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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si l'art avait des limites ce ne serait plus de l'art.

Quand des cadavres de collectionneurs d'art contemporain sont retrouvés à intervalles réguliers aux quatre coins du globe, c'est tout un milieu microcosmique d'amateurs éclairés ou de spéculateurs invétérés qui s'affole.

Réunis au sein du « consortium de l'angoisse », ils chargent « l'Expert » d'enquêter sur ce qui s'apparente rapidement à une vengeance organisée, à moins que cela ne soit la énième variante d'un nouveau et morbide happening dont le milieu artistique est si friand.

Car le point commun reliant les victimes semble être le mystérieux artiste « jv », qui a fait de la destruction protocolée de ses oeuvres un argument marketing propulsant sa côte au plus haut. Jusqu'à ce que certains acheteurs s'écartent du protocole…

François Vallejo ayant décidé de faire de « l'Expert » son narrateur, Efface toute trace est habilement construit autour des comptes-rendus de mission que celui-ci adresse à ses mandants du consortium. Un narrateur peu empathique, hautain et suffisant, constamment sur la défensive et l'interrogation sur les non-dits de sa mission.

Si l'écriture est élégante, l'enquête en elle-même perd malheureusement en intensité au fil du livre. Mais elle sert surtout de prétexte à une exploration fouillée et interrogative des travers et excès du milieu de l'art contemporain, qui pour exister – et se valoriser - semble devoir sans cesse repousser ses limites.

Et c'est bien là que le propos prend tout son intérêt, documenté et interpellant, nous ramenant à notre propre regard sur l'acceptabilité de la performance artistique, sur ce qui fait un artiste, sur ce qui nous fait sortir du basique « j'aime / je n'aime pas ». Ou sur ce qui nous fait expert. Ou pas.

Vallejo n'y répond pas, mais sa plume saillante laisse à l'Expert le soin de balancer quelques traits bien aiguisés à l'encontre des Tartuffe du milieu artistique. Et là, on touche au délectable !
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François Vallejo a la particularité de trouver des sujets hors du commun et d'emmener le lecteur là où il ne s'y attend pas. Cette fois, c'est le domaine de l'art et de ses dérivés : copie, vol, arnaque, manipulation et même meurtres aux quatre coins du monde. Un expert de l'art va enquêter. On ne sait rien de lui, seulement la sensation qu'il nous apostrophe, nous lecteurs, ce qui m'a amusée. Des descriptions au scalpel sur des tableaux pour faire flamber les prix. Vrai ou faux ? Je pense qu'il y a toujours un peu de vrai dans le faux. Bref, l'art et l'originalité, ici, c'est l'écriture de l'auteur.
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Bill Glenn, François le Go et Monsieur HUI, qui font partie des hommes les plus riches de la planète et qui ont également pour point commun de partager une même passion pour l'art moderne sont retrouvés morts à quelques semaines d'intervalles, respectivement à NewYork, à Paris et HongKong

Un expert d'art contemporain, le narrateur du livre va être embauché par un collectif d'amateurs d'arts qui craignent pour leur vies pour enquêter sur ces morts. Il va rapidement trouver un point commun entre les victimes : ils ont tous faits l'acquisition d'oeuvres subversives signées «jv »dont l'auteur est inconnu et introuvable. Un jour, JV va contacter directement l'expert, et cet échange remettra en question sa conception de l'art et de la nature humaine.

On avait laissé l'excellent romancier François Vallejo il ya deux ans avec Hôtel Waldheim, formidable roman intime et politique qui lui permet de faire un saut dans le passé en 2018 .

On le retrouve en cette rentrée littéraire 2020 avec un nouveau roman qui flirte allégrement avec le genre policier mais qui est plus original, avec cette enquête tortueuse et pleine de suspens qui devient rapidement une réfléxion fine et précise sur les milieux de l'art et sur le pouvoir de certains artistes dont la reconnaissance leur monte bien vite à la tête.

Quel est le rôle d'une oeuvre d'art? Peut on tuer au nom d'un projet artististique? Quelle valeur marchande donner à une oeuvre ?

Effacer toute trace tente de répondre à ces questions tout en assénant une critique assez acerbe mais truffé de pertinence de ces milieux artistiques menés par le pouvoir de l'argent de riches collectionneurs.

Un roman érudit et puissant, savoureux roman à tiroirs pour lequel on devine que François Vallejo s'est particulièrement amusé tant il parait passionné par cette thématique de l'art contemporain et de ses enjeux.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté.
Efface tout après.

Hong Kong, New-York, Paris. Quel est le point commun qui relie ces trois villes auxquelles viennent s'ajouter Davos, Nice et Londres ?

La mort violente dans chacune d'elles d'un amateur d'art moderne riche voire richissime.

Ces morts suspectes inquiètent un groupe de collectionneurs et les incitent à mandater un expert pour solutionner ces énigmes et rédiger un rapport afin de leur éviter d'être les prochaines victimes.

Au terme de son enquête l'expert identifiera-t-il l'auteur de ces meurtres?

L'histoire se résume-t-elle à une chambre de l'hôpital pour enfants Necker de Paris, au syndrome de Stockholm, ou à l'apologie du plaisir de détruire ?

Ne serait-ce pas tout simplement un « remake » de l'arroseur arrosé ou plutôt de l'« effaceur » effacé?

Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Il s'agit bien d'une enquête mais pas forcément celle qui nous est proposée au premier plan : la résolution des meurtres de collectionneurs d'Art contemporain dans des circonstances plus qu'étranges...
Mais bien une enquête sur ce qui est considéré de nos jours comme Art . La valeur d'une oeuvre est elle déterminée par sa puissance artistique ou son pouvoir de faire grimper la côte de son créateur sur le marché de l art contemporain ? Jusqu'où la dématérialisation d'une création lui permet elle encore d'être considérée comme Art ? Quelle est cette étrange relation entre l'expert et l'artiste ? Qui des deux déterminent ce qui deviendra un " chef d'oeuvre" ?

François Vallejo interroge, propose des orientations mais au final la question demeure ...
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A la réouverture des librairies, je me suis précipitée pour faire un plein, craignant que l'épisode funeste ne se répète et me laisse sans stock, ce qui n'est pourtant pas près de se produire ! J'ai eu tout de suite l'oeil attiré par la couverture rouge et noire des éditions Viviane Hamy et par le nom de François Vallejo, qui m'ont rappelé l'excellent « Hôtel Waldheim » que j'avais tant apprécié il y a deux ans. Un très bon choix que je n'ai finalement pas eu le temps de lire tout de suite, mais avec lequel je me suis régalée :

L'auteur change totalement de lieu, d'époque, et de genre pour nous proposer… le rapport d'un expert en art contemporain ! Dit comme cela, ce n'est guère engageant, et pourtant… On n'a pas le temps de s'ennuyer car on apprend vite que ledit expert a été missionné par un groupe de collectionneurs anonymes qui craignent pour leur vie, depuis que trois décès violents ont eu lieu à Hong-Kong, New-York et Paris et qu'il est apparu dans les milieux initiés que les victimes ont en commun d'être fortunées, bien qu'à des degrés très divers, et surtout, d'avoir collectionné des oeuvres d'art contemporain. Notre expert mettra peu à peu en évidence le fait que tous avaient acquis au moins une oeuvre d'un artiste inconnu, un certain jv (initiales avec lesquelles il signe en minuscules).

« le mystère entretenu par un pseudo, l'art de ne pas montrer son visage, sous un chapeau, une casquette, des lunettes noires, visent, chez la plupart des artistes, à amplifier leur notoriété ; chez jv, la dissimulation semble sincère, le devoir de reconnaissance étouffé ».

Qui est ce mystérieux jv ? Connaissait-il les victimes ? Quel art pratique-t-il ? François Vallejo nous propose ainsi un « thriller artistique », écrit avec toute la distance administrative que la rédaction d'un rapport exige. Pourtant le narrateur, au fil de sa rédaction froide et nuancée, commence à se laisser aller à une certaine ironie… et c'est ainsi qu'il nous emporte dans un roman original et très prenant.

En chemin, l'auteur évoque de nombreux thèmes liés à l'art contemporain comme la modernité de l'art collaboratif poussé à l'extrême ou le rôle de l'art moralisateur, la question de ce qui fait un chef-d'oeuvre de nos jours, et tant d'autres. Les références à Banksy et à d'autres artistes moins connus du grand public sont nombreuses et ne séduiront pas que les connaisseurs, mais aussi les néophytes comme moi. « Efface toute trace » est un roman intelligent qui m'a fait passer un excellent moment !
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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Des meurtres dans divers pays mais tournant tous autour de collectionneurs d'art ont été commis. Prenant peur, un groupement anonyme d'hommes d'affaire et collectionneurs d'art eux-mêmes font appel à un Expert pour élucider ces crimes, si crimes il y a bien eus.
Ce roman relate les réflexions de l'expert et ses recherches, nous entrainant dans le sillage de l'art contemporain, du street art, de l'art éphémère.
Un roman agréable et instructif sur ce que "l'art" en tant que tel peut représenter pour la majorité des gens, toutefois une connaissance même superficielle dans le domaine aide à apprécier ce livre.
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Après les meurtres de trois amateurs d'art à Hong Kong, New York et Paris, le Consortium de l'angoisse, groupe de collectionneurs, charge le narrateur, un expert, d'enquêter. Ce dernier décèle un dénominateur commun entre les trois victimes puisqu'elles auraient acquis des oeuvres du subversif «jv», artiste mystérieux mi-Orson Welles mi-Bansky. Au-delà des faux-semblants et du suspense, l'auteur, lauréat du Livre Inter, nous interroge sur la place de l'art dans nos sociétés et sur la qualification de chef-d'oeuvre.un incroyable polar qui joue avec les codes du genre.
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