Finalement j'ai mis du temps pour revenir vers cette série et ce n'est pas pour rien. Si la base classique de shonen d'aventure m'avait plu, la narration trop fouillie et fournie, moins, et c'est ce qui fut un frein ici aussi malgré de très bonnes idées.
J'ai vraiment apprécié de retrouver l'univers de
Tony Valente sur fond d'inquisition, de chasse aux sorcières, de racisme et ratonnade également, cela fait tellement écho à ce qui se joue en France depuis quelques temps avec la montée du RN et le basculement à l'extrême droite d'une partie de la population et de la politique dans leurs idées et propos. C'était comme si l'auteur l'avait écrit cette année alors que ça date de 2014. Que dire…
En revanche, j'ai eu bien plus de mal à suivre les aventures de Seth du point de vue formel. Si j'aime les idées de l'auteur et elles sont nombreuses, j'ai plus de mal d'abord avec son humour, lourd, répétitif, en-dessous de la ceinture et rare inspiré. Quoique la transformation de LCI en le Crieur public Informateur est excellent ! Si j'aime ses idées, j'ai aussi plus de mal avec la façon dont elles sont présentées et amenées. L'auteur a une narration trop lourde pour un shonen qui a besoin de moins de texte et plus d'action pour être percutant. Il ne faut pas s'inspirer de
Togashi et ses dernières productions monsieur Valente 😉
Heureusement le contenu dépasse le contenant ou du moins me donne envie de le dépasser. Ainsi, suivre Seth dans la nouvelle ville qui l'accueille à chasser des némésis, qui sont en fait les rats du Joueur d'Hamelin, est fort intéressant, car cela met en jet la figure du sorcier dans ce monde au climat fort raciste. Cela permet aussi de revenir sur son enfance et de voir ce qu'il y a vécu pour mieux comprendre son lien avec Alma. On le suit en équipe avec Doc et Mélie, et ils forment un trio amusant et entraînant. On le voit également développer ses étranges pouvoirs et faire face à un ennemi-allié, on ne sait pas trop des plus mystérieux et dangereux. On découvre également avec amusement l'Inquisition armée et sa milice locale, totalement clichée mais représentative de cette autorité surjouée. Ça fourmille de partout.
Mais surtout, l'auteur offre graphiquement un très chouette boulot, tout en rondeur, en pétillance et en vivacité. J'adore son trait très pop et jeune. Il se joue du fan service habituel du shonen, tout comme de cette propension aux fiers à bras et aux personnages classes. Ses scènes d'action sont très bien fichues, vraiment percutantes, rythmées et séquencées d'emblée pour un anime. C'est très vivant et varié en prime, avec de belles explosions de pouvoirs, même s'il reste encore des progrès à faire de ce côté pour avoir des choses originales.
Somme toute, ce début de Radiant reste encore maladroit sur certains côtés mais fort prometteur dans le fond avec des idées qui offrent déjà une base fort riche et solide au récit, ne demandant qu'à être développée et exploitée. Ici, l'association des codes du shonen et de la revisite de conte classique est des plus efficaces. Ne reste plus qu'à épurer la narration, à mettre quelques idées originales, et ce sera parfait !
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