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EAN : 9782878583205
285 pages
Viviane Hamy (26/08/2010)
3.34/5   97 notes
Résumé :
'Les Soeurs Brelan' sont trois, et le lecteur les suit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la destruction du Mur de Berlin. La tuberculose de l'une, le mariage allemand de l'autre, la passion de la dernière pour un meurtrier en série se mêlent à la trame de l'Histoire.
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C'est une évidence pour les soeurs Brelan. Bien qu'orphelines elles doivent rester ensemble. Sauvées! Elle ont convaincu le juge de les placer sous la tutelle de l'aînée des trois qui vient  d'avoir 21 ans.  Exit la tante encombrante. Seule la grand-mère bienveillante et défaillante sera tolérée. Vive l'indépendance.
Leur force, c'est une connivence secrète, " des messages cryptés" qui passent entre elles. Elles vont jusqu'à partager le même lit !
La vie n'est pas facile au lendemain de la guerre, l'argent ne coule pas à flots, la société n'est pas prête à l'indépendance de femmes si jeunes...et l'isolement s'installe dans une ambiance à la Simenon.
Le temps passe. Des sorties, des rencontres avec des hommes ternes, un mariage, du travail, la réussite professionnelle même...Les aînées saisissent avec plus ou moins de bonheur les opportunités. Une vie somme toute assez  banale. Des vies ordinaires sans passion inconsidérée. Une cure en maison de repos pour soigner la tuberculose, la cadette part s'installer à Berlin. ..Le temps s'écoule, de l'érection du mur de Berlin jusqu'à sa chute en passant par mai 68. Seule la benjamine s'avère être une  idéaliste rebelle  qui n'avance pas vraiment comme il faudrait.
Le trio si fusionnel est progressivement mis à mal, les cartes sont rebattues, le brelan est menacé, les jeux se jouent à 2 contre 1, voire en solo. Et puis quand l'une d'entre elles est en mauvaise posture, l'osmose initiale l'emporte dans ces moments de grâce que les trois soeurs seules savent créer.
Pendant tout le roman je me suis interrogée sur le sens de l'histoire. Les événements sont ordinaires, à l'opposé d'un romanesque flamboyant. le quotidien est en demi teinte, la vie est grise comme les yeux des trois soeurs à l'opposé du rire sonore de la grand-mère. Rire dérangeant et tonique comme la Providence qui s'invite  parfois à leur insu. La relative platitude des existences n'exclut pas une forme de tension constante qui court au fil des pages et va en s accentuant.  L'écriture reste étale, toujours envoûtante nous installant dans le récit d'une ironie bienveillante. Une plume juste, à hauteur des personnages.
La sororité a résisté aux intérêts individuels. L'injonction de la grand-mère " Être heureuse toutes les 3..." prend son sens...à double détente. On referme le livre sur ce constat doux-amer.
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Dans les années cinquante, elles sont trois soeurs d'une grande connivence.
Marthe a 21 ans, Sabine 17 et Judith 14 lorsqu'elles deviennent orphelines.
Elles s'opposent à la tutelle de leur tante et c'est Marthe qui deviendra tutrice de ses soeurs.
Leur vie durant, elles se soutiendront toujours les unes et les autres, faisant face à toutes les situations.
Quelle drôle d'histoire.
C'est plein d'humour, de situations rocambolesques.
Plein d'amour aussi entre les soeurs si parfaitement soudées surtout face à l'adversité.
On traverse les années avec elles.
L'auteur a du s'amuser à laisser vagabonder son imagination.
J'ai bien aimé cette histoire, mais j'avoue l'avoir trouvée parfois un peu longue.
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Roman de François Vallejo. Texte non corrigé à paraître le 28 août 2010.

Marthe, Sabine et Judith "étaient trois et partageaient trois habitudes: s'accorder d'un coup d'oeil, se taire au même moment et parler toutes à la fois." (p. 9) Orphelines très jeunes, elle refusent de se soumettre à un tuteur. Marthe décide d'assumer la charge de ses cadettes. Que l'argent vienne à manquer, que la famille et l'entourage les pointent du doigt, les soeurs Brelan s'en moquent. Fières et déterminées, elles resteront ensemble: "Tant que nous sommes trois, nous ne sommes pas abandonnées. [...] Nous sommes soeurs depuis le début, ça durera jusqu'à la fin, si nous le décidons." (p. 24) de la fin de la seconde guerre mondiale à la chute du mur de Berlin, elles surmontent la tuberculose de Marthe, le mariage allemand de Sabine et la passion de Judith pour un tueur en série, autant d'épreuves qui ébranlent la puissance de leurs liens sans jamais les détruire.

Les soeurs Brelan sont trois, explicite patronyme: trois femmes, trois caractères, trois volontés, mais un même regard gris et une même voix au plus fort des divergences. Et c'est au sein de la discorde qu'elles créent qu'elles se retrouvent le plus unies. Triade féminine qui fait front commun face à la famille et face aux intrus de tous poils, les soeurs Brelan ne vivent que pour elles et par elles. Femmes indépendantes, manipulatrices habiles, elles savent préserver les intérêts de la sororité.

Le seul amour valable est fraternel et aucune des trois soeurs ne vit d'amours heureuses. Marthe ne connaît que l'étreinte furtive d'un tuberculeux en phase terminale. Sabine épouse un homme qui est tombé amoureux des yeux gris des trois soeurs. Judith s'amourache d'un violeur assassin qui refuse de la toucher. Les hommes ne sont pas les bienvenus. Les quelques personnages masculins du récit n'ont jamais le beau rôle: ils sont morts, alcooliques, soumis, pervers, etc.

La femme est au centre du texte. Avec ses trois visages, le trio Brelan couvre toutes les facettes et tous les âges de la féminité. Si Marthe incarne l'éternel maternel et se dévoue entièrement à ses soeurs, les cadettes voient plus loin et plus grand. Sabine triomphe en femme accomplie, les affaires se substituant à la sexualité. Et Judith reste l'enfant intouchée, même au plus fort de sa maturité physique, en s'enfermant dans des idéaux utopistes architecturaux et sociaux.

La grande maison conçue par le père Brelan, féru d'architecture et disciple enthousiaste de le Corbusier, est un lieu étrange. Ni villa bourgeoise ni immeuble de rapport, la demeure voulait souscrire aux idéaux de l'habitat collectif façon Cité radieuse. Elle semble plutôt un étrange labyrinthe habitée par des figures de femmes imprécises. le vaisseau fantastique des soeurs Brelan est une antique Monasix Luxe qui leur offre des virées chic et insensées.

Étrange expérience qu'ouvrir un livre sans première ni quatrième de couverture. le saut dans l'inconnu a été total, d'autant plus que je ne connaissais pas l'auteur. La découverte est un profond plaisir. J'ai dévoré le livre en quelques heures, fascinée par les trois soeurs, ces femmes de têtes qui s'émancipent et s'assument dans les Trente Glorieuses.

Un grand merci à Dialogues Croisés qui organise une opération Rentrée littéraire 2010 et aux éditions Viviane Hamy qui m'ont fait découvrir ce livre en avant-première. Je ne présage rien des chances qu'aura l'auteur de décrocher tel ou tel prix littéraire cet automne, mais j'annonce un grand coup de coeur pour ce texte en particulier et pour cette plume vive qui se déploie avec force et délicatesse.

Lien : http://lililectrice.canalblo..
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A la mort de leur père, les soeurs Brelan se retrouvent à un conseil de famille qui devra décider de leur sort. Mais elles ont plus d'un tour dans leur sac et les jeunes filles ont réussi à fixer ce conseil le jour de leur anniversaire, car elles sont toutes nées à la même date à des années d'intervalle. Mais surtout, c'est l'année où Marthe, l'aînée, devient majeure. Elle peut donc hériter de sa part et surtout prendre ses soeurs en charge. La tante Rosie est offusquée, elle qui se voyait déjà installée dans la maison de son frère, cette maison si spacieuse et pourtant si particulière. Mais le juge est séduit par les trois drôlesses, qui ne cesseront jamais de mener la vie à leur guise, une vie qu'elles auront choisi et non subi.

Ce roman m'intriguait. J'avais vu des coups de coeur fleurir sur la blogosphère et des avis enthousiastes qui m'ont décidé à emprunter ce roman. Si je n'ai pas été emportée comme certaines, j'ai quand même été séduite par ce texte qui sort indéniablement des sentiers battus.

L'intrigue se situe dans les années 50 et fait de nombreuses références à la politique, l'architecture, à Le Corbusier et décrit avec excellence les constructions, dont la demeure des soeurs Brelan. On visualise dont très bien cette période et les décors dans lesquels il prend place. Cela rend la lecture d'autant plus agréable.
Avec humour ou parfois de manière plus dramatique, le romancier rend compte du destin de trois femmes, trois soeurs, qui décident de mener la vie comme elles l'entendent à un moment où la société n'accepte que peu l'originalité et la marginalité. Encore moins qu'aujourd'hui. C'est aussi l'histoire d'une fratrie qui a bien du mal à vivre séparément.

François Vallejo, qui a déjà publié plusieurs romans, se distingue par un ton et une plume atypique au sein de la littérature française. Sa liberté d'écriture et la singularité de sa trame m'ont ravie et, après ma lecture de Véronique Ovaldé, je découvre enfin des auteurs français dont l'imaginaire est fertile et créatif. Ses personnages savoureux et authentiques nous font tantôt rire, tantôt nous émeuvent ou encore nous irritent.

Une bonne découverte.
Lien : http://www.chaplum.com/les-s..
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Une belle découverte avec F . Vallejo et "les soeurs Brelan".
Une écriture tout à fait particulière, fluide et en même temps captivante ce qui nous fait lire ce roman assez vite.
Mr Vallejo ici, se penche sur le côté Féminin et le développe au travers de nos 3 personnages principaux.
3 soeurs, Sabine, Marthe et Judith doivent affronter leur vie seules puisque le père, dernier parent vient de mourir.
Pas question que quiconque soit nommé tutelle pour les aider, ce sera donc l'aînée des trois qui s'occupera de ses soeurs.
3 personnages différents mais 3 femmes unies par les liens du sang. On a coutume de dire que l'union fait la force mais c'est la vérité en ce qui les concerne.
Le temps passe, chacune essaye de se construire une vie correcte mais les choix ne seront pas toujours en leur faveur. Cela dit bon ou mauvais, elles seront coûte que coûte unies comme si un pacte les liait.
La fin est assez active dans le sens où la graduation se fait crescendo.
Merci encore à  Sylvaine de me l'avoir conseillé, ce fut un plaisir et je lirai sans hésiter un autre de cet auteur.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les trois filles s’étaient regardées en entrant, les mêmes yeux gris, et tues une demi-heure. Des têtes butées : on voulait bien comprendre, quelques mois après le décès accidentel de leur dernier parent. Après tout, qu’elles se butent, si elles se soumettent à la décision du juge et du Conseil de famille.

Elles ont échangé un nouveau regard triangulaire … ça part de Sabine, elle attrape l’oeil de Marthe sur sa droite … Judith, à sa gauche, le devine, tourne la tête et capte le mouvement de paupières … les aînées attendent le renfort de la dernière, c’est fait, elles se lancent, alors qu’on ne leur demandait rien. La triple voix monte, couvre les autres : Disons-leur, Judith, Marthe, oui, Sabine, puisque personne n’en parle … l’anniversaire, ils n’ont pas dû faire attention à la date … je croyais qu’ils le savaient, c’est aujourd’hui, la date, dis-le, Marthe, ça change tout.

Monsieur le Juge, qu’attendez-vous pour les faire taire ?
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Elles étaient trois et partageaient trois habitudes: s'accorder d'un coup d'oeil, se taire au même moment et parler toutes à la fois. (p. 9)

Tant que nous sommes trois, nous ne sommes pas abandonnées. [...] Nous sommes soeurs depuis le début, ça durera jusqu'à la fin, si nous le décidons. (p. 24)
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Elles se sont demandées si elles avaient eu raison de rester ensemble si longtemps. c'était contre nature. le destin des frères et sœurs était de se séparer.
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Et tous les murs construits par des hommes, il fallait des femmes pour les démolir.
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Louis Brelan aimait cet emplacement [...]. Il faut toujours savoir qui vient vers nous, disait-il, et qui s'éloigne de nous.
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Vidéo de François Vallejo
Il est des hommes pour qui l'art est le théâtre de toutes les ambitions et de tous les risques. Il paraîtrait même que certains en sont morts. Avec Paul Greveillac ("Art Nouveau", Gallimard), Dominique Maisons ("Avant les diamants", La Martinière) et François Vallejo ("Efface toute trace", Viviane Hamy). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1.
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