, sport populaire qui valorise l'effort et le dépassement de soi est aussi très présent dans le roman de Vaillant.

Un livre sympathique mais pas incontournable.
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Roger Vailland appartient à cette génération d'écrivain d'après-guerre qui se sont inscrits dans un mouvement où les romans se devaient d'être à la fois engagés et édifiants. Membre un temps du PCF, le parti de gauche le plus puissant de l'époque, il porte au premier plan des personnages de milieux populaires, ouvriers et ouvrières d'usine, et les montrent face à la domination et l'exploitation, prisonniers d'une lutte de classe dont ils sont les grands perdants. Des romans réalistes, donc, qui sont parents du cinéma néoréaliste de l'époque, comme l'émouvant « le voleur de bicyclette » du cinéaste italien Vittorio de Sica.

C'est là que le ressort romanesque peut devenir limité, car le scénario est toujours celui d'un échec, l'ouvrier ou l'ouvrière finissant écrasé(e) ou broyé(e) par la machine du grand capital. En l'occurrence, dans ce roman, le héros est broyé au sens littéral. Et c'est bien le problème. Dès que ce personnage central nous dévoile la manière individuelle dont il espère échapper à sa misère, à son déterminisme social, on comprend de suite comment cela va se terminer. Mais il faut lire tout de même l'entièreté du roman pour que ça se termine effectivement comme on avait compris que ça se terminerait. L'absence de surprise est aussi désespérante que la triste fin du roman.

Le côté édifiant : ce n'est pas seul que l'ouvrier s'en sortira ; la solution individualiste est un leurre ; il faut une solution collective passant par la lutte politique. Ce n'est heureusement pas écrit noir sur blanc, mais c'est bien cela qu'il faut comprendre.

Au final, ce roman vaut plus pour la description précise et souvent technique de la condition ouvrière de l'époque, y compris le rapport complexe de l'homme à la machine. En deçà de l'aspect romanesque, trop balisé avec sa chute entendue, on peut le lire comme un documentaire sur la vie des ouvriers au sortir de la guerre. A ce titre, il présente quelques intérêts.

Il y a parfois au détour d'une page des phases surprenantes.

Ainsi celle-ci, que ne renieraient pas les féministes les plus radicales de notre époque, quand un des personnages masculins déclare à sa compagne :

« Tout homme est coupable à l'égard de toutes les femmes »

Ou encore, autre incise bien différente, qui m'a fait glousser tout seul dans mon coin :

« Elle a les cuisses longues, mais pas de cette longueur à chaque pas émouvante comme le premier tour de bielle d'une locomotive de grand parcours ».
Une variante littéraire du « tu es belle comme un camion » en quelque sorte.

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Ce livre décrit l'abrutissement du travail à la chaîne et l'esclavage moderne dans nos sociétés industrialisées. le héros conçoit un pari fou pour tenter d'échapper au destin qui lui est réservé et pouvoir épouser la femme qu'il aime, en rêvant d'un projet qui l'aurait rendu tout aussi esclave. Il échouera et devra mener l'existence sordide qu'il voulait fuir en ayant perdu ses illusions. Ne restera que la rancoeur envers l'être autrefois aimé.
Une oeuvre très noire et marquante.
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Relecture de cette courte mais intense histoire, elle évoque le pari fou de Busard, jeune homme de 22 ans qui veut épouser Marie-Jeanne et quitter cette petite cité industrielle, dans laquelle ils se refusent à être enfermés. Ils se voient déjà propriétaires, libres de toute attache. le pari n'est pas si fou, Busard a la motivation et la capacité physique, mais tout comme lors de ses courses cyclistes, il y a toujours un risque d'accident et tout ne se passe pas comme prévu. Rien n'est jamais gagné même à quelques mètres de la ligne d'arrivée...Ce roman est assez sombre dans l'ensemble, les spectateurs, comme dans une course souhaitant à la fois la victoire de leur chouchou et sont pourtant à l'affût de la chute. C'est assez cruel comme attitude. le personnage de Marie Jeanne ne m'a pas trop plu dans le sens où je l'ai trouvée bien peu encourageante envers Busard mise à part à la fin. Tout ça ne donne vraiment pas envie de travailler en usine.
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Un livre lu il y a bien longtemps.
Je me souviens que je n 'avais pas vraiment aimé à l'époque j'avais trouvé l'écrivain dur avec son personnage mais quand je repense à tous les livres imposés pendant ma scolarité c'est toujours celui ci qui me reviens en premier en mémoire.
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