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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un des livres qui m'a le plus marqué. je l'ai lu en 5ième et il me reste un drôle de goût dès que je repense à cette histoire. Voilà donc des années après sa lecture ce qu'il m'en reste;
Une histoire triste qui sous-entend que le mérite n'est pas récompensé, qu'il vaut mieux lâcher prise pour réussir que s'acharner...
Ainsi, le héros, bien que méritant et plein de volonté semble toujours jouer de la même malchance. L'auteur utilise l'analogie de la course de vélo pour nous annoncer que la suite de l'histoire sera tout aussi catastrophique pour le héro.
Et bien, il y a des jours où la vie lui donne plutôt raison à Roger Vaillant, on peut bien souvent être son propre meilleur ennemi.
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Voici un très bon livre, maintenant un peu oublié, de Roger Vailland (1907-1965). Ce journaliste et écrivain avait un caractère indépendant et pourtant s'est engagé politiquement. Il signe là un roman social très juste, efficace et cruel.
C'est l'histoire d'un jeune homme prénommé Bernard, passionné de cyclisme, dont le gagne-pain est de manipuler une presse à injecter du plastique pour fabriquer à la chaîne divers objets. Son job est ingrat, ses conditions de travail sont dures et il n'a aucun avenir dans cette usine. Mais Bernard a d'autres ambitions. D'abord il veut épouser Marie-Jeanne. Ensuite il souhaite travailler en indépendant dans un snack-bar; pour l'acheter, il n'a pas l'argent nécessaire, il lui manque encore 325 000 francs. Il conçoit alors un projet fou: travailler "en tandem" à l'usine, avec l'une de ses connaissances (lui aussi coureur cycliste), 24 heures sur 24 pendant exactement 187 jours. Une gageure ! Faisant ensemble le travail de trois ouvriers, les deux compères pourront réunir le pactole désiré. (On se demande si, de nos jours, une telle dérogation aux lois du travail serait seulement envisageable !). Le lecteur devine vite que le dénouement ne sera pas conforme à leurs voeux.
Sans détours et sans misérabilisme, le romancier évoque le monde du travail à la chaîne dans les années '50. Depuis lors, le travail a évolué. Mais maintenant le burn-out touche trop de salariés, y compris des cols blancs. L'avertissement de R. Vailland reste donc d'actualité. Du même auteur, j'ai aussi lu "La loi", qui est aussi un roman réaliste mais qui décrit une société beaucoup moins proche de la nôtre.
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Je qualifierais 325000 francs, de roman "moderne".
Busard n'est pas un personnage qui a attiré ma sympathie, ni soulevé en moi de compassion.... Il travaille trop pour cela, tout au long de ce roman captivant.
Busard se creuse son propre tunnel, dont il pense émerger rapidement (très? trop?) pour entamer sa vraie vie.
Busard ne s'abuse-t-il pas?
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Une forme de tragédie grecque dans le monde ouvrier des années cinquante. le lecteur pressent tout au long du récit son issue fatale. Busard est amoureux et courageux. Il veut sortir de sa condition non pour lui-même, mais pour séduire Marie-Jeanne, une Marie-Jeanne dont on ne sait ni ne comprend pourquoi il l'aime. Un roman sur la pudeur des sentiments, sur l'obstination, sur la grisaille, sur ses vies qui se heurtent au mur du dénuement. Et puis, il y a l'extraordinaire scène d'entrée, palpitante, sur la course cycliste à laquelle prennent part Busard et le Bressan, fermier brut de décoffrage, et peut-être en creux, le personnage le plus attachant du livre. Roger Vailland est un auteur aujourd'hui oublié, qui dépeint avec justesse un monde qui ne l'est pas moins, un monde de lutte ouvrière, un monde où le travail à la chaîne existe encore, abrutit et menace, une sorte de préface inconsciente de la mondialisation où l'on construit dans le Jura des carrosses en plastique inutiles, mais qui feront plaisir quelque part ailleurs, dans un recoin du globe. Bref une lecture nostalgique
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Lu et étudié au collège, mais il y a trop longtemps pour que je m'en souvienne. Je crois qu'un jeune homme court après une somme d'argent et cherche à sauver son couple. J'ai un souvenir de roman social, comme un téléfilm des années 80.
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Dans les premiers chapitres j'étais un peu agacé par les changements de tons de la narration : à plusieurs endroits brusquement on ne sait plus qui parle, quel est le statut du narrateur et si ce n'est même l'écrivain Roger Vaillant qui se permettrait de s'adresser directement aux lecteurs pour faire part de quelques sujets assez hors sujet, rompant ainsi le pacte de narration. Bref, l'impression d'une écriture un peu trop désinvolte
Puis, au fur et à mesure que l'histoire avance et que le narrateur - censé avoir été un témoin et un acteur de ces faits - est mieux identifié, j'ai trouvé le récit mieux écrit, plus cadré.
J'appréhendais d'arriver à la fin car ayant vu il y a longtemps le film qui en a été tiré je connaissais la fin de l'histoire et je trouve que Vaillant a su l'écrire, tendre son récit presque à la manière d'un Stephen King..
Les personnages n'ont pas beaucoup suscité mon empathie car .. ils ne sont pas très sympathiques mais je pense que le but de Vaillant était de décrire la cruauté des rapports humains comme une conséquence de la réalité économique dans laquelle ils sont, à savoir la vie d'ouvriers "opérateurs" de machines qui imposent le rythme et pour "fabriquer" des objets, en plastique, d'aucune utilité.
On peut alors comprendre les personnages - en 1er lieu le personnage principal (- Vaillant l'a nommé Bernard Busard et dit qu'il a l'air buté) - qui cherchent à échapper à ce destin pas réjouissant. Busard a un but : se faire aimer de Marie-Jeanne dont je me suis demandé ce qu'il lui trouvait car elle est un personnage assez mystérieux, contradictoire, froid et c'est en partie elle qui l'amènera à s'attacher au but fou que Busard s'est fixé.
Le personnage le plus humain et positif est finalement un vieux syndicaliste et l'on devine aisément les opinions politiques de Vaillant même sans connaître sa biographie.
Quand on connait un peu sa biographie, on retrouve ce mélange de contradiction qui exalte le courage individuel et les règles collectives, qui décrit la précarité des femmes face aux hommes et leur pouvoir. La scène inaugurale du roman ( une curse cycliste) est un bon exemple où l'on voit que la stratégie individuelle, grande parce que pleine de panache, se fait broyer par la stratégie collective, froide , ennuyeuse mais plus efficace..
Par ce presque mélo Vaillant exprime sa lucidité sur et sa probable détestation d'un certain monde du travail qui tue les artisans et crée des opérateurs-sur-machine-à produire-n'importe-quoi en plastique (on peut à peine parler "d'ouvriers" car dans "ouvrier" il y a ouvrage, hors Busard ne découvre qu'à la fin du roman les milliers d'objets identiques qu'il a sortis de la Machine minutieusement décrite par Vaillant à la manière d'un Zola). C'est un peu aussi la réalité aujourd'hui en Chine où les gens passent leur vie à travailler dans des ateliers familiaux archi pollués donc polluants pour fabriquer les conneries inutiles qu'on achète ici et qu'on jette rapidement..
Le récit est aussi une critique de l'attitude de certains hommes envers des femmes, des rapports méprisant/méprisés entre le nord (l'Europe) et le Sud (lAfrique)..
Donc, à lire pour la critique sociale et la description analyse de la condition ouvrière, y compris celle d'aujourd'hui.
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Nous suivons Bernard Busard, un jeune homme amoureux de Marie-Jeanne Lemercier. Ils vivent dans un village du Jura, Bionnas où l'activité économique tourne autour d'une usine qui fabrique des objets en plastique. Même la plupart des logements sont la propriété du patron de l'usine.
Un jour, Marie-Jeanne va demander à Busard de trouver un métier en dehors de cette usine pour qu'ils partent tous les deux de cette ville. Busard va trouver un snack bar à acheter dans une ville au bord d'une grande route. En réunissant leurs économies, Busard va devoir trouver 325 000 francs.
Je vous laisse découvrir comment Busard va s'y prendre pour trouver cet argent et bien sur s'il va y arriver.
Un roman court, qui mets en lumière l'industrialisation avec ses bons et mauvais côtés et la complexité des relations humaines.
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