AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai un sentiment curieux et inhabituel en refermant ce livre... A la fois l'impression d'avoir détesté le style, et l'impossibilité de le lâcher, ou même simplement de le fermer. Ne pas connaître la fin, et le plus vite possible, était pour moi comme une chose inimaginable, inconcevable. Pourtant ce style décousu, parfois haché menu, a plutôt pour effet de me faire fuir et reléguer l'objet du délit au plus profond de ma bibliothèque... L'incompréhension reste entière quelques jour après avoir terminé l'ouvrage. Quoi dire ? Je ne sais pas quoi en penser et pourtant j'y pense encore... Bouleversée ? Peut-être pas... Touchée... très certainement, et pas qu'un peu... Conseiller ce livre ? Je n'ai pas encore de réponse à cette question.
Commenter  J’apprécie          90
Un bien joli roman que ce livre,Ouest de François Vallejo.Peu amateur de romans français actuels j'ai pourtant apprécié la liberté de ce texte.Sous Napoléon III quelque part dans l'Ouest de la France, l'affrontement entre un hobereau désargenté et son régisseur.C'est du moins l'impression de début.On pourrait croire alors à une histoire de classes,carrée,un tantinet démago,et bien structurée dans les giboyeuses forêts de la Sarthe par exemple.Ce serait sûrement unn livre agréable,somme toute assez convenu.

Mais Ouest est un roman qui échappe à ces tiroirs bien ordonnés où l'on rangerait la littérature.Où l'on s'aperçoit que le baron est realativement républicain,mais avec des accommodements dont une sorte de droit de cuissage,une paresse et surtout la peur de ne pas être à la mode.Or,la mode est à l'exilé de Guernesey,avec lequel le baron entretient une vague correspondance,assez irréelle, fantômatique. Sans en dire trop,car l'ambigüité persiste,le baron semble avoir fait sienne la maxime de Beaumarchais,un connaisseur, "Puisque ces mystères nous dépassent feignons d'en être l'organisateur".

Où l'on s'aperçoit que Lambert le garde-chasse aime que les choses soient à leur place.Qu'il pense que le maître reste le maître et qu'à trop mélanger torchons etserviettes le service se dégrade.Car c'est un homme de service,Lambert et la meute qu'il mène dans les bois sait aussi bien l'obéissance.Le rôle des chiens dans cette histoire est symbolique.Deux caractères opposables mais qui font un bout de chemin ensemble,cela peut désarçonner le lecteur,ainsi que l'humour presque non-sensique de certains dialogues.Moi j'y ai vu beaucoup de panache pour un écrivain que je découvre,le contraire d'un régionaliste.La plume chatoyante de François Vallejo me paraît plus que prometteuse
Commenter  J’apprécie          50
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire: je trouvais le cadre et le style peu engageants.

L'Ouest est peu accueillant :
« le pied s'enfonce bien dans l'humus, deux semaines de pluie, on sent mieux le pays de l'Ouest quand il est mou. C'est du bois vallonné ici, bien dense, il faut se tenir aux arbres des fois »
et cette façon d'écrire en mêlant tout en vrac narration et dialogues, sans faire de différence (au lecteur de s'en arranger) m'a beaucoup gênée au début.

Ensuite les personnages ont commencé à prendre forme :
- Lambert : le garde chasse, paysan borné, ancré aussi solidement dans son "Ouest" que dans ses convictions;
- sa meute : « 20 bêtes de chasse capables d'aller toute seule et de vous rapporter à vos pieds la forêt toute entière, si l'envie leur en venait » ;
- son Baron, « son maître » le Baron de l'Aubépine des Perrières : fou furieux, grand tourmenté par les idées nouvelles qui agitent les esprits de l'époque.

Et je me suis laissée prendre par l'histoire passionnante.
Les relations entre le garde-chasse et le baron deviennent de plus en plus inquiétantes : tantôt amicales, tantôt violentes et ce, jusqu'à l'affrontement final qu'on attendait sans pouvoir l'imaginer.
Un livre assez surprenant et très original que je ne regrette pas d'avoir lu.
Commenter  J’apprécie          40
D'un côté, Lambert, que sa veuve de mère est parvenue à placer comme garde-chasse au château des Perrières.
De l'autre, son maître, le baron de l'Aubépine, le jeune, qui reprend le château à la mort de son père, avec lequel il était fâché. le vieux baron n'a en effet jamais pu supporter ce fils malingre et constamment malade. Aubépine le jeune, faible mais caractériel, passait sa frustration d'être dominé par son père puis sa femme -morte, elle aussi- en tabassant les cochons et en hurlant dans les bois.

Bref, un drôle de zigoto... tel est en tous cas l'avis de la domesticité des Perrières, qui ne voit pas revenir d'un bon oeil ce fils pas vraiment prodigue. Ce dernier a de plus rapporté de Paris des idées contre nature. Des idées libertaires. Certains sont plus royalistes que le roi, lui est plus révolutionnaire que le peuple. Et dans ces contrées vendéennes du milieu du XIXème siècle, ce pays de chouans, un noble qui aurait voulu tuer des royalistes, ce n'est pas dans l'ordre des choses. C'est même particulièrement suspect, anormal... Peu à peu, cuisinières, valets et femmes de chambre, fidèles à la mémoire du vieux baron, désertent.
Lambert, lui, n'a pas vraiment connu le vieux, et laisse une chance au jeune, malgré ses bizarreries.
Et puis Lambert, il a ses chiens, et on ne laisse pas ses chiens comme on peut laisser des casseroles.

Le jeune baron est quant à lui ravi : pensez donc, il a pour garde-chasse le fils d'un soldat révolutionnaire ! Une étrange relation va ainsi s'établir entre le pragmatique Lambert et son rêveur de maître.
L'arrivée au château de Berthe François, gourgandine parisienne, qui suscite chez Madeleine, l'aînée du couple Lambert, une admiration que son père voit d'un très mauvais oeil, va compliquer la donne...

"Ouest" est un roman d'ambiance et de tension. Son intrigue prend racine dans une terre où l'humidité est reine, qui ramollit le sol, génère des odeurs acres, fait lever des brumes opaques. Les événements inquiétants et mystérieux dont le château est le théâtre -les cris poussés dans la nuit, les robes que la femme de Lambert retrouve lacérées...- contribuent par ailleurs à instaurer un climat de suspicion et d'angoisse, qui devient de plus en plus palpable.

François Vallejo nous conte son histoire sur le ton de l'anecdote, s'adressant au lecteur avec une certaine familiarité, évoquant ses personnages avec une bonhommie moqueuse. le style, qu'il a sans doute voulu en adéquation avec le fond de son récit, a un côté désuet et populaire, très plaisant, donnant l'impression que l'auteur se pose en chroniqueur contemporain des faits qui sont relatés. Les dialogues se fondent dans la narration, sans guillemet ni retour à la ligne, conférant au texte un rythme enlevé, auquel on s'accoutume très vite.

Pour autant, "Ouest" n'est pas un réel coup de coeur. le roman pâtit parfois de ce qui fait pourtant sa singularité et sa force : l'écriture particulière que l'auteur met au service de son intrigue confine par moments à l'exercice de style, au risque de lasser le lecteur. Mais je n'ai pas trouvé ce défaut assez envahissant pour gâcher vraiment le plaisir de ma lecture.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
Commenter  J’apprécie          30
L'action se passe en Vendée, au milieu du XIXème siècle. A la mort de son père, le baron de l'Aubépine doit reprendre la direction du domaine. Il succède à un homme autoritaire et ferme. Lambert, le garde chasse, est un homme qui vit pour ses chiens et le bois de la propriété. Entre Lambert et le baron, les relations seront toujours difficiles le baron de l'Aubépine est un Républicain qui veut faire table rase des positions de maîtres et employés, ce que Lambert ne comprend pas. Qui plus est, le baron a des moeurs étranges : un coursier puis une compagne qui disparaissent mystérieusement. Cela sème le doute dans les esprits du garde-chasse, de son épouse et de sa fille. Un bon roman qui a reçu le prix Livre Inter.
Commenter  J’apprécie          30
Une photo de famille et une photo dans un journal. Tout cela remonte à des années. Sur la première photo, il y a Lambert, le garde-chasse du baron l'Aubépine. Ce baron, farouche royaliste, éloigne de lui son fils, un drôle de coco aux idées révolutionnaires. À la mort du patriarche, le fils revient sur les terres familiales, dans l'Ouest de la France. « Les terres de l'Ouest, il ne fallait pas trop leur demander, même soixante ans après la Révolution, elles auraient préféré que les jeunes maîtres soient la réplique des anciens. » (p. 16) Dans les environs, tout le monde s'étonne du comportement du jeune l'Aubépine. Qui sont ces femmes qui se succèdent au château et qui repartent terrorisées ? Qu'arrive-t-il à la jeune et jolie Berthe François ? Enragé de révolution et dégoûté de Louis-Napoléon, le baron s'absente longtemps de ses terres pour de mystérieux séjours à Paris. On le suppose activiste, et comploteur. « L'Empire français pèse sur lui comme un malheur personnel. » (p. 91) Pour l'Aubépine, la victoire serait de rencontrer Victor Hugo en exil.

Sur le domaine, gardien hiératique, Lambert est fier à en pavoiser de sa meute de chiens. À la tête de celle-ci, Rajah, superbe bête, colosse animal, à la fois danger et défense. Lambert est à l'image de ses chiens : « Il y a de la chiennerie en vous, brute, et ça ne me déplaît pas. » (p. 22) Mais le garde-chasse ne sait que faire des amabilités du maître, ne sait comment s'accommoder de cette attitude prolétaire. Entre eux s'installe une complicité malsaine, macabre et coupable. Mais au fil du texte, le rapport de force s'inverse et le plus fort passe sous la coupe du plus faible. Eugénie, la femme de Lambert, et leur fille Magdeleine sont de piètres garde-fous dans la danse étrange que mènent le serviteur et le maître.

Étrange lecture. le ton, la langue, la narration, tout entraîne le lecteur hors des sentiers battus. le dialogue n'est jamais vraiment un échange et le récit est toujours soumis au doute. Je ne saurais dire si j'ai aimé ce livre. le fait est que je l'ai lu sans tenter de le comprendre, sans vouloir percer son mystère. Il ne m'en restera probablement que peu de souvenirs et une grande frustration, comme si je restais sur le seuil d'un grand texte. Mais, étrangement, je me suis refusée à fournir l'effort nécessaire pour embrasser ce texte. Voilà finalement une expérience de lecture peu commune, gênante, où la culpabilité et le soulagement se mêlent dans une image plutôt terne.

Du même auteur, j'avais passionnément aimé Les soeurs Brelan.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (483) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3194 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}