J'ai perdu Albert

-Albert Einstein, vous avez écrit "je crois en une vie après la mort, car l'énergie..."
-.... ne peut pas mourir. Elle se transforme, elle circule, elle ne s'arrête jamais.
-Alors dites-nous, que ferez-vous une fois mort?
-Ce que j'ai ratée mon vivant, répond le génie du XXème siècle dans un français de bibliothèque truffé d'inflexions germano-yiddish. Réussir l'éducation d'un enfant. Arrêter toutes les guerres. Aider les être humains à s'aimer davantage, à maîtriser leur avenir.... et sauver les abeilles.

Au principe de précaution, j'oppose le devoir de confiance.

Je me plante devant elle et , dès qu'elle a raccrochée, je lui lance:
-Vous désirez?
-La paix!
Son cri du cœur me déstabilise une seconde, puis je réponds malgré moi d'un air sympathique:
- C'est pas sur la carte. Mais je peux demander au chef.
Elle me regarde comme une fiente sur son par-brise. Soudain sa tête se met à dodeliner, et je me dis qu'elle a un malaise. Mais c'est moi qui d'un coup vacille sur mes jambes. Un poids terrible me tombe sur la nuque, avec des frissons de fièvre et des spasmes aux paupières. Qu'est ce qui m'arrive?

« Ca sert à quoi de connaître l’avenir ? A se gâcher le présent. »

Un poids terrible me tombe sur la nuque, avec des frissons de fièvre et des spasmes aux paupières.
Qu'est-ce qui m'arrive?

L'odeur de café au lait, de vieille laine et de sueur froide a empli mon nez pendant que je l'embrassais. L'odeur des fins de vie, la même partout, quel que soit le prix du décor.

Juif errant de mon vivant, apatride et volage je demeure SDF dans l'au-delà, mais que puis-je faire d'autre ? Passer ma part d'éternité à tenir compagnie à mon cerveau indûment conservé dans un bocal de formol à Princeton ? Ou végéter au sous-sol de l'Université Hébraïque de Jérusalem, ma légataire universelle, dans mes archives où ne viennent fouiller que des collègues hermétiques en panne d'imagination, des raseurs assermentés et des mémorialistes ? Je m'en fous de ma mémoire. C'est mon action qui importe.

80 % des fruits et légumes ne peuvent pas se reproduire sans les abeilles. … Le jour où elles disparaîtront, l'homme n'aura plus que quatre années à vivre.

Je crois en une vie après la mort car l'énergie ne peut pas mourir. Elle se transforme, elle circule, elle ne s'arrête jamais.

L'amour, c'est le renoncement à l'ego

Notre conscience crée le monde : c’est la conclusion de mon ultime théorie quantique, dont j’ai dû laisser la démonstration à d’autres.

L’avenir est une force en mouvement, pas une donnée stable. Y a aucune certitude. C’est ton moral, ta volonté de te battre ou non, tes espoirs ou tes doutes qui décident du moment...