Une terre reculée de l'
ouest, peut-être en Vendée, les pieds dans la boue, un château isolé qui a connu des jours meilleurs. C'est là qu'on va être retenu au côté du garde-chasse Lambert , véritable gardien des lieux pendant 10 ans.
C'est lui qui observe et relate le événements. Il ne nous cache rien, commente tout et réécrit jusqu'aux mots de son maître. Son maître, le baron de l' Aubepine, en rupture de ban avec son milieu d'origine, ne jure que par la République et les rouges. Il abhorre
Napoléon III et n'a d'yeux que pour
Victor Hugo exilé à Guernesey.
Et les extravagances, M. de l' Aubepine, il les accumule! au point de brouiller la cervelle et les idées de Lambert qui doit lutter pour conserver son bon sens . Ses pantalonnades finissent par inquiéter Lambert. C'est la paix armée pour Lambert qui engrange fourbement les preuves face à la légèreté et le mystère d'un baron de plus en plus perturbé.
On a l'impression que l'auteur nous balade, nous oriente sur de fausses pistes, que la vérité n'est pas celle que nous propose le terre à terre Lambert. On est suspendu à la découverte de révélations. C'est envoûtant, réjouissant et, paradoxalement, souvent drôle.
J'ai lu et aimé le récent
Hôtel Waldheim. J'ai poursuivi avec ce titre plus ancien. La magie de l'écriture était déjà là, un style très personnel, sans fausse note et d'une maîtrise parfaite.